Orange RDC et Vodacom Congo ont annoncé la création d’une coentreprise visant à étendre la couverture réseau dans les zones rurales de la République Démocratique du Congo (RDC). Ce partenariat inédit en Afrique prévoit l’installation de stations de base mobiles alimentées à l’énergie solaire pour desservir des régions isolées et faiblement peuplées.
Cette initiative s’inscrit dans une série d’efforts déployés par les opérateurs télécoms pour améliorer la connectivité en RDC. Par exemple, Vodacom Congo a récemment connecté les localités de Busanga et Kakula à son réseau 3G, facilitant ainsi l’accès à des services de communication avancés pour les habitants de ces zones minières.
De son côté, Orange RDC s’est associé à NuRAN pour construire 2 000 sites de téléphonie mobile, visant à connecter plus de 10 millions de Congolais jusqu’alors non desservis. Par ailleurs, Orange RDC et Liquid Intelligent Technologies ont finalisé un réseau de fibre optique de 2 300 km, reliant plusieurs villes de l’est à l’ouest du pays. Ce projet, évalué à 20 millions de dollars, vise à offrir un internet haut débit aux particuliers et aux entreprises, réduisant ainsi la fracture numérique.
Ces initiatives sont présentées comme la manifestation de la volonté des opérateurs télécoms de soutenir le développement économique et social de la RDC en améliorant l’accès aux technologies de l’information et de la communication, notamment dans les zones rurales et isolées.
Georges Auréole Bamba
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La première phase de lancement de la télévision numérique terrestre (TNT) a été bouclée en République Démocratique du Congo (RDC). Neuf villes bénéficient déjà de ce service selon le bilan de la commission interministérielle en charge de ce projet, présenté le 19 décembre 2024 au ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya Katembwe. Lancée depuis 2018, la TNT a pu générer 82 millions de dollars de recettes pour le Trésor public. Des retombées que le gouvernement voudrait accroitre.
Pour la suite du projet, quarante-six villes sont à connecter. Le coût estimé de cette nouvelle phase avoisine 60 millions de dollars. La commission interministérielle a décidé d’opter pour un appel d’offres restreint afin de sélectionner un partenaire technique pour l’accompagner durant cette étape. Lors de la rencontre du 19 décembre, une feuille de route a été définie pour encadrer les prochaines étapes et garantir une exécution optimale qui évitera de potentiels défis logistiques et financiers. Plusieurs enjeux économiques sont attendus de la finalisation totale de ce projet.
« Au-delà de tous les bénéfices en termes de qualité d’image, de réduction de coûts d’exploitation, de multiplication de l’offre télévisuelle, la TNT a la capacité d’améliorer la mesure de l’audience télé. Les annonceurs pourront, grâce aux statistiques fournies par les décodeurs, identifier les chaînes TV qui sont réellement regardées et affiner leurs stratégies de communication et de marketing en conséquence », explique Servan Ahougnon, spécialiste du secteur communication en Afrique à Agence Ecofin.
Un secteur audiovisuel dynamique et moderne attire les investissements étrangers, favorisant ainsi le transfert de technologies et le développement de nouvelles entreprises. La TNT pourrait stimuler la production de contenus locaux, favorisant ainsi l’émergence de nouvelles industries créatives porteuses d’emplois telles que la production audiovisuelle, la réalisation, etc.
Dans le secteur des télécommunications, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) soutient que la migration de la télévision vers le numérique contribuera à libérer une quantité importante de spectre pour les services mobiles dans la gamme de fréquences 470-862 MHz. Adaptées pour les communications sur de plus grandes distances, ces fréquences permettront aux opérateurs de téléphonie mobile d’étendre la couverture réseau des communautés rurales et d’offrir des coûts moins élevés aux consommateurs, ce qui favorise une plus grande pénétration de la téléphonie mobile.
De plus, les opérateurs télécoms auront plus de flexibilité pour déployer aisément des technologies télécoms à haut débit comme la 4 G ou la 5 G, de développer de nouveaux services comme la télévision interactive, la télévision mobile, et les services de vidéo sur demande. Autant de possibilités à même de susciter un accroissement de revenus financiers aussi bien pour les opérateurs télécoms que pour le gouvernement.
