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Equipe Publication

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The Democratic Republic of Congo produced 1.74 million carats between January and March 2025—a 26% decline from the 2.35 million carats produced during the same period last year. The drop continues a multi-year downward trend driven by structural issues and global market pressures. It was determined by the Ministry of Mines' Technical Cell for Mining Coordination and Planning (CTCPM).

The source indicates that artisanal mining is still the country’s dominant source of diamond production, accounting for over 80% of total output in Q1 2025, or roughly 1.39 million carats. The Kasaï Oriental province alone contributed an overwhelming 93.7% of artisanal output, followed by Kasaï Central. Other regions, including Sankuru, Kwango, Ituri, and Nord-Ubangi, made only marginal contributions.

On the industrial side, production reached 344,049 carats—about 19.7% of the total. The sector is heavily reliant on SACIM (Société Anhui-Congo d’investissement minier), which produced 97% of the country’s industrial diamonds this quarter. The once-dominant state-owned MIBA contributed just 3%, hampered by outdated equipment and chronic operational difficulties. Monthly figures revealed a steep decline: only 52,305 carats were produced in March, compared to 155,241 in January.

Semi-industrial output remains negligible, with just 485 carats recorded, representing 0.03% of total national production.

Over the past five years, the DRC’s diamond industry has seen continued volatility. Since peaking at 3.15 million carats in Q1 2022, output has steadily declined—now nearly halved. Analysts attribute the drop to aging industrial infrastructure, limited investment, and growing reliance on artisanal extraction.

Exports are also falling. The DRC exported 1.91 million carats in Q1 2025, down 3% from the previous year. The United Arab Emirates remains the primary destination, receiving nearly 1.68 million carats (87.7%) worth around $8 million. Belgium and India followed with 11.7% and 0.6% of export volumes, respectively.

Globally, the diamond market faces a crisis of confidence. Natural diamonds are under pressure from the rapid rise of synthetic alternatives—seen as more affordable and environmentally friendly. Prices have dropped significantly, from $12.5 per carat in 2022 to $9.6 in 2024, a 23.2% decline that continues to weigh on producers across the value chain.

This article was initially published in French by Ronsard Luabeya (intern)

Edited in English by Ola Schad Akinocho

 

Launched in December 2024, the 53.6 km Kolwezi–Sakabinda road project in the Democratic Republic of Congo (DRC) is expected to be completed by 2027 at an estimated cost of $159 million. This was disclosed in the report of the visit to the site by the Congolese Minister of Infrastructure on June 10.

Executed through a public-private partnership (PPP) with Toha Investment and Bulongo Logistique, the project aims to enhance Congolese mineral exports and regional trade. It has an estimated cost of $159 million, or nearly $3 million per kilometer. The exact scope of the work, the duration of the contract, and the procedures for selecting the winning companies have not been made public.

The road upgrade is part of a larger bilateral initiative between the DRC and Zambia aimed at establishing a 140 km regional corridor linking Kolwezi to Lumwana, Zambia. The goal is to ease the transport of minerals from the Lualaba province to international markets via the border post at Sakabinda.

Zambia, on its end, began work on its 85 km stretch of the route in December 2024. That portion is being handled by the Sandstone consortium, also under a PPP framework. Both countries are coordinating efforts under a 2024 memorandum of understanding signed in Kolwezi, which also outlines the construction of a one-stop border post between Sakabinda (DRC) and Kambimba (Zambia).

Strategically, the new route will plug Kolwezi into major continental trade corridors—specifically the trans-African highways TH3 (Cape Town–Tripoli) and TH4 (Cairo–Durban). According to the Congolese Ministry of Infrastructure, this will streamline the export of copper, cobalt, and other critical minerals via regional ports such as Walvis Bay (Namibia), Durban (South Africa), and Dar es-Salaam (Tanzania).

The Kolwezi–Sakabinda corridor is also expected to relieve pressure on existing, congested border crossings like Sakania, Kasumbalesa, and Mokambo. For mining operators in Lualaba, the new route offers a promising alternative—reducing export costs, cutting delays, and opening new logistical pathways across Southern Africa.

This article was initially published in French by Timothée Manoke (intern)

Edited in English by Ola Schad Akinocho

 

Du compte rendu de la visite effectuée le 10 juin 2025 par le ministre des Infrastructures et Travaux publics sur la route Kolwezi–Sakabinda, plusieurs informations clés émergent sur ce projet de modernisation d’une infrastructure longue de 53,6 km. Lancés en décembre 2024, les travaux sont réalisés dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP) avec les entreprises Toha Investment et Bulongo Logistique, en charge de la conception, du financement, de la construction et de l’exploitation de la route.

