La République démocratique du Congo et la République populaire de Chine ont exploré divers projets de coopération dans le secteur du numérique, lundi 29 juillet à Beijing. Les échanges entre le ministre congolais des Postes, Télécommunications et Numérique, Augustin Kibassa Maliba et le vice-ministre chinois de l'industrie et des technologies de l'information, Zhang Yunming, ont porté sur des projets d'infrastructures numériques et la formation de jeunes congolais en Chine. C’était en marge du Forum sino-africain sur la coopération numérique qui s’est tenu du 29 au 31 juillet sous le thème : « Dessiner conjointement un plan numérique et partager les réalisations en matière de développement ».
Sur la question des infrastructures numériques, les deux parties ont convenu de la mise en place d’une équipe de travail pour accélérer leur concrétisation. « Nous allons encourager les entreprises chinoises à investir en RDC pour la construction des infrastructures numériques. La RDC occupe une place importante sur le Continent africain. Les entreprises chinoises déjà installées en RDC vont augmenter leurs investissements... », a déclaré Zhang Yunming.
Les infrastructures numériques sont essentielles pour soutenir la transformation numérique de la RDC, engagée depuis 2019 par le président de la République, Félix Tshisekedi. Dans divers domaines, elles sont le socle pour une connectivité internet de qualité, la numérisation des services de l’Etat, le stockage et la protection des données publiques, la sécurité des réseaux. La RDC qui affiche un faible indice de préparation au TIC et occupe la 132 place sur 134, selon le Network Readiness Index (NRI) 2023 de Portulans Institute pourrait bénéficier de l’expertise technologique de la Chine qui affiche un indice très élevé et occupe la 20e place.
Selon la Banque mondiale, le World Economic Forum (WEF) ou encore l’Union internationale des télécommunications, le numérique a le pouvoir d’améliorer les conditions de vie des populations. En RDC où la majorité de la population vit avec moins de 3 dollars par jour, les infrastructures numériques peuvent contribuer à une meilleure collaboration des différentes composantes de l’administration publique à l’échelle territoriale, à la bonne gouvernance, à l’élaboration de politiques publiques plus ciblées, à améliorer l’accès des populations aux services de santé et éducatifs, au développement d’opportunités économiques.
L’économie de la RDC est encore fortement dépendante des ressources minières, selon le Fonds monétaire international (FMI). Il est nécessaire que le pays diversifie ses sources de revenus pour se prémunir de chocs extérieurs du aux aléas internationaux. Bien orienté, le numérique pourrait y contribuer.
Muriel Edjo
La République démocratique du Congo a vu son offre de formation en compétences numériques renforcée le vendredi 19 juillet. Cela s’est traduit par l’inauguration à Kinshasa de l’Institut africain de Huawei pour le développement des technologies de l’information et de la communication. Il s’agit d’un centre dédié à la formation et à l’innovation numérique. Il servira aussi de base pratique du programme Future Cheetahs, lancé en avril dernier par Huawei pour doter le marché TIC local d’une nouvelle génération de talents hautement qualifiés.
Selon Augustin Kibassa Maliba, le ministre des Postes, Télécommunications et Numérique, « cet institut est un centre d’excellence que nous avons toujours espéré voir le jour (…) où les personnes talentueuses et visionnaires du pays auront la possibilité d’explorer, d’innover et de contribuer à la transformation numérique de notre société et de créer ainsi des millionnaires congolais ».
Ce centre vient s’ajouter aux initiatives de formations formelles, mais fragmentées qui existent en RDC, comme le déplorait la Banque mondiale en 2020 dans son rapport intitulé Democratic Republic of Congo Digital Economy Assessment. L’institution financière soutenait que ce sont les structures de formation informelles naissantes qui jouaient un rôle toujours important, mais ne bénéficiaient d’aucun soutien pour accroître leurs actions. Conséquence, la RDC affiche toujours un faible niveau de développement des compétences numériques. Dans le Network Readiness Index 2023 de Portulans Institute, le pays occupe la 102e place sur 134 pays classés en la matière.
