Face aux difficultés d’approvisionnement qui paralysent une partie des activités économiques dans le Sud-Ubangi, le ministre des Infrastructures et Travaux publics, John Banza, a annoncé le lancement, avant la fin du mois d’octobre, des travaux de réhabilitation de la route Gemena–Akula. Il a précisé que le gouvernement avait déjà débloqué les fonds nécessaires pour la remise en état de cet axe, ainsi que pour la route de Ndongo.
Le 7 octobre 2025, le ministre a reçu la sénatrice Nadine Boboy, venue plaider pour la réhabilitation de ces deux routes. Elle a alerté sur la dégradation avancée de ces axes stratégiques, qui entrave l’approvisionnement de la ville de Gemena. Selon elle, l’état actuel de la route empêche les camions d’y circuler, obligeant les passagers à passer la nuit à la belle étoile. Le retour des pluies a, en outre, aggravé la situation, rendant la circulation presque impossible.
Longue de 117 km, la route Gemena–Akula relie la ville de Gemena au port fluvial d’Akula, principal point d’évacuation des produits agricoles vers Kinshasa et d’autres centres urbains. Sa remise en état est jugée essentielle pour rétablir la fluidité du trafic et soutenir le commerce local.
Il convient de rappeler qu’en juillet dernier, le Fonds national d’entretien routier (FONER) avait déjà engagé des travaux d’entretien sur ce tronçon, financés à hauteur de 681 829,96 dollars américains et exécutés par l’Office des routes pour une durée prévisionnelle de 90 jours, hors intempéries. À cette période, seulement 50 % des fonds avaient été décaissés, le solde devant suivre dans les semaines suivantes.
Ronsard Luabeya
A la sortie d’une audience avec le directeur général du Fonds de promotion de l’industrie (FPI), Hervé Claude Ntumba Batukonke, début octobre à Kinshasa, le directeur général de la société tunisienne Système informatique de gestion automatisée (SIGA), Zouheir Ben Ali, a annoncé que la mise en production du système numérique du FPI interviendrait d’ici la fin de l’année 2025, ouvrant la voie à la digitalisation de l’institution publique.
Cette initiative s’inscrit dans l’ambition du FPI de digitaliser l’ensemble de ses services, un objectif placé parmi les priorités du programme de réforme de la nouvelle direction. Lors de la cérémonie de remise et reprise en août dernier, Hervé Claude Ntumba avait souligné que la modernisation technologique serait au cœur de sa stratégie de gestion. Dans le plan triennal 2026-2028 du FPI, la digitalisation complète des processus organisationnels figure également parmi les priorités, afin d’accroître l’efficacité et la transparence des opérations.
Selon le DG de SIGA, deux phases du projet ont déjà été achevées : celles des études et de l’installation du système. « Nous avons démarré la phase de paramétrage du système avec les départements, donc aujourd’hui pratiquement nous sommes dans la phase 3 », a-t-il expliqué à l’issue de sa rencontre avec le DG du FPI.
D’après les informations internes au FPI, la firme SIGA a été sélectionnée à l’issue d’un appel d’offres international lancé en juillet 2024, portant sur la « fourniture, l’installation et la mise en œuvre d’un système de gestion intégrée (ERP) ». Un an plus tard, en juillet 2025, l’établissement annonçait être sur le point de conclure officiellement le partenariat avec SIGA. À ce jour, les détails de ce partenariat n’ont pas encore été rendus publics.
SIGA se présente comme une société spécialisée dans le développement de logiciels et de solutions informatiques, notamment dans la conception de systèmes de gestion intégrés personnalisés et de systèmes d’information adaptés aux besoins d’institutions publiques et privées. Selon les informations disponibles sur son site officiel, elle conçoit également des systèmes interactifs à large portée en temps réel, reposant sur des bases de données optimisées et des technologies de quatrième génération (4G). Le FPI précise que SIGA gère déjà les systèmes informatiques de la Société des chemins de fer de Tunisie, de Tunisie Telecom, de la compagnie aérienne Tunisair, ainsi que de plusieurs banques.
Établissement public à caractère financier, le FPI a pour mission de promouvoir l’industrie locale afin de renforcer l’autonomie de l’appareil de production et d’assurer l’équilibre industriel national. Ses ressources sont destinées à financer des projets industriels, à soutenir la recherche et l’innovation, ainsi qu’à développer les infrastructures économiques.
Entre avril 2024 et mai 2025, le FPI a ainsi alloué près de 6,5 millions de dollars de crédits à six projets dans des secteurs tels que la fabrication de produits pharmaceutiques, de meubles, de boissons, de savons et l’imprimerie, selon les données publiées sur son site officiel.
