La fintech Paymetrust a annoncé avoir obtenu, depuis le 4 juillet 2025, un agrément de la Banque centrale du Congo (BCC) en qualité de prestataire de services connexes – agrégateur. Cette reconnaissance lui permet désormais d’opérer légalement en République démocratique du Congo (RDC).
« Cet agrément reflète notre engagement à contribuer au développement de l’écosystème numérique congolais. Nous voulons offrir des solutions fiables qui accélèrent la digitalisation des paiements tout en respectant les normes strictes de la Banque centrale », a déclaré Moussa Haïdra, directeur général de Paymetrust.
La fintech propose une plateforme technologique permettant aux régulateurs et aux parties prenantes de superviser les flux financiers en temps réel, avec pour objectif de renforcer la traçabilité, la transparence, la conformité réglementaire et la sécurité des transactions. La société devra d’ailleurs, conformément aux exigences de la BCC, se connecter au switch monétique national, garantissant ainsi l’interopérabilité et la fluidité des transactions dans le pays.
Grâce à une API unifiée – un ensemble de règles et protocoles qui permet à des logiciels ou services numériques différents de communiquer entre eux – Paymetrust facilite la connexion entre les acteurs de l’écosystème, un enjeu majeur dans un marché congolais encore fragmenté.
Déjà présente dans plusieurs pays africains, dont le Cameroun, le Sénégal, le Congo-Brazzaville, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Togo, le Burkina Faso, le Bénin, la Guinée, le Tchad, le Gabon, le Libéria, le Niger et la Tanzanie, la solution a enregistré en 2023 un volume total de 10 millions de transactions pour plus de 5 millions de dollars. Elle intègre plus de 65 moyens de paiement, incluant paiements mobiles, cartes bancaires et portefeuilles électroniques, qui peuvent être reliés aux plateformes web, applications mobiles ou sites de e-commerce.
Les utilisateurs disposent également d’un tableau de bord intuitif pour suivre leurs transactions quotidiennes. La solution facilite les paiements dans les supermarchés et autres établissements, tout en prenant en charge cinq devises : le franc CFA d’Afrique centrale (XAF), le franc CFA d’Afrique de l’Ouest (XOF), le franc guinéen (GNF), le shilling tanzanien (TZS) et le dollar américain (USD).
Ronsard Luabeya
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Dans un communiqué publié le 16 septembre 2025, Trident Digital Tech Holdings Ltd a annoncé avoir levé 2,6 millions de dollars. Ces fonds, précise la société basée à Singapour, « seront principalement utilisés pour soutenir l’expansion et la commercialisation du DRCPass en République démocratique du Congo (RDC) », après déduction des frais liés à l’opération.
Le DRCPass constitue le système national d’identification numérique de la RDC. Son déploiement se fera par phases, dans le cadre d’un contrat de partenariat public-privé signé le 19 juin 2025 à Kinshasa entre Trident et le gouvernement congolais. L’accord confère à l’entreprise le rôle de fournisseur exclusif des services électroniques d’identification (e-KYC) de la République, reposant sur les technologies Web 3.0.
Selon un communiqué du ministère du Numérique daté du 26 juin, le lancement officiel du système doit être précédé d’un audit technique et de conformité réglementaire, de tests pilotes restreints pour garantir robustesse et sécurité, ainsi que d’une campagne de communication nationale. Fin juin, l’audit était encore en cours et, depuis, aucune information supplémentaire n’a filtré. On peut néanmoins constater que la campagne de sensibilisation n’a pas encore débuté.
La méthode retenue pour lever les fonds laisse cependant penser que Trident agit dans une certaine urgence. L’opération a été réalisée via un Private Investment in Public Equity (PIPE), mécanisme permettant de mobiliser rapidement des capitaux sans recourir à une émission publique longue. Elle a été structurée par Chaince Securities, agent de placement exclusif et filiale de Mercurity Fintech Holding, également cotée au Nasdaq, tout comme Trident.
