Lors du Conseil des ministres du 12 septembre 2025, la ministre de l’Environnement, Marie Niange, a annoncé son intention de suspendre l’exploitation du bois rouge, une essence précieuse de Padouk très prisée dans la fabrication de meubles haut de gamme.
Selon la ministre, cette décision, qui sera entérinée par un arrêté ministériel, interdira jusqu’à nouvel ordre la coupe, le transport et la commercialisation de ce bois sur l’ensemble du territoire national de la République démocratique du Congo (RDC).
Elle a précisé que cette mesure sera accompagnée du renforcement du Programme de contrôle de la production et de la commercialisation des bois (PCPCB), ainsi que de la mise en œuvre rapide du Système intégré de gestion forestière (SIMEF), présenté comme un véritable guichet unique numérique pour le secteur.
Par ces actions, le gouvernement entend rassurer ses partenaires internationaux, à l'approche de la COP30, sur sa volonté d’instaurer une gouvernance forestière conforme aux standards mondiaux et de garantir que l’exploitation des ressources profite légalement au peuple congolais, dans une logique de durabilité et de transparence.
Selon le média spécialisé Mongabay, le bois rouge, notamment recherché en Chine pour la fabrication de meubles de luxe, fait l’objet d’une surexploitation en RDC. Bien que son exploitation soit soumise à des autorisations spéciales, des activités illicites ont été observées ces dernières années.
Entre 2013 et 2018, le bois rouge a ainsi été exploité de manière abusive dans la province du Haut-Katanga, au sud-est du pays. Cette situation avait conduit les autorités congolaises à interdire son exploitation dans cette zone en 2018 et à inscrire l’espèce à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages (CITES).
De manière générale, une étude menée en 2015 par la Banque mondiale sur l’exploitation artisanale du bois d’œuvre en RDC avait estimé la production annuelle entre 3 et 4 millions de mètres cubes. D’après les données reprises par l’Initiative pour la forêt d’Afrique centrale (CAFI), seuls 300 000 m³ proviennent de l’exploitation industrielle. Ainsi, plus de 90 % du bois d’œuvre du pays est issu du secteur artisanal, souvent pratiqué en dehors de tout cadre légal.
Ronsard Luabeya
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