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Numérique (59)

Lors du Forum économique Chine-RDC à qui s’est déroulé la semaine dernière à Pékin, l’Agence de presse publique Chine Nouvelle a fait part de son intention de contribuer à la transformation numérique de l’Agence congolaise de presse (ACP). Fu Hua, président de l’agence chinoise, a renouvelé cet engagement à l’égard de Bienvenu-Marie Bakumanya, directeur général de l’ACP, en insistant sur l’importance de renforcer les liens médiatiques entre la Chine et la RDC.

L’annonce de ce partenariat survient dans un contexte où les médias en République démocratique du Congo, et plus particulièrement l’ACP, sont confrontés à des défis majeurs tels que la mise à niveau des infrastructures et l’intégration des nouvelles technologies. Ceci, alors que Bienvenu-Marie Bakumanya a indiqué que la transition vers le numérique est cruciale pour permettre à l’ACP de « rester pertinente dans un paysage mondial où l’information se diffuse à grande vitesse, notamment via les plateformes digitales ».

L’appui de Chine Nouvelle représente une opportunité pour l’ACP de moderniser ses méthodes de production et de diffusion de l’information. De plus, cette collaboration pourrait stimuler les échanges culturels et médiatiques entre les deux nations. Dans ce sens, Bienvenu-Marie Bakumanya a déclaré : « nos deux peuples ne se connaissent pas suffisamment. Nos médias doivent collaborer pour permettre une meilleure compréhension mutuelle entre les Congolais et les Chinois ».

OS

Posted On mardi, 10 septembre 2024 10:57 Written by

La République démocratique du Congo a entamé des discussions avec une entreprise chinoise autour d’un système de surveillance des réseaux sociaux. Mercredi 4 septembre 2024, le ministre des Postes, Télécommunications et Numérique, Augustin Kibassa Maliba (photo, à gauche), a signé un mémorandum d’entente à cet effet à Beijing, à l’ambassade de la RDC en Chine. C’était en marge du Forum de coopération Chine - Afrique du 4 au 6 septembre.

Bien que le gouvernement congolais n’ait pas fourni d’amples informations sur l’objectif de cet accord juridiquement non contraignant, l’on peut supposer que le système en question a un objectif de gestion et de régulation des contenus en ligne en RDC. Face à la recrudescence de la désinformation, des discours de haine et d’autres contenus illicites sur ces plateformes, le gouvernement congolais pourrait y entrevoir un moyen de limiter les activités susceptibles de nuire à la sécurité nationale et à la cohésion sociale.

Le contexte sociopolitique en RDC — marqué par des tensions armées avec les rebelles du M23 à l’Est, des frictions avec le Rwanda, et une épidémie de variole du singe (mpox) — crée un terreau fertile pour la prolifération de fausses nouvelles et de propagande. Des affirmations quant à l’activité d’une armée numérique pour déstabiliser la République démocratique du Congo se multiplient sur les réseaux sociaux. Dans une note d’analyse, Collaboration on International ICT Policy for East and Southern Africa (CIPESA) déplore cette guerre de l’information qu’elle juge « caractérisée par une spirale d’incitation, de désinformation, de mésinformation et de discours de haine » qui met « à mal la cohésion entre les communautés ».

Selon les données de DataReportal, la RDC enregistrait 6,45 millions d’identités d’utilisateurs actifs sur les réseaux sociaux en janvier 2024. En croissance de 37,2 %, soit 1,8 million de nouveaux utilisateurs entre janvier 2023 et janvier 2024. 37,2 % des utilisateurs des médias sociaux en RDC étaient des femmes, tandis que 62,8 % étaient des hommes. Tous ces utilisateurs étaient abonnés à Facebook ; 4,44 millions d’entre eux à TikTok ; 1,15 million à Messenger ; près de 670 000 à Instagram ; 620 000 à LinkedIn et 253 000 à X (ex-Twitter). 

En RDC, comme dans plusieurs pays africains, les réseaux sociaux occupent aujourd’hui une place importante dans la vie quotidienne. Mais ils soulèvent également des défis éthiques de plus en plus complexes, nécessitant une attention urgente. Entre la défense de la liberté d’expression et la lutte contre les dérives en ligne, le meilleur équilibre à trouver reste un sujet de débat.

