Ecobank et XTransfer sont désormais liés par un protocole d’accord. Dans un communiqué publié le 6 février 2025, le groupe bancaire panafricain annonce que cette collaboration avec la plateforme chinoise de paiement transfrontalier vise à faciliter les transactions commerciales entre la Chine et l’Afrique en proposant des solutions complètes de paiements transfrontaliers aux entreprises.
Les deux partenaires ciblent un marché en pleine expansion, avec des échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique ayant atteint 282 milliards de dollars en 2023. Parmi ces échanges, 18,75 milliards de dollars concernent spécifiquement les flux entre la Chine et la République Démocratique du Congo (RDC). Ce volume place la RDC, où Ecobank détient une filiale, au 4e rang des partenaires commerciaux de la Chine en Afrique.
Comme le reconnaît Ecobank, malgré l’importance des échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique, les acteurs économiques font face à de nombreuses contraintes liées aux paiements internationaux et aux transactions financières. Parmi les défis majeurs, figurent les difficultés d’ouverture de comptes auprès des banques traditionnelles, le risque de gel des fonds, les problèmes de change et les pertes associées, les délais de transfert allongés ainsi que des coûts élevés des transactions.
En RDC, les banques appliquent actuellement des frais de transfert variant entre 0,75 % et 1 % du montant transféré, avec un minimum de 45 à 50 USD. Les délais de traitement peuvent aller de trois jours à une semaine, voire plus, et certaines transactions sont soumises à des restrictions qui ralentissent encore davantage le processus. Un autre enjeu majeur concerne la dépréciation constante du franc congolais. En 2024, selon la Banque centrale du Congo (BCC), la monnaie locale s’est dépréciée de 0,12 % sur le marché officiel et de 0,39 % sur le marché parallèle par rapport au dollar américain.
Tarification
« Grâce à l’important réseau d’Ecobank en Afrique, XTransfer pourra offrir à ses clients chinois des services de réception de paiements en devises locales africaines. De plus, les PME africaines pourront effectuer des paiements en monnaies locales, atténuant ainsi les risques liés au change », indique le groupe bancaire panafricain. « En intégrant les solutions innovantes de XTransfer à notre plateforme panafricaine de paiements, nous simplifions les transactions, réduisons les coûts et permettons aux entreprises africaines de prospérer sur les marchés mondiaux. », ajoute le PDG du groupe, Jeremy Awori.
Les tarifs de transfert affichés sur le site de XTransfer se distinguent par leur compétitivité. Pour un paiement vers le compte bancaire d’un fournisseur en Chine, les frais sont plafonnés à 0,4 %. En revanche, les transactions entre deux comptes XTransfer sont entièrement gratuites et instantanées, quel que soit le montant transféré, indique la fintech sur son site. Il reste à voir comment évoluera cette tarification dans le cadre du partenariat avec Ecobank. Une chose est certaine : cette collaboration vise à permettre à chaque partie d’atteindre ses objectifs stratégiques.
« En tirant parti du vaste réseau de paiements d’Ecobank en Afrique, nous accélérons notre expansion dans la région », avoue Bill Deng, fondateur et PDG de XTransfer. Le groupe bancaire panafricain est peu dissert sur ses attentes. Mais toutes les banques cherchent à améliorer leurs résultats nets bancaires. Sur cette indicateur, Ecobank a occupé le 6e rang en 2023 avec 61 millions de dollars, loin derrière Rawbank, leader du marché avec 461 millions de dollars.
Il reste aussi à voir comment Ecobank et XTransfer surmonteront les défis liés à la réglementation bancaire notamment en RDC. Selon le dernier rapport de Deloitte sur le secteur bancaire congolais, parue en décembre 2024, la BCC impose de plus en plus des règles strictes pour renforcer la transparence et lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Timothée Manoke, Stagiaire
Lire aussi :
En RDC, les banques locales résistent à la progression des groupes panafricains
En décembre 2024, Vodacom RDC, filiale locale du groupe sud-africain Vodacom, comptait environ 6,4 millions de clients actifs sur sa solution de paiement mobile M-Pesa, selon un document officiel consulté par Bankable. Les clients actifs sont ceux qui ont utilisé ce service financier au moins une fois durant le mois de novembre précédent. Ce chiffre représente une hausse de 28,4 % par rapport à la même période en 2023, où le nombre d’utilisateurs s’élevait à 5,88 millions.
