Selon Reuters, la République démocratique du Congo (RDC) a conclu un accord, depuis plusieurs mois, avec l’ancien officier des forces spéciales de la marine américaine (Navy SEAL), Erik Prince, pour sécuriser les recettes minières. Il s’agit de veiller à ce que « les industries extractives et autres opèrent de manière transparente, et que leur production et leurs revenus soient correctement distribués conformément au Code minier congolais », a affirmé l’une des sources citées par l’agence de presse internationale.
Conclu avant l’offensive lancée en janvier par les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, cet accord vise à générer davantage de revenus en luttant contre la contrebande et la corruption dans le secteur minier. Aucune précision n’a cependant été donnée sur les modalités d’exécution. On sait seulement que les équipes devaient commencer par le sud du pays, notamment dans le Katanga, où la RDC perdrait jusqu’à 40 millions de dollars de recettes mensuelles, rien qu’à la frontière entre Kolwezi et la Zambie, selon une source citée par Reuters.
Pour 2025, la RDC projette des recettes minières supérieures à 5 milliards de dollars, en hausse de 11 % par rapport aux prévisions de 2024. Mais à en croire les autorités, ces recettes pourraient être bien plus importantes si le pays parvenait à réduire la contrebande et la corruption dans ce secteur clé.
Dans ce contexte, le gouvernement multiplie les initiatives pour sécuriser les ressources minières. Depuis octobre 2024, le président Félix Tshisekedi a ordonné un renforcement des contrôles aux frontières des zones minières.
Erik Prince, homme d’affaires américain né le 6 juin 1969 à Holland (Michigan), est un ancien officier des Navy SEALs. Il a fondé en 1997 la société militaire privée Blackwater Worldwide (aujourd’hui Academi), qu’il a vendue en 2010, après que plusieurs de ses employés ont été inculpés pour des homicides de civils en Irak. Ces derniers ont été condamnés, puis graciés par Donald Trump lors de son premier mandat.
Proche de l’actuel président américain, Erik Prince pourrait bénéficier de l’accord minier en cours de discussion entre Washington et Kinshasa.
Par l’intermédiaire de l’une de ses sociétés, Frontier Services Group (FSG), il a signé des contrats de protection d’actifs miniers en RDC appartenant à des entreprises chinoises. En décembre 2020, le journal Africa Intelligence révélait ainsi que FSG avait conclu un accord avec Sicomines. Quelques mois plus tôt, le même média avait rapporté l’existence d’un contrat avec China Nonferrous Metal Mining Corp (CNMC).
Ronsard Luabeya, stagiaire
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