Aujourd’hui, alors que le gouvernement accélère l’avènement de l’économie numérique et encourage l’investissement local et étranger dans la tech, il se pose le problème de la disponibilité de la main-d’œuvre adéquate et en quantité suffisante pour répondre aux nouvelles exigences du marché du travail. La Société financière internationale estime que 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030. Près de 65% des personnes recrutées pour des emplois dans les entreprises africaines devront avoir au moins des compétences numériques de base.
Le faible niveau de compétences numériques en RDC — qui accentuent le taux de chômage et la pauvreté — ne touche pas uniquement Kinshasa où la majorité des offres de formation est concentrée. En plus des investissements de Huawei et de plusieurs autres acteurs internationaux tels qu’Orange, UIT, Smart Africa, l’État doit jouer sa partition comme le prévoit le plan national du numérique.
Muriel Edjo
Au cours des dernières années, l’adoption de l’Internet mobile a continué de croître dans les pays africains. Par exemple, la RDC ne comptait que 1,4 million d’abonnés à l’Internet mobile sur une population de 75,6 millions en 2013.
La République démocratique du Congo (RDC) comptait 28,9 millions d’abonnés à l’Internet mobile au 3e trimestre 2023 selon les données de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC). Ce chiffre représente une croissance de 39,6 % par rapport aux 20,7 millions d’abonnés que le régulateur avait recensés au 3e trimestre 2020.
L’ARPTC n’explique pas les raisons derrière cette croissance de l’adoption de l’Internet mobile entre 2020 et 2023. Cela peut être associé à l’adoption croissante des services de téléphonie mobile. Sur la période, le parc d’abonnés mobiles est passé de 39,9 millions à 56,1 millions.
Cette croissance intervient dans un contexte marqué par une forte demande en connectivité Internet et l’émergence de nouveaux modes de consommation numérique, notamment les réseaux sociaux. Le trafic data est passé de 43,3 milliards de mégaoctets au 3e trimestre 2020 à 182,2 milliards de mégaoctets au 3e trimestre 2023. La consommation moyenne par abonné par mois est passée de 751,95 Mo à 2 028,97 Mo.
L’adoption de l’Internet mobile en RDC a connu une tendance croissante sur les dernières années. Le taux de pénétration est passé de 1,9 % en 2013 à 30,4 % en 2023. Toutefois, ce chiffre reste inférieur à la moyenne en Afrique qui était de 40 % en 2022, selon les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Des initiatives s’imposent donc pour généraliser l’accès à l’Internet mobile dans tout le pays dans un contexte de transformation numérique.
Par exemple, un accès généralisé à l’Internet mobile devrait permettre d’accélérer la vision du gouvernement congolais de faire du numérique un levier d’intégration, de bonne gouvernance, de croissance économique et de progrès social. C’est d’ailleurs dans cette optique que l’exécutif a créé en décembre 2022 le Fonds de développement des services universels (FDSU) pour permettre de garantir à tous les Congolais l’accès aux services télécoms de base et à Internet.
Isaac K. Kassouwi
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WIOCC veut déployer un écosystème numérique interconnecté à accès ouvert pour répondre à la demande croissante sur le continent. Pour y arriver, la société multiplie les levées de fonds et les sources de financements.
La société financière internationale (SFI) et Proparco, filiale de l’Agence française de développement (AFD), ont annoncé le mercredi 19 juin un financement d’un montant total de 41 millions $ pour la société d’infrastructures WIOCC. Cette dernière utilisera notamment les fonds pour développer ses centres de données principaux et secondaires en RDC, au Nigeria et en Afrique du Sud. La société compte également poursuivre le déploiement de ses réseaux terrestres en fibre optique.
Le financement comprend un prêt de 10 millions de dollars américains et un autre de 200 millions de rands sud-africains (11 millions $), tous deux accordés par la SFI. Proparco contribue avec un prêt de 20 millions $.