Muriel Edjo
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La République démocratique du Congo (RDC) a sollicité l’appui de la France pour moderniser et numériser sa bibliothèque nationale, un patrimoine culturel essentiel à la préservation de l’histoire et de l’identité du pays. Ce projet ambitieux a été mis en avant par le député national Léonard She Okitundu, à l’occasion de la visite de l’ambassadeur français, Rémy Maréchaux, au sein de cette structure emblématique, le lundi 9 décembre 2024.
« Doter la République démocratique du Congo, premier pays francophone, d’une bibliothèque nationale moderne revêt une importance cruciale pour la promotion et la préservation de la langue française dans le cadre de la diversité linguistique mondiale », a déclaré Léonard She Okitundu. Il a également souligné l'urgence de numériser cette institution pour répondre aux exigences actuelles, rappelant que le président Emmanuel Macron s'était déjà montré réceptif à cette initiative.
Ce plaidoyer s'inscrit dans la dynamique de transformation numérique que la RDC entreprend à travers son Plan National du Numérique « Horizon 2025 ». La Bibliothèque nationale, créée en 1989, fait face à de sérieux défis liés à son état de dégradation, alors qu’elle abrite plus de 120 000 ouvrages et 700 000 photographies historiques en noir et blanc. Sans un processus de numérisation rapide, ces ressources précieuses risquent de se détériorer irrémédiablement ou d’être perdues en cas de catastrophe, telle qu’un incendie, compromettant ainsi des décennies d'efforts de conservation et d'enrichissement culturel.
Si les discussions sur un financement, évoquées par Remy Maréchaux, aboutissent, la numérisation de la Bibliothèque nationale offrirait plusieurs avantages notables. Elle permettrait non seulement de préserver les documents historiques face à l'usure du temps, mais aussi d'améliorer leur accessibilité en les rendant disponibles sur des plateformes numériques, facilitant ainsi leur consultation par un public plus large et diversifié. De plus, cette numérisation contribuerait à renforcer la diffusion de la culture et du savoir congolais à l’échelle mondiale.
Samira Njoya, Agence Ecofin
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La République démocratique du Congo (RDC) intensifie ses efforts pour se doter d’un satellite d’observation de la Terre, un outil stratégique pour la gestion de son vaste territoire. Le ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique, Gilbert Kabanda (photo), a annoncé, lors d’une plénière au Sénat le mardi 10 décembre, qu’une procédure d’acquisition est en cours grâce à un financement de 20 millions de dollars provenant des fonds du projet sino-congolais des mines (Sicomines).
« Une commission a été mise en place pour définir les caractéristiques techniques de ce satellite, qui sera une étape importante pour renforcer notre souveraineté technologique et améliorer la gestion de notre territoire », a déclaré le ministre Gilbert Kabanda en réponse aux préoccupations soulevées par les sénateurs.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale visant à moderniser les outils de gestion des ressources naturelles et à améliorer les infrastructures numériques de la RDC. En 2022, le gouvernement avait exprimé son ambition d’acquérir un satellite d’une valeur de 100 millions de dollars et lancé un appel d’offres sous l’égide du ministère de la Recherche scientifique. Parallèlement, le ministère des Postes, Télécommunications et Nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC) a récemment signé un accord avec Monacosat, un opérateur satellitaire de la Principauté de Monaco, pour fournir une connectivité Internet par satellite.
L’acquisition de ce satellite devrait permettre à la RDC de moderniser ses infrastructures géographiques et de protéger ses données stratégiques sous format numérique. Cet outil pourra également contribuer à l’observation du territoire en identifiant les zones de production agricole, les bassins industriels et les difficultés d’acheminement des produits dues à des infrastructures routières insuffisantes. En outre, le satellite constituera un atout crucial pour sécuriser les frontières, surveiller les zones touchées par des catastrophes naturelles, lutter contre les activités minières illégales et renforcer la sécurité des populations face aux groupes rebelles.
