En mission à Washington (États-Unis), le ministre des Postes, Télécommunications et Numérique (PTN), Augustin Kibassa Maliba, a rencontré, le 18 mars 2025, les représentants de Starlink afin d’examiner les opportunités d’expansion de la connectivité en République démocratique du Congo (RDC), selon un communiqué de la cellule de communication du ministère.
Ce rapprochement intervient après une période de friction. En mars 2024, l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC) avait interdit à Starlink d’exploiter l’espace congolais, prévenant que « tout connexion, vente ou usage de ces équipements est considéré comme une violation des lois en vigueur et expose les contrevenants à des sanctions ».
L’entretien a porté sur la possibilité de déployer la technologie satellitaire de Starlink pour améliorer l’accès à Internet, notamment dans les zones rurales où près de 70 % de la population reste non connectée. Le ministre congolais a exprimé la volonté du gouvernement de renforcer l’infrastructure numérique nationale et de faciliter l’accès au haut débit pour les écoles, les centres de santé et les localités isolées, précise le communiqué. Il a également souligné l’importance de cette collaboration, à la fois pour le développement numérique et pour la sécurité nationale.
Filiale de SpaceX du milliardaire américain Elon Musk, Starlink a présenté ses capacités et son expertise en matière de connectivité satellitaire, mettant en avant ses réalisations dans plusieurs pays africains. L’entreprise est spécialisée dans l’accès à Internet par satellite, avec pour objectif de fournir une connectivité haut débit dans les zones où les infrastructures traditionnelles (fibre optique, réseau mobile) sont limitées ou inexistantes.
À l’issue des échanges, les deux parties ont convenu d’entamer les démarches administratives nécessaires, notamment l’élaboration d’un cahier des charges et l’obtention des licences d’exploitation. Un projet pilote devrait être lancé prochainement afin d’évaluer la faisabilité technique et l’impact social de cette initiative.
Ronsard Luabeya, stagiaire
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La République Démocratique du Congo (RDC) figure parmi les 15 premiers marchés mondiaux qui devraient enregistrer la plus forte croissance du nombre d’abonnés à l’internet mobile entre 2025 et 2030, selon les projections de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA). D’après son rapport The Mobile Economy 2025, publié il y a quelques semaines, la RDC devrait accueillir 15 millions de nouveaux abonnés à l’internet mobile sur cette période, se classant ainsi à la 12ᵉ place au niveau mondial et à la 5ᵉ en Afrique.
Le rapport ne précise pas les facteurs sur lesquels reposent ces prévisions. Toutefois, si elles se confirment, le pays devrait compter plus de 45 millions d’abonnés à l’internet mobile d’ici à 2030. Selon les dernières données de l’Agence de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), au 30 juin 2024, la RDC comptait 59,7 millions d’abonnés à la téléphonie mobile et 30,7 millions d’abonnés à l’internet mobile, pour une population estimée à 95,2 millions d’habitants.
En nombre d’abonnés, le marché de l’internet mobile en RDC reste dominé par Vodacom, qui détient 36,78 % de parts, suivi d’Airtel (28,79 %), Orange (28,33 %) et Africell (6,10 %). Mais en termes de revenus, c’est Airtel qui arrive en tête avec 36,19 %, devant Orange (32,72 %), Vodacom (27,12 %) et Africell (3,92 %). Cette configuration pourrait toutefois évoluer à court terme.
Entre le premier et le deuxième trimestre 2024, Africell et Orange ont enregistré des hausses respective de 14,26% et 11,2 % de ses revenus issus des services data alors que Vodacom et Airtel voyait leurs revenus reculer respectivement de 2,25% et de 0,39.
Dynamique Africaine
Par ailleurs, le partenariat stratégique conclu en janvier 2025 entre Vodacom et l’opérateur français Orange pourrait également redessiner le paysage du secteur. Présenté comme une réponse aux défis de la connectivité dans les zones rurales, cet accord prévoit la construction et l’exploitation conjointe de 2 000 stations de base solaires au cours des six prochaines années, offrant ainsi à des millions de personnes un accès aux services de télécommunications et de finance mobile.
Dans le même temps, Africell est positionné par les États-Unis comme un acteur clé pour le développement des télécommunications le long du corridor de Lobito. Des financements sont déjà annoncés pour accompagner l’expansion de l’opérateur américain en Angola et en République Démocratique du Congo.
Selon le rapport de la GSMA, près de 800 millions de nouveaux abonnés à l’internet mobile devraient être enregistrés dans le monde d’ici 2030, portant le nombre total d’utilisateurs à 5,5 milliards, soit 64 % de la population mondiale. L’Afrique représentera près de 35 % de cette croissance, avec six pays présents dans le top 15 mondial.