Ce nouveau financement s’inscrit dans le cadre de l’investissement continu de WIOCC dans l’expansion de son infrastructure numérique en Afrique. A cet effet, la société avait déjà obtenu 30 millions USD de la SFI en septembre 2022, entre autres financements. Elle prévoit également de signer un prêt de 10 millions de dollars auprès d’une autre banque dans les prochaines semaines.
WIOCC ambitionne de créer un écosystème numérique interconnecté à accès ouvert afin de répondre aux demandes futures de ses clients sur tout le continent. A travers sa filiale OADC, l’entreprise exploite déjà six centres de données de base à travers le continent et plus de 30 centres de données Edge (petites installations de périphérie) en Afrique du Sud. Elle revendique également 200 000 km de systèmes de fibre sous-marins et 75 000 km de fibre terrestre.
« Les centres de données véritablement neutres et en libre accès sont la pierre angulaire d’un écosystème numérique diversifié. Les capacités locales de stockage et de traitement des données sont également essentielles pour la résilience du réseau numérique africain, comme l’ont montré les récentes pannes », a déclaré Ariane Ducreux, responsable de l’énergie, du numérique et des infrastructures chez Proparco.
Isaac K. Kassouwi
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Le taux d’accès à Internet mobile en Afrique est en dessous de 50%. Pourtant, près de 82% de la population est couverte par un réseau mobile. Alors que les gouvernements se mobilisent pour des tarifs abordables, le coût des équipements d’accès demeure un défi.
La République démocratique du Congo (RDC) fait partie des pays ciblés par la nouvelle Coalition mondiale pour l'accessibilité des téléphones portables. Lancée mercredi 10 juillet à Londres au Royaume-Uni par l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), cette initiative vise à faciliter l’acquisition de mobiles par les populations des pays à revenu faible ou intermédiaire (PRFI), généralement situés en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, afin de favoriser la consommation d’Internet.
La coalition regroupe plusieurs acteurs, dont la Banque mondiale, l’Union internationale des télécommunications (UIT), WEF Edison Alliance, les fabricants de mobiles, le groupe Orange, MTN Group et Vodacom Group. Elle représente de nombreux enjeux de développement pour la RDC.
Selon Guangzhe Chen, vice-président de la Banque mondiale pour les infrastructures, « il est essentiel de rendre les appareils connectés à Internet plus abordables pour accélérer la numérisation dans les pays en développement et veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte. Nous avons vu le pouvoir des technologies numériques pour stimuler la croissance et la création d’emplois et pour faciliter l’accès à l’éducation et aux services de santé, mais les gens doivent d’abord être connectés pour que cela devienne une réalité. Cette coalition rassemble des acteurs clés du secteur et de la communauté du développement pour contribuer à concrétiser cette aspiration ».
Atout de développement
En Afrique, le mobile est actuellement le principal, et souvent le seul, moyen d’accéder à Internet, selon GSMA. En RDC, 29,98 millions de personnes accèdent à Internet mobile contre 16 000 pour l’Internet fixe, soit un taux de pénétration respectif de 31,5% et 0,017%, selon l’Autorité de régulation des postes et télécommunications du Congo (ARPTC). Dans un pays où le gouvernement considère l’économie numérique comme un atout pour le développement, favoriser l’accès au mobile peut augmenter la consommation d’Internet et générer une croissance des revenus pour les fournisseurs d’accès.
Plus important encore, Internet a une incidence sur l’indice de développement humain, car le service est aujourd’hui essentiel pour s’informer, chercher un emploi, accéder aux services publics et privés, acheter et vendre, s’instruire, etc. La Banque mondiale estime qu’augmenter le taux de pénétration du haut débit mobile entraîne une augmentation de 1,8% du Produit intérieur brut (PIB) dans les pays à revenu moyen et de 2,0% du PIB dans les pays à faible revenu.
Pouvoir d’achat
Cependant, favoriser l’accès au mobile en RDC exige de relever plusieurs défis. Dans son rapport « Device Pricing 2022 », Alliance for Affordable Internet (A4AI) révèle que le coût moyen d’un smartphone est encore très élevé en Afrique subsaharienne, en général. Il équivalait à 39% du revenu mensuel moyen par habitant contre 20% au niveau mondial.