Samira Njoya, Agence Ecofin
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L’opérateur de téléphonie mobile Africell, en pleine expansion dans plusieurs pays africains, est positionné par les États-Unis comme un acteur stratégique dans le développement des télécommunications le long du corridor de Lobito. Ce corridor ferroviaire relie la Zambie au port de Lobito, en Angola, en traversant les riches régions minières de la République démocratique du Congo (RDC).
Lors d’un point de presse avec un officiel américain présentant le projet de développement de cette infrastructure ferroviaire financée par les États-Unis, il a été annoncé qu’un accord de financement serait bientôt conclu au profit d’Africell. Cet accord vise à soutenir l’expansion de l’opérateur américain en Angola et en République démocratique du Congo, où il est déjà implanté.
Ce dernier n’a pas précisé la nature exacte du financement. Cependant, selon une note d’information de la Maison-Blanche, « EXIM (agence publique américaine de financement des exportations) a annoncé un engagement préliminaire non contraignant pour fournir un financement de 100 millions de dollars à Africell ». L’objectif de ce financement est de permettre à la société de télécommunications américaine d’étendre son service sans fil à tous les coins de l’Angola et de moderniser ses équipements en RDC.
En 2018, Africell avait déjà bénéficié d’un prêt de 100 millions de dollars de la US Finance Development Corporation, une institution de financement du développement des États-Unis, pour soutenir sa stratégie. Récemment, l’entreprise a émis des obligations internationales afin de lever 300 millions de dollars et a obtenu jusqu’à 28 millions de dollars du Fonds pour les infrastructures dans une Afrique émergente (Emerging Africa Infrastructure Fund), géré par le groupe financier britannique et sud-africain Ninety-One.
Les investissements d’Africell ont déjà débuté sur le versant angolais du corridor de Lobito, grâce à un partenariat avec l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). En 2023, les deux partenaires ont lancé un projet visant à favoriser le développement d’un écosystème financier mobile et sécurisé en Angola. Ce partenariat permet à l’entreprise de proposer des solutions de paiement mobile (mobile money), de renforcer le réseau de télécommunications avec la 3G pour l’accès à Internet, et de développer un réseau d’agents payeurs, facilitant ainsi l’inclusion financière grâce à la technologie.
Selon des responsables américains et congolais, le corridor de Lobito ne se résume pas à une simple voie ferroviaire dédiée à l’exportation des produits miniers. Il représente également une opportunité unique pour créer des écosystèmes économiques susceptibles de stimuler le développement de divers secteurs, tels que la finance, la conservation alimentaire, le développement des marchés, et bien d’autres.
Georges Auréole Bamba
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L’opérateur de téléphonie mobile Vodacom RDC, via sa fondation, a annoncé un partenariat avec Amazon Web Services (AWS) pour former un million de jeunes congolais aux compétences numériques. Ce programme, baptisé TechStart, a été présenté mercredi 13 novembre. Il a pour ambition de préparer la jeunesse congolaise aux défis futurs du marché de l’emploi. Les jeunes formés pourront ainsi répondre aux besoins en compétences des entreprises ou créer leurs propres activités génératrices de revenus, contribuant ainsi à leur réussite dans une économie numérique vers laquelle le gouvernement entend orienter la RDC.`
Vodacom RDC précise que cette initiative de formation s’inscrit également dans le cadre de l’enrichissement de sa plateforme Vodaeduc « qui a déjà touché plus d’un million de personnes avec ses contenus éducatifs », renforçant ainsi l’accès à des compétences cruciales pour l’avenir.
Lancée en 2017, cette plateforme gratuite offre un accès à des ressources pédagogiques sous forme de vidéos couvrant les mathématiques, les sciences, l’informatique, l’économie, la finance, et bien d’autres domaines. Elle propose également des contenus adaptés aux programmes scolaires congolais, allant du cycle primaire au secondaire, pour répondre aux besoins d’apprentissage des jeunes à tous les niveaux.