Comparée aux autres marchés de Vodacom en dehors du Kenya, cette croissance soutenue positionne la République Démocratique du Congo comme un relai stratégique pour le développement du M-Pesa. Cette dynamique s’est également traduite par une hausse significative des revenus. Une modélisation des résultats de Vodacom, dont l’exercice financier démarre en avril, montre que les transactions M-Pesa en RDC ont généré 2,67 milliards de rands. Avec un taux de change moyen de 17,8 rands pour un dollar américain, cela correspond à environ 145,8 millions de dollars pour la période de 12 mois se terminant en décembre 2024, un chiffre qui devra être confirmé par des données auditées.
Vodacom domine le marché des services financiers mobiles en RDC. Selon les chiffres les plus récents publiés par l’autorité de régulation des télécommunications, sa branche dédiée aux services financiers comptait 13,1 millions d’abonnés (y compris les comptes inactifs depuis plus de 90 jours) à la fin du premier semestre 2024, soit plus de 53 % de part de marché.
Cette position dominante se reflète également dans les revenus générés. M-Pesa a enregistré un chiffre d’affaires de 85 millions de dollars sur la période, faisant de lui le service le plus rentable du secteur. Il devance ainsi Orange Money, Airtel Money et Afrimoney, qui se partagent les 89,2 millions de dollars restants sur ce segment.
Malgré sa position dominante sur le marché des services financiers mobiles en RDC, Vodacom doit composer avec une concurrence réelle. Au deuxième trimestre 2024, le chiffre d’affaires de M-Pesa a enregistré une baisse de 4,19 % par rapport au premier trimestre, alors que ses principaux concurrents ont progressé. Airtel Money, avec un chiffre d’affaires de 31,9 millions de dollars, a connu une hausse de 6,5 %, tandis que Orange Money a affiché une croissance de 12,3 % sur la même période.
Certains indicateurs laissent entrevoir des résultats mitigés pour le second semestre 2024. Toutefois, avec un taux de pénétration des services financiers mobiles de seulement 25,7 %, le marché offre encore de fortes opportunités de croissance pour tous les acteurs du secteur.
Georges Auréoles Bamba
Lire aussi :
Khalil Al Americani : « les télécoms changent la vie des gens »
Mobile money: Vodacom s’associe à la SFI pour renforcer son leadership en RDC
Services financiers : la RDC, le 3e marché le plus important de Vodacom
Au cours de l’année académique 2024-2025, la République démocratique du Congo (RDC) a lancé la mise en place d’une « base de données nationale unique et unifiée de l’enseignement supérieur et universitaire ». Ce projet vise à assurer le suivi des étudiants, de l’inscription à l’obtention du diplôme, ainsi que celui du personnel académique, du recrutement à la retraite.
Selon la circulaire instituant cette base de données, signée le 12 février 2025 par la ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), Marie-Thérèse Sombo Ayanne, la gestion du système se fera via la plateforme numérique PathAcademia, développée par la société Hope Systems and Finance. La même circulaire précise que les frais « Solution numérique ESU », mentionnés au point 294 de l’Instruction académique n° 026 du 28 octobre 2024, seront versés à Hope Systems. Ces frais sont fixés à 20 dollars par étudiant.
D’après le dernier rapport sur le système éducatif national, la RDC comptait 564 000 étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur en 2019-2020. Sur cette base, ce partenariat devrait rapporter à Hope Systems un chiffre d’affaires de plus de 11 millions de dollars en 2025. Avec l’augmentation annuelle du nombre d’étudiants, cette manne devrait être encore plus conséquente. Cependant, l’Instruction académique du 28 octobre 2024 ne précise pas si ce paiement sera reconduit chaque année ou s’il s’agit d’un règlement unique.
La Société Hope Systems and finance apporte une solution numérique au ministère de l’ESU/RDC pic.twitter.com/NA0WRY7M0d
— A-Katsh (@MUKADIALEX) January 10, 2025
Le contrat liant le ministère de l’ESU à Hope Systems n’a pas été rendu public. Il est donc difficile de déterminer avec précision l’ensemble des prestations attendues du partenaire privé. Cependant, à la lecture de la circulaire du 12 février 2025, il ressort que la plateforme PathAcademia devrait permettre de stocker des données antérieures à cette année académique, d’intégrer des moyens de paiement via les banques et de mettre en place des passerelles avec les modèles de gestion numérique déjà existants au sein des établissements d’enseignement supérieur et universitaire.
Par ailleurs, il est d’usage que ce type de prestation inclue également le stockage et la protection des données, la maintenance de la plateforme, ainsi que son adoption par les utilisateurs, ce qui pourrait nécessiter des formations.
À ce jour, peu d’informations sont disponibles sur Hope Systems and Finance. Son site internet est en maintenance et l’entreprise ne semble pas active sur les réseaux sociaux. Lors d’une séance de travail en janvier dernier avec la ministre de l’ESU, le directeur des opérations de l’entreprise, Alex Mukadi, l’a présentée comme une société spécialisée en informatique.