D’après Chaince, les fonds ont été obtenus grâce à l’émission et la vente d’actions ordinaires de classe B (dotées de droits de vote réduits). Celles-ci ont été souscrites par des investisseurs institutionnels, dont l’identité n’a pas été révélée, via des accords d’achat et d’enregistrement de titres. Conformément aux engagements pris, Trident devra déposer une déclaration d’enregistrement de revente auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis.
Le système d’identification numérique DRCPass repose sur quatre usages prioritaires. Il permettra une authentification biométrique des cartes SIM, liée à une identité citoyenne vérifiée par blockchain, afin d’éliminer les lignes fictives et de réduire les fraudes. Il donnera aussi un accès simplifié aux plateformes d’e-gouvernement et aux services en ligne grâce à un identifiant unique (SSO). Sur le plan financier, il proposera une solution d’e-KYC en un clic, avec évaluation automatique du risque et ouverture immédiate à des services de crédit, favorisant ainsi l’inclusion financière. Enfin, il servira de pièce d’identité numérique sécurisée, complémentaire aux documents physiques, pour les transactions publiques et privées.
Pierre Mukoko et Ronsard Luabeya
Le 4 septembre 2025, Visa, leader mondial des paiements numériques, a lancé à Kinshasa son application mobile Visa Pay, destinée à élargir l’accès aux services financiers digitaux.
La solution permet aux utilisateurs d’effectuer des transferts d’argent, des paiements marchands, des dépôts et retraits en agence, ainsi que des achats en ligne via des cartes virtuelles. Elle est disponible en franc congolais (FC) et en dollar américain (USD).
Selon Sophie Kafuti, directrice générale de Visa RDC, l’initiative vise à « stimuler la croissance des paiements numériques et soutenir l’inclusion financière ». L’application garantit interopérabilité, sécurité et rapidité des transactions, tout en réduisant leurs coûts.
« Il existe aujourd’hui en RDC plusieurs systèmes et écosystèmes de paiement qui évoluent de manière fragmentée. En tant que réseau qui aspire à être la meilleure solution pour payer et être payé, nous apportons une interopérabilité capable de réduire les coûts des transactions et de créer un environnement plus inclusif. Avec Visa Pay, les paiements deviennent sécurisés, rapides et fiables, accessibles aussi bien aux étudiants qu’aux personnes âgées, qu’elles soient bancarisées ou non », a-t-elle déclaré.
Outil accessible et peu coûteux
Conçue pour être peu consommatrice en mémoire et en données mobiles, Visa Pay facilite aussi la bancarisation. Pour les personnes sans compte bancaire, l’application propose d’en ouvrir un auprès des banques partenaires, à très bas prix, grâce aux accords conclus avec Visa, explique François Jurd De Girancourt, vice-président de Visa en charge de la stratégie pour la région Europe centrale, Moyen-Orient et Afrique (CEMEA).
Le déploiement repose sur cinq établissements partenaires : Access Banque, FBN, Sofibanque, Solidaire Banque et UBA. Trois autres banques – BGFIBank, Equity Bank et TMB – devraient rejoindre le dispositif prochainement. L’application peut aussi être intégrée directement aux plateformes mobiles des banques. Elle est disponible sur App Store et Google Play Store.
RDC, marché pilote
François Jurd De Girancourt précise que la RDC a été choisie comme premier marché en raison de son taux élevé d’utilisation des espèces, bien supérieur à la moyenne régionale. Pour un pays de cette taille, le développement de solutions alternatives apparaît comme une nécessité.
Il souligne également que la RDC dispose d’un écosystème favorable, réunissant banques et opérateurs de services financiers mobiles, permettant de bâtir une solution de paiement interopérable et inclusive.
Depuis 2022, Visa a renforcé sa présence locale avec l’ouverture d’un bureau à Kinshasa et le développement de partenariats, notamment avec Vodacom (émission de 150 000 cartes Visa liées à M-Pesa) et avec le Fonds pour l’inclusion financière (FPM) pour un programme d’éducation financière doté d’un million de dollars.