D’une durée prévue de 30 mois, les travaux devraient s’achever en 2027 pour un coût estimé à 159 millions de dollars américains, soit près de 3 millions de dollars le kilomètre. La consistance exacte des travaux, la durée du contrat ainsi que les modalités de sélection des entreprises adjudicataires n’ont pas été rendues publiques.

Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un programme conjoint entre les gouvernements congolais et zambien visant la construction d’un axe routier de près de 140 km. L’objectif est de relier la ville de Kolwezi à Lumwana, en Zambie, où passe la route T5 du corridor transafricain, afin de faciliter l’évacuation des minerais produits dans le Lualaba via le poste frontalier de Sakabinda.

En parallèle, la Zambie a également lancé, en décembre 2024, la construction de son tronçon de 85 km, comme l’a confirmé son ministre des Infrastructures. Les travaux, réalisés en partenariat public-privé, ont été confiés au consortium Sandstone.

Un mémorandum d’entente signé à Kolwezi en 2024 par les ministres des Infrastructures des deux pays prévoit en outre la construction d’un poste frontalier à arrêt unique (one stop border post) entre les localités de Sakabinda (RDC) et Kambimba (Zambie).

Sur le plan stratégique, cette nouvelle route reliera Kolwezi aux corridors transafricains TH3 (Le Cap–Tripoli) et TH4 (Le Caire–Durban), selon les précisions du ministère congolais des Infrastructures. Ce maillon logistique essentiel permettra une évacuation plus fluide du cuivre, du cobalt et d’autres minerais congolais vers les grands ports africains comme Walvis Bay (Namibie), Durban (Afrique du Sud) ou Dar es-Salaam (Tanzanie), via le réseau routier zambien.

À terme, cet axe constituera une alternative logistique aux postes frontaliers de Sakania, Kasumbalesa et Mokambo, dont certains sont saturés, réduisant ainsi les coûts et délais d’exportation pour les opérateurs miniers du Lualaba.

Timothée Manoke, stagiaire

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La production officielle de diamant en République démocratique du Congo (RDC) s’est établie à 1,74 million de carats au premier trimestre 2025, en baisse de 26 % par rapport à la même période de l’année précédente, selon des données compilées par la Cellule technique de coordination et de planification minière (CTCPM) du ministère congolais des Mines. Au premier trimestre 2024, la production atteignait 2,35 millions de carats, soit une différence de 612 089 carats.

Le rapport indique que l’exploitation artisanale demeure le principal mode d’extraction du diamant dans le pays, représentant 80,29 % de la production totale entre janvier et mars 2025, soit près de 1,39 million de carats. Le Kasaï oriental domine largement la production artisanale avec 1,31 million de carats, soit 93,7 % de la production nationale issue de ce mode d’exploitation. Il est suivi par le Kasaï central avec 6,19 %, tandis que les autres provinces (Kasaï, Sankuru, Kwango, Ituri, Nord-Ubangi) affichent des contributions marginales.

Le secteur industriel a généré 344 049 carats, représentant 19,69 % de la production totale. Cette production est largement assurée par la Société Anhui-Congo d’investissement minier (SACIM), qui contribue à 97 % de la production industrielle. En comparaison, la Minière de Bakwanga (MIBA) n’a fourni que 3 %, en raison de la vétusté de ses équipements et de difficultés structurelles persistantes. Les chiffres mensuels révèlent une tendance baissière marquée, notamment en mars, avec seulement 52 305 carats produits, contre 155 241 carats en janvier.

La production semi-industrielle reste négligeable, représentant seulement 0,03 % du volume total, soit 485 carats sur tout le trimestre. Cette forme d’exploitation n’a donc qu’un impact marginal sur l’approvisionnement global du pays.

L’analyse de la production au cours des cinq dernières années montre une certaine instabilité. Après un pic au premier trimestre 2022 à 3,15 millions de carats, la production a chuté progressivement pour atteindre 1,74 million de carats à la même période en 2025. Cette baisse s’explique par le vieillissement des infrastructures industrielles, le manque d’investissements et une dépendance croissante à l’exploitation artisanale.