Le Nigeria devrait connaître la plus forte progression sur le continent, avec 38 millions de nouveaux abonnés attendus, ce qui le classe au 4ᵉ rang mondial. Suivent l’Éthiopie (19 millions), l’Angola (18 millions), l’Égypte (15 millions) et la RDC (15 millions également). La Tanzanie ferme le classement avec 11 millions de nouveaux abonnés projetés.
La région Asie-Pacifique concentrera près de 40 % des nouvelles connexions, principalement grâce à l’Inde (141 millions de nouveaux abonnés), au Pakistan (39 millions) et à l’Indonésie (38 millions). La Chine, de son côté, occupera la 2ᵉ place mondiale avec 45 millions de nouveaux abonnés prévus.
Pierre Mukoko et Timothée Manoke, stagiaire
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L’Union européenne (UE) revendique un investissement de 805 000 euros (près de 900 000 dollars au taux actuel) dans le financement de cinq mini-projets numériques en République Démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris lors de l’atelier de capitalisation du projet Promotion de la recherche, de l’innovation et de la culture numérique en Afrique centrale (Pricnac), tenu du 10 au 14 mars 2025 à Douala, au Cameroun. Ce financement s’inscrit dans le cadre du Pricnac, coordonné par l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) entre janvier 2021 et janvier 2025.
Selon le coordonnateur du Pricnac, Jean Calvin Tjombe, les mini-projets ont été sélectionnés après un appel à candidatures, sur la base d’un plan de recherche et d’innovation propre à chaque initiative. L’atelier de capitalisation du projet a permis de dresser un bilan des cinq mini-projets. À cette occasion, Bankable a rencontré trois des cinq responsables de projet, qui présentent les résultats obtenus.
Enseignement à distance
Olivier Mugisho Mugaruka est enseignant à l’Université catholique de Bukavu et coordonnateur adjoint du projet Renforcement de l’apprentissage individuel et amélioration de la qualité de la formation via l’accès aux ressources numériques (RAQF). Financé à hauteur de 155 000 euros, ce projet a permis l’installation d’un intranet visant à améliorer la qualité de l’enseignement à l’Université catholique de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu, ainsi qu’à l’Institut supérieur d’informatique et de gestion de Ngoma, dans le Nord-Kivu.
En plus de la mise en place de l’intranet, « nous avons configuré la bibliothèque numérique à partir des serveurs que nous avons acquis, de telle sorte que les étudiants et les enseignants aient accès aux ressources numériques », explique Olivier Mugisho Mugaruka. Il précise également que les fonds du projet ont permis la scénarisation et la numérisation des cours dans les deux institutions universitaires. Ces infrastructures et cette expérience devraient être précieuses pour la mise en place de l’enseignement à distance, récemment décidé par le gouvernement pour assurer la continuité des cours dans les localités sous occupation, notamment à Goma et Bukavu.
Valorisation des déchets
Bénéficiaire d’une subvention de 150 000 euros, le projet Hub numérique d’accompagnement des femmes dans la valorisation des déchets (Hubnafe-Vad) est mené conjointement par le FabLab Ecodechet UEA de l’Université évangélique en Afrique (UEA) de Bukavu et le Centre de recherches intégrées en éducation relative à l’environnement (CRI-ERE) de l’Université protestante d’Afrique centrale (UPAC) au Cameroun. Il est porté par Fabrice Nfuamba Lukeba, enseignant à l’UEA de Bukavu.
Selon lui, le projet a permis la création de deux hubs, l’un à Bukavu et l’autre à Yaoundé, où 20 femmes, réparties équitablement entre les deux villes, ont conçu des prototypes brevetés basés sur la valorisation des déchets. Ces femmes ont été équipées d’outils de pointe, notamment des imprimantes 3D, des scanners et des logiciels de conception assistée par ordinateur (CAO), leur permettant de développer des solutions durables pour la gestion et la traçabilité des déchets urbains, face aux défis logistiques rencontrés dans ce domaine.
De son côté, le projet Entrepreneuriat vert au service du développement durable dans la ville de Kisangani et ses environs (Unikis), financé à hauteur de 160 000 euros, a permis la formation et la structuration de dix jeunes entrepreneurs en coopérative. Selon son coordonnateur, Jean Bakondongama Babapene, ces entrepreneurs transforment les déchets plastiques et ménagers en produits écologiques, tels que des pavés et du charbon écologique, contribuant ainsi à la dépollution de Kisangani et à la préservation de l’environnement.
