La réhabilitation de la ligne ferroviaire Dilolo–Kolwezi–Tenke, fragment du segment congolais du corridor de Lobito, nécessitera un investissement compris entre 400 et 410 millions de dollars, ainsi que des coûts d’entretien estimés à 180 millions de dollars sur dix ans. C’est ce que révèlent les conclusions des études de faisabilité présentées, le 9 septembre 2025, par une délégation conjointe d’experts de l’Union européenne et des États-Unis au ministre congolais des Transports, Jean-Pierre Bemba.
Selon ces études, la deuxième phase du projet, qui prolongerait la ligne jusqu’à la frontière zambienne, porterait l’investissement global à environ 1,1 milliard de dollars.
Les discussions se poursuivent avec les autorités congolaises et les partenaires pour finaliser le montage financier et le calendrier de mise en œuvre. Le modèle de gestion de l’infrastructure n’est pas encore arrêté : deux options sont actuellement examinées, confier le projet à un organe public ou opter pour un partenariat public-privé.
Plusieurs bailleurs de fonds affichent déjà leur intérêt pour le projet : l’Union européenne, la Banque européenne d’investissement, les États-Unis, la Banque mondiale et l’Italie, via l’initiative Mattei. Pour l’heure, le projet mobilise principalement des entreprises occidentales regroupées au sein du consortium international Lobito Atlantic Railway.
Le corridor de Lobito est présenté comme un levier stratégique pour le développement des régions du sud de la RDC, notamment le Kasaï et le Katanga, ainsi que pour le renforcement des échanges entre la RDC, l’Angola et la Zambie. Son exploitation permettrait de réduire à une dizaine de jours le temps d’acheminement vers un port, contre 20 à 25 jours actuellement pour rallier Dar es-Salaam (Tanzanie) ou Durban (Afrique du Sud).
Ce délai d’expédition plus rapide vers les marchés internationaux attire plusieurs compagnies minière opérant en RDC, qui ont déjà signé des accords pour faire transiter leur production par le corridor de Lobito. C’est le cas de Kamoa Copper, qui exploite la plus grande mine de cuivre d’Afrique. L’entreprise a d’ailleurs prévu d’augmenter substantiellement ses expéditions de minerais via ce corridor en 2025.
Ronsard Luabeya
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