L’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC) a lancé un appel à consultation publique pour préparer l’introduction de la 5G en République Démocratique du Congo (RDC). Cette initiative, qui se déroulera du 3 mars au 2 avril 2025, vise à impliquer les acteurs du numérique dans l’élaboration d’une feuille de route inclusive pour le déploiement de cette technologie.
La 5G ne se limite pas à une amélioration des réseaux mobiles existants. Elle incarne une véritable révolution technologique, promettant des débits plus rapides, une latence réduite et une connectivité accrue. Pour la RDC, un pays en pleine transformation numérique et diversification économique, cette technologie pourrait servir de catalyseur de développement. Elle permettrait d’accélérer la numérisation des entreprises, d’optimiser les services publics et de stimuler l’innovation dans des secteurs économiques clés tels que l’agriculture, la mine.
La 5G pourrait être réservée dans une première étape à des usages industriels, au regard des données de consommation grand public du marché de la téléphonie mobile qui traduisent en quelque sorte la maturité du marché. Dans son dernier rapport sur l’état du marché de l’Internet, le régulateur télécoms indique que la RDC enregistrait 30 769 441 utilisateurs d’Internet mobile contre 23 267 pour l’Internet fixe. Soit des taux de pénétration respectifs de 31,49 % et 0,024 %. La 3G et la 4G ne couvraient encore que 55 % et 45 % de la population et seuls 9361 de kilomètres de fibre optique étaient déjà déployés sur les 50 000 km prévus à travers le territoire national.
Si la 5G représente une opportunité majeure pour la RDC, son déploiement ne sera pas sans difficulté. Le pays doit d’abord faire face à des lacunes en matière d’infrastructures numériques. Un autre enjeu majeur concerne la régulation. L’ARPTC, consciente de la complexité du projet 5G qui nécessite une planification minutieuse, une régulation adaptée et une collaboration entre les secteurs public et privé, veut profiter de cette consultation pour recueillir l’avis de l’écosystème sur diverses questions clés comme la gestion du spectre des fréquences ; le partage des infrastructures et l’accès au domaine public ; les obligations de licences.
Muriel Edjo
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