Ronsard Luabeya
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À l’issue de l’audience accordée le 30 août dernier par le président de la République, Félix Tshisekedi, à Jean-Philippe Anvam, représentant de Monacosat, opérateur satellitaire basé à Monaco, de nouveaux détails ont été révélés sur le projet Monacosat. Selon le compte rendu de cette réunion publié par la présidence, il s’agit de l’acquisition d’un satellite grâce à un partenariat avec Monacosat. Coût du projet : 400 millions de dollars.
Cet investissement, qui représente près d’un quart du budget de l’État pour l’exercice 2025, sera financé par un emprunt. « Une banque a déjà mobilisé les fonds nécessaires estimés à 400 millions de dollars américains », a indiqué Jean-Philippe Anvam, cité par la présidence de la République. Le nom de la banque n’a toutefois pas été communiqué.
Néanmoins, la veille, à l’issue d’une rencontre avec le ministre de l’Économie numérique, Augustin Kibassa, la directrice générale de Fidelity Bank, Nneka Onyeali-Ikpe, a affirmé la disponibilité de son institution à financer le projet. Elle a même annoncé la création d’une équipe mixte Fidelity Bank–ministère pour en définir les contours.
En novembre 2024, le gouvernement congolais avait signé à Monaco un protocole d’accord avec Monacosat. Selon le représentant de l’opérateur, ce partenariat porte sur le déploiement d’un satellite congolais destiné à réduire la fracture numérique en RDC. L’objectif est de faciliter l’accès à internet haut débit sur l’ensemble du territoire, notamment dans les zones rurales et enclavées où les infrastructures de télécommunication demeurent insuffisantes.
Cette initiative doit aussi contribuer à renforcer la cybersécurité, soutenir l’enseignement à distance, améliorer la télémédecine et stimuler la croissance de l’économie numérique.
Pour l’heure, il reste à savoir si un accord définitif a été conclu entre les parties. Sa signature constitue un préalable indispensable pour passer à la phase opérationnelle du projet.
Boaz Kabeya
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La fintech congolaise Maishapay a été retenue parmi les 12 jeunes pousses sélectionnées pour la quatrième édition du programme Africa Fintech Accelerator lancé par Visa. Cette cohorte, prévue d’octobre à décembre 2025, rassemble des entreprises actives dans divers domaines de la fintech : numérisation des PME, prêts digitaux, paiements transfrontaliers, gestion de la paie, paiements B2B, transactions basées sur l’intelligence artificielle, commerce social, assurance climatique et néobanque.
En rejoignant ce dispositif, Maishapay bénéficiera d’un mentorat personnalisé, de formations spécialisées, d’opportunités de réseautage et d’un accès privilégié aux investisseurs. Depuis son lancement, ce programme a déjà accompagné 64 fintechs issues de 17 pays africains, pour une valeur de portefeuille cumulée estimée à 1,1 milliard de dollars. Étendu sur 12 semaines, il s’inscrit dans l’engagement de Visa d’investir 1 milliard de dollars en Afrique d’ici 2027, afin de stimuler l’inclusion financière et de renforcer l’économie numérique du continent.
Fondée en 2018 par Landry Ngoya, informaticien et entrepreneur congolais, Maishapay est un porte-monnaie électronique basé sur la blockchain. La solution permet d’effectuer retraits, dépôts, paiements mobiles, transferts d’argent, ainsi que l’ouverture de comptes courants et d’épargne. Accessible aussi bien en ligne qu’hors ligne, elle se positionne comme une alternative de bancarisation pour les populations peu ou pas bancarisées.
La plateforme revendique aujourd’hui plus de 68 000 utilisateurs, connecte 27 sites e-commerce et est acceptée par plus de 14 000 commerçants dans des secteurs comme le commerce de détail, l’hôtellerie et la restauration. Déjà implantée en RDC, au Congo-Brazzaville, au Nigeria, en Égypte et en Éthiopie, Maishapay cible en priorité les jeunes entrepreneurs et les femmes, souvent exclues des services financiers traditionnels.
Ronsard Luabeya
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La banque nigériane Fidelity Bank a manifesté son intérêt pour le projet Monacosat, qui vise à déployer des infrastructures satellitaires en République démocratique du Congo (RDC). Le 28 août 2025, sa directrice générale, Nneka Onyeali-Ikpe, a été reçue à Kinshasa par le ministre de l’Économie numérique, Augustin Kibassa.
