La Trust Merchant Bank (TMB) a achevé l’année 2024 sur une note positive. D’après le rapport annuel du groupe kenyan KCB, qui détient 85 % de la banque, celle-ci a réalisé un bénéfice net de 10,4 milliards de shillings kenyans, soit 80,6 millions de dollars américains au taux de change moyen. Cette performance marque une croissance de 66,4 % par rapport à 2023, où le résultat net s’élevait à 6,3 milliards de shillings kenyans.
La banque a également enregistré une hausse de son produit net bancaire, qui s’élève à 31,2 milliards de shillings kenyans contre 25,8 milliards en 2023, soit une progression de 20,9 %.
Elle explique ces résultats notamment par les intérêts sur les prêts et les revenus hors prêts, tels que les commissions sur les transactions et les services. Le secteur minier, les transports, l’agriculture et les prêts personnels ont été les principaux moteurs de la croissance du portefeuille de crédits. Ces financements ont porté son ratio prêts/dépôts à 41,2 %, contre 38,4 % en 2023.
La TMB confirme sa position de première filiale du groupe KCB hors du Kenya, et la deuxième la plus performante du réseau, juste derrière KCB Kenya (45 milliards de shillings kenyans de bénéfice). Cette performance souligne l’importance stratégique de la RDC pour le groupe, qui mise sur la stabilité de TMB pour compenser les résultats mitigés d’autres filiales, comme celle du Soudan du Sud, déficitaire de 451 millions de shillings kenyans en 2024.
Pour poursuivre sa trajectoire de croissance, la banque indique avoir investi — sans en préciser le montant — dans la modernisation de son système d’information central. « Le système modernisé fournira à TMB une base solide et pérenne pour soutenir sa croissance continue et favoriser l’innovation », apprend-on du rapport. D’après les déclarations de la banque, ce nouveau système devrait être opérationnel au cours de l’année.
Rappelons toutefois que la TMB fait partie des banques qui devront se conformer à la nouvelle réglementation congolaise d’ici juillet 2026. Celle-ci limite à 55 % la participation d’un seul actionnaire, une mesure imposée par la Banque centrale du Congo (BCC) pour réduire la concentration du capital et encourager une gouvernance plus diversifiée. TMB devra, en ce sens, attirer de nouveaux investisseurs.
La banque indique également surveiller de près les tensions à l’est du pays, où ses activités, comme celles d’autres établissements bancaires, ont été suspendues dans les villes de Goma et Bukavu après leur prise par les rebelles du M23 en début d’année.
Timothée Manoke, stagiaire
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