Muriel Edjo

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Posted On lundi, 09 septembre 2024 07:18 Written by

Le groupe Raxio a inauguré, le 22 août 2024, son centre de données à Kinshasa, baptisé Raxio DC1. Cette installation de niveau Tier III, réalisée grâce à un investissement de 30 millions de dollars, vise à répondre à la demande croissante en connectivité, stockage et traitement de données. « L’inauguration du centre de données de Kinshasa constitue une avancée majeure pour Raxio et un tournant décisif pour le développement numérique de la RDC », a indiqué le PDG de Raxio. Robert Mullins a ajouté que « la RDC est l’un des marchés les plus prometteurs et dynamiques d’Afrique, avec une demande croissante pour les services numériques dans les années à venir ».

Situé à Limete, au sud-est de Kinshasa, le centre Raxio DC1 s’étend sur 1 542 mètres carrés et peut accueillir jusqu’à 400 racks, avec une capacité énergétique de 1,5 MW. Il contribue à renforcer l’offre de services de colocation et de stockage de données numériques en RDC et permet aux entreprises locales et internationales de réaliser leurs opérations numériques, facilitant ainsi l’innovation et accélérant la croissance économique.

L’inauguration de Raxio DC1 intervient six jours après la mise en service du centre OADC Texaf à Kinshasa, issu d’une collaboration stratégique entre Open Access Data Center (OADC) et Texaf. Ces deux initiatives privées soutiennent le plan de transformation numérique du gouvernement congolais, adopté il y a cinq ans, et contribuent à la création d’un écosystème numérique sécurisé, attractif pour les investisseurs étrangers, tout en aidant à diversifier l’économie nationale encore largement dépendante des ressources minières.

L’établissement de centres de données de ce calibre positionne davantage la RDC comme un hub technologique en Afrique centrale, augmentant sa compétitivité régionale face à d’autres pays africains en pleine transformation numérique. « L’expansion de notre présence en RDC se poursuivra avec une capacité accrue et de nouvelles infrastructures dans les années à venir », a d’ailleurs annoncé le PDG de Raxio. Il faut dire que le groupe a l’ambition du groupe de construire dix à douze centres de données à travers l’Afrique.

Muriel Edjo

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Posted On samedi, 24 août 2024 11:25 Written by

Internet et les technologies de l’information et de la communication sont considérés par les Nations unies comme un levier indispensable à l’atteinte de plusieurs Objectifs de développement durables (ODD). Mais il est impératif de les utiliser à bon escient. C’est cet appel que le Bureau provincial de la jeunesse de Kinshasa a lancé ce lundi 12 août, Journée internationale de la jeunesse, qui se célèbre sous le thème : « Le progrès à portée de clic : la jeunesse et le secteur numérique au service du développement durable ».

Le Bureau provincial a appelé « la Jeunesse congolaise en général et kinoise en particulier à user des clics pour la sécurité et la salubrité de notre ville province de Kinshasa ; capitale, siège des institutions et miroir de la RDC ». Un appel qui s’aligne avec l’ambition de transformation de Kinshasa par le numérique, dévoilée le 3 août dernier par le nouveau gouverneur de la ville, Daniel Bumba Lubaki, lors de la présentation de son plan d’action 2024-2028 pour la capitale.

Mais pour que les « clics » favorisent la sécurité et la salubrité attendues à Kinshasa, il est nécessaire d’améliorer la faible qualité de vie numérique en RDC, en plus d’insister sur une éducation civique. Cela suppose améliorer l’accès à l’Internet mobile dont le taux de pénétration avoisine 51%, afin d’obtenir la contribution du maximum de jeunes. Revoir le coût d’accès à Internet est également important.

Tableau comparatif qualité de vie numérique 2023

 123tg unicef

Source : Surfshark

A travers les clics pour le progrès que prône cette journée internationale de la jeunesse, le Bureau provincial de la jeunesse de Kinshasa y voit l'opportunité de lancer une mobilisation générale dans la province pour dénoncer les injustices, sensibiliser sur l’équité, interpeller sur la responsabilité commune, militer pour la paix. Des défis qui entravent l’éclosion d’un climat propice au développement social et économique.