En 2023, environ 74,6 % des Congolais vivaient avec moins de 2,15 dollars par jour. Environ une personne sur six vivant dans une extrême pauvreté en Afrique subsaharienne habite en RDC, indique la Banque mondiale. Dans ces conditions, acheter un téléphone mobile est moins important que satisfaire les besoins quotidiens.
Mais les solutions qu’étudient GSMA et ses partenaires pour rendre le mobile plus accessible peuvent changer la donne dans le pays et dans toute l’Afrique.
Approches
À défaut de supprimer les taxes que les États à faible revenu jugent nécessaires pour leur économie, la Coalition pour l’accessibilité du mobile propose aux acteurs du secteur télécoms mondial d’explorer ensemble d’autres approches.
Par exemple, privilégier les appareils moins personnalisés, avec des fonctionnalités de base et une série d'applications pertinentes, dont le prix de détail est inférieur à 50$. En Afrique, des marques comme celles développées par le groupe Transsion (Itel, Tecno et Infinix), Xiaomi ou encore Oppo ont opté pour cette approche spécifique pour le continent, conscients du faible pouvoir d’achat.
Encourager l’assemblage de mobiles en local est également une solution envisagée, nécessitant la collaboration des fabricants de mobiles. Les appareils reconditionnés sont aussi une option déjà largement adoptée en Europe, aux États-Unis et en Asie.
L’achat échelonné sur plusieurs mois est également une option déjà appliquée par quelques opérateurs télécoms. Au Kenya, Safaricom a réussi à accroître sa base de consommateurs 4G ainsi.
En RDC, la mise en œuvre de toutes ces approches identifiées par la Banque mondiale pourrait susciter des changements sur le marché télécoms, aussi bien pour les opérateurs télécoms que pour les populations, ainsi que pour les start-up fournissant des services numériques dans des secteurs comme le transport, l’e-commerce, la fintech, la santé, et l’agriculture.
Muriel EDJO
Le gouvernement multiplie les initiatives pour renforcer l’infrastructure télécoms nationale et connecter toute la population. Environ 70 % de la population n’a pas accès à l'Internet mobile selon les dernières statistiques officielles.
La société congolaise de fibre optique (SOCOF SA) a signé un accord de partenariat avec l’Agence de pilotage de coordination et de suivi des conventions de collaboration (APCSC) le mercredi 26 juin. La durée de cette collaboration est d'une année renouvelable. Elle porte sur le déploiement de la fibre optique le long des routes à travers la République démocratique du Congo (RDC).
Heureux d'avoir présidé ce jour, la cérémonie de signature du protocole d'accord entre la Société Congolaise de Fibre optique (#SOCOF) et l'Agence de Pilotage de Coordination et de Suivi des conventions de collaboration (#APCSC) pour la mise en place des fourreaux et de fibre… pic.twitter.com/Hf9FKWrSGH
— Augustin Kibassa Maliba (@Kibassa_Maliba) June 26, 2024
« Avec l'accompagnement et l'autorisation du chef de l'Etat, nous avons pu convaincre les différentes entités appelées à déployer les infrastructures de transport à pouvoir associer à ces infrastructures l'autoroute de l'information. La charge a été donnée à la SOCOF d'être l'unité de gestion de projet dans les infrastructures des données qui seront déployées par l'APCSC. Et donc, toutes les infrastructures qui seront déployées dans le pays seront dotées en même temps de la fibre », a déclaré Freddy-David Lukaso, conseiller spécial du chef de l'Etat aux postes, télécommunications et NTIC.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des ambitions du gouvernement congolais de faire du numérique un levier d’intégration, de bonne gouvernance, de croissance économique et de progrès social. Une route de fibre optique longue de 620 km entre Kinshasa et Muanda a été inaugurée en mars 2023 pour renforcer l’infrastructure TIC nationale. De plus, l’exécutif travaille sur l’opérationnalisation du fonds de service universel afin de connecter chaque Congolais « où qu’il se trouve » sur le territoire national.