Timothée Manoke
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Ten illegal gold mining sites have reportedly been identified inside the concessions of Kibali Gold Mines, a subsidiary of Canada’s Barrick Gold, in Haut-Uélé province.
The finding was announced on October 5, 2025, after an inspection led by Mines Minister Louis Watum Kabamba, joined by the provincial governor and security officials.
The Kibali concessions, covering about 1,836 square kilometers in the Moto goldfields of Watsa territory, are among ten permits held by the company. Officials say these areas are regularly invaded by illegal artisanal and semi-industrial miners.
At Barrick Gold’s 50th annual conference in 2023, CEO Mark Bristow had already warned about the rise of illegal mining in parts of Haut-Uélé, citing the involvement of foreign operators, mainly of Asian origin.
During the minister’s visit, several Chinese nationals were caught mining inside one of the concessions. They were carrying out open-pit artisanal and semi-industrial operations using heavy machinery and employing Congolese workers in unsafe conditions, in violation of the Mining Code.
Provincial authorities and security forces dismantled the network. The minister ordered the arrest of those involved, the seizure of equipment, and the closure of the site. He denounced the illegal exploitation of national resources by foreign operators.
The scale of Kibali Gold’s losses is still unclear. However, during a meeting with the Mines Minister on September 18, 2025, industry representatives called encroachment on mining concessions the “most critical problem.” The Federation of Enterprises of Congo (FEC) estimates that the phenomenon has already cost at least one mining company more than $3 billion through illegal extraction.
Ronsard Luabeya
Dans la province du Haut-Uélé, dix sites d’exploitation illégale d’or auraient été identifiés au sein des concessions minières de Kibali Gold Mines, filiale du groupe canadien Barrick Gold. L’information a été révélée le 5 octobre 2025 à l’issue d’une mission d’inspection menée par le ministre des Mines, Louis Watum Kabamba, accompagné du gouverneur de province et des services de sécurité.
Ces concessions, qui couvrent environ 1 836 km² dans les champs aurifères de Moto, situés dans le territoire de Watsa, figurent parmi les dix permis d’exploitation détenus par Kibali Gold. Selon les responsables de l’entreprise, elles sont régulièrement envahies par des exploitants artisanaux et semi-industriels illégaux. Déjà, lors de la 50ᵉ conférence annuelle de Barrick Gold en 2023, le PDG Mark Bristow avait alerté sur la montée de l’exploitation minière illégale dans certaines zones aurifères du Haut-Uélé, évoquant notamment la présence d’opérateurs étrangers d’origine asiatique.
Au cours de la visite ministérielle, plusieurs ressortissants chinois ont été surpris en pleine activité dans l’une des concessions de Kibali. Ils menaient des opérations d’extraction artisanale et semi-industrielle à ciel ouvert, utilisant des engins lourds et employant des ouvriers congolais dans des conditions précaires, en violation du Code minier.
Le réseau a été démantelé grâce à l’appui des autorités provinciales et des forces de sécurité. Le ministre a ordonné l’arrestation immédiate des responsables, la saisie des équipements utilisés et la fermeture du site concerné. Il a également dénoncé la spoliation des ressources nationales par des opérateurs étrangers agissant en marge de la loi.
On ignore encore l’ampleur exacte des pertes subies par Kibali Gold. Toutefois, lors d’une concertation avec le ministre des Mines tenue le 18 septembre 2025, les opérateurs du secteur ont qualifié l’envahissement des concessions de « problème le plus critique ». Selon, la Fédération des entreprises du Congo (FEC), ce phénomène aurait déjà coûté à une seule société minière plus de 3 milliards de dollars de pertes liées à la spoliation de gisements.
Ronsard Luabeya
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À l’issue de la réunion de son Comité de politique monétaire (CPM), tenue le 7 octobre 2025, la Banque centrale du Congo (BCC) a décidé d’assouplir sensiblement sa politique monétaire. Le taux directeur, qui détermine le coût auquel les banques commerciales se refinancent auprès d’elle, passe de 25 % à 17,5 %, tandis que celui des facilités de prêt marginal — appliqué en cas de besoins urgents de liquidités — recule de 30 % à 21,5 %.
Cet ajustement technique, le plus important depuis 2021, vise à rendre le financement en franc congolais (FC) moins coûteux pour les banques commerciales et, par extension, pour l’État, les entreprises et les ménages. Il pourrait ainsi encourager l’octroi de crédits aux acteurs économiques et, de facto, accroître la quantité de franc congolais en circulation.