Muriel Edjo

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Posted On lundi, 12 août 2024 18:17 Written by

La République démocratique du Congo et la République populaire de Chine ont exploré divers projets de coopération dans le secteur du numérique, lundi 29 juillet à Beijing. Les échanges entre le ministre congolais des Postes, Télécommunications et Numérique, Augustin Kibassa Maliba et le vice-ministre chinois de l'industrie et des technologies de l'information, Zhang Yunming, ont porté sur des projets d'infrastructures numériques et la formation de jeunes congolais en Chine. C’était en marge du Forum sino-africain sur la coopération numérique qui s’est tenu du 29 au 31 juillet sous le thème : « Dessiner conjointement un plan numérique et partager les réalisations en matière de développement ».

Sur la question des infrastructures numériques, les deux parties ont convenu de la mise en place d’une équipe de travail pour accélérer leur concrétisation.   « Nous allons encourager les entreprises chinoises à investir en RDC pour la construction des infrastructures numériques. La RDC occupe une place importante sur le Continent africain. Les entreprises chinoises déjà installées en RDC vont augmenter leurs investissements... », a déclaré Zhang Yunming.

Les infrastructures numériques sont essentielles pour soutenir la transformation numérique de la RDC, engagée depuis 2019 par le président de la République, Félix Tshisekedi. Dans divers domaines, elles sont le socle pour une connectivité internet de qualité, la numérisation des services de l’Etat, le stockage et la protection des données publiques, la sécurité des réseaux. La RDC qui affiche un faible indice de préparation au TIC et occupe la 132 place sur 134, selon le Network Readiness Index (NRI) 2023 de Portulans Institute pourrait bénéficier de l’expertise technologique de la Chine qui affiche un indice très élevé et occupe la 20e place.

Selon la Banque mondiale, le World Economic Forum (WEF) ou encore l’Union internationale des télécommunications, le numérique a le pouvoir d’améliorer les conditions de vie des populations. En RDC où la majorité de la population vit avec moins de 3 dollars par jour, les infrastructures numériques peuvent contribuer à une meilleure collaboration des différentes composantes de l’administration publique à l’échelle territoriale, à la bonne gouvernance, à l’élaboration de politiques publiques plus ciblées, à améliorer l’accès des populations aux services de santé et éducatifs, au développement d’opportunités économiques.

L’économie de la RDC est encore fortement dépendante des ressources minières, selon le Fonds monétaire international (FMI). Il est nécessaire que le pays diversifie ses sources de revenus pour se prémunir de chocs extérieurs du aux aléas internationaux. Bien orienté, le numérique pourrait y contribuer.

Muriel Edjo

Posted On mercredi, 31 juillet 2024 07:25 Written by

La République démocratique du Congo a vu son offre de formation en compétences numériques renforcée le vendredi 19 juillet. Cela s’est traduit par l’inauguration à Kinshasa de l’Institut africain de Huawei pour le développement des technologies de l’information et de la communication. Il s’agit d’un centre dédié à la formation et à l’innovation numérique. Il servira aussi de base pratique du programme Future Cheetahs, lancé en avril dernier par Huawei pour doter le marché TIC local d’une nouvelle génération de talents hautement qualifiés.

Selon Augustin Kibassa Maliba, le ministre des Postes, Télécommunications et Numérique, « cet institut est un centre d’excellence que nous avons toujours espéré voir le jour (…) où les personnes talentueuses et visionnaires du pays auront la possibilité d’explorer, d’innover et de contribuer à la transformation numérique de notre société et de créer ainsi des millionnaires congolais ».

Ce centre vient s’ajouter aux initiatives de formations formelles, mais fragmentées qui existent en RDC, comme le déplorait la Banque mondiale en 2020 dans son rapport intitulé Democratic Republic of Congo Digital Economy Assessment. L’institution financière soutenait que ce sont les structures de formation informelles naissantes qui jouaient un rôle toujours important, mais ne bénéficiaient d’aucun soutien pour accroître leurs actions. Conséquence, la RDC affiche toujours un faible niveau de développement des compétences numériques. Dans le Network Readiness Index 2023 de Portulans Institute, le pays occupe la 102e place sur 134 pays classés en la matière.