Renforcer la recherche-innovation
D’un coût global de 4 884 128 millions d’euros pour 17 mini-projets dans huit pays d’Afrique centrale, le Pricnac a été financé à 15 % par l’Organisation des États de l’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (Oeacp), et à 85 % par l’UE dans le cadre du fonds ACP pour l’innovation et son programme recherche et innovation.
Le projet a pour objectif de renforcer les capacités recherche-innovation dans les pays d’Afrique centrale par la consolidation des écosystèmes d’innovation et la création des synergies productrices entre l’entrepreneuriat, le numérique et les politiques d’innovation au service du développement durable et de la réduction de la pauvreté.
Frédéric Nonos à Douala
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L’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC) a lancé un appel à consultation publique pour préparer l’introduction de la 5G en République Démocratique du Congo (RDC). Cette initiative, qui se déroulera du 3 mars au 2 avril 2025, vise à impliquer les acteurs du numérique dans l’élaboration d’une feuille de route inclusive pour le déploiement de cette technologie.
La 5G ne se limite pas à une amélioration des réseaux mobiles existants. Elle incarne une véritable révolution technologique, promettant des débits plus rapides, une latence réduite et une connectivité accrue. Pour la RDC, un pays en pleine transformation numérique et diversification économique, cette technologie pourrait servir de catalyseur de développement. Elle permettrait d’accélérer la numérisation des entreprises, d’optimiser les services publics et de stimuler l’innovation dans des secteurs économiques clés tels que l’agriculture, la mine.
La 5G pourrait être réservée dans une première étape à des usages industriels, au regard des données de consommation grand public du marché de la téléphonie mobile qui traduisent en quelque sorte la maturité du marché. Dans son dernier rapport sur l’état du marché de l’Internet, le régulateur télécoms indique que la RDC enregistrait 30 769 441 utilisateurs d’Internet mobile contre 23 267 pour l’Internet fixe. Soit des taux de pénétration respectifs de 31,49 % et 0,024 %. La 3G et la 4G ne couvraient encore que 55 % et 45 % de la population et seuls 9361 de kilomètres de fibre optique étaient déjà déployés sur les 50 000 km prévus à travers le territoire national.
Si la 5G représente une opportunité majeure pour la RDC, son déploiement ne sera pas sans difficulté. Le pays doit d’abord faire face à des lacunes en matière d’infrastructures numériques. Un autre enjeu majeur concerne la régulation. L’ARPTC, consciente de la complexité du projet 5G qui nécessite une planification minutieuse, une régulation adaptée et une collaboration entre les secteurs public et privé, veut profiter de cette consultation pour recueillir l’avis de l’écosystème sur diverses questions clés comme la gestion du spectre des fréquences ; le partage des infrastructures et l’accès au domaine public ; les obligations de licences.
Muriel Edjo
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Ecobank et XTransfer sont désormais liés par un protocole d’accord. Dans un communiqué publié le 6 février 2025, le groupe bancaire panafricain annonce que cette collaboration avec la plateforme chinoise de paiement transfrontalier vise à faciliter les transactions commerciales entre la Chine et l’Afrique en proposant des solutions complètes de paiements transfrontaliers aux entreprises.
Les deux partenaires ciblent un marché en pleine expansion, avec des échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique ayant atteint 282 milliards de dollars en 2023. Parmi ces échanges, 18,75 milliards de dollars concernent spécifiquement les flux entre la Chine et la République Démocratique du Congo (RDC). Ce volume place la RDC, où Ecobank détient une filiale, au 4e rang des partenaires commerciaux de la Chine en Afrique.
Comme le reconnaît Ecobank, malgré l’importance des échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique, les acteurs économiques font face à de nombreuses contraintes liées aux paiements internationaux et aux transactions financières. Parmi les défis majeurs, figurent les difficultés d’ouverture de comptes auprès des banques traditionnelles, le risque de gel des fonds, les problèmes de change et les pertes associées, les délais de transfert allongés ainsi que des coûts élevés des transactions.
En RDC, les banques appliquent actuellement des frais de transfert variant entre 0,75 % et 1 % du montant transféré, avec un minimum de 45 à 50 USD. Les délais de traitement peuvent aller de trois jours à une semaine, voire plus, et certaines transactions sont soumises à des restrictions qui ralentissent encore davantage le processus. Un autre enjeu majeur concerne la dépréciation constante du franc congolais. En 2024, selon la Banque centrale du Congo (BCC), la monnaie locale s’est dépréciée de 0,12 % sur le marché officiel et de 0,39 % sur le marché parallèle par rapport au dollar américain.
