Le 9 novembre 2024, le gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba Lubaki, a reçu une délégation de la Banque européenne d’investissement (BEI), conduite par Svetla Stoeva, responsable des activités de la BEI en Afrique centrale et australe. « Nous avons eu une discussion très fructueuse et prometteuse avec son excellence, Monsieur le gouverneur de la ville de Kinshasa, sur les domaines prioritaires d’investissement de la ville dans un futur proche, afin de voir comment la BEI peut soutenir ces priorités », a confié Svetla Stoeva à la presse à l’issue de cette audience.
À en croire la responsable, ces priorités concernent le traitement des déchets solides, le traitement des eaux usées et pluviales, ainsi que la lutte contre le changement climatique, l’adaptation climatique et la mobilité urbaine. En effet, la ville de Kinshasa, mégalopole africaine de plus de 20 millions d’habitants, est confrontée à des défis critiques. Les inondations récurrentes, dues notamment au blocage des drains par les déchets solides, tels que les bouteilles en plastique, et les embouteillages chroniques paralysent la ville, affectant non seulement la qualité de vie des habitants, mais aussi l’économie du pays.
Sur ces questions, Mme Svetla Stoeva a indiqué que « la BEI envisage d’examiner plusieurs pistes de soutien », ajoutant que cette institution, la plus grande banque multilatérale au monde, disposait de fonds à des taux d’intérêt très bas. L’objectif est de traiter les déchets solides, les eaux usées et les eaux de pluie, tout en intégrant des mesures d’adaptation aux changements climatiques. Il est également question de fluidifier le trafic en améliorant les infrastructures urbaines. D’autres consultations auront lieu prochainement et permettront d’évaluer concrètement les besoins, a indiqué la responsable des activités de la BEI en Afrique centrale et australe.
Les corridors
La BEI a également exploré des pistes d’investissement dans le secteur des transports, notamment dans les corridors régionaux comme Lobito ou Douala-Bangui-Kampala, qui jouent un rôle clé dans le commerce et le transport multimodal en Afrique centrale et de l’Est. Des discussions ont eu lieu avec Jean-Pierre Bemba, vice-Premier ministre et ministre des Transports et Voies de communication, dans ce cadre. Elles ont notamment inclus la possibilité d’accorder des prêts concessionnels destinés à renforcer les infrastructures ferroviaires, routières et les ports secs, en vue de soutenir la production agricole et les chaînes de valeur des matières premières et des minerais critiques.
La BEI n’en est pas à son premier engagement en matière de développement urbain en Afrique. Des projets similaires menés dans d’autres villes africaines, comme Abidjan, Cotonou et Nairobi, ont permis de réduire significativement les problèmes d’assainissement et de mobilité, bien que des défis subsistent toujours. Kinshasa pourrait bénéficier de ces expériences pour maximiser l’impact de ces investissements envisagés.
Olivier de Souza