Pierre Mukoko et Boaz Kabeya, stagiaire
Lire aussi :
Conflit à l’est : la RDC adopte l’enseignement à distance pour maintenir les cours
Confronté à la dégradation de la situation sécuritaire dans l’est de la République Démocratique du Congo et à l’occupation de certaines zones du territoire, le gouvernement congolais a décidé d’adopter l’enseignement ouvert et à distance dans les universités publiques et privées du pays. Un arrêté signé par la ministre de l’Enseignement supérieur, Marie-Thérèse Sombo, le 6 février 2025, matérialise cette décision, qui prend effet dès sa signature.
« L’enseignement ouvert et à distance constitue un mode d’enseignement accessible à tous et qui n’implique pas nécessairement la présence physique de l’enseignant. Il repose sur l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour fournir des contenus pédagogiques, réaliser des activités d’apprentissage et effectuer des évaluations », explique l’arrêté ministériel.
Lors du Conseil des ministres du 7 février dernier, la ministre de l’Enseignement supérieur a présenté l’enseignement à distance comme une « solution idoine pour garantir la continuité des cours en dépit de l’agression rwandaise ».
Toutefois, pour assurer la mise en œuvre de cette approche, plusieurs actions doivent être entreprises en urgence. Il s’agit notamment du déploiement de plateformes numériques permettant aux étudiants d’accéder aux cours en ligne, de la formation des enseignants et des étudiants aux outils numériques, ainsi que de l’établissement d’accords avec des partenaires techniques et financiers afin de renforcer la formation numérique et fournir des infrastructures adaptées. Par ailleurs, la création de centres d’apprentissage sécurisés est envisagée pour garantir l’accès à l’éducation dans des conditions appropriées.
À court terme, la mise en place de l’enseignement à distance pourrait se heurter à des difficultés, notamment la disponibilité de l’électricité dans l’est du pays. Depuis l’offensive des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, plusieurs installations électriques ont été endommagées par les combats, compromettant l’alimentation en énergie nécessaire au fonctionnement des plateformes numériques. L’autre défi majeur concerne la qualité de la connexion Internet, essentielle au bon déroulement de l’enseignement en ligne.
Pour mieux encadrer cette initiative, une commission spécialisée sera chargée de superviser l’ensemble du dispositif. Elle veillera à son adaptation aux réalités locales et aux défis posés par l’instabilité dans certaines provinces. Son rôle inclura également le suivi rigoureux et l’évaluation de l’impact des mesures mises en place, avec la possibilité d’ajuster la stratégie en fonction des besoins identifiés sur le terrain.
Si cette mesure répond avant tout à une urgence, elle pourrait aussi marquer un tournant dans la modernisation du système éducatif congolais. L’introduction accrue du numérique dans l’enseignement supérieur pourrait renforcer la résilience du secteur face aux crises futures et favoriser un accès plus large à l’éducation, en particulier dans les zones reculées ou affectées par des conflits.
Olivier de Souza
Lire aussi :
Conflit à l’est de la RDC : les rebelles du M23 entrent à Bukavu
Dans un communiqué publié le 6 février 2025 par HT Syndication, filiale du groupe médiatique indien HT Media Ltd. spécialisée dans la communication des marques, le fournisseur indien de solutions technologiques General Technologies annonce la « finalisation réussie » d’un protocole d’accord (MoU) avec la République Démocratique du Congo (RDC) pour investir dans les infrastructures numériques du pays.
Les deux parties prévoient un investissement total d’un milliard de dollars d’ici 2028 afin de renforcer l’infrastructure numérique de la RDC. Le projet comprend la construction de trois centres de données ultramodernes, le développement d’une infrastructure satellitaire pour améliorer la connectivité dans les régions isolées et mal desservies, l’extension des réseaux 3G et 4G, ainsi que le déploiement de 38 000 km de câbles à fibre optique.
« Ce protocole d’accord, exclusif à General Technologies (GT), inclut une position consultative au sein du ministère des Télécommunications. Le gouvernement congolais s’engage à fournir des visas, des bureaux administratifs et des terrains pour permettre à GT de mener à bien les projets d’ici au 31 décembre 2028 », précise le communiqué.
Il convient néanmoins de rappeler qu’un MoU reste un accord préliminaire. Les accords définitifs seront nécessaires pour mieux cerner le cadre dans lequel ces investissements se concrétiseront. En RDC, il n’est pas rare que certains projets ne dépassent pas ce stade initial. Toutefois, si celui-ci se réalise, il pourrait effectivement, comme l’affirment ses promoteurs, « révolutionner » les infrastructures de télécommunications du pays, encore peu développées.