Selon la Banque mondiale, les compétences numériques seront de plus en plus exigées des travailleurs africains au cours des dix prochaines années, même dans des métiers où elles étaient auparavant non essentielles. Cette évolution a été accélérée par la pandémie de Covid-19. Dans son rapport de 2021 intitulé Demand for Digital Skills in Sub-Saharan Africa : Key Findings from a Five-Country Study (Côte d’Ivoire, Kenya, Mozambique, Nigeria et Rwanda), la Banque mondiale prévoit que, d’ici 2030, un certain niveau de compétences numériques sera requis pour 50 à 55 % des emplois au Kenya, 35 à 45 % des emplois en Côte d’Ivoire, au Nigeria et au Rwanda, et 20 à 25 % des emplois au Mozambique.
La Banque mondiale estime également qu’Afrique subsaharienne connaîtra la création de 230 millions d’emplois numériques d’ici 2030. Ces postes seront majoritairement générés par la croissance des services numériques, nécessitant des compétences numériques intermédiaires ou avancées, ainsi qu’une culture numérique et financière de base accessible à tous. Dans ce contexte, l’initiative de formation en compétences numériques lancée par Vodacom RDC s’inscrit parfaitement dans un écosystème d’initiatives similaires menées par le gouvernement congolais, notamment par le ministère de la Formation professionnelle, ainsi que par des partenaires tels qu’Huawei.
Muriel Edjo
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Le ministre congolais des Postes, Télécommunications et Numérique, Augustin Kibassa Maliba, a signé, le mardi 12 novembre à Monaco, un protocole d’accord avec Monacosat, premier opérateur satellitaire de la principauté de Monaco, pour déployer des infrastructures satellitaires en RDC. Cet accord de principe marque le début des négociations pour finaliser les modalités de mise en œuvre de cette collaboration.
Coopération num. RDC-Principauté de Monaco :
— Ministère des Postes, Télécom et Numérique - RDC (@pt_numerique) November 13, 2024
À Monaco, S.E.M Augustin Kibassa et #MONACOSAT ont signé 12 nov. un protocole d’accord pour la construction des infrastructures satellitaires en RDC. La cérémonie s'est déroulée en présence d'un Représentant du gouvernement de Monaco. pic.twitter.com/JgWKwOj0g9
L’initiative vise à réduire la fracture numérique dans les zones rurales et difficiles d’accès, en utilisant les capacités satellitaires de Monacosat pour étendre la connectivité. Le ministère congolais chargé des TIC a indiqué que les deux parties entendent travailler ensemble et se consulter sur des questions d’intérêt commun, notamment l’acquisition de capacités satellitaires pour le déploiement d’un réseau de télécommunications par satellite.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre du Plan national du numérique « Horizon 2025 » de la RDC, qui vise à développer des infrastructures numériques solides pour connecter le pays. Elle intervient quelques jours après la signature d’un accord de coopération avec le gouvernement polonais pour soutenir l’extension des infrastructures numériques en RDC.
Malgré les efforts du gouvernement, la RDC affiche encore des taux de connectivité faibles. Selon l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), seuls 30,79 % des Congolais avaient accès à l’Internet mobile, et à peine 0,017 4 % à l’Internet fixe au 30 juin 2023. Le dernier rapport de l’ONU, « E-Government Survey 2024 », publié en septembre, souligne cet écart en indiquant que l’indice de développement des infrastructures télécoms de la RDC est de 0,159 1, bien loin de la moyenne africaine de 0,453 4.
Si les discussions menant à la finalisation du partenariat portent leurs fruits, Monacosat pourrait étendre sa couverture à l’ensemble du territoire congolais grâce à son satellite TurkmenAlem52E/MonacoSAT, déjà opérationnel en Afrique du Nord. Cette initiative permettrait non seulement de connecter des millions de Congolais, mais aussi d’améliorer l’accès aux services d’éducation, de santé et aux services publics numériques, contribuant ainsi au développement du pays. Elle pourrait également compenser le retard dans le déploiement du réseau de fibre optique.
Samira Njoya, Agence Ecofin
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Le ministre des Postes, Télécommunications et Numérique de la République Démocratique du Congo (RDC), Augustin Kibassa Maliba, et le vice-premier ministre polonais chargé de la digitalisation, Krzysztof Gawkowski, ont signé, le 8 novembre 2024 à Varsovie, un protocole d’accord pour le développement du secteur numérique en RDC. Selon des sources officielles, cet accord préliminaire porte sur plusieurs axes clés : le développement et la modernisation des infrastructures numériques, la formation, la cybersécurité, la digitalisation des services administratifs, ainsi que le soutien aux startups du secteur numérique.
