La Coopérative des artisanaux miniers du Congo (CDMC) réfute « catégoriquement » tout lien avec les activités d’un groupe armé ou la contrebande de minerais, a-t-elle déclaré dans un communiqué cité par l’agence de presse américaine Bloomberg. Dans ce document, signé par son président-fondateur Serge Mulumba Kalambay (photo), la société minière congolaise estime que les sanctions américaines prises contre elle relèvent d’un complot visant à la dépouiller de ses actifs miniers.
Le 12 août 2025, le Bureau du contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du département du Trésor américain a annoncé, dans un communiqué, des sanctions contre quatre entités « liées à la violence et à l'exploitation minière illégale » à Rubaya, vaste zone riche en minéraux essentiels utilisés dans l'électronique moderne, située à l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Sont visés : le groupe armé Coalition des patriotes résistants congolais – Force de frappe (PARECO-FF), la CDMC et les entreprises chinoises East Rise Corporation et Star Dragon Corporation.
Selon l’OFAC, le PARECO-FF, qui a contrôlé des sites miniers à Rubaya entre 2022 et mars 2024, a généré des revenus en supervisant les opérations minières, en collectant des taxes et impôts illégaux auprès des mineurs et en se livrant à la contrebande de minerais, tout en imposant le travail forcé et en exécutant des civils. La CDMC est accusée d’avoir acheté des minerais issus des zones sous contrôle de ce groupe armé, puis de les avoir revendus à East Rise et Star Dragon, toutes deux enregistrées à la même adresse dans le district central de Hong Kong.
La CDMC affirme être le « détenteur légal et enregistré » de la concession incluant Rubaya, mais soutient avoir suspendu tous ses achats en 2023 en raison de l’insécurité. « Nous ne sommes pas les auteurs, mais les principales victimes », a déclaré l’entreprise. Elle accuse par ailleurs certains responsables congolais, « soutenus par des canaux diplomatiques et financiers opaques », de mener « un effort coordonné pour saper » la propriété de son permis minier à Rubaya.
Menaces américaines
« Le commerce des minerais de conflit fait des ravages parmi les civils congolais, alimente la corruption et empêche les entreprises respectueuses de la loi d'investir en RDC », a déclaré John K. Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé de la lutte contre le terrorisme et du renseignement financier. « Le département du Trésor n'hésitera pas à prendre des mesures contre les groupes qui empêchent les États-Unis et leurs alliés d'accéder aux minerais essentiels à notre défense nationale », a-t-il ajouté.
Les États-Unis ne cachent pas leur intérêt pour les minerais congolais. Washington et Kinshasa discutent actuellement d’un accord spécifique sur les minerais stratégiques. L’administration Trump s’emploie également à trouver une solution au conflit dans l’est de la RDC. Après avoir facilité l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda, signé le 27 juin 2025, elle œuvre à la conclusion d’un accord de coopération entre les deux pays, destiné notamment à formaliser les chaînes d’approvisionnement en minerais.
Ces sanctions entraînent le gel de tous les avoirs détenus aux États-Unis par les entités visées. Les personnes et entreprises américaines se voient également interdire toute transaction avec elles. East Rise, qui commerce encore des produits miniers de RDC, et Star Dragon s’exposent ainsi à la saisie de toute cargaison leur étant liée dès lors qu’elle transiterait par un port utilisant le dollar, y compris en RDC.
L’OFAC précise que ces mesures peuvent aussi concerner des entités détenues à plus de 50 % par des personnes sanctionnées. Détenue à 70 % par la CDMC, la société Congo Fair Mining (CFM) est ainsi dans le viseur. Créée en 2020 en partenariat avec l’entreprise publique Sakima (30 % du capital), CFM a pour objectif de transformer localement les minerais de 3T (tantale, étain et tungstène).
Pierre Mukoko et Boaz Kabeya
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La République démocratique du Congo et le Brésil ont consolidé leurs liens bilatéraux à travers la signature, le 11 août 2025, de plusieurs accords et mémorandums d’entente dans le cadre d’une tournée gouvernementale en Amérique latine entreprise par Kinshasa. Ces accords portent notamment sur l’exemption de visa pour les titulaires de passeports spéciaux et l’autorisation de travail rémunéré pour les personnes à charge des diplomates.
Dans le domaine sécuritaire, les deux pays ont convenu de renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), d’acquérir des équipements, d’échanger des expériences et des expertises en matière d’industrie militaire, ainsi que d’organiser l’entraînement au combat des unités spéciales jungle.
« La signature de ces accords témoigne de la volonté commune des deux États de consolider leurs relations diplomatiques au service du bien-être de leurs peuples », a indiqué le ministère des Affaires étrangères de la RDC sur X (ex-Twitter).
Les deux pays entretiennent une collaboration active dans plusieurs domaines stratégiques, incluant des projets dans les secteurs électoral, agricole, environnemental, des biocarburants et de la santé. Depuis 2022, un projet de coopération technique bilatérale est en cours pour former les petits producteurs agricoles congolais.