En 2024, l’indice des infrastructures télécoms de la RDC, établi par le département des affaires économiques et sociales (DAES) des Nations unies, s’élevait à 0,159 1 sur 1. Cet indice est un élément clé de l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI), pour lequel le pays affichait un score de 0,271 5 sur 1. Ces performances restent inférieures à la moyenne en Afrique centrale (0,335 4), en Afrique (0,424 7) et dans le monde (0,638 2), où la RDC se classe 179e sur 193.
Isaac K. Kassouwi
Lire aussi :
Numérique : Augustin Kibassa promet des réformes pour séduire les investisseurs
Orange RDC et Vodacom Congo ont annoncé la création d’une coentreprise visant à étendre la couverture réseau dans les zones rurales de la République Démocratique du Congo (RDC). Ce partenariat inédit en Afrique prévoit l’installation de stations de base mobiles alimentées à l’énergie solaire pour desservir des régions isolées et faiblement peuplées.
Cette initiative s’inscrit dans une série d’efforts déployés par les opérateurs télécoms pour améliorer la connectivité en RDC. Par exemple, Vodacom Congo a récemment connecté les localités de Busanga et Kakula à son réseau 3G, facilitant ainsi l’accès à des services de communication avancés pour les habitants de ces zones minières.
De son côté, Orange RDC s’est associé à NuRAN pour construire 2 000 sites de téléphonie mobile, visant à connecter plus de 10 millions de Congolais jusqu’alors non desservis. Par ailleurs, Orange RDC et Liquid Intelligent Technologies ont finalisé un réseau de fibre optique de 2 300 km, reliant plusieurs villes de l’est à l’ouest du pays. Ce projet, évalué à 20 millions de dollars, vise à offrir un internet haut débit aux particuliers et aux entreprises, réduisant ainsi la fracture numérique.
Ces initiatives sont présentées comme la manifestation de la volonté des opérateurs télécoms de soutenir le développement économique et social de la RDC en améliorant l’accès aux technologies de l’information et de la communication, notamment dans les zones rurales et isolées.
Georges Auréole Bamba
Lire aussi :
Corridor de Lobito : les États-Unis font d’Africell un opérateur clé des télécoms
Khalil Al Americani : « les télécoms changent la vie des gens »
Télécoms : comment le Fonds de développement du service universel peut transformer la RDC
La première phase de lancement de la télévision numérique terrestre (TNT) a été bouclée en République Démocratique du Congo (RDC). Neuf villes bénéficient déjà de ce service selon le bilan de la commission interministérielle en charge de ce projet, présenté le 19 décembre 2024 au ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya Katembwe. Lancée depuis 2018, la TNT a pu générer 82 millions de dollars de recettes pour le Trésor public. Des retombées que le gouvernement voudrait accroitre.
Pour la suite du projet, quarante-six villes sont à connecter. Le coût estimé de cette nouvelle phase avoisine 60 millions de dollars. La commission interministérielle a décidé d’opter pour un appel d’offres restreint afin de sélectionner un partenaire technique pour l’accompagner durant cette étape. Lors de la rencontre du 19 décembre, une feuille de route a été définie pour encadrer les prochaines étapes et garantir une exécution optimale qui évitera de potentiels défis logistiques et financiers. Plusieurs enjeux économiques sont attendus de la finalisation totale de ce projet.
« Au-delà de tous les bénéfices en termes de qualité d’image, de réduction de coûts d’exploitation, de multiplication de l’offre télévisuelle, la TNT a la capacité d’améliorer la mesure de l’audience télé. Les annonceurs pourront, grâce aux statistiques fournies par les décodeurs, identifier les chaînes TV qui sont réellement regardées et affiner leurs stratégies de communication et de marketing en conséquence », explique Servan Ahougnon, spécialiste du secteur communication en Afrique à Agence Ecofin.
Un secteur audiovisuel dynamique et moderne attire les investissements étrangers, favorisant ainsi le transfert de technologies et le développement de nouvelles entreprises. La TNT pourrait stimuler la production de contenus locaux, favorisant ainsi l’émergence de nouvelles industries créatives porteuses d’emplois telles que la production audiovisuelle, la réalisation, etc.
Dans le secteur des télécommunications, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) soutient que la migration de la télévision vers le numérique contribuera à libérer une quantité importante de spectre pour les services mobiles dans la gamme de fréquences 470-862 MHz. Adaptées pour les communications sur de plus grandes distances, ces fréquences permettront aux opérateurs de téléphonie mobile d’étendre la couverture réseau des communautés rurales et d’offrir des coûts moins élevés aux consommateurs, ce qui favorise une plus grande pénétration de la téléphonie mobile.