Dans le secteur des infrastructures, la Pologne s’engage à soutenir l’acquisition par la RDC de matériel et d’équipements technologiques visant à renforcer les capacités de transmission, de gestion des flux de communication et d’optimisation des infrastructures numériques. Un soutien matériel et technique est également prévu pour équiper les administrations publiques, améliorer l’efficacité administrative, renforcer la transparence et faciliter l’accès des citoyens aux services publics.
En matière de lutte contre la cybersécurité, l’accord prévoit le renforcement des capacités en cybersécurité et cyberdéfense de la RDC, incluant des interventions techniques en cas d’attaques, l’élaboration de stratégies de réponse rapide et le partage d’informations sur les menaces émergentes.
Concernant la formation, le protocole d’accord prévoit la construction et l’équipement de centres de formation professionnelle en TIC, visant à former une nouvelle génération de professionnels du numérique en RDC, avec un focus sur l’apprentissage pratique et l’accès aux technologies de pointe. Il inclut également l’organisation de programmes de formation, d’ateliers, de séminaires et d’échanges techniques pour les professionnels des TIC et les fonctionnaires, afin de développer des compétences avancées en numérique, cybersécurité et innovation technologique.
L’accord prévoit également un soutien aux startups et aux entreprises innovantes dans le domaine des TIC, comprenant la facilitation des voyages d’études, des échanges professionnels, ainsi que l’accès aux incubateurs technologiques, au financement, au mentorat, et l’acquisition de matériels essentiels pour leur développement.
Ce protocole d’accord marque un tournant dans la coopération entre la RDC et la Pologne. Il s’agit du premier accord signé par la Pologne avec un pays africain dans le domaine du numérique. Il fait suite à une rencontre entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue polonais Andrzej Duda, en marge de la 79 ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, en septembre. À l’issue de cette rencontre, la présidence de la RDC avait indiqué que des experts polonais et congolais collaboraient depuis plusieurs semaines sur des projets de coopération dans les domaines de la digitalisation, de la transformation numérique et de la surveillance des frontières.
Pierre Mukoko
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Le groupe de télécommunications Africell Holding Limited, présent dans plusieurs pays africains dont la République Démocratique du Congo (RDC), a levé à la fin du mois d’octobre 2024, 300 millions de dollars sur le marché international des capitaux. Cette somme provient d’une émission d’obligations garanties arrivant à échéance en 2029. L’opération a suscité un fort intérêt des investisseurs, avec des offres atteignant 550 millions de dollars.
Les fonds obtenus visent à refinancer la structure de capital existante d’Africell et à renforcer sa capacité d’investissement, en particulier en RDC, où le groupe entrevoit un fort potentiel de croissance. Africell, déjà bien positionné sur des marchés comme la Gambie et la Sierra Leone, possède également une présence significative en Angola et en RDC. Bien que la RDC représente actuellement le quatrième marché pour Africell, elle constitue, en raison de sa taille et de la demande croissante pour les services de téléphonie mobile et d’internet, la principale opportunité d’expansion.
En novembre 2023, Africell a annoncé son déploiement dans trois nouvelles provinces de l’est de la RDC : le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, et le Tanganyika. L’entreprise cible un potentiel de quatre millions de nouveaux clients dans ces régions, où l’accès aux réseaux mobiles reste limité malgré la présence d’autres opérateurs.
Le financement inclut également une facilité de crédit renouvelable de 30 millions de dollars, pour l’instant non utilisée. Cette opération renforce la structure financière d’Africell, réduisant ses besoins de liquidité à court terme et facilitant une expansion durable. Les fonds serviront par ailleurs à optimiser les coûts d’exploitation et à atténuer les risques de change, un enjeu important dans des pays comme la RDC et l’Angola.