Dans le même temps, les exportations officielles de diamant congolais poursuivent leur tendance baissière, amorcée en 2022. Entre janvier et mars 2025, le volume total exporté s’élève à 1,91 million de carats, contre 1,97 million au premier trimestre 2024, soit une baisse de 50 831 carats (-3 %).

Les Émirats arabes unis se sont imposés comme première destination des diamants exportés officiellement depuis la RDC, représentant 87,7 % du volume total, soit plus de 1,68 million de carats pour une valeur proche de 8 millions de dollars. La Belgique suit avec 11,7 %, puis l’Inde avec 0,6 %.

De manière générale, le marché mondial du diamant traverse une grave crise. La demande est en recul, en grande partie à cause du succès croissant des diamants synthétiques, considérés comme moins coûteux et plus écologiques. Cette dynamique fait pression sur les prix du diamant naturel, passés de 12,5 dollars le carat en 2022 à 9,6 dollars en 2024, soit une baisse de 23,2 %.

Ronsard Luabeya, stagiaire

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Ivanhoe Mines projette désormais une production de cuivre comprise entre 370 000 et 420 000 tonnes en 2025 sur le site de Kamoa-Kakula, son unique projet opérationnel en République démocratique du Congo. Cette révision figure dans une note publiée le 11 juin 2025. La société y explique que cet ajustement est lié à l’incident sismique survenu en mai dans la mine souterraine de Kakula, qui a entraîné la suspension temporaire des opérations.

Cette nouvelle estimation représente une baisse de près de 30 % par rapport à la fourchette initiale, qui prévoyait une production comprise entre 520 000 et 580 000 tonnes. Comparée à la production de 437 061 tonnes enregistrée en 2024, la limite haute de la nouvelle fourchette correspond à un recul de 4 %.

Si les activités ont repris dans l’aile ouest de la mine de Kakula, les concentrateurs 1 et 2 du site fonctionnent toujours à environ 50 % de leur capacité opérationnelle combinée. Seuls le concentrateur 3 et la mine de Kamoa poursuivent leurs opérations normalement.

Cette révision à la baisse compromet les ambitions initiales d’Ivanhoe, qui comptait sur une montée en puissance continue du site. En 2024, la production avait déjà progressé de 12 % par rapport à l’année précédente, et la société visait une nouvelle hausse pour 2025. Désormais, même l’objectif de 600 000 tonnes pour 2026 a été retiré, en attendant une mise à jour des prévisions.

Ivanhoe indique cependant que le redémarrage des activités dans la partie est de la mine de Kakula est prévu très prochainement. L’entreprise reste toutefois en état d’alerte, précisant qu’il est encore trop tôt pour « prédire avec précision les perturbations potentielles causées par une nouvelle activité sismique inattendue, l’intégrité des infrastructures souterraines, la capacité d’accélérer les opérations, la fin des travaux d’assèchement ou le délai nécessaire pour accéder aux nouvelles zones minières ».

La situation demeure donc incertaine, tout comme les conséquences de cet incident sismique sur les performances globales de Kamoa-Kakula. Pour rappel, l’État congolais détient 20 % des parts du projet, tandis qu’Ivanhoe Mines et Zijin Mining en contrôlent chacun 39,6 % du capital.

Pierre Mukoko avec l’Agence Ecofin

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Par une ordonnance signée le 28 mai 2025, le président de la République, Félix Tshisekedi, a pris une série de mesures conservatoires visant à encadrer la gestion foncière dans les zones placées sous état de siège et sous occupation armée à l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Selon l’article 3 de cette ordonnance, « tous les actes tendant à attribuer ou à affecter des terres dans les zones sous occupation » sont interdits. Cette disposition concerne notamment les villes de Goma et Bukavu, capitales des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, respectivement, passées sous le contrôle du M23 et de ses alliés au début de l’année.

L’article 2 introduit également des restrictions dans la gestion foncière dans les provinces sous état de siège, à savoir le Nord-Kivu et l’Ituri. Cet état d’exception, instauré depuis le 3 mai 2021 pour lutter contre l’insécurité dans l’est du pays, a été prorogé pour la 99 ᵉ fois début juin 2025, pour une durée de 15 jours supplémentaires. Bien que le Sud-Kivu soit également confronté à des tensions sécuritaires, cette province n’est pas officiellement placée sous état de siège.

