L’entreprise de négoce Trafigura a annoncé, le jeudi 22 août 2024, la première expédition de cuivre congolais vers le port de Baltimore aux États-Unis via le corridor de Lobito. Il a fallu six jours au train transportant cette première cargaison de cathodes de cuivre depuis Kolwezi pour arriver au port de Lobito, une durée présentée comme « démontrant l’efficacité du trajet ouest désormais disponible pour les minéraux et métaux produits dans la Copperbelt congolaise ».
En effet, l’utilisation de ce corridor permet des gains de temps par rapport aux délais de 20 à 25 jours qu’il fallait pour transporter le minerai de la RDC vers les ports de Dar es Salam (Tanzanie) et Durban (Afrique du Sud). Ce délai d’expédition plus rapide vers les marchés internationaux attire certaines compagnies opérant en RDC, qui ont déjà signé des accords pour faire transiter leur production par le biais du corridor de Lobito.
C’est le cas d’Ivanhoe Mines, qui exploite la plus grande mine de cuivre de RDC. La compagnie canadienne a annoncé en février 2024 un accord visant à expédier jusqu’à 240 000 tonnes de cuivre par an, grâce au chemin de fer et au port de Lobito. Le négociant en matières premières Trafigura, qui fait partie du consortium ayant obtenu la concession du corridor, a aussi prévu faire transiter jusqu’à 450 000 tonnes de cuivre via Lobito, chaque année.
Depuis le début de l’année, ce sont plusieurs cargaisons de cuivre qui ont ainsi été expédiées depuis les mines congolaises vers l’Europe et l’Extrême-Orient.
Pour rappel, le corridor de Lobito s’étend sur environ 1 344 km. Son développement bénéficie du soutien des États-Unis, qui ont annoncé en 2023 un financement de 250 millions de dollars. Dans le cadre du partenariat pour les infrastructures et les investissements mondiaux (PGII) du G7, les États-Unis et l’UE prévoient également d’intensifier leur soutien au corridor, en contribuant notamment à financer son prolongement jusqu’en Zambie.
Emiliano Tossou