Du compte rendu de la visite effectuée le 10 juin 2025 par le ministre des Infrastructures et Travaux publics sur la route Kolwezi–Sakabinda, plusieurs informations clés émergent sur ce projet de modernisation d’une infrastructure longue de 53,6 km. Lancés en décembre 2024, les travaux sont réalisés dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP) avec les entreprises Toha Investment et Bulongo Logistique, en charge de la conception, du financement, de la construction et de l’exploitation de la route.
D’une durée prévue de 30 mois, les travaux devraient s’achever en 2027 pour un coût estimé à 159 millions de dollars américains, soit près de 3 millions de dollars le kilomètre. La consistance exacte des travaux, la durée du contrat ainsi que les modalités de sélection des entreprises adjudicataires n’ont pas été rendues publiques.
Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un programme conjoint entre les gouvernements congolais et zambien visant la construction d’un axe routier de près de 140 km. L’objectif est de relier la ville de Kolwezi à Lumwana, en Zambie, où passe la route T5 du corridor transafricain, afin de faciliter l’évacuation des minerais produits dans le Lualaba via le poste frontalier de Sakabinda.
En parallèle, la Zambie a également lancé, en décembre 2024, la construction de son tronçon de 85 km, comme l’a confirmé son ministre des Infrastructures. Les travaux, réalisés en partenariat public-privé, ont été confiés au consortium Sandstone.
Un mémorandum d’entente signé à Kolwezi en 2024 par les ministres des Infrastructures des deux pays prévoit en outre la construction d’un poste frontalier à arrêt unique (one stop border post) entre les localités de Sakabinda (RDC) et Kambimba (Zambie).
Sur le plan stratégique, cette nouvelle route reliera Kolwezi aux corridors transafricains TH3 (Le Cap–Tripoli) et TH4 (Le Caire–Durban), selon les précisions du ministère congolais des Infrastructures. Ce maillon logistique essentiel permettra une évacuation plus fluide du cuivre, du cobalt et d’autres minerais congolais vers les grands ports africains comme Walvis Bay (Namibie), Durban (Afrique du Sud) ou Dar es-Salaam (Tanzanie), via le réseau routier zambien.
À terme, cet axe constituera une alternative logistique aux postes frontaliers de Sakania, Kasumbalesa et Mokambo, dont certains sont saturés, réduisant ainsi les coûts et délais d’exportation pour les opérateurs miniers du Lualaba.
Timothée Manoke, stagiaire
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