Les banques Citigroup, J. P. Morgan et Standard Chartered, qui ont agi en tant qu’arrangeurs de cette opération, permettent à Africell de sécuriser les ressources nécessaires pour soutenir son expansion. Ces fonds devraient également contribuer à renforcer l’infrastructure réseau d’Africell, diversifier ses sources de financement et accroître son chiffre d’affaires, tout en garantissant une stabilité financière pour ses investissements futurs en RDC et ailleurs en Afrique.
Georges Auréole Bamba
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Dans sa quête d’une connectivité accrue, la République démocratique du Congo (RDC) intensifie ses efforts pour attirer les investisseurs internationaux. Le mercredi 30 octobre 2024, une rencontre entre l’ambassadrice des États-Unis en RDC, Lucy Tamlyn, et le ministre des Postes, Télécommunications et Numérique, Augustin Kibassa Maliba, a permis d’aborder cette question cruciale.
Lors de cet entretien, l’ambassadrice Lucy Tamlyn a souligné l’intérêt des fournisseurs américains pour le marché de la connectivité en RDC. « Avec le ministre Kibassa, nous avons discuté de la manière de donner plus de chances aux opportunités qu’offre la RDC », a-t-elle déclaré, témoignant ainsi de l’engagement des États-Unis à accompagner le développement numérique du pays.
Cette démarche fait suite à l’appel lancé par le président Félix Tshisekedi lors de son discours à l’ONU en septembre 2024. Le chef d’État congolais avait souligné l’importance de développer la connectivité en Afrique, appelant à une collaboration étroite avec les partenaires multilatéraux et les opérateurs de télécommunications, tout en insistant sur le transfert de connaissances.
Malgré son potentiel, la RDC affiche encore des taux de pénétration d’Internet relativement faibles. Selon l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), au 30 juin 2023, seuls 30,79 % des Congolais avaient accès à l’Internet mobile et 0,017 4 % à l’Internet fixe. Pour relever ce défi, le gouvernement mise notamment sur l’attraction d’investisseurs.
Une meilleure connectivité offre de nombreux bénéfices pour le développement de la RDC. Dans les zones rurales, où les disparités d’accès sont les plus marquées, Internet peut devenir un levier essentiel de désenclavement, ouvrant la voie au commerce en ligne, à la télémédecine et à l’enseignement à distance. De plus, selon l’UIT, une hausse de 10 % du taux de pénétration du haut débit mobile en Afrique entraîne une augmentation de 2,5 % du PIB par habitant.
Melchior Koba
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Lors de l’audience que le président Félix Tshisekedi lui a accordée ce 24 septembre 2024, Bill Gates, cofondateur de Microsoft, l’une des plus grandes entreprises technologiques au monde avec une valeur boursière de 3 190 milliards de dollars, a évoqué la possibilité de renforcer la connectivité internet par satellite au profit du secteur éducatif en RDC, selon le ministre de la Santé publique, Roger Kamba, présent à la rencontre. L’homme d’affaires et milliardaire américain répondait à une demande du président congolais concernant l’équipement des écoles en tablettes pour faciliter l’éducation des élèves dans le pays.
Il y a quelques jours, la ministre congolaise de l’Enseignement supérieur, Marie-Thérèse Sombo, a lancé le projet « Un étudiant, un ordinateur », marquant la volonté des autorités d’introduire l’innovation dans la formation universitaire. « Ce projet vise l’inclusivité et l’équité, car il accorde les mêmes chances à tous les étudiants, sans distinction. Au-delà des étudiants, le personnel universitaire et les agents administratifs de l’ESU sont aussi visés, car ils sont tous impactés par l’informatique, le numérique, ou la digitalisation dans l’exercice de leur métier », a expliqué la ministre, selon des propos rapportés par Radio Okapi.
Si le projet est mené à bien, Bill Gates pourrait y voir une opportunité de déployer à grande échelle sa solution de connexion internet par satellite via une application développée par l’entreprise Kymeta, dans laquelle Microsoft avait investi 85 millions de dollars en 2020. Cela permettrait à Gates de prendre l’avantage sur Elon Musk, une autre figure des nouvelles technologies, dont les services Starlink de connexion par satellite ont été interdits en RDC pour défaut de licence.