Dans les zones concernées, les conservateurs des titres immobiliers et les chefs de division du cadastre ne peuvent accorder de concessions dépassant 0,5 hectare. Les mutations foncières portant sur des concessions de plus grande superficie sont suspendues, tout comme la création de lotissements et le morcellement de terres. Le paiement des redevances foncières annuelles est également gelé pour une durée indéterminée.

Au niveau provincial, les gouverneurs sont tenus de limiter à 5 hectares la superficie maximale pouvant être accordée aux tiers. La création de lotissements au-delà de cette superficie est interdite, tout comme la désaffectation d’espaces fonciers relevant du domaine public de l’État.

Par cette ordonnance, l’État cherche à protéger les terres des populations déplacées et à prévenir les conflits fonciers en vue de leur retour dans des conditions sécurisées. Les autorités rappellent que de nombreux litiges fonciers sont nés par le passé à la suite des guerres d’agression et d’occupation, qui ont favorisé l’accaparement illégal des terres au détriment des habitants.

Selon une étude du Groupe de recherche et d’échanges technologiques (GRET) sur la problématique foncière au Nord-Kivu, la pression démographique, le manque de terres disponibles et l’absence d’un secteur secondaire dynamique contribuent à l’intensification des conflits. L’absence de politique claire de sécurisation foncière aggrave ces tensions. Dans cette région historiquement marquée par l’instabilité, la terre demeure une ressource essentielle, aussi bien sur le plan économique que politique, au cœur des rivalités exacerbées par la surpopulation et les migrations constantes.

Ronsard Luabeya, stagiaire

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La République démocratique du Congo veut moderniser son système de gestion des terres. Selon l’Agence congolaise de presse (ACP), le pays a signé, en juin 2025, un protocole d’entente avec un groupe d’experts congolais et étrangers, dont l’entreprise Duna RWA, pour lancer un projet pilote innovant basé sur la technologie blockchain.

Ce projet s’appuie sur la blockchain Solana, une technologie réputée pour sa rapidité, sa faible consommation d’énergie et sa capacité à traiter un grand nombre de données. L’idée est d’utiliser ces atouts pour rendre les titres fonciers (documents prouvant la propriété d’un terrain) plus sûrs, plus faciles à vérifier et plus rapides à enregistrer.

Duna RWA est une société basée à Singapour. Elle est spécialisée dans la numérisation d’actifs réels, comme les titres fonciers, sous forme de « jetons » numériques. Ces jetons sont enregistrés sur la blockchain, ce qui permet de garantir leur authenticité, leur sécurité et leur traçabilité.

Selon l’entreprise, sa plateforme peut gérer des millions d’utilisateurs et propose des solutions pour créer des identités numériques, délivrer des titres officiels (comme les certificats de propriété ou les licences) et sécuriser toutes les transactions.

Les documents officiels (comme les titres fonciers) sont transformés en jetons numériques, qui peuvent être transférables ou non, selon leur nature. Une sorte d’empreinte numérique (appelée hachage) de chaque document est enregistrée sur la blockchain, ce qui permet de vérifier qu’il n’a pas été modifié.

Les données personnelles sensibles, comme le nom du propriétaire ou son adresse, ne sont pas stockées sur la blockchain. Elles restent protégées, tandis que seules les preuves cryptographiques sont accessibles pour garantir la transparence sans violer la vie privée.

Chaque enregistrement est aussi lié à une identité numérique unique, propre à chaque citoyen. Ce système permet d’éviter les doublons et de suivre les transferts de propriété avec précision.

Les changements de propriété devront passer par des validations automatiques, comme une approbation notariale ou une autorisation de l’État. Ces mécanismes empêcheront les fraudes et les transferts non autorisés.

Boaz Kabeya, stagiaire

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Déjà affectée depuis janvier par une recrudescence de l’insécurité, l’usine de thé de Lemera, située dans le territoire de Kalehe (Sud-Kivu), a subi un nouveau coup dur. Selon la presse locale, ses équipements de production ont été pillés le 6 juin 2025 par des éléments du M23, qui contrôlent plusieurs localités de la région avec le soutien de l’armée rwandaise. L’ensemble des machines, y compris les équipements agricoles et industriels, aurait été emporté vers une destination inconnue, affirme Radio Okapi. Cette attaque a entraîné l’arrêt complet des activités.