De plus, les opérateurs télécoms auront plus de flexibilité pour déployer aisément des technologies télécoms à haut débit comme la 4 G ou la 5 G, de développer de nouveaux services comme la télévision interactive, la télévision mobile, et les services de vidéo sur demande. Autant de possibilités à même de susciter un accroissement de revenus financiers aussi bien pour les opérateurs télécoms que pour le gouvernement.
Muriel Edjo
Lire aussi :
La RDC veut investir 20 millions $ pour acquérir un satellite d'observation
La République démocratique du Congo (RDC) a sollicité l’appui de la France pour moderniser et numériser sa bibliothèque nationale, un patrimoine culturel essentiel à la préservation de l’histoire et de l’identité du pays. Ce projet ambitieux a été mis en avant par le député national Léonard She Okitundu, à l’occasion de la visite de l’ambassadeur français, Rémy Maréchaux, au sein de cette structure emblématique, le lundi 9 décembre 2024.
« Doter la République démocratique du Congo, premier pays francophone, d’une bibliothèque nationale moderne revêt une importance cruciale pour la promotion et la préservation de la langue française dans le cadre de la diversité linguistique mondiale », a déclaré Léonard She Okitundu. Il a également souligné l'urgence de numériser cette institution pour répondre aux exigences actuelles, rappelant que le président Emmanuel Macron s'était déjà montré réceptif à cette initiative.
Ce plaidoyer s'inscrit dans la dynamique de transformation numérique que la RDC entreprend à travers son Plan National du Numérique « Horizon 2025 ». La Bibliothèque nationale, créée en 1989, fait face à de sérieux défis liés à son état de dégradation, alors qu’elle abrite plus de 120 000 ouvrages et 700 000 photographies historiques en noir et blanc. Sans un processus de numérisation rapide, ces ressources précieuses risquent de se détériorer irrémédiablement ou d’être perdues en cas de catastrophe, telle qu’un incendie, compromettant ainsi des décennies d'efforts de conservation et d'enrichissement culturel.
Si les discussions sur un financement, évoquées par Remy Maréchaux, aboutissent, la numérisation de la Bibliothèque nationale offrirait plusieurs avantages notables. Elle permettrait non seulement de préserver les documents historiques face à l'usure du temps, mais aussi d'améliorer leur accessibilité en les rendant disponibles sur des plateformes numériques, facilitant ainsi leur consultation par un public plus large et diversifié. De plus, cette numérisation contribuerait à renforcer la diffusion de la culture et du savoir congolais à l’échelle mondiale.
Samira Njoya, Agence Ecofin
Lire aussi :
La RDC veut investir 20 millions $ pour acquérir un satellite d'observation
Satellite : Augustin Kibassa chez Thales Alenia Space
Internet par satellite : vers un partenariat entre la RDC et Monacosat
Internet : Bill Gates discute de la connectivité par satellite avec le président Tshisekedi
Connexion satellitaire : Renatelsat, un atout majeur sous-exploité
La République démocratique du Congo (RDC) intensifie ses efforts pour se doter d’un satellite d’observation de la Terre, un outil stratégique pour la gestion de son vaste territoire. Le ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique, Gilbert Kabanda (photo), a annoncé, lors d’une plénière au Sénat le mardi 10 décembre, qu’une procédure d’acquisition est en cours grâce à un financement de 20 millions de dollars provenant des fonds du projet sino-congolais des mines (Sicomines).
« Une commission a été mise en place pour définir les caractéristiques techniques de ce satellite, qui sera une étape importante pour renforcer notre souveraineté technologique et améliorer la gestion de notre territoire », a déclaré le ministre Gilbert Kabanda en réponse aux préoccupations soulevées par les sénateurs.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale visant à moderniser les outils de gestion des ressources naturelles et à améliorer les infrastructures numériques de la RDC. En 2022, le gouvernement avait exprimé son ambition d’acquérir un satellite d’une valeur de 100 millions de dollars et lancé un appel d’offres sous l’égide du ministère de la Recherche scientifique. Parallèlement, le ministère des Postes, Télécommunications et Nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC) a récemment signé un accord avec Monacosat, un opérateur satellitaire de la Principauté de Monaco, pour fournir une connectivité Internet par satellite.
L’acquisition de ce satellite devrait permettre à la RDC de moderniser ses infrastructures géographiques et de protéger ses données stratégiques sous format numérique. Cet outil pourra également contribuer à l’observation du territoire en identifiant les zones de production agricole, les bassins industriels et les difficultés d’acheminement des produits dues à des infrastructures routières insuffisantes. En outre, le satellite constituera un atout crucial pour sécuriser les frontières, surveiller les zones touchées par des catastrophes naturelles, lutter contre les activités minières illégales et renforcer la sécurité des populations face aux groupes rebelles.