Selon les services de communication du ministère, les discussions ont porté sur les modalités de financement de ce projet stratégique. La dirigeante de Fidelity Bank s’est dite prête à accompagner l’initiative et a annoncé la création d’une équipe mixte, regroupant la banque et le ministère, pour définir les mécanismes de financement.
En novembre 2024, le gouvernement congolais avait signé un protocole d’accord avec Monacosat, opérateur satellitaire basé en principauté de Monaco, afin de tirer parti de ses capacités satellitaires pour renforcer la connectivité, notamment dans les zones rurales et enclavées.
À l’issue de la rencontre, Nneka Onyeali-Ikpe a également confirmé l’intention de Fidelity Bank de s’implanter en RDC. Cette installation devrait contribuer à favoriser l’inclusion financière et à faciliter l’accès aux financements, en particulier pour les projets numériques. Le ministère de l’Économie numérique voit dans cette perspective un soutien direct aux start-up locales, aux PME innovantes et aux programmes de transformation digitale du gouvernement.
Fondée en 1988, Fidelity Bank s’est imposée comme un acteur de premier plan au Nigeria grâce à des acquisitions stratégiques, notamment celles de Manny Bank et de FSB International Bank. Détentrice d’une licence bancaire universelle depuis 2001 et d’une licence internationale depuis 2011, la banque propose une gamme complète de services allant de la banque de détail à la banque d’affaires, en passant par la banque privée et numérique. Avec plus de 5 millions de clients et 250 agences, Fidelity Bank poursuit aujourd’hui son expansion internationale, amorcée notamment avec l’acquisition de Union Bank UK en 2023.
Ronsard Luabeya
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Le 17 juillet 2025, le ministre des Postes, Télécommunications et du Numérique, Augustin Kibassa Maliba, a reçu une délégation de la société américaine Microlink Networks, en mission exploratoire à Kinshasa. Spécialisée dans les infrastructures numériques et les solutions de centres de données, l’entreprise souhaite s’impliquer dans les projets de digitalisation des services publics en République démocratique du Congo (RDC).
Au cours de cette rencontre, les représentants de Microlink ont présenté leur expertise et exprimé leur volonté de devenir un partenaire stratégique de l’État congolais dans le développement du numérique. « Nous voulons être un partenaire de choix pour les projets de numérisation en RDC », a déclaré Yaseen Khalid, PDG de l’entreprise. Concrètement, Microlink ambitionne d’intervenir dans la construction de centres de données et l’hébergement des systèmes d’information publics, deux volets jugés essentiels à la modernisation de l’administration.
Le responsable marketing de l’entreprise, Ruslan Khamidullin, a salué l’ouverture du ministre à une future collaboration. Il a également affirmé avoir reçu l’assurance d’un soutien politique pour faire avancer le dossier. Aucun engagement formel n’a toutefois encore été signé.
Basée aux États-Unis, Microlink Networks est spécialisée dans les infrastructures IT, notamment les solutions de câblage structuré, les systèmes de communication sécurisée, la vidéosurveillance IP, ainsi que dans le déploiement de réseaux et de centres de données. L’entreprise propose également des services de gestion de projets informatiques, d’optimisation d’environnements numériques et d’installation de data centers à destination des institutions publiques et privées.
Boaz Kabeya, stagiaire
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La République démocratique du Congo (RDC) a signé, le 23 mai 2025, un protocole d’accord avec la multinationale technologique chinoise Huawei pour tester un modèle de village intelligent. Le projet pilote entend démontrer la faisabilité de solutions technologiques adaptées aux réalités locales. Il prévoit notamment la mise en place d’un accès à Internet haut débit, la formation des jeunes aux compétences numériques, ainsi que la connexion des services publics locaux, à l’instar de l’état civil, de la santé et de l’éducation.
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie nationale de transformation numérique portée par le gouvernement congolais, qui ambitionne de moderniser l’État et de réduire les inégalités d’accès au numérique. Elle reflète également une tendance observée à l’échelle continentale, soutenue notamment par la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale, qui considèrent la numérisation des territoires ruraux comme un levier de développement durable et d’inclusion.