En 2023, Félix Tshisekedi a été le premier président congolais à effectuer une visite officielle au Brésil. L’année suivante, les échanges commerciaux entre les deux pays ont enregistré une hausse de 28 %, atteignant un record de 259 millions de dollars, selon le gouvernement brésilien. Le pays d’Amérique du Sud a exporté principalement du sucre, de la volaille et du porc pour un total de 191,5 millions de dollars, tandis que la RDC a exporté vers le Brésil pour 67,6 millions de dollars, essentiellement des huiles de pétrole brut.
Lydie Mobio, Agence Ecofin
Selon le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI), publié en juillet 2025, le gouvernement de la République démocratique du Congo, en collaboration avec la Banque centrale du Congo (BCC), prévoit d’adopter d’ici décembre 2025 une feuille de route « pour améliorer le fonctionnement du marché des titres publics ».
Cette feuille de route, fondée sur les recommandations récemment formulées par le FMI, mettra l’accent sur plusieurs axes. Il s’agira notamment d’améliorer la planification, la prévisibilité et la transparence du processus d’émission, en renforçant l’alignement entre les calendriers d’adjudication et le plan annuel d’emprunt, en cohérence avec la stratégie globale de gestion de la dette.
La réforme vise également à diversifier la base d’investisseurs au-delà du secteur bancaire, qui détient actuellement 99 % des titres. Pour ce faire, il est prévu d’organiser régulièrement des ateliers de formation à la comptabilité des titres publics à destination des investisseurs non bancaires, ainsi que d’instaurer une souscription minimale obligatoire pour les compagnies d’assurances. Dans cette optique, un projet de loi modifiant le Code des assurances a été adopté en avril dernier et doit encore être soumis au Parlement.
En outre, des mesures sont annoncées pour favoriser le développement d’un marché secondaire, notamment par la mise en place de coupons différenciés selon la maturité, afin d’améliorer la formation des prix et la liquidité des titres, ou encore par le dépôt au Parlement, d’ici fin décembre 2025, d’un projet de loi sur les fonds communs de placement.
Avec la mise en œuvre de cette feuille de route, les autorités espèrent approfondir le marché et allonger les maturités, afin de réduire le risque de refinancement. Ce marché, dont l’encours des titres publics est passé de 0,14 % du PIB en 2019 à 1,65 % en décembre 2024, reste dominé par les bons du Trésor à remboursement fractionné, d’une maturité moyenne d’environ 18 mois, représentant 90 % de l’encours total.
Boaz Kabeya
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Kibali produced 306,667 ounces in H1 2025, below the half-year target of 344,000–377,500 ounces.
Production is down 13% year-on-year due to lower ore grades and operational challenges.
Strong gold prices boosted revenues despite lower output
The Kibali gold mine in Haut-Uélé province, DRC, produced 306,666.6 ounces (8,693.8 kg) of gold in the first half of 2025. Barrick Mining, the mine’s operator, reported the figure on August 11. This output falls short of the half-year target of 344,000–377,500 ounces and marks a 13% decline compared with 351,111 ounces in the same period of 2024.
AngloGold Ashanti, which holds a 45% stake in the mine alongside Barrick, attributes the decline to lower ore grades. “Operational difficulties have reduced the amount of underground ore available for processing, increasing the use of lower-grade open-pit ore,” the company said. Barrick had previously forecast higher underground grades later in the year, but this has not yet materialized.
Despite the production drop, high gold prices have bolstered revenue. Kibali’s first-half average selling price is forecast at $3,099 per ounce, up from $2,213 a year earlier. The mine generated $702.2 million in sales in 2024, and analysts from Canadian firm Fidelity anticipate gold could reach $4,000 per ounce by year-end, supporting Barrick’s revenue growth even amid lower output.
This article was initially reported in French by Pierre Mukoko
Adapted in English by Ola Schad Akinocho
The Katanda plant in Kasaï Oriental will have an annual capacity of 1.2 million tonnes, with the first phase producing 300,000 tonnes.
Cement prices in the province could fall from $24–30 per 50 kg bag due to local production.
Combined with Cilu acquisition, WIH Cement could become the DRC’s leading cement producer with 2.2 million tonnes capacity.
The cement plant under construction in Katanda, Kasaï Oriental province, is scheduled to begin production in February 2026, according to interim governor Dr. Augustin Kayemba Mulemena during his inspection of the site on August 8.
Construction, which started in August 2024, currently focuses on the life base and staff offices. Some equipment has already arrived in Lubumbashi, while the remainder is expected from China by the end of August 2025. Foundations for steel structures, essential for the installation of production machinery, are underway.
The plant’s first phase, estimated at $400 million, will produce 300,000 tonnes per year, gradually increasing to its full 1.2 million tonnes capacity. Local cement prices, currently around $24 per 50 kg bag and rising to $30 at times due to logistical challenges, are expected to decline once production starts.