Aujourd’hui, alors que le gouvernement accélère l’avènement de l’économie numérique et encourage l’investissement local et étranger dans la tech, il se pose le problème de la disponibilité de la main-d’œuvre adéquate et en quantité suffisante pour répondre aux nouvelles exigences du marché du travail. La Société financière internationale estime que 230 millions d’emplois en Afrique subsaharienne nécessiteront des compétences numériques d’ici 2030. Près de 65% des personnes recrutées pour des emplois dans les entreprises africaines devront avoir au moins des compétences numériques de base.

Le faible niveau de compétences numériques en RDC — qui accentuent le taux de chômage et la pauvreté — ne touche pas uniquement Kinshasa où la majorité des offres de formation est concentrée. En plus des investissements de Huawei et de plusieurs autres acteurs internationaux tels qu’Orange, UIT, Smart Africa, l’État doit jouer sa partition comme le prévoit le plan national du numérique.

Muriel Edjo

Posted On mardi, 23 juillet 2024 10:51 Written by

Au cours des dernières années, l’adoption de l’Internet mobile a continué de croître dans les pays africains. Par exemple, la RDC ne comptait que 1,4 million d’abonnés à l’Internet mobile sur une population de 75,6 millions en 2013. 

La République démocratique du Congo (RDC) comptait 28,9 millions d’abonnés à l’Internet mobile au 3e trimestre 2023 selon les données de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC). Ce chiffre représente une croissance de 39,6 % par rapport aux 20,7 millions d’abonnés que le régulateur avait recensés au 3e trimestre 2020.

L’ARPTC n’explique pas les raisons derrière cette croissance de l’adoption de l’Internet mobile entre 2020 et 2023. Cela peut être associé à l’adoption croissante des services de téléphonie mobile. Sur la période, le parc d’abonnés mobiles est passé de 39,9 millions à 56,1 millions.

Cette croissance intervient dans un contexte marqué par une forte demande en connectivité Internet et l’émergence de nouveaux modes de consommation numérique, notamment les réseaux sociaux. Le trafic data est passé de 43,3 milliards de mégaoctets au 3e trimestre 2020 à 182,2 milliards de mégaoctets au 3e trimestre 2023. La consommation moyenne par abonné par mois est passée de 751,95 Mo à 2 028,97 Mo.

L’adoption de l’Internet mobile en RDC a connu une tendance croissante sur les dernières années. Le taux de pénétration est passé de 1,9 % en 2013 à 30,4 % en 2023. Toutefois, ce chiffre reste inférieur à la moyenne en Afrique qui était de 40 % en 2022, selon les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Des initiatives s’imposent donc pour généraliser l’accès à l’Internet mobile dans tout le pays dans un contexte de transformation numérique.

Par exemple, un accès généralisé à l’Internet mobile devrait permettre d’accélérer la vision du gouvernement congolais de faire du numérique un levier d’intégration, de bonne gouvernance, de croissance économique et de progrès social. C’est d’ailleurs dans cette optique que l’exécutif a créé en décembre 2022 le Fonds de développement des services universels (FDSU) pour permettre de garantir à tous les Congolais l’accès aux services télécoms de base et à Internet.

Isaac K. Kassouwi

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24/07/2023 — RD Congo : vers l’opérationnalisation du Fonds de développement des services universels

24/04/2024 - En 3 ans, le nombre d’utilisateurs du mobile money a augmenté de 228,8 % en RDC

Posted On mercredi, 19 juin 2024 18:57 Written by

WIOCC veut déployer un écosystème numérique interconnecté à accès ouvert pour répondre à la demande croissante sur le continent. Pour y arriver, la société multiplie les levées de fonds et les sources de financements. 

La société financière internationale (SFI) et Proparco, filiale de l’Agence française de développement (AFD), ont annoncé le mercredi 19 juin un financement d’un montant total de 41 millions $ pour la société d’infrastructures WIOCC. Cette dernière utilisera notamment les fonds pour développer ses centres de données principaux et secondaires en RDC, au Nigeria et en Afrique du Sud. La société compte également poursuivre le déploiement de ses réseaux terrestres en fibre optique.

Le financement comprend un prêt de 10 millions de dollars américains et un autre de 200 millions de rands sud-africains (11 millions $), tous deux accordés par la SFI. Proparco contribue avec un prêt de 20 millions $.

Ce nouveau financement s’inscrit dans le cadre de l’investissement continu de WIOCC dans l’expansion de son infrastructure numérique en Afrique. A cet effet, la société avait déjà obtenu 30 millions USD de la SFI en septembre 2022, entre autres financements. Elle prévoit également de signer un prêt de 10 millions de dollars auprès d’une autre banque dans les prochaines semaines.