« Ce projet traduit notre engagement à offrir aux populations rurales un accès égal aux opportunités numériques, tout en construisant les bases d’un État moderne, transparent et connecté », a déclaré Mickael Lukoki Nsimba (photo, à gauche), directeur de cabinet de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, lors de la cérémonie de signature.
En RDC, où la fracture numérique reste marquée, l’initiative apparaît comme une réponse structurelle aux déséquilibres d’accès à la connectivité. Selon l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), seuls 34,6 % des Congolais avaient accès à l’Internet mobile à fin 2024, et à peine 0,02 % à l’Internet fixe, avec de fortes disparités entre les zones urbaines et rurales.
Samira Njoya, We Are Tech
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En 2024, Airtel a conservé sa position de leader du marché de la téléphonie mobile en République démocratique du Congo (RDC) en termes de chiffre d’affaires, devant ses concurrents Vodacom, Orange et Africell. Selon les données publiées par l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), la filiale du groupe indien Bharti Airtel a généré 741 millions de dollars, soit 35,5 % des 2,09 milliards de dollars de revenus globaux du secteur.
Airtel a enregistré une progression de 7,5 % de ses revenus par rapport à 2023. Cette performance est attribuée à une stratégie commerciale offensive et à des investissements continus dans l’extension de sa couverture réseau. Comme en 2023, Airtel a surpassé ses concurrents : Vodacom a capté 32,6 % des revenus du marché, Orange 28,1 %, et Africell 3,8 %.
Chiffres d’affaires globaux TTC (voix+SMS+data+mobile money+autres SVA) en dollars

La dynamique d’Airtel repose en grande partie sur la croissance de la consommation de données et de SMS, malgré la stabilité des revenus issus de la voix, segment où Vodacom reste dominant. Airtel conserve sa place de leader dans les revenus data, avec 365,5 millions de dollars (37,7 % de parts de marché), devant Orange (31,5 %), Vodacom (27 %) et Africell (3,8 %). Cette performance s’explique par la compétitivité de ses forfaits et l’étendue de son réseau 4G.
Sur le segment du mobile money, Vodacom reste en tête avec 168,5 millions de dollars de revenus (46 % de parts de marché). Airtel se place en deuxième position avec 137,2 millions de dollars (37,5 %), suivi d’Orange (58,5 millions de dollars, soit 16 %). Africell, malgré une progression de 168,3 % de ses revenus à 1,7 million de dollars, ne représente que 0,5 % du marché.
Nombre d’abonnements actifs à la téléphonie mobile

La RDC a terminé l’année 2024 avec 63,96 millions d’abonnements actifs (utilisés au moins une fois sur 90 jours), soit une hausse de 13,7 % par rapport à 2023, correspondant à près de 7,7 millions de nouveaux abonnés. Vodacom domine en nombre d’abonnés avec 36 % de parts de marché. Orange et Airtel sont au coude-à-coude, avec respectivement 29 % chacun. Africell clôture le classement avec 6 %.
Muriel Edjo
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Le gouvernement congolais a décidé de recourir à un marché de gré à gré pour le choix du prestataire chargé de déployer la télévision numérique terrestre (TNT) dans 54 villes du pays. Cette décision a été entérinée le 12 mai 2025, à l’issue d’une réunion du Comité national de la migration vers la TNT (CNM-TNT).
Cette rencontre a été présidée par le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya (photo), en présence des ministres de la Défense nationale et Anciens combattants, de la Justice, du Plan, du Budget, de l’Industrie, des Télécoms et NTIC, des Finances et de la Culture.
Selon le ministre, des avancées ont été réalisées dans le processus de sélection du prestataire, dont l’identité sera dévoilée dans les prochains jours. Il précise que toutes les procédures ont été finalisées en collaboration avec le ministère du Budget, permettant d’aboutir à cette issue.
« Nous avons pu avancer et que dans les prochains jours, nous aurons des éléments plus précis qui permettront aux congolais et à tous les prestataires du secteur de connaître quel est le partenaire avec lequel nous allons évoluer dans le déploiement de la télévision numérique », a déclaré le ministre de la communication et médias.