Bill Gates a rencontré le président Félix Tshisekedi lors d’une audience qu’il aurait sollicitée, selon le ministre de la Santé. Il a également exprimé son intérêt pour le secteur agricole en RDC, qui nécessite d’importants capitaux pour répondre à la demande nationale et concrétiser son potentiel d’exportateur alimentaire. Gates a aussi évoqué le soutien de la fondation qu’il dirige, la Gates Foundation, dans le domaine de la santé publique, notamment dans la lutte contre des maladies comme la poliomyélite.
Il n’est pas exclu, bien que cela n’ait pas été indiqué, que Bill Gates ait également abordé les questions minières avec le président Tshisekedi. En novembre 2023, l’entreprise KoBold, active dans le secteur du cuivre en Zambie, avait exprimé son intention de s’étendre en RDC. Or, le principal actionnaire de KoBold est Breakthrough Energy Ventures, un fonds d’investissement qui regroupe plusieurs milliardaires, dont Bill Gates, Jeff Bezos (Amazon), Xavier Niel (Free), un prince saoudien, Michael Bloomberg, et Richard Branson, propriétaire de Virgin Group.
Georges Auréole Bamba
Faire de la République démocratique du Congo une destination touristique de premier plan à l’échelle internationale est l’objectif que le gouvernement vise d’ici 2030. Pour attirer 10 millions de visiteurs et créer entre 200 000 et 500 000 emplois au cours de cette période, les réseaux sociaux ont été identifiés comme un levier incontournable, au même titre que plusieurs autres services.
Le ministre des Postes, Télécommunications et du Numérique, Augustin Kibassa Maliba (photo), a mis, le mercredi 11 septembre 2024, en avant les réseaux sociaux comme un outil essentiel pour la construction de l’image de marque du pays et sa promotion à l’international. « Nous sommes, nous les Congolais, des acteurs touristiques de premier plan pour que notre pays soit visité par des investisseurs. Au-delà des efforts fournis par le gouvernement, nous avons la responsabilité de bien parler du Congo à nos enfants… Nous devons savoir que l’image de marque que nous voulons construire doit d’abord être portée par les générations futures », a-t-il affirmé, lors de son intervenant pendant le Forum de validation de la politique nationale du tourisme, qui prône une transversalité de l’action gouvernementale pour dynamiser le secteur.
« La loi sur les télécommunications et les NTIC ainsi que le code du numérique permettent aujourd’hui de poursuivre le délit commis à travers les réseaux sociaux. Il y a un travail pédagogique que nous sommes en train de faire pour permettre aux Congolais de connaître ce qu’il y a dans ces textes qui nous protègent tous, y compris l’image de marque du pays. Le moment venu, nous allons resserrer la vis parce qu’il n’est pas normal de constater ce qui se passe dans les réseaux sociaux… », a-t-il ajouté.
En marge du Forum de coopération Chine-Afrique, tenu du 4 au 6 septembre 2024 à Beijing, la RDC a signé un mémorandum d’entente avec une entreprise chinoise dont l’identité n’a pas été révélée. Cet accord concerne la mise en place d’un système de surveillance des réseaux sociaux. Augustin Kibassa Maliba a toutefois précisé qu’il n’était pas question de bloquer les réseaux ou de fermer des comptes. La régulation en préparation vise plutôt à encourager la production de contenu de qualité. Ces mesures devraient s’inscrire dans la stratégie de marque pays que le gouvernement est en train d’élaborer.
L’économie du pays a longtemps été dominée par l’exploitation des ressources naturelles, telles que le lithium et le cobalt. Désormais, la RDC s’engage résolument dans la diversification de son économie, conformément aux recommandations du Fonds monétaire international (FMI), et voit dans le tourisme un potentiel économique encore largement sous-exploité. Actuellement, en RDC, le secteur touristique contribue à moins de 2 % du Produit intérieur brut (PIB), selon le ministère du Tourisme, et à 1,8 % selon le World Travel and Tourism Council 2024.