Tarification
« Grâce à l’important réseau d’Ecobank en Afrique, XTransfer pourra offrir à ses clients chinois des services de réception de paiements en devises locales africaines. De plus, les PME africaines pourront effectuer des paiements en monnaies locales, atténuant ainsi les risques liés au change », indique le groupe bancaire panafricain. « En intégrant les solutions innovantes de XTransfer à notre plateforme panafricaine de paiements, nous simplifions les transactions, réduisons les coûts et permettons aux entreprises africaines de prospérer sur les marchés mondiaux. », ajoute le PDG du groupe, Jeremy Awori.
Les tarifs de transfert affichés sur le site de XTransfer se distinguent par leur compétitivité. Pour un paiement vers le compte bancaire d’un fournisseur en Chine, les frais sont plafonnés à 0,4 %. En revanche, les transactions entre deux comptes XTransfer sont entièrement gratuites et instantanées, quel que soit le montant transféré, indique la fintech sur son site. Il reste à voir comment évoluera cette tarification dans le cadre du partenariat avec Ecobank. Une chose est certaine : cette collaboration vise à permettre à chaque partie d’atteindre ses objectifs stratégiques.
« En tirant parti du vaste réseau de paiements d’Ecobank en Afrique, nous accélérons notre expansion dans la région », avoue Bill Deng, fondateur et PDG de XTransfer. Le groupe bancaire panafricain est peu dissert sur ses attentes. Mais toutes les banques cherchent à améliorer leurs résultats nets bancaires. Sur cette indicateur, Ecobank a occupé le 6e rang en 2023 avec 61 millions de dollars, loin derrière Rawbank, leader du marché avec 461 millions de dollars.
Il reste aussi à voir comment Ecobank et XTransfer surmonteront les défis liés à la réglementation bancaire notamment en RDC. Selon le dernier rapport de Deloitte sur le secteur bancaire congolais, parue en décembre 2024, la BCC impose de plus en plus des règles strictes pour renforcer la transparence et lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Timothée Manoke, Stagiaire
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En décembre 2024, Vodacom RDC, filiale locale du groupe sud-africain Vodacom, comptait environ 6,4 millions de clients actifs sur sa solution de paiement mobile M-Pesa, selon un document officiel consulté par Bankable. Les clients actifs sont ceux qui ont utilisé ce service financier au moins une fois durant le mois de novembre précédent. Ce chiffre représente une hausse de 28,4 % par rapport à la même période en 2023, où le nombre d’utilisateurs s’élevait à 5,88 millions.
Comparée aux autres marchés de Vodacom en dehors du Kenya, cette croissance soutenue positionne la République Démocratique du Congo comme un relai stratégique pour le développement du M-Pesa. Cette dynamique s’est également traduite par une hausse significative des revenus. Une modélisation des résultats de Vodacom, dont l’exercice financier démarre en avril, montre que les transactions M-Pesa en RDC ont généré 2,67 milliards de rands. Avec un taux de change moyen de 17,8 rands pour un dollar américain, cela correspond à environ 145,8 millions de dollars pour la période de 12 mois se terminant en décembre 2024, un chiffre qui devra être confirmé par des données auditées.
Vodacom domine le marché des services financiers mobiles en RDC. Selon les chiffres les plus récents publiés par l’autorité de régulation des télécommunications, sa branche dédiée aux services financiers comptait 13,1 millions d’abonnés (y compris les comptes inactifs depuis plus de 90 jours) à la fin du premier semestre 2024, soit plus de 53 % de part de marché.
Cette position dominante se reflète également dans les revenus générés. M-Pesa a enregistré un chiffre d’affaires de 85 millions de dollars sur la période, faisant de lui le service le plus rentable du secteur. Il devance ainsi Orange Money, Airtel Money et Afrimoney, qui se partagent les 89,2 millions de dollars restants sur ce segment.
Malgré sa position dominante sur le marché des services financiers mobiles en RDC, Vodacom doit composer avec une concurrence réelle. Au deuxième trimestre 2024, le chiffre d’affaires de M-Pesa a enregistré une baisse de 4,19 % par rapport au premier trimestre, alors que ses principaux concurrents ont progressé. Airtel Money, avec un chiffre d’affaires de 31,9 millions de dollars, a connu une hausse de 6,5 %, tandis que Orange Money a affiché une croissance de 12,3 % sur la même période.
Certains indicateurs laissent entrevoir des résultats mitigés pour le second semestre 2024. Toutefois, avec un taux de pénétration des services financiers mobiles de seulement 25,7 %, le marché offre encore de fortes opportunités de croissance pour tous les acteurs du secteur.