Dans son communiqué, la BCC ne le dit pas explicitement. Mais ces mesures s’inscrivent dans une stratégie de réhabilitation du rôle du franc congolais dans les échanges économiques, afin de réduire la dépendance structurelle au dollar américain, qui représente aujourd’hui plus de 90 % des transactions. C’est l’objectif central fixé par André Wameso depuis son arrivée à la tête de la banque centrale, en juillet dernier.
Derrière cet objectif monétaire se cache un véritable enjeu de souveraineté. La domination du dollar limite la marge de manœuvre des autorités congolaises, notamment en matière de gestion de la liquidité et de contrôle des flux financiers. Une dépendance excessive expose également l’économie aux décisions unilatérales de Washington, comme d’éventuelles restrictions sur l’importation de billets verts. En renforçant l’usage du franc congolais, la BCC espère réduire cette vulnérabilité externe et consolider la stabilité interne, alors que les fondamentaux économiques s’améliorent.
Selon le communiqué du CPM, l’inflation, qui atteignait 15,1 % en septembre 2024, est retombée à 7,8 % un an plus tard, tandis que la monnaie nationale s’est appréciée d’environ 11,6 % sur le marché officiel et de 7,8 % sur le marché parallèle, pour se situer respectivement autour de 2 549 et 2 659 FC pour un dollar. Pour 2026, la BCC projette une inflation de 6,8 %, une stabilisation du taux de change à des niveaux « plus bas » et une croissance économique « robuste ».
Pari risqué
Toutefois, les effets de ces mesures ne seront pas automatiques. Ils dépendront de la confiance des acteurs économiques dans la monnaie locale. Une offre accrue de FC qui ne rencontrerait pas une demande suffisante risquerait de fragiliser l’équilibre et d’entraîner une nouvelle dépréciation.
La forte dépendance de la RDC aux importations demeure également un risque majeur. À fin juillet 2025, celles-ci ont progressé de près de 6 %, accentuant le besoin de devises, alors que les exportations ont reculé de près de 18 %, notamment à cause de la suspension des ventes de cobalt. Selon le Fonds monétaire international (FMI), l’accélération des sorties de devises constitue désormais l’un des principaux risques pour la soutenabilité des réserves de change.
Consciente de ces menaces, la BCC assure qu’elle reste prête « à réagir en cas de retournement de situation ». Pour renforcer l’équilibre, elle prévoit déjà de ponctionner la liquidité excédentaire en mettant en œuvre, à partir du 15 octobre, le deuxième palier d’actualisation du taux de change appliqué aux réserves obligatoires, resté figé à 1 999 FC pour un dollar depuis 2021. Selon le gouverneur, la première actualisation a contribué au raffermissement du FC en retirant l’équivalant de 371 milliards de FC du marché.
En parallèle, la BCC encourage les opérateurs économiques à effectuer leurs transactions en francs congolais. Le gouvernement compte, de son côté, renforcer le recouvrement d’une partie des impôts en monnaie locale. Enfin, la baisse du taux directeur devrait permettre au Trésor public de refinancer ses emprunts à des conditions plus avantageuses, réduisant ainsi la charge d’intérêts sur la dette intérieure.
Pierre Mukoko avec l’Agence Ecofin
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On en sait un peu plus sur le contenu de la première réunion du cadre d’échanges entre la Fédération des entreprises du Congo (FEC) et le ministre des Finances, Doudou Fwamba, tenue le 25 septembre 2025 au Centre financier de Kinshasa. Selon le compte rendu de la FEC, l’organisation patronale, dirigée par Robert Malumba, a exprimé plusieurs préoccupations au ministre dans la perspective d’améliorer le climat des affaires en République démocratique du Congo (RDC).
La FEC a insisté sur la nécessité de renouveler le moratoire sur le quitus fiscal, expiré le 25 septembre 2025. Cette mesure avait été introduite pour faciliter certaines transactions économiques, notamment l’ouverture de comptes bancaires, l’octroi de crédits et la conclusion de contrats, tout en permettant d’évaluer la mise en œuvre de la réforme de la facture normalisée. Selon l’organisation, un renouvellement temporaire du moratoire est indispensable pour éviter de nouveaux blocages dans les activités économiques.
