Lors d’un point de presse tenu le 17 avril 2025, au terme d’une tournée en République démocratique du Congo (RDC), au Rwanda, en Ouganda et au Kenya, Massad Boulos, conseiller principal pour l’Afrique du président Donald Trump, a déclaré que les États-Unis poursuivraient leur soutien au corridor de Lobito. Ce projet vise à développer un réseau ferroviaire et routier reliant les régions riches en minerais de la RDC au port atlantique de Lobito, en Angola.
Selon Massad Boulos, ce soutien portera notamment sur les infrastructures situées côté congolais. « Nous discutons actuellement avec l’administration Félix Tshisekedi pour travailler sur le côté congolais en ce qui concerne les chemins de fer, les autoroutes, mais aussi les projets énergétiques, y compris les barrages et les projets hydroélectriques », a-t-il déclaré.
Ces projets visent à faciliter l’extraction, le traitement et l’exportation des ressources minières stratégiques congolaises, en particulier vers les États-Unis. Pour la RDC, l’amélioration des infrastructures pourrait également contribuer à stabiliser les activités minières, créer des emplois et soutenir les efforts de paix en réduisant les tensions liées à la pauvreté et à la marginalisation économique dans l’est du pays.
Cette annonce intervient dans un contexte de réduction des budgets de l’aide au développement international par la nouvelle administration Trump, en fonction depuis janvier 2025. Aucun montant précis n’a été mentionné lors du point de presse, laissant planer une incertitude sur l’ampleur de l’engagement financier américain dans le corridor de Lobito.
L’engagement des États-Unis sur le corridor s’inscrit aussi dans un rôle croissant de médiation dans le conflit opposant le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda, aux forces congolaises. Massad Boulos a salué les progrès enregistrés lors des discussions récentes entre la RDC et le M23 au Qatar, et a évoqué les efforts américains en faveur d’un accord de paix.
Ces négociations s’accompagnent de pourparlers sur un accord minier censé stimuler les investissements privés américains en RDC et garantir l’accès des États-Unis aux minerais stratégiques du pays. Les contours de cet accord restent toutefois à définir.
Grâce notamment à l’accord minerais contre infrastructures, porté la Sicomines, les entreprises chinoises sont assez présentes dans le développement des infrastructures en RDC. Elles contrôlent aussi 80 % de l’activité minière dans le pays.
« En ce qui concerne les autres entreprises, acteurs ou pays déjà présents et opérant là-bas, il ne nous appartient pas d’interférer dans ce qu’ils font. Nous poursuivons nos propres projets et facilitons les investissements de nos propres entreprises. Et le temps dira. Je pense que très bientôt, le peuple congolais réalisera qui sont leurs meilleurs partenaires », a déclaré Massad Boulos.
Georges Auréoles Bamba
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