Georges Auréoles Bamba
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Au cours de l’année académique 2024-2025, la République démocratique du Congo (RDC) a lancé la mise en place d’une « base de données nationale unique et unifiée de l’enseignement supérieur et universitaire ». Ce projet vise à assurer le suivi des étudiants, de l’inscription à l’obtention du diplôme, ainsi que celui du personnel académique, du recrutement à la retraite.
Selon la circulaire instituant cette base de données, signée le 12 février 2025 par la ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), Marie-Thérèse Sombo Ayanne, la gestion du système se fera via la plateforme numérique PathAcademia, développée par la société Hope Systems and Finance. La même circulaire précise que les frais « Solution numérique ESU », mentionnés au point 294 de l’Instruction académique n° 026 du 28 octobre 2024, seront versés à Hope Systems. Ces frais sont fixés à 20 dollars par étudiant.
D’après le dernier rapport sur le système éducatif national, la RDC comptait 564 000 étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur en 2019-2020. Sur cette base, ce partenariat devrait rapporter à Hope Systems un chiffre d’affaires de plus de 11 millions de dollars en 2025. Avec l’augmentation annuelle du nombre d’étudiants, cette manne devrait être encore plus conséquente. Cependant, l’Instruction académique du 28 octobre 2024 ne précise pas si ce paiement sera reconduit chaque année ou s’il s’agit d’un règlement unique.
La Société Hope Systems and finance apporte une solution numérique au ministère de l’ESU/RDC pic.twitter.com/NA0WRY7M0d
— A-Katsh (@MUKADIALEX) January 10, 2025
Le contrat liant le ministère de l’ESU à Hope Systems n’a pas été rendu public. Il est donc difficile de déterminer avec précision l’ensemble des prestations attendues du partenaire privé. Cependant, à la lecture de la circulaire du 12 février 2025, il ressort que la plateforme PathAcademia devrait permettre de stocker des données antérieures à cette année académique, d’intégrer des moyens de paiement via les banques et de mettre en place des passerelles avec les modèles de gestion numérique déjà existants au sein des établissements d’enseignement supérieur et universitaire.
Par ailleurs, il est d’usage que ce type de prestation inclue également le stockage et la protection des données, la maintenance de la plateforme, ainsi que son adoption par les utilisateurs, ce qui pourrait nécessiter des formations.
À ce jour, peu d’informations sont disponibles sur Hope Systems and Finance. Son site internet est en maintenance et l’entreprise ne semble pas active sur les réseaux sociaux. Lors d’une séance de travail en janvier dernier avec la ministre de l’ESU, le directeur des opérations de l’entreprise, Alex Mukadi, l’a présentée comme une société spécialisée en informatique.
Pierre Mukoko et Boaz Kabeya, stagiaire
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Confronté à la dégradation de la situation sécuritaire dans l’est de la République Démocratique du Congo et à l’occupation de certaines zones du territoire, le gouvernement congolais a décidé d’adopter l’enseignement ouvert et à distance dans les universités publiques et privées du pays. Un arrêté signé par la ministre de l’Enseignement supérieur, Marie-Thérèse Sombo, le 6 février 2025, matérialise cette décision, qui prend effet dès sa signature.
« L’enseignement ouvert et à distance constitue un mode d’enseignement accessible à tous et qui n’implique pas nécessairement la présence physique de l’enseignant. Il repose sur l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour fournir des contenus pédagogiques, réaliser des activités d’apprentissage et effectuer des évaluations », explique l’arrêté ministériel.
Lors du Conseil des ministres du 7 février dernier, la ministre de l’Enseignement supérieur a présenté l’enseignement à distance comme une « solution idoine pour garantir la continuité des cours en dépit de l’agression rwandaise ».
Toutefois, pour assurer la mise en œuvre de cette approche, plusieurs actions doivent être entreprises en urgence. Il s’agit notamment du déploiement de plateformes numériques permettant aux étudiants d’accéder aux cours en ligne, de la formation des enseignants et des étudiants aux outils numériques, ainsi que de l’établissement d’accords avec des partenaires techniques et financiers afin de renforcer la formation numérique et fournir des infrastructures adaptées. Par ailleurs, la création de centres d’apprentissage sécurisés est envisagée pour garantir l’accès à l’éducation dans des conditions appropriées.
À court terme, la mise en place de l’enseignement à distance pourrait se heurter à des difficultés, notamment la disponibilité de l’électricité dans l’est du pays. Depuis l’offensive des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, plusieurs installations électriques ont été endommagées par les combats, compromettant l’alimentation en énergie nécessaire au fonctionnement des plateformes numériques. L’autre défi majeur concerne la qualité de la connexion Internet, essentielle au bon déroulement de l’enseignement en ligne.