En décembre 2024, la commission interministérielle avait opté pour un appel d’offres restreint en vue de sélectionner un partenaire technique chargé de la mise en œuvre de la prochaine phase du projet. Celle-ci devrait porter sur l’extension de la Télévision Numérique Terrestre à quarante-six (46) villes supplémentaires à travers le pays. Le coût estimé de cette opération s’élevait à environ 60 millions de dollars. Mais avec l’extension du projet à 54 villes, le coût n’a pas été révélé.
Il sied de noter que la première phase de déploiement de la TNT en RDC a été achevée avec succès. À ce jour, neuf villes bénéficient déjà de ce service. Initiée en 2018, la TNT a permis de générer près de 82 millions de dollars de recettes au profit du Trésor public, des retombées que le gouvernement entend renforcer à travers les phases suivantes du projet.
Ronsard Luabeya, stagiaire
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Le marché de l’internet mobile a généré un chiffre d’affaires de 970,2 millions de dollars en République démocratique du Congo (RDC) en 2024, selon les données publiées par l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC). Ce segment représente 46,4 % du chiffre d’affaires global du secteur, estimé à 2,09 milliards de dollars.
La contribution de l’internet mobile au chiffre d’affaires des opérateurs de téléphonie mobile est en progression constante : elle était de 29 % en 2022, puis 27,3 % en 2023, avant d’atteindre 46,4 % en 2024. Entre 2023 et 2024, les revenus de l’internet mobile ont bondi de 30,3 %, une croissance bien plus rapide que celle du secteur dans son ensemble (+8,7 %).
Cette dynamique s’explique davantage par l’explosion des volumes consommés que par l’évolution du nombre d’abonnés. En un an, ce dernier a augmenté de 10 % pour atteindre près de 33 millions d’utilisateurs, tandis que le volume de données consommées a atteint un record de 1 083 milliards de gigabits, en hausse de 54 %. En comparaison, les consommations de 2024 sont 2,5 fois supérieures à celles de 2022 (environ 486 milliards de gigabits).
Kinshasa, capitale politique du pays, et le Haut-Katanga, riche province minière, concentrent la majorité des abonnements. Toutefois, les deux Kivu (Nord et Sud) émergent comme des marchés à suivre : à fin 2024, ils totalisaient 5,8 millions d’abonnés, classant cette région en deuxième position, derrière Kinshasa.
Tous les opérateurs ne tirent pas profit du marché avec la même intensité. En nombre d’abonnés actifs (sur 90 jours), Vodacom RDC domine avec 37,78 % de parts de marché, suivi d’Orange (29,97 %), Airtel (29,33 %) et Africell (2,92 %). En revanche, sur le plan des revenus liés à l’internet, Airtel est leader avec 365,5 millions de dollars (37,7 %), devant Orange (31,5 %), Vodacom (27 %) et Africell (3,8 %). Selon des données consultées par Bankable, Airtel maintient cette position depuis 2021.
Le potentiel de croissance du marché congolais reste important. Il constitue un relais de croissance pour les opérateurs télécoms, alors que la GSMA (Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile) prévoit 15 millions de nouveaux abonnés à l’horizon 2030. Une tendance qui justifie les efforts récents des opérateurs pour étendre leur couverture et renforcer la compétitivité de leurs offres.
Georges Auréole Bamba
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Dans un communiqué publié le 5 mai 2025, Airtel Africa, la branche africaine du groupe de télécommunications indien Bharti Airtel, a annoncé la signature d’un accord avec la société américaine SpaceX « pour proposer les services Internet haut débit de Starlink à ses clients africains ». Cette collaboration intervient alors que Starlink, le service Internet par satellite de l’entreprise fondée par Elon Musk, vient tout juste d’obtenir sa licence d’exploitation en République démocratique du Congo (RDC), un marché où Airtel est déjà bien implanté.