Muriel Edjo
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Lors du Forum économique Chine-RDC à qui s’est déroulé la semaine dernière à Pékin, l’Agence de presse publique Chine Nouvelle a fait part de son intention de contribuer à la transformation numérique de l’Agence congolaise de presse (ACP). Fu Hua, président de l’agence chinoise, a renouvelé cet engagement à l’égard de Bienvenu-Marie Bakumanya, directeur général de l’ACP, en insistant sur l’importance de renforcer les liens médiatiques entre la Chine et la RDC.
L’annonce de ce partenariat survient dans un contexte où les médias en République démocratique du Congo, et plus particulièrement l’ACP, sont confrontés à des défis majeurs tels que la mise à niveau des infrastructures et l’intégration des nouvelles technologies. Ceci, alors que Bienvenu-Marie Bakumanya a indiqué que la transition vers le numérique est cruciale pour permettre à l’ACP de « rester pertinente dans un paysage mondial où l’information se diffuse à grande vitesse, notamment via les plateformes digitales ».
L’appui de Chine Nouvelle représente une opportunité pour l’ACP de moderniser ses méthodes de production et de diffusion de l’information. De plus, cette collaboration pourrait stimuler les échanges culturels et médiatiques entre les deux nations. Dans ce sens, Bienvenu-Marie Bakumanya a déclaré : « nos deux peuples ne se connaissent pas suffisamment. Nos médias doivent collaborer pour permettre une meilleure compréhension mutuelle entre les Congolais et les Chinois ».
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La République démocratique du Congo a entamé des discussions avec une entreprise chinoise autour d’un système de surveillance des réseaux sociaux. Mercredi 4 septembre 2024, le ministre des Postes, Télécommunications et Numérique, Augustin Kibassa Maliba (photo, à gauche), a signé un mémorandum d’entente à cet effet à Beijing, à l’ambassade de la RDC en Chine. C’était en marge du Forum de coopération Chine - Afrique du 4 au 6 septembre.
Bien que le gouvernement congolais n’ait pas fourni d’amples informations sur l’objectif de cet accord juridiquement non contraignant, l’on peut supposer que le système en question a un objectif de gestion et de régulation des contenus en ligne en RDC. Face à la recrudescence de la désinformation, des discours de haine et d’autres contenus illicites sur ces plateformes, le gouvernement congolais pourrait y entrevoir un moyen de limiter les activités susceptibles de nuire à la sécurité nationale et à la cohésion sociale.
Le contexte sociopolitique en RDC — marqué par des tensions armées avec les rebelles du M23 à l’Est, des frictions avec le Rwanda, et une épidémie de variole du singe (mpox) — crée un terreau fertile pour la prolifération de fausses nouvelles et de propagande. Des affirmations quant à l’activité d’une armée numérique pour déstabiliser la République démocratique du Congo se multiplient sur les réseaux sociaux. Dans une note d’analyse, Collaboration on International ICT Policy for East and Southern Africa (CIPESA) déplore cette guerre de l’information qu’elle juge « caractérisée par une spirale d’incitation, de désinformation, de mésinformation et de discours de haine » qui met « à mal la cohésion entre les communautés ».
Selon les données de DataReportal, la RDC enregistrait 6,45 millions d’identités d’utilisateurs actifs sur les réseaux sociaux en janvier 2024. En croissance de 37,2 %, soit 1,8 million de nouveaux utilisateurs entre janvier 2023 et janvier 2024. 37,2 % des utilisateurs des médias sociaux en RDC étaient des femmes, tandis que 62,8 % étaient des hommes. Tous ces utilisateurs étaient abonnés à Facebook ; 4,44 millions d’entre eux à TikTok ; 1,15 million à Messenger ; près de 670 000 à Instagram ; 620 000 à LinkedIn et 253 000 à X (ex-Twitter).
En RDC, comme dans plusieurs pays africains, les réseaux sociaux occupent aujourd’hui une place importante dans la vie quotidienne. Mais ils soulèvent également des défis éthiques de plus en plus complexes, nécessitant une attention urgente. Entre la défense de la liberté d’expression et la lutte contre les dérives en ligne, le meilleur équilibre à trouver reste un sujet de débat.
Muriel Edjo
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