Pour mieux encadrer cette initiative, une commission spécialisée sera chargée de superviser l’ensemble du dispositif. Elle veillera à son adaptation aux réalités locales et aux défis posés par l’instabilité dans certaines provinces. Son rôle inclura également le suivi rigoureux et l’évaluation de l’impact des mesures mises en place, avec la possibilité d’ajuster la stratégie en fonction des besoins identifiés sur le terrain.
Si cette mesure répond avant tout à une urgence, elle pourrait aussi marquer un tournant dans la modernisation du système éducatif congolais. L’introduction accrue du numérique dans l’enseignement supérieur pourrait renforcer la résilience du secteur face aux crises futures et favoriser un accès plus large à l’éducation, en particulier dans les zones reculées ou affectées par des conflits.
Olivier de Souza
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Dans un communiqué publié le 6 février 2025 par HT Syndication, filiale du groupe médiatique indien HT Media Ltd. spécialisée dans la communication des marques, le fournisseur indien de solutions technologiques General Technologies annonce la « finalisation réussie » d’un protocole d’accord (MoU) avec la République Démocratique du Congo (RDC) pour investir dans les infrastructures numériques du pays.
Les deux parties prévoient un investissement total d’un milliard de dollars d’ici 2028 afin de renforcer l’infrastructure numérique de la RDC. Le projet comprend la construction de trois centres de données ultramodernes, le développement d’une infrastructure satellitaire pour améliorer la connectivité dans les régions isolées et mal desservies, l’extension des réseaux 3G et 4G, ainsi que le déploiement de 38 000 km de câbles à fibre optique.
« Ce protocole d’accord, exclusif à General Technologies (GT), inclut une position consultative au sein du ministère des Télécommunications. Le gouvernement congolais s’engage à fournir des visas, des bureaux administratifs et des terrains pour permettre à GT de mener à bien les projets d’ici au 31 décembre 2028 », précise le communiqué.
Il convient néanmoins de rappeler qu’un MoU reste un accord préliminaire. Les accords définitifs seront nécessaires pour mieux cerner le cadre dans lequel ces investissements se concrétiseront. En RDC, il n’est pas rare que certains projets ne dépassent pas ce stade initial. Toutefois, si celui-ci se réalise, il pourrait effectivement, comme l’affirment ses promoteurs, « révolutionner » les infrastructures de télécommunications du pays, encore peu développées.
En 2024, l’indice des infrastructures télécoms de la RDC, établi par le département des affaires économiques et sociales (DAES) des Nations unies, s’élevait à 0,159 1 sur 1. Cet indice est un élément clé de l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI), pour lequel le pays affichait un score de 0,271 5 sur 1. Ces performances restent inférieures à la moyenne en Afrique centrale (0,335 4), en Afrique (0,424 7) et dans le monde (0,638 2), où la RDC se classe 179e sur 193.
Isaac K. Kassouwi
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Orange RDC et Vodacom Congo ont annoncé la création d’une coentreprise visant à étendre la couverture réseau dans les zones rurales de la République Démocratique du Congo (RDC). Ce partenariat inédit en Afrique prévoit l’installation de stations de base mobiles alimentées à l’énergie solaire pour desservir des régions isolées et faiblement peuplées.
Cette initiative s’inscrit dans une série d’efforts déployés par les opérateurs télécoms pour améliorer la connectivité en RDC. Par exemple, Vodacom Congo a récemment connecté les localités de Busanga et Kakula à son réseau 3G, facilitant ainsi l’accès à des services de communication avancés pour les habitants de ces zones minières.
De son côté, Orange RDC s’est associé à NuRAN pour construire 2 000 sites de téléphonie mobile, visant à connecter plus de 10 millions de Congolais jusqu’alors non desservis. Par ailleurs, Orange RDC et Liquid Intelligent Technologies ont finalisé un réseau de fibre optique de 2 300 km, reliant plusieurs villes de l’est à l’ouest du pays. Ce projet, évalué à 20 millions de dollars, vise à offrir un internet haut débit aux particuliers et aux entreprises, réduisant ainsi la fracture numérique.
Ces initiatives sont présentées comme la manifestation de la volonté des opérateurs télécoms de soutenir le développement économique et social de la RDC en améliorant l’accès aux technologies de l’information et de la communication, notamment dans les zones rurales et isolées.