WIOCC ambitionne de créer un écosystème numérique interconnecté à accès ouvert afin de répondre aux demandes futures de ses clients sur tout le continent. A travers sa filiale OADC, l’entreprise exploite déjà six centres de données de base à travers le continent et plus de 30 centres de données Edge (petites installations de périphérie) en Afrique du Sud. Elle revendique également 200 000 km de systèmes de fibre sous-marins et 75 000 km de fibre terrestre.

« Les centres de données véritablement neutres et en libre accès sont la pierre angulaire d’un écosystème numérique diversifié. Les capacités locales de stockage et de traitement des données sont également essentielles pour la résilience du réseau numérique africain, comme l’ont montré les récentes pannes », a déclaré Ariane Ducreux, responsable de l’énergie, du numérique et des infrastructures chez Proparco.

Isaac K. Kassouwi

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17/07/2023 - RDC : WIOCC signe un pacte d’actionnaires avec Texaf pour la construction d’un centre de données à Kinshasa

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Posted On jeudi, 20 juin 2024 18:55 Written by

Le taux d’accès à Internet mobile en Afrique est en dessous de 50%. Pourtant, près de 82% de la population est couverte par un réseau mobile. Alors que les gouvernements se mobilisent pour des tarifs abordables, le coût des équipements d’accès demeure un défi.

La République démocratique du Congo (RDC) fait partie des pays ciblés par la nouvelle Coalition mondiale pour l'accessibilité des téléphones portables. Lancée mercredi 10 juillet à Londres au Royaume-Uni par l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), cette initiative vise à faciliter l’acquisition de mobiles par les populations des pays à revenu faible ou intermédiaire (PRFI), généralement situés en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, afin de favoriser la consommation d’Internet.

La coalition regroupe plusieurs acteurs, dont la Banque mondiale, l’Union internationale des télécommunications (UIT), WEF Edison Alliance, les fabricants de mobiles, le groupe Orange, MTN Group et Vodacom Group. Elle représente de nombreux enjeux de développement pour la RDC.

Selon Guangzhe Chen, vice-président de la Banque mondiale pour les infrastructures, « il est essentiel de rendre les appareils connectés à Internet plus abordables pour accélérer la numérisation dans les pays en développement et veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte. Nous avons vu le pouvoir des technologies numériques pour stimuler la croissance et la création d’emplois et pour faciliter l’accès à l’éducation et aux services de santé, mais les gens doivent d’abord être connectés pour que cela devienne une réalité. Cette coalition rassemble des acteurs clés du secteur et de la communauté du développement pour contribuer à concrétiser cette aspiration ».

Atout de développement

En Afrique, le mobile est actuellement le principal, et souvent le seul, moyen d’accéder à Internet, selon GSMA. En RDC, 29,98 millions de personnes accèdent à Internet mobile contre 16 000 pour l’Internet fixe, soit un taux de pénétration respectif de 31,5% et 0,017%, selon l’Autorité de régulation des postes et télécommunications du Congo (ARPTC). Dans un pays où le gouvernement considère l’économie numérique comme un atout pour le développement, favoriser l’accès au mobile peut augmenter la consommation d’Internet et générer une croissance des revenus pour les fournisseurs d’accès.

Plus important encore, Internet a une incidence sur l’indice de développement humain, car le service est aujourd’hui essentiel pour s’informer, chercher un emploi, accéder aux services publics et privés, acheter et vendre, s’instruire, etc. La Banque mondiale estime qu’augmenter le taux de pénétration du haut débit mobile entraîne une augmentation de 1,8% du Produit intérieur brut (PIB) dans les pays à revenu moyen et de 2,0% du PIB dans les pays à faible revenu.

Pouvoir d’achat

Cependant, favoriser l’accès au mobile en RDC exige de relever plusieurs défis. Dans son rapport « Device Pricing 2022 », Alliance for Affordable Internet (A4AI) révèle que le coût moyen d’un smartphone est encore très élevé en Afrique subsaharienne, en général. Il équivalait à 39% du revenu mensuel moyen par habitant contre 20% au niveau mondial.