Selon Airtel RDC, ce partenariat vise à « connecter les zones les plus reculées avec un Internet rapide, fiable et abordable ». Grâce à cet accord, Airtel pourra utiliser le réseau Starlink pour relier ses antennes relais (BTS) des zones enclavées au noyau central de son réseau télécom — là où transitent les communications et les données (voix, Internet, etc.). Selon un expert du secteur, cela représente une alternative moins coûteuse, en termes d’équipement, que la technologie VSAT actuellement utilisée.
« Ainsi, cet accord permettra à Airtel de proposer un service de meilleure qualité avec une capacité supérieure à la 3G ou même à la 4G tout en réduisant les coûts de déploiement, ce qui devrait accélérer sa couverture du territoire », conclut notre source.
🚀 Airtel Africa s’associe à SpaceX pour proposer Starlink en Afrique ! Objectif : connecter les zones les plus reculées avec une Internet rapide, fiable et abordable. Une avancée majeure pour l’inclusion numérique sur le continent. 🌍📡
— Airtel RDC (@airtelrdc) May 5, 2025
Pour en savoir plus :… pic.twitter.com/mbqrzsNWT1
Ce partenariat avec SpaceX offre donc un avantage stratégique à la filiale congolaise d’Airtel dans la course aux 15 millions de nouveaux abonnés à l’Internet mobile attendus en RDC entre 2025 et 2030, selon les projections de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA). Il est également perçu comme une réponse à l’accord conclu en janvier 2025 entre Orange et Vodacom, principaux concurrents d’Airtel sur le marché congolais, visant à étendre leur couverture en zones rurales à travers une coentreprise dédiée à l’installation de stations de base mobiles alimentées à l’énergie solaire.
Il faudra toutefois attendre le lancement effectif des activités de Starlink en RDC, prévu courant mai 2025, pour mesurer l’impact de ce partenariat sur la progression d’Airtel RDC en matière d’abonnés et sa capacité à consolider son avance dans les revenus liés à Internet.
Selon les données du régulateur, à fin 2024, sur les 32 943 464 abonnements actifs à l’Internet mobile enregistrés (90 jours), Airtel comptait 9 660 987 clients, soit 29,33 % de parts de marché, derrière Vodacom (37,78 %) et Orange (29,97 %), mais devant Africell (2,92 %). En revanche, sur le segment des revenus Internet, Airtel est leader avec 365,5 millions de dollars de chiffre d’affaires (37,7 % de parts), devant Orange (31,5 %), Vodacom (27 %) et Africell (3,8 %).
L’accord représente également une opportunité stratégique pour SpaceX. Grâce à son partenariat avec Airtel Africa, l’entreprise américaine pourra élargir sa base de clients dans des zones jusqu’ici exclues de son offre, en raison du coût de ses services. À ce jour, Starlink propose dans les pays africains où elle est déjà présente des forfaits mensuels allant de 29 à 40 dollars, avec des mini-kits de connexion vendus à 299 dollars.
Pierre Mukoko et Ronsard Luabeya, stagiaire
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Lors du Conseil des ministres du 2 mai 2025, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka a annoncé le lancement, « dans les prochains jours », du Switch monétique national mis en place par la Banque centrale du Congo (BCC). Baptisée Mosolo, cette plateforme technique assurera l’interopérabilité entre les systèmes de paiement électroniques — cartes bancaires, guichets automatiques, terminaux de paiement électronique, applications mobiles, etc. — établis ou opérant en République démocratique du Congo (RDC).
Concrètement, avec Mosolo, un client pourra utiliser sa carte bancaire dans les distributeurs automatiques de billets (DAB/GAB) et les terminaux de paiement électronique (TPE) d’autres banques membres du système. Un utilisateur de M-Pesa pourra aussi transférer de l’argent à un abonné Orange Money, et inversement. Des services qui seront rendus à des coûts réduits. « En centralisant les transactions nationales, le switch réduit les coûts d’opération et les dépendances aux réseaux étrangers comme Visa ou Mastercard », expliquent plusieurs experts.