Le secteur privé a également mis en avant les préoccupations liées à la fiscalité, en particulier les droits d’accises sur certains produits comme l’acide sulfurique, la bière et le tabac. La FEC recommande une révision à la baisse de ces taxes. Elle a aussi dénoncé l’imposition des terres agricoles à la taxe de déboisement et relevé les difficultés rencontrées par l’industrie locale dans les Zones économiques spéciales (ZES), demandant des clarifications pour que ces dispositifs soutiennent réellement la production nationale.
La question de l’affectation des dividendes des sociétés minières a également été soulevée. La FEC souhaite que leur utilisation au profit de l’État soit alignée avec les règles de gouvernance, notamment la tenue des assemblées générales.
Le cadre d’échanges a aussi abordé le remboursement des crédits TVA, ainsi que la nécessité d’aligner les politiques fiscales nationales et provinciales. La FEC plaide pour une harmonisation claire afin de rendre la fiscalité prévisible et cohérente sur l’ensemble du territoire.
En réponse, le ministre des Finances a annoncé la création d’un cadre d’échanges permanent avec la FEC, ainsi que la mise en place prochaine d’une Commission nationale de médiation fiscale. Cette nouvelle structure devra intervenir en cas de litiges entre l’État et les assujettis, afin de promouvoir le dialogue, renforcer la transparence et favoriser une réforme fiscale inclusive.
Boaz Kabeya
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La mine de zinc Kipushi, opérée en République démocratique du Congo par Ivanhoe Mines, a enregistré une production de 57 200 tonnes au troisième trimestre 2025. Ce volume, qualifié de « record » dans une note publiée le 7 octobre par la compagnie, dépasse de 13 % les 50 307 tonnes produites en 2024.
Kipushi avait déjà réalisé un premier semestre 2025 solide, avec une production cumulée de 84 524 tonnes. Avec les 57 200 tonnes livrées entre juillet et septembre, la mine affiche désormais un total de 137 224 tonnes produites depuis le début de l’exercice.
Cette performance trimestrielle s’inscrit dans le processus de montée en puissance de la mine, entrée en production en juin 2024. Elle a été principalement soutenue par des travaux d’optimisation finalisés en août, notamment le programme de décongestion lancé en septembre 2024, qui visait à accroître de 20 % le débit de l’usine. À cela s’ajoutent des opérations de modernisation des équipements et des installations du concentrateur de Kipushi.
Sur la base de ces avancées, Ivanhoe maintient ses prévisions annuelles de production, fixées entre 180 000 et 240 000 tonnes de zinc. Cette progression devrait contribuer à accroître l’offre sur un marché déjà excédentaire, une situation qui pèse sur les prix depuis le début de l’année, bien qu’un redressement s’observe ces dernières semaines.
« Les contrats à terme sur le zinc au Royaume-Uni ont dépassé la barre des 3 015 dollars la tonne pour la première fois cette année, effaçant ainsi les lourdes pertes accumulées depuis janvier dans un contexte de menaces croissantes pesant sur l’approvisionnement », souligne la plateforme Trading Economics.
Aurel Sèdjro Houenou, Agence Ecofin
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Kamoa-Kakula, plus grande mine de cuivre de la République démocratique du Congo et du continent africain, a produit 71 226 tonnes de concentré au cours du troisième trimestre 2025. Cette donnée, tirée d’une mise à jour publiée le 7 octobre par son opérateur Ivanhoe Mines, marque une baisse de 38 % en glissement annuel par rapport aux 116 313 tonnes déclarées à la même période en 2024.
Ce recul contraste avec les bonnes performances du premier semestre, où la production avait progressé de 31 % sur un an. La baisse enregistrée au troisième trimestre s’explique par l’incident sismique qui a touché la mine souterraine Kakula plus tôt cette année, entraînant la suspension des opérations sur cette section du site.
À la suite de cet événement, Ivanhoe a revu ses prévisions annuelles à la baisse : la production est désormais attendue entre 370 000 et 420 000 tonnes, contre une fourchette initiale de 520 000 à 580 000 tonnes. Même en considérant la limite supérieure de la nouvelle estimation, la production afficherait une baisse annuelle de 4 % en 2025.
Depuis le début de l’année, le complexe minier totalise 316 393 tonnes de cuivre produites. En attendant les résultats du quatrième trimestre, Ivanhoe prévient que les perturbations liées à cet incident pourraient se prolonger jusqu’en 2026. L’entreprise a d’ailleurs retiré sa prévision initiale qui tablait sur une production d’environ 600 000 tonnes pour l’année prochaine, et promet une mise à jour ultérieure.