Héritée de l’époque coloniale, cette usine transformait les feuilles de thé en produit fini destiné au marché locale et à l’exportation. Elle représentait un pilier économique pour les territoires de Kalehe et Kabare-Kabamba, où près d’une centaine de familles dépendaient directement de son fonctionnement. L’unité disposait d’engins spécialisés pour l’entretien des plantations et offrait un débouché stable aux producteurs locaux. Son arrêt prive désormais de nombreux petits exploitants de revenus.

Cette fermeture intervient dans un contexte de crise généralisée dans la filière théicole des provinces du Nord et du Sud-Kivu, toutes deux lourdement affectées par l’insécurité. Au Nord-Kivu, par exemple, les Jardins Théicoles de Ngeri (JTN), autrefois florissants à l’époque coloniale, sont aujourd’hui à l’abandon. Cette vaste concession de près de 450 hectares produisait environ 240 tonnes de thé par an. Son usine est désormais à l’arrêt, victime elle aussi du cycle d’insécurité qui frappe la région depuis plusieurs années.

Une situation qui pourrait empêcher la République démocratique du Congo (RDC) de tirer parti de la hausse attendue de la demande en thé écologique aux États-Unis et en Europe. Selon un rapport publié début 2024 par l’Institut international du développement durable (IISD), cette demande pourrait croître respectivement de +8,4 % et +6,6 % d’ici 2026. D’après les dernières données disponibles de la FAO, la RDC a produit environ 2 000 tonnes de thé en 2020, se classant au 11ᵉ rang des producteurs africains.

Ronsard Luabeya, stagiaire

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At the 46th meeting of the Council of Ministers on June 6, 2025, the Democratic Republic of Congo (DRC) government adopted two significant bills in the industrial sector. The first revises the 2017 law on subcontracting in the private sector, while the second establishes, for the first time, a comprehensive legal framework on local content. Both aim to better integrate Congolese businesses and workers into national value chains, especially in strategic sectors like mining, energy, and agro-industry.

This initiative addresses the ongoing challenge of anchoring processing, subcontracting, and industrial services locally in an economy still heavily reliant on raw material exports.

The revised subcontracting law clarifies key concepts and reaffirms the central role of the Autorité de régulation de la sous-traitance dans le secteur privé (ARSP). It confirms that subcontracting activities are reserved exclusively for companies with majority Congolese ownership, managed and promoted by nationals, while also defining exceptions to this rule. The law introduces a dispute resolution mechanism and a system of graduated sanctions—administrative, financial, and criminal—to enforce compliance.

The new local content law imposes specific obligations on both the State and private companies, formalized through a national local content plan. This plan will outline mechanisms for training, technology transfer, and skill development to strengthen Congolese participation in key sectors. Its goal is to help local SMEs advance up the value chain and ensure their involvement at all stages—from exploration to ancillary services. The law also provides incentives for compliant companies and penalties for offenders, including administrative, financial, and criminal sanctions.

In 2024, the ARSP estimated that $8.5 billion in value was lost locally due to non-compliance with subcontracting rules reserved for Congolese firms. Several multinational mining companies were reprimanded, underscoring the urgent need for a more coherent and enforceable legal framework to protect and promote local economic interests.

Boaz Kabeya (intern)

At the 46th meeting of the Council of Ministers, President Félix-Antoine Tshisekedi instructed government members to draft a law establishing a sovereign wealth fund for the Republic of the Democratic Republic of Congo (DRC). According to the meeting minutes, the fund will finance major national projects and support entrepreneurship, with the overarching goal of reducing the country’s reliance on foreign aid and mining revenues.

"It will be a structuring lever to consolidate our economic independence, drive long-term development and build, today, the legacy of future generations," the President declared.

A sovereign wealth fund is a public financial instrument typically funded by revenues from natural resources or budget surpluses. It can be used to invest in strategic projects or to accumulate savings for future generations. In the DRC’s case, the future fund would be mainly financed by the Mining Fund for Future Generations (FOMIN), along with other public resource structures, as presented to the Council of Ministers.

Other African countries already have a similar fund. Gabon, for example, created its sovereign fund in 2012 to co-finance major infrastructure projects, particularly in the energy sector. The Gabonese fund also supports startup development and the marketing of carbon credits.

However, despite these objectives, such funds often face governance and efficiency challenges. In Gabon's case, the sovereign wealth fund has yet to fully resolve the country’s financing issues, illustrating the complexities involved in managing these instruments effectively.

Timothée Manoke (intern)

 

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