Le projet devrait contribuer à améliorer l’accès des populations aux services de télécommunications et, par ricochet, aux services numériques publics ou privés. Selon les statistiques de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), la RDC comptait 28,9 millions d'abonnés Internet mobile au 3e trimestre 2023 pour un taux de pénétration de 30,4 %. Le parc d’abonnés à la téléphonie mobile était de 56,1 millions.
Isaac K. Kassouwi
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TV5Monde avait lancé en 2020 sa plateforme de streaming qui rencontre un véritable succès en RDC, le pays d’Afrique subsaharienne avec le plus d’utilisateurs de la plateforme.
L’opérateur télécom Orange et TV5Monde ont lancé des forfaits internet en République démocratique du Congo, dans le cadre d’un partenariat signé le 24 juin à Kinshasa en présence de Ben Cheick Haidara, DG de Orange RDC, Patrick Bofunda, directeur de TV5Monde Afrique, et David Gueye, directeur adjoint du numérique chez TV5Monde.
Ces forfaits portent le nom de TV5Monde Plus, la plateforme de vidéo à la demande créée en 2020 par la chaîne de télévision française. Le choix de la RDC n’est pas anodin. Dans un communiqué, TV5Monde Plus précise que le pays affiche la plus grande audience de la plateforme en Afrique subsaharienne.
Les forfaits ont pour but d’y faciliter l’accès à son contenu. Ben Cheick Haidara s’est déclaré « extrêmement fier de pouvoir, grâce à ce forfait, faciliter l’accès à un contenu de qualité aux plus de 14 millions de clients » de son entreprise.
TV5Monde n’a pas communiqué sur la possibilité de voir ce type de partenariat répliqué dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne.
Servan Ahougnon
L’adoption des services de téléphonie est en pleine croissance en RDC. Le nombre d’abonnements mobiles est passé de 28,2 millions fin 2013 à 49,8 millions fin 2022. Le pays compte actuellement 95,2 millions d’habitants.
La République démocratique du Congo (RDC) a enregistré 6,4 millions de nouveaux abonnés à la téléphonie mobile en 2023. C’est ce que révèle l’analyse des données de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC). Selon l'ARPTC, le nombre d’abonnés à la téléphonie mobile est passé de 49,8 millions au 31 décembre 2022 à 56,2 millions au 31 décembre 2023, soit une hausse de 12,8%.
Sur la période, le taux de pénétration de la téléphonie est passé de 52,35% à 59,1%. Si cet indicateur n’a cessé de croître au cours des dernières années (37,3% en 2013), il reste relativement faible au vu de la forte population de la RDC (95,2 millions d’habitants). De plus, les chiffres réels devraient être moins importants, étant donné que certains Congolais possèdent plusieurs cartes SIM qui sont comptées chacune comme un abonné.
Conscient de cela, le gouvernement congolais multiplie les initiatives, de concert avec le secteur privé, pour connecter chaque Congolais « où qu’il se trouve » sur le territoire national. En juin dernier, un partenariat a été signé entre la Société congolaise de fibre optique (SOCOF SA) et l’Agence de pilotage, de coordination et de suivi des conventions de collaboration (APCSC) pour déployer la fibre optique le long des routes. L’exécutif travaille également sur l’opérationnalisation du fonds de service universel.
La démocratisation des services de téléphonie mobile en RDC devrait faciliter l’adoption de technologies connexes comme l’Internet mobile et le mobile money, indispensables à l’inclusion numérique et financière des populations dans un contexte de transformation digitale accélérée. Fin 2023, le taux de pénétration de l’Internet mobile était de 31,5% et celui de l’argent mobile de 23,3%.
Isaac K. Kassouwi
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Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’Afrique a besoin d’environ 100 milliards $ pour garantir l’accès universel aux télécoms. La mobilisation de ces fonds représente un challenge difficile qui exigera des actions fortes.