Aurel Sèdjro Houenou, Agence Ecofin
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La société Victoria Motors Sarl a signé, le 3 octobre 2025, un accord avec le ministre de l’Agriculture, Muhindo Nzangi, pour l’installation de trois ateliers de montage de tracteurs destinés à soutenir la mécanisation et la modernisation du secteur agricole congolais. Objectif : faciliter l’accès des producteurs aux équipements modernes et renforcer la productivité agricole sur l’ensemble du territoire.
Peu d’informations ont filtré au sujet de ce partenariat. Le ministère de l’Agriculture s’est contenté d’indiquer que l’entreprise prévoit d’implanter ces unités dans les villes de Kinshasa, Lubumbashi et Butembo.
Selon l’Agence congolaise de presse (ACP), ce partenariat permettra non seulement d’améliorer la disponibilité des machines agricoles, mais aussi de créer des emplois locaux, de stimuler l’économie régionale et de favoriser le transfert de compétences techniques.
D’après les informations disponibles, Victoria Motors Ltd est une filiale du General Machinery Group, un conglomérat spécialisé dans les véhicules à moteur, les équipements de construction, le forage d’eau, les pompes et tuyaux, les générateurs diesel, ainsi que dans les services d’usinage, de fabrication et de galvanisation.
Basée à Kampala, en Ouganda, Victoria Motors Limited est le distributeur agréé des marques Mitsubishi et Renault Trucks. Elle opère également au Rwanda, où elle détient les mandats officiels pour la distribution de ces mêmes marques.
Ronsard Luabeya
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« Un signal fort pour la conquête du leadership sur le marché congolais » : c’est ainsi qu’Orange RDC qualifie l’arrivée de Brutus Sadou Diakité à sa tête. Originaire du Mali, le nouveau directeur général a pris ses fonctions le 26 septembre 2025. Il succède à Ben Cheick D. Haïdara, en poste depuis octobre 2020 et récemment promu directeur général adjoint et directeur des opérations d’Orange Middle East and Africa (OMEA).
Actuellement, Orange occupe l’avant-dernière place du marché des télécommunications en République démocratique du Congo (RDC). Selon le rapport publié en août dernier par l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), l’opérateur français a réalisé 155,8 millions de dollars de chiffre d’affaires au premier trimestre 2025, soit 28,2 % de part de marché. Il devance Africell (3,6 %), mais reste derrière Airtel (36,1 %) et Vodacom (32,1 %), une position qu’il conserve depuis plusieurs années.
Dans le segment de l’Internet mobile, qui représente plus de la moitié du chiffre d’affaires, Orange est en recul. Sa part de marché a baissé de 1,2 point au premier trimestre 2025 pour atteindre 29,8 %, au profit d’Airtel qui a gagné 2,8 points pour s’établir à 41,8 %. Le régulateur y voit l’effet de « choix utilisateurs orientés vers une meilleure qualité de service ».
Même tendance sur le marché du mobile money évalué à plus de 100 millions de dollars au premier trimestre : Orange Money a perdu 0,62 point pour descendre à 15,86 % de parts. En comparaison, M-Pesa de Vodacom reste leader avec 43,7 % de parts, tandis qu’Airtel Money talonne avec 39,93 %, renforçant légèrement leurs positions.
Pour espérer atteindre la première place du marché congolais, Brutus Sadou Diakité devra relever le défi de la qualité et de la disponibilité des services. Orange mise sur l’innovation et présente son arrivée comme « un signal fort pour l’accélération de l’innovation ». L’opérateur souligne notamment son expertise digitale : à la tête d’Orange Digital Platforms, il a supervisé le déploiement de la super application Maxit, qui compte aujourd’hui 22 millions d’utilisateurs actifs.
Ce pur produit d’Orange cumule une vingtaine d'années d’expérience au sein du groupe. Il commence sa carrière en 2002 comme ingénieur en développement de logiciels chez Ikatel au Mali, devenue Orange Mali après son rachat en 2006. Il y gravit les échelons jusqu’à devenir directeur général adjoint en 2017, puis directeur général d’Orange Guinée-Bissau. En 2023, il rejoint OMEA à Casablanca en tant que directeur d’Orange Digital Platforms.
Son parcours académique témoigne d’une double expertise technique et managériale. Titulaire d’un master en génie informatique de l’Université Abdelmalek Essaâdi de Tanger, il a obtenu un master II en télécommunications et informatique à l’Université Côte d’Azur, puis un master II en gestion des entreprises à l’Université Paris Panthéon-Sorbonne. Il est également diplômé de deux Executive MBA, à l’IAE Paris–Sorbonne Business School et à HEC Paris.
Timothée Manoke
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