Samira Njoya, Agence Ecofin
Lire aussi :
Satellite : Augustin Kibassa chez Thales Alenia Space
Internet par satellite : vers un partenariat entre la RDC et Monacosat
Internet : Bill Gates discute de la connectivité par satellite avec le président Tshisekedi
Connexion satellitaire : Renatelsat, un atout majeur sous-exploité
L’opérateur de téléphonie mobile Africell, en pleine expansion dans plusieurs pays africains, est positionné par les États-Unis comme un acteur stratégique dans le développement des télécommunications le long du corridor de Lobito. Ce corridor ferroviaire relie la Zambie au port de Lobito, en Angola, en traversant les riches régions minières de la République démocratique du Congo (RDC).
Lors d’un point de presse avec un officiel américain présentant le projet de développement de cette infrastructure ferroviaire financée par les États-Unis, il a été annoncé qu’un accord de financement serait bientôt conclu au profit d’Africell. Cet accord vise à soutenir l’expansion de l’opérateur américain en Angola et en République démocratique du Congo, où il est déjà implanté.
Ce dernier n’a pas précisé la nature exacte du financement. Cependant, selon une note d’information de la Maison-Blanche, « EXIM (agence publique américaine de financement des exportations) a annoncé un engagement préliminaire non contraignant pour fournir un financement de 100 millions de dollars à Africell ». L’objectif de ce financement est de permettre à la société de télécommunications américaine d’étendre son service sans fil à tous les coins de l’Angola et de moderniser ses équipements en RDC.
En 2018, Africell avait déjà bénéficié d’un prêt de 100 millions de dollars de la US Finance Development Corporation, une institution de financement du développement des États-Unis, pour soutenir sa stratégie. Récemment, l’entreprise a émis des obligations internationales afin de lever 300 millions de dollars et a obtenu jusqu’à 28 millions de dollars du Fonds pour les infrastructures dans une Afrique émergente (Emerging Africa Infrastructure Fund), géré par le groupe financier britannique et sud-africain Ninety-One.
Les investissements d’Africell ont déjà débuté sur le versant angolais du corridor de Lobito, grâce à un partenariat avec l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). En 2023, les deux partenaires ont lancé un projet visant à favoriser le développement d’un écosystème financier mobile et sécurisé en Angola. Ce partenariat permet à l’entreprise de proposer des solutions de paiement mobile (mobile money), de renforcer le réseau de télécommunications avec la 3G pour l’accès à Internet, et de développer un réseau d’agents payeurs, facilitant ainsi l’inclusion financière grâce à la technologie.
Selon des responsables américains et congolais, le corridor de Lobito ne se résume pas à une simple voie ferroviaire dédiée à l’exportation des produits miniers. Il représente également une opportunité unique pour créer des écosystèmes économiques susceptibles de stimuler le développement de divers secteurs, tels que la finance, la conservation alimentaire, le développement des marchés, et bien d’autres.
Georges Auréole Bamba
Lire aussi :
Pour Félix Tshisekedi, Inga 3 est clé pour maximiser le potentiel du corridor de Lobito
Africell Holding mobilise 300 millions $ pour soutenir ses filiales africaines, notamment en RDC
Mobile money: Vodacom s’associe à la SFI pour renforcer son leadership en RDC
L’opérateur de téléphonie mobile Vodacom RDC, via sa fondation, a annoncé un partenariat avec Amazon Web Services (AWS) pour former un million de jeunes congolais aux compétences numériques. Ce programme, baptisé TechStart, a été présenté mercredi 13 novembre. Il a pour ambition de préparer la jeunesse congolaise aux défis futurs du marché de l’emploi. Les jeunes formés pourront ainsi répondre aux besoins en compétences des entreprises ou créer leurs propres activités génératrices de revenus, contribuant ainsi à leur réussite dans une économie numérique vers laquelle le gouvernement entend orienter la RDC.`
Vodacom RDC précise que cette initiative de formation s’inscrit également dans le cadre de l’enrichissement de sa plateforme Vodaeduc « qui a déjà touché plus d’un million de personnes avec ses contenus éducatifs », renforçant ainsi l’accès à des compétences cruciales pour l’avenir.
Lancée en 2017, cette plateforme gratuite offre un accès à des ressources pédagogiques sous forme de vidéos couvrant les mathématiques, les sciences, l’informatique, l’économie, la finance, et bien d’autres domaines. Elle propose également des contenus adaptés aux programmes scolaires congolais, allant du cycle primaire au secondaire, pour répondre aux besoins d’apprentissage des jeunes à tous les niveaux.