Depuis 2020, la BCC travaille à la mise en œuvre de cette interopérabilité. Le 4 septembre 2024, elle a émis une instruction réglementaire à ce sujet, précisant les conditions de participation au Switch monétique national. Elle prévoit notamment une commission sur les retraits en espèces via un DAB, GAB, TPE ou un agent distributeur de monnaie électronique, payée par l’émetteur à charge du client. Une seconde commission concerne les paiements effectués chez un commerçant, payée par l’acquéreur à charge du marchand. Une troisième commission s’applique aux transferts entre participants, payée par l’établissement du client expéditeur, par exemple lors des opérations entre un compte bancaire et un portefeuille mobile.
Cette instruction est entrée en vigueur le 4 mars 2025, soit six mois après sa signature. Tous les établissements assujettis — banques, IMF, opérateurs de mobile money — avaient ce délai pour se conformer. Deux mois plus tard, ils sont censés être connectés à Mosolo pour garantir le bon fonctionnement du système.
Selon la Première ministre, cette initiative s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale d’inclusion financière 2023–2028, qui vise à élargir l’accès aux services financiers, notamment en milieu rural et auprès des populations vulnérables. Le taux d’inclusion financière était de 38 % en 2022. La stratégie, publiée en juillet 2023, s’est fixé pour objectif d’atteindre 65 % d’ici 2028.
Le développement des services financiers mobiles reste un levier clé pour atteindre cet objectif. Les partenariats entre banques et opérateurs de mobile money ont permis de toucher une clientèle plus large, dans des zones où l’accès aux agences bancaires reste limité. L’interopérabilité devrait accélérer cette dynamique.
Ronsard Luabeya, stagiaire
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Selon un communiqué publié le 2 mai 2025, l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC) a officiellement accordé une licence d’exploitation à la société Starlink DRC S.A., filiale locale du fournisseur d’accès à Internet par satellite du groupe SpaceX. Pour rappel, Starlink est une initiative d’Elon Musk visant à fournir une connexion Internet haut débit partout dans le monde grâce à une constellation de satellites en orbite basse.
Cette autorisation intervient après la régularisation de la situation administrative de la société. Starlink est désormais habilitée à opérer sur le marché congolais en tant que fournisseur de services Internet, en conformité avec la réglementation nationale en matière de télécommunications et des technologies de l’information et de la communication (TIC).
Cette avancée devrait permettre un meilleur accès à Internet, notamment dans les zones rurales et enclavées du pays, où les infrastructures classiques sont souvent déficientes. Le lancement effectif des services de Starlink est attendu dans les prochains jours.
La société du milliardaire Elon Musk rejoint un marché congolais déjà occupé par 33 fournisseurs d’accès à Internet, selon le rapport semestriel (second semestre 2023) de l’ARPTC sur l’observatoire du marché de fourniture des services d’Internet. L’avènement de Starlink coïncide également avec les préparatifs du lancement de la 5G en RDC.
Selon le même rapport, la RDC comptait plus de 29,9 millions d’abonnés à l’Internet mobile, contre seulement 23 267 pour l’Internet fixe en 2023. Le taux de pénétration reste très faible pour le fixe (0,024 %), contre 31,49 % pour le mobile. Par rapport au semestre précédent, le nombre total d’abonnés a progressé de 15,4 %. Le marché des services Internet a généré plus de 599,1 millions de dollars, mais le taux de recouvrement du chiffre d’affaires pour l’Internet fixe reste bas, atteignant seulement 48,3 % chez les fournisseurs identifiés. D’après le rapport The Mobile Economy 2025, publié en mars dernier, la RDC devrait accueillir 15 millions de nouveaux abonnés à l’Internet mobile entre 2025 et 2030.
En mission à Washington (États-Unis) en mars 2025, le ministre des Postes, Télécommunications et Numérique (PTN), Augustin Kibassa Maliba, avait rencontré les représentants de Starlink. L’entretien a porté sur la possibilité de déployer la technologie satellitaire de Starlink pour améliorer l’accès à Internet, notamment dans les zones rurales où près de 70 % de la population reste non connectée. À l’issue des échanges, les deux parties avaient convenu d’entamer les démarches administratives nécessaires pour le lancement des activités de Starlink en RDC, notamment l’élaboration d’un cahier des charges et l’obtention des licences d’exploitation.
Ronsard Luabeya, stagiaire
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