Georges Auréole Bamba
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La première phase de lancement de la télévision numérique terrestre (TNT) a été bouclée en République Démocratique du Congo (RDC). Neuf villes bénéficient déjà de ce service selon le bilan de la commission interministérielle en charge de ce projet, présenté le 19 décembre 2024 au ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya Katembwe. Lancée depuis 2018, la TNT a pu générer 82 millions de dollars de recettes pour le Trésor public. Des retombées que le gouvernement voudrait accroitre.
Pour la suite du projet, quarante-six villes sont à connecter. Le coût estimé de cette nouvelle phase avoisine 60 millions de dollars. La commission interministérielle a décidé d’opter pour un appel d’offres restreint afin de sélectionner un partenaire technique pour l’accompagner durant cette étape. Lors de la rencontre du 19 décembre, une feuille de route a été définie pour encadrer les prochaines étapes et garantir une exécution optimale qui évitera de potentiels défis logistiques et financiers. Plusieurs enjeux économiques sont attendus de la finalisation totale de ce projet.
« Au-delà de tous les bénéfices en termes de qualité d’image, de réduction de coûts d’exploitation, de multiplication de l’offre télévisuelle, la TNT a la capacité d’améliorer la mesure de l’audience télé. Les annonceurs pourront, grâce aux statistiques fournies par les décodeurs, identifier les chaînes TV qui sont réellement regardées et affiner leurs stratégies de communication et de marketing en conséquence », explique Servan Ahougnon, spécialiste du secteur communication en Afrique à Agence Ecofin.
Un secteur audiovisuel dynamique et moderne attire les investissements étrangers, favorisant ainsi le transfert de technologies et le développement de nouvelles entreprises. La TNT pourrait stimuler la production de contenus locaux, favorisant ainsi l’émergence de nouvelles industries créatives porteuses d’emplois telles que la production audiovisuelle, la réalisation, etc.
Dans le secteur des télécommunications, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) soutient que la migration de la télévision vers le numérique contribuera à libérer une quantité importante de spectre pour les services mobiles dans la gamme de fréquences 470-862 MHz. Adaptées pour les communications sur de plus grandes distances, ces fréquences permettront aux opérateurs de téléphonie mobile d’étendre la couverture réseau des communautés rurales et d’offrir des coûts moins élevés aux consommateurs, ce qui favorise une plus grande pénétration de la téléphonie mobile.
De plus, les opérateurs télécoms auront plus de flexibilité pour déployer aisément des technologies télécoms à haut débit comme la 4 G ou la 5 G, de développer de nouveaux services comme la télévision interactive, la télévision mobile, et les services de vidéo sur demande. Autant de possibilités à même de susciter un accroissement de revenus financiers aussi bien pour les opérateurs télécoms que pour le gouvernement.
Muriel Edjo
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La République démocratique du Congo (RDC) a sollicité l’appui de la France pour moderniser et numériser sa bibliothèque nationale, un patrimoine culturel essentiel à la préservation de l’histoire et de l’identité du pays. Ce projet ambitieux a été mis en avant par le député national Léonard She Okitundu, à l’occasion de la visite de l’ambassadeur français, Rémy Maréchaux, au sein de cette structure emblématique, le lundi 9 décembre 2024.
« Doter la République démocratique du Congo, premier pays francophone, d’une bibliothèque nationale moderne revêt une importance cruciale pour la promotion et la préservation de la langue française dans le cadre de la diversité linguistique mondiale », a déclaré Léonard She Okitundu. Il a également souligné l'urgence de numériser cette institution pour répondre aux exigences actuelles, rappelant que le président Emmanuel Macron s'était déjà montré réceptif à cette initiative.
Ce plaidoyer s'inscrit dans la dynamique de transformation numérique que la RDC entreprend à travers son Plan National du Numérique « Horizon 2025 ». La Bibliothèque nationale, créée en 1989, fait face à de sérieux défis liés à son état de dégradation, alors qu’elle abrite plus de 120 000 ouvrages et 700 000 photographies historiques en noir et blanc. Sans un processus de numérisation rapide, ces ressources précieuses risquent de se détériorer irrémédiablement ou d’être perdues en cas de catastrophe, telle qu’un incendie, compromettant ainsi des décennies d'efforts de conservation et d'enrichissement culturel.
Si les discussions sur un financement, évoquées par Remy Maréchaux, aboutissent, la numérisation de la Bibliothèque nationale offrirait plusieurs avantages notables. Elle permettrait non seulement de préserver les documents historiques face à l'usure du temps, mais aussi d'améliorer leur accessibilité en les rendant disponibles sur des plateformes numériques, facilitant ainsi leur consultation par un public plus large et diversifié. De plus, cette numérisation contribuerait à renforcer la diffusion de la culture et du savoir congolais à l’échelle mondiale.