Selon la Banque mondiale, les compétences numériques seront de plus en plus exigées des travailleurs africains au cours des dix prochaines années, même dans des métiers où elles étaient auparavant non essentielles. Cette évolution a été accélérée par la pandémie de Covid-19. Dans son rapport de 2021 intitulé Demand for Digital Skills in Sub-Saharan Africa : Key Findings from a Five-Country Study (Côte d’Ivoire, Kenya, Mozambique, Nigeria et Rwanda), la Banque mondiale prévoit que, d’ici 2030, un certain niveau de compétences numériques sera requis pour 50 à 55 % des emplois au Kenya, 35 à 45 % des emplois en Côte d’Ivoire, au Nigeria et au Rwanda, et 20 à 25 % des emplois au Mozambique.
La Banque mondiale estime également qu’Afrique subsaharienne connaîtra la création de 230 millions d’emplois numériques d’ici 2030. Ces postes seront majoritairement générés par la croissance des services numériques, nécessitant des compétences numériques intermédiaires ou avancées, ainsi qu’une culture numérique et financière de base accessible à tous. Dans ce contexte, l’initiative de formation en compétences numériques lancée par Vodacom RDC s’inscrit parfaitement dans un écosystème d’initiatives similaires menées par le gouvernement congolais, notamment par le ministère de la Formation professionnelle, ainsi que par des partenaires tels qu’Huawei.
Muriel Edjo
Lire aussi :
Secteur agricole : la BAD vise le développement de 25 000 compétences en RDC
Le ministre congolais des Postes, Télécommunications et Numérique, Augustin Kibassa Maliba, a signé, le mardi 12 novembre à Monaco, un protocole d’accord avec Monacosat, premier opérateur satellitaire de la principauté de Monaco, pour déployer des infrastructures satellitaires en RDC. Cet accord de principe marque le début des négociations pour finaliser les modalités de mise en œuvre de cette collaboration.
Coopération num. RDC-Principauté de Monaco :
— Ministère des Postes, Télécom et Numérique - RDC (@pt_numerique) November 13, 2024
À Monaco, S.E.M Augustin Kibassa et #MONACOSAT ont signé 12 nov. un protocole d’accord pour la construction des infrastructures satellitaires en RDC. La cérémonie s'est déroulée en présence d'un Représentant du gouvernement de Monaco. pic.twitter.com/JgWKwOj0g9
L’initiative vise à réduire la fracture numérique dans les zones rurales et difficiles d’accès, en utilisant les capacités satellitaires de Monacosat pour étendre la connectivité. Le ministère congolais chargé des TIC a indiqué que les deux parties entendent travailler ensemble et se consulter sur des questions d’intérêt commun, notamment l’acquisition de capacités satellitaires pour le déploiement d’un réseau de télécommunications par satellite.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre du Plan national du numérique « Horizon 2025 » de la RDC, qui vise à développer des infrastructures numériques solides pour connecter le pays. Elle intervient quelques jours après la signature d’un accord de coopération avec le gouvernement polonais pour soutenir l’extension des infrastructures numériques en RDC.
Malgré les efforts du gouvernement, la RDC affiche encore des taux de connectivité faibles. Selon l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), seuls 30,79 % des Congolais avaient accès à l’Internet mobile, et à peine 0,017 4 % à l’Internet fixe au 30 juin 2023. Le dernier rapport de l’ONU, « E-Government Survey 2024 », publié en septembre, souligne cet écart en indiquant que l’indice de développement des infrastructures télécoms de la RDC est de 0,159 1, bien loin de la moyenne africaine de 0,453 4.
Si les discussions menant à la finalisation du partenariat portent leurs fruits, Monacosat pourrait étendre sa couverture à l’ensemble du territoire congolais grâce à son satellite TurkmenAlem52E/MonacoSAT, déjà opérationnel en Afrique du Nord. Cette initiative permettrait non seulement de connecter des millions de Congolais, mais aussi d’améliorer l’accès aux services d’éducation, de santé et aux services publics numériques, contribuant ainsi au développement du pays. Elle pourrait également compenser le retard dans le déploiement du réseau de fibre optique.
Samira Njoya, Agence Ecofin
Lire aussi :
Internet : la RDC et les États-Unis discutent d’investissement
Le ministre des Postes, Télécommunications et Numérique de la République Démocratique du Congo (RDC), Augustin Kibassa Maliba, et le vice-premier ministre polonais chargé de la digitalisation, Krzysztof Gawkowski, ont signé, le 8 novembre 2024 à Varsovie, un protocole d’accord pour le développement du secteur numérique en RDC. Selon des sources officielles, cet accord préliminaire porte sur plusieurs axes clés : le développement et la modernisation des infrastructures numériques, la formation, la cybersécurité, la digitalisation des services administratifs, ainsi que le soutien aux startups du secteur numérique.