Augustin Kibassa Maliba (photo), l’actuel ministre des Postes Télécommunications, Nouvelles Technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC) de la RD Congo, veillera au développement du secteur des télécommunications d’Afrique. Le haut fonctionnaire assume cette responsabilité après la désignation de son pays à la présidence du Conseil d’administration de l’Union africaine des télécommunications (UAT). Le choix s’est fait, lundi 8 juillet, à Kinshasa, à l’ouverture de la 25ᵉ session ordinaire dudit conseil.
Durant son mandat, le nouveau président du Conseil d’administration souhaite atteindre des objectifs tant individuels que collectifs. « Le rapatriement du siège de l’UAT en RDC est notre priorité stratégique visant à renforcer notre position et notre leadership au sein du continent africain », a souligné le ministre. Il a par ailleurs « réaffirmé l’engagement de la RDC à œuvrer toujours aux côtés de ses pairs africains pour trouver des solutions idoines à travers des échanges, des réflexions permettant d’harmoniser nos cadres politiques et stratégiques afin de réaliser les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine ».
Les échanges permettant d’harmoniser les cadres politiques et stratégiques correspondent au désir de coopération renforcée entre les Etats, exprimé lors de la rencontre par la Première ministre de la RDC, Judith Suminwa Tuluka.
En Afrique, plusieurs obstacles freinent encore le développement du secteur des télécommunications, pourtant au cœur de l’économie numérique. Le manque d'investissement commun dans les infrastructures télécoms et la construction des réseaux, ainsi que des cadres réglementaires inadaptés, qui entraînent des retards de projets tels que le roaming à l'échelle du continent, en sont quelques exemples. Parvenir à une véritable collaboration entre les membres de l’UAT pourrait débloquer ces situations. Augustin Kibassa Maliba souhaite y parvenir.
Le nouveau président du Conseil d’administration de l’UAT occupe son titre actuel de ministre des PT-NTIC depuis août 2019. C’est sa troisième reconduction consécutive à la même fonction. Il a en effet été membre des précédents gouvernements sous Sylvestre Ilunga puis Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge et maintenant Judith Suminwa Tuluka. Il fait de la transformation numérique en RDC une priorité, conscient du rôle transformateur des technologies de l’information et de la communication dans le développement économique et social des populations.
Ancien consultant à Vilor international (entreprise de droit canadien spécialisée dans l’exploitation de l’or), propriétaire, administrateur directeur de la société Luminaire du Congo (exploitation minière : concentrés de cuivre-cobalt au Katanga), Augustin Kibassa Maliba a été député à l’Assemblée nationale de 2003 à 2006.
Muriel EDJO
Le pays a exprimé, durant une session ordinaire de l’Union africaine des télécommunications (UAT), sa volonté de ramener le siège de l’organisation sur son territoire. A la création de l’UAT, son siège se trouvait à Kinshasa.
La République démocratique du Congo (RDC) veut faire revenir le siège de l’Union africaine des télécommunications sur son territoire. C’est ce qu’a signifié hier Judith Suminwa Tuluka (photo), la Première ministre, lors du lancement de la 25e session ordinaire de l’UAT qui se tient dans le pays du lundi 8 au mercredi 10 juillet.
« Je me fais le devoir d'exprimer ma profonde gratitude à chacun d'entre vous pour votre présence en ce lieu durant cette période cruciale pour la RDC qui est déterminée à mener à bien […] le rapatriement du siège de l'Union africaine des télécommunications à Kinshasa », a déclaré la Première ministre.
Il faut savoir qu’à la création de l’UAT, en 1977, son siège avait été installé à Kinshasa. Il a été délocalisé à Nairobi au Kenya, en 1990, à cause de l’instabilité politique de l’époque en RDC. Depuis plusieurs années, la RDC tente de récupérer le siège de l’UAT et a payé, pour prouver sa bonne foi, tous ses arriérés de cotisations, environ 450 000 $.
Augustin Kibassa, le ministre congolais des télécommunications, a fait savoir à l’ouverture de la session ordinaire, que la RDC compte plus de 56 millions d'abonnés à la téléphonie mobile, plus de 29 millions d’internautes et plus de 22 millions d'utilisateurs du mobile banking. Pour les autorités congolaises, ces statistiques font du pays un des leaders africains des télécoms et légitiment son souhait d’abriter, à nouveau, le siège de l’UAT.