En 2023, environ 74,6 % des Congolais vivaient avec moins de 2,15 dollars par jour. Environ une personne sur six vivant dans une extrême pauvreté en Afrique subsaharienne habite en RDC, indique la Banque mondiale. Dans ces conditions, acheter un téléphone mobile est moins important que satisfaire les besoins quotidiens.

Mais les solutions qu’étudient GSMA et ses partenaires pour rendre le mobile plus accessible peuvent changer la donne dans le pays et dans toute l’Afrique.

Approches

À défaut de supprimer les taxes que les États à faible revenu jugent nécessaires pour leur économie, la Coalition pour l’accessibilité du mobile propose aux acteurs du secteur télécoms mondial d’explorer ensemble d’autres approches.

Par exemple, privilégier les appareils moins personnalisés, avec des fonctionnalités de base et une série d'applications pertinentes, dont le prix de détail est inférieur à 50$. En Afrique, des marques comme celles développées par le groupe Transsion (Itel, Tecno et Infinix), Xiaomi ou encore Oppo ont opté pour cette approche spécifique pour le continent, conscients du faible pouvoir d’achat.

Encourager l’assemblage de mobiles en local est également une solution envisagée, nécessitant la collaboration des fabricants de mobiles. Les appareils reconditionnés sont aussi une option déjà largement adoptée en Europe, aux États-Unis et en Asie.

L’achat échelonné sur plusieurs mois est également une option déjà appliquée par quelques opérateurs télécoms. Au Kenya, Safaricom a réussi à accroître sa base de consommateurs 4G ainsi.

En RDC, la mise en œuvre de toutes ces approches identifiées par la Banque mondiale pourrait susciter des changements sur le marché télécoms, aussi bien pour les opérateurs télécoms que pour les populations, ainsi que pour les start-up fournissant des services numériques dans des secteurs comme le transport, l’e-commerce, la fintech, la santé, et l’agriculture.

Muriel EDJO

Posted On vendredi, 12 juillet 2024 16:28 Written by

Le gouvernement multiplie les initiatives pour renforcer l’infrastructure télécoms nationale et connecter toute la population. Environ 70 % de la population n’a pas accès à l'Internet mobile selon les dernières statistiques officielles. 

La société congolaise de fibre optique (SOCOF SA) a signé un accord de partenariat avec l’Agence de pilotage de coordination et de suivi des conventions de collaboration (APCSC) le mercredi 26 juin. La durée de cette collaboration est d'une année renouvelable. Elle porte sur le déploiement de la fibre optique le long des routes à travers la République démocratique du Congo (RDC).

« Avec l'accompagnement et l'autorisation du chef de l'Etat, nous avons pu convaincre les différentes entités appelées à déployer les infrastructures de transport à pouvoir associer à ces infrastructures l'autoroute de l'information. La charge a été donnée à la SOCOF d'être l'unité de gestion de projet dans les infrastructures des données qui seront déployées par l'APCSC. Et donc, toutes les infrastructures qui seront déployées dans le pays seront dotées en même temps de la fibre », a déclaré Freddy-David Lukaso, conseiller spécial du chef de l'Etat aux postes, télécommunications et NTIC.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre des ambitions du gouvernement congolais de faire du numérique un levier d’intégration, de bonne gouvernance, de croissance économique et de progrès social. Une route de fibre optique longue de 620 km entre Kinshasa et Muanda a été inaugurée en mars 2023 pour renforcer l’infrastructure TIC nationale. De plus, l’exécutif travaille sur l’opérationnalisation du fonds de service universel afin de connecter chaque Congolais « où qu’il se trouve » sur le territoire national.

Le projet devrait contribuer à améliorer l’accès des populations aux services de télécommunications et, par ricochet, aux services numériques publics ou privés. Selon les statistiques de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), la RDC comptait 28,9 millions d'abonnés Internet mobile au 3e trimestre 2023 pour un taux de pénétration de 30,4 %. Le parc d’abonnés à la téléphonie mobile était de 56,1 millions.

Isaac K. Kassouwi

Lire aussi:

19/06/2024 - RDC : le nombre d’abonnés Internet mobile a crû d’environ 40 % en trois ans

17/03/2023 - La République démocratique du Congo inaugure le réseau de fibre optique Kinshasa-Muanda

Posted On jeudi, 27 juin 2024 10:53 Written by
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