Samira Njoya, Agence Ecofin
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La République démocratique du Congo (RDC) intensifie ses efforts pour se doter d’un satellite d’observation de la Terre, un outil stratégique pour la gestion de son vaste territoire. Le ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique, Gilbert Kabanda (photo), a annoncé, lors d’une plénière au Sénat le mardi 10 décembre, qu’une procédure d’acquisition est en cours grâce à un financement de 20 millions de dollars provenant des fonds du projet sino-congolais des mines (Sicomines).
« Une commission a été mise en place pour définir les caractéristiques techniques de ce satellite, qui sera une étape importante pour renforcer notre souveraineté technologique et améliorer la gestion de notre territoire », a déclaré le ministre Gilbert Kabanda en réponse aux préoccupations soulevées par les sénateurs.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale visant à moderniser les outils de gestion des ressources naturelles et à améliorer les infrastructures numériques de la RDC. En 2022, le gouvernement avait exprimé son ambition d’acquérir un satellite d’une valeur de 100 millions de dollars et lancé un appel d’offres sous l’égide du ministère de la Recherche scientifique. Parallèlement, le ministère des Postes, Télécommunications et Nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC) a récemment signé un accord avec Monacosat, un opérateur satellitaire de la Principauté de Monaco, pour fournir une connectivité Internet par satellite.
L’acquisition de ce satellite devrait permettre à la RDC de moderniser ses infrastructures géographiques et de protéger ses données stratégiques sous format numérique. Cet outil pourra également contribuer à l’observation du territoire en identifiant les zones de production agricole, les bassins industriels et les difficultés d’acheminement des produits dues à des infrastructures routières insuffisantes. En outre, le satellite constituera un atout crucial pour sécuriser les frontières, surveiller les zones touchées par des catastrophes naturelles, lutter contre les activités minières illégales et renforcer la sécurité des populations face aux groupes rebelles.
Samira Njoya, Agence Ecofin
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L’opérateur de téléphonie mobile Africell, en pleine expansion dans plusieurs pays africains, est positionné par les États-Unis comme un acteur stratégique dans le développement des télécommunications le long du corridor de Lobito. Ce corridor ferroviaire relie la Zambie au port de Lobito, en Angola, en traversant les riches régions minières de la République démocratique du Congo (RDC).
Lors d’un point de presse avec un officiel américain présentant le projet de développement de cette infrastructure ferroviaire financée par les États-Unis, il a été annoncé qu’un accord de financement serait bientôt conclu au profit d’Africell. Cet accord vise à soutenir l’expansion de l’opérateur américain en Angola et en République démocratique du Congo, où il est déjà implanté.
Ce dernier n’a pas précisé la nature exacte du financement. Cependant, selon une note d’information de la Maison-Blanche, « EXIM (agence publique américaine de financement des exportations) a annoncé un engagement préliminaire non contraignant pour fournir un financement de 100 millions de dollars à Africell ». L’objectif de ce financement est de permettre à la société de télécommunications américaine d’étendre son service sans fil à tous les coins de l’Angola et de moderniser ses équipements en RDC.
En 2018, Africell avait déjà bénéficié d’un prêt de 100 millions de dollars de la US Finance Development Corporation, une institution de financement du développement des États-Unis, pour soutenir sa stratégie. Récemment, l’entreprise a émis des obligations internationales afin de lever 300 millions de dollars et a obtenu jusqu’à 28 millions de dollars du Fonds pour les infrastructures dans une Afrique émergente (Emerging Africa Infrastructure Fund), géré par le groupe financier britannique et sud-africain Ninety-One.
Les investissements d’Africell ont déjà débuté sur le versant angolais du corridor de Lobito, grâce à un partenariat avec l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). En 2023, les deux partenaires ont lancé un projet visant à favoriser le développement d’un écosystème financier mobile et sécurisé en Angola. Ce partenariat permet à l’entreprise de proposer des solutions de paiement mobile (mobile money), de renforcer le réseau de télécommunications avec la 3G pour l’accès à Internet, et de développer un réseau d’agents payeurs, facilitant ainsi l’inclusion financière grâce à la technologie.
Selon des responsables américains et congolais, le corridor de Lobito ne se résume pas à une simple voie ferroviaire dédiée à l’exportation des produits miniers. Il représente également une opportunité unique pour créer des écosystèmes économiques susceptibles de stimuler le développement de divers secteurs, tels que la finance, la conservation alimentaire, le développement des marchés, et bien d’autres.
Georges Auréole Bamba
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