Servan Ahougnon
La Banque mondiale financera un nouveau projet de construction d’un réseau de fibre optique en République démocratique du Congo, le long de la route nationale numéro 2 entre Mbuji-Mayi et Bunia. L’information a été dévoilée le jeudi 16 mars par Albert Zeufack, directeur des opérations de l’institution de Bretton Woods pour la RDC, l’Angola, le Burundi et Sao Tomé-et-Principe. C’était à l’occasion de l’inauguration du réseau de fibre optique Kinshasa-Muanda.
Le gouvernement angolais veut faire de son futur aéroport l’un des meilleurs sur le continent. Pour cela, l’exécutif a confié sa numérisation à une entreprise internationale déjà expérimentée dans le domaine.
Indra, une entreprise espagnole spécialisée dans la fourniture de services numériques, équipera le nouvel aéroport de M'Banza Congo, en Angola, des systèmes terrestres et aériens nécessaires à son fonctionnement. L’entreprise a annoncé le mardi 14 mars l’obtention d’un contrat de 12,5 millions d'euros à cet effet.
We will equip the new M’Banza Congo airport in Angola with the ground and air systems required to operate it. @PTExpo #PTExpoConf #Airports #Aviation #Mobility https://t.co/ZFD7dq7Ihc pic.twitter.com/cbJ2UWlTld
— Indra (@IndraCompany) March 14, 2023
« Le nouvel aéroport rejoindra ceux de Luanda, Catumbela et Lubango qu'Indra a déjà équipés de ses solutions, rendant la mise en œuvre plus facile, plus rapide et plus efficace et créant un réseau hautement numérisé dans le pays », a expliqué Berta Barrero, directrice générale de l'activité Mobilité d'Indra.
Dans le cadre de ce nouveau contrat, Indra installera des systèmes opérationnels de communication, de sécurité et de tour de contrôle au sein de l’aéroport. Au cours de la première phase, l’entreprise déploiera ses systèmes AODB-InBase, RMS-InUse, FIDS-InFlight, qui ont été conçus pour recueillir des données sur les plans de vol, l'allocation des ressources dans l'aéroport, ainsi que pour fournir des informations aux passagers.
Indra déploiera également un système d'enregistrement et d'embarquement à l'aéroport et installera des réseaux de données, de téléphonie, Wi-Fi et tetra. Le contrat inclut également la mise en place de systèmes de surveillance vidéo en circuit fermé, un contrôle d'accès, des rayons X, une sécurité périmétrique, un système de sonorisation ainsi que des technologies de contrôle du stationnement.
Côté piste, Indra déploiera entre autres sa solution ManagAir, l'une des technologies de gestion de l'espace aérien les plus matures, les plus robustes, les plus efficaces et les plus souples qui existent et avec laquelle elle a modernisé des centres de contrôle sur cinq continents.
Il faut signaler que Indria n'intervient pas qu'en Angola sur le continent. L'entreprise a également mis en œuvre ses solutions dans des aéroports de pays tels que le Kenya, la Tunisie, le Ghana et le Mozambique, où ce type de projet visant à équiper les infrastructures aéroportuaires de toutes les technologies nécessaires est plus fréquent.
Samira Njoya
L'opérateur de téléphonie Orange a inauguré, le samedi 4 mars à Kinshasa en République démocratique du Congo, son 15e centre numérique en Afrique et au Moyen-Orient.
Le Centre digital déjà opérationnel dans le pays a déjà formé gratuitement plus de 1 700 apprenants.
Inauguration de l’Orange Digital Center par le CEO d’Orange Afrique et Moyen-Orient @jerome_henique, en présence de @etchoungui, Directire Exécutive RSE, @BenHAIDARA1 DG d’Orange RDC, et du représentant du Ministre des PT-NTIC, @AugustinKibassa. pic.twitter.com/nkHi7T5d5P
— Orange RDC (@Orange__RDC) March 4, 2023