Dans le secteur des infrastructures, la Pologne s’engage à soutenir l’acquisition par la RDC de matériel et d’équipements technologiques visant à renforcer les capacités de transmission, de gestion des flux de communication et d’optimisation des infrastructures numériques. Un soutien matériel et technique est également prévu pour équiper les administrations publiques, améliorer l’efficacité administrative, renforcer la transparence et faciliter l’accès des citoyens aux services publics.
En matière de lutte contre la cybersécurité, l’accord prévoit le renforcement des capacités en cybersécurité et cyberdéfense de la RDC, incluant des interventions techniques en cas d’attaques, l’élaboration de stratégies de réponse rapide et le partage d’informations sur les menaces émergentes.
Concernant la formation, le protocole d’accord prévoit la construction et l’équipement de centres de formation professionnelle en TIC, visant à former une nouvelle génération de professionnels du numérique en RDC, avec un focus sur l’apprentissage pratique et l’accès aux technologies de pointe. Il inclut également l’organisation de programmes de formation, d’ateliers, de séminaires et d’échanges techniques pour les professionnels des TIC et les fonctionnaires, afin de développer des compétences avancées en numérique, cybersécurité et innovation technologique.
L’accord prévoit également un soutien aux startups et aux entreprises innovantes dans le domaine des TIC, comprenant la facilitation des voyages d’études, des échanges professionnels, ainsi que l’accès aux incubateurs technologiques, au financement, au mentorat, et l’acquisition de matériels essentiels pour leur développement.
Ce protocole d’accord marque un tournant dans la coopération entre la RDC et la Pologne. Il s’agit du premier accord signé par la Pologne avec un pays africain dans le domaine du numérique. Il fait suite à une rencontre entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue polonais Andrzej Duda, en marge de la 79 ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, en septembre. À l’issue de cette rencontre, la présidence de la RDC avait indiqué que des experts polonais et congolais collaboraient depuis plusieurs semaines sur des projets de coopération dans les domaines de la digitalisation, de la transformation numérique et de la surveillance des frontières.
Pierre Mukoko
Lire aussi :
Digitalisation et surveillance des frontières : ce que la Pologne peut apporter à la RDC
Le groupe de télécommunications Africell Holding Limited, présent dans plusieurs pays africains dont la République Démocratique du Congo (RDC), a levé à la fin du mois d’octobre 2024, 300 millions de dollars sur le marché international des capitaux. Cette somme provient d’une émission d’obligations garanties arrivant à échéance en 2029. L’opération a suscité un fort intérêt des investisseurs, avec des offres atteignant 550 millions de dollars.
Les fonds obtenus visent à refinancer la structure de capital existante d’Africell et à renforcer sa capacité d’investissement, en particulier en RDC, où le groupe entrevoit un fort potentiel de croissance. Africell, déjà bien positionné sur des marchés comme la Gambie et la Sierra Leone, possède également une présence significative en Angola et en RDC. Bien que la RDC représente actuellement le quatrième marché pour Africell, elle constitue, en raison de sa taille et de la demande croissante pour les services de téléphonie mobile et d’internet, la principale opportunité d’expansion.
En novembre 2023, Africell a annoncé son déploiement dans trois nouvelles provinces de l’est de la RDC : le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, et le Tanganyika. L’entreprise cible un potentiel de quatre millions de nouveaux clients dans ces régions, où l’accès aux réseaux mobiles reste limité malgré la présence d’autres opérateurs.
Le financement inclut également une facilité de crédit renouvelable de 30 millions de dollars, pour l’instant non utilisée. Cette opération renforce la structure financière d’Africell, réduisant ses besoins de liquidité à court terme et facilitant une expansion durable. Les fonds serviront par ailleurs à optimiser les coûts d’exploitation et à atténuer les risques de change, un enjeu important dans des pays comme la RDC et l’Angola.
Les banques Citigroup, J. P. Morgan et Standard Chartered, qui ont agi en tant qu’arrangeurs de cette opération, permettent à Africell de sécuriser les ressources nécessaires pour soutenir son expansion. Ces fonds devraient également contribuer à renforcer l’infrastructure réseau d’Africell, diversifier ses sources de financement et accroître son chiffre d’affaires, tout en garantissant une stabilité financière pour ses investissements futurs en RDC et ailleurs en Afrique.
Georges Auréole Bamba
Lire aussi :
Mobile money: Vodacom s’associe à la SFI pour renforcer son leadership en RDC
Mobile Money : malgré une croissance soutenue, le taux de pénétration reste en deçà de 25 %
Internet : avec le taux de pénétration de 27,2%, la RDC est une opportunité d’investissement
En RDC, l’Internet mobile a rattrapé la voix comme relais de croissance dans les télécoms