With this plant, the DRC could narrow its cement deficit, which stood at over 260,000 tonnes in 2023, according to the Central Bank of Congo. Coupled with WIH Cement’s acquisition of a 91% stake in Cimenterie de Lukala near Kinshasa, the company could reach a combined production capacity of 2.2 million tonnes per year, positioning it as the country’s leading cement producer.
This article was initially reported in French by Timothée Manoke (intern)
Adapted in English by Ola Schad Akinocho
Airtel Africa and Vodacom announced a strategic network-sharing agreement on August 12, 2025.
The partnership aims to expand coverage, improve connectivity quality, and reduce infrastructure costs.
In the DRC, Airtel leads the mobile market with 35.5% revenue share, followed by Vodacom at 32.6%.
Airtel Africa and Vodacom Group have struck a strategic agreement to share network infrastructure across the Democratic Republic of Congo (DRC), Mozambique, and Tanzania, pending regulatory approval. Announced on August 12, the collaboration pools fiber optic networks and mobile towers to accelerate digital service rollout, cut infrastructure costs, and enhance connectivity quality.
By leveraging their combined assets, the operators aim to expand coverage to rural and underserved areas and provide customers with more reliable 4G and 5G services. Vodacom CEO Shameel Joosub emphasized that the partnership will connect more people faster and at lower cost, ensuring "no one is left behind in the digital age." Airtel Africa CEO Sunil Taldar highlighted the shared goal of widening access to digital opportunities, even in remote regions.
In the DRC, Vodacom has already partnered with Orange to install solar-powered mobile base stations in rural areas, while Airtel Africa recently teamed up with SpaceX to offer Starlink broadband services. Last year, Airtel led the DRC mobile market with $741 million in revenues (35.5% market share), followed by Vodacom with 32.6%, Orange at 28.1%, and Africell at 3.8%.
This article was initially reported in French by Boaz Kabeya
Adapted in English by Ola Schad Akinocho
Le gouverneur de la province de Lomami, Iron-Van Kalombo Musoko, a officiellement inauguré, le 8 août 2025, le pont Luilu. Situé sur la Route nationale n°1, cet ouvrage joue un rôle essentiel dans les échanges commerciaux entre la province et celles du Grand Katanga (Tanganyika, Haut-Lomami, Lualaba et Haut-Katanga).
Fermé en juin dernier pour des travaux de réhabilitation de 45 jours, le pont a été remis en état par la société chinoise GREC-7, sous la supervision de l’Agence congolaise des grands travaux (ACGT). Large de 4,02 mètres et long de 60 mètres, il peut désormais supporter jusqu’à 40 tonnes, améliorant ainsi la fluidité du transit de biens et de personnes dans la zone.
Le directeur provincial de l’ACGT a insisté sur le strict respect de la limite de tonnage par les usagers. Le gouverneur Iron-Van Kalombo Musoko a annoncé la mobilisation des services techniques, notamment l’Office des routes et les ministères sectoriels, pour assurer la surveillance et la préservation de l’ouvrage.
La dégradation du pont Luilu résultait principalement de son vieillissement, des intempéries récurrentes et d’un trafic intense, notamment de poids lourds excédant la charge autorisée. L’absence d’entretien régulier et de contrôles techniques avait accentué cette usure, conduisant à sa fermeture avant la récente réhabilitation.
Durant les travaux, les transporteurs devaient emprunter un détour par la route Luputa–Ngandajika pour rejoindre Mbujimayi ou d’autres cités environnantes, allongeant sensiblement leurs trajets.
Ronsard Luabeya
Le 12 août 2025, Airtel Africa et Vodacom Group ont annoncé un accord stratégique de partage d’infrastructures réseau dans plusieurs marchés africains : la République démocratique du Congo (RDC), le Mozambique et la Tanzanie. Ce partenariat, soumis à l’approbation des autorités réglementaires, vise à mutualiser les réseaux de fibre optique et les infrastructures de tours mobiles afin d’accélérer le déploiement des services numériques, réduire les coûts d’infrastructure et améliorer la qualité de la connectivité.
En mutualisant leurs infrastructures, Airtel et Vodacom entendent étendre la couverture aux zones rurales et mal desservies, tout en offrant à leurs clients une expérience réseau plus performante et plus fiable. L’alliance permettra aux deux opérateurs de capitaliser sur leurs atouts respectifs pour répondre à la croissance rapide des usages data et au besoin d’une connectivité 4G et 5G de qualité.
Selon Shameel Joosub, PDG de Vodacom, ce partenariat permettra de connecter un plus grand nombre de personnes plus rapidement et à moindre coût, afin que « personne ne soit laissé pour compte à l’ère numérique ». De son côté, Sunil Taldar, PDG d’Airtel Africa, rappelle que cette collaboration s’inscrit dans un objectif commun : élargir l’accès aux opportunités numériques, même dans les zones les plus reculées.
En RDC, Vodacom s’est déjà associé à Orange pour créer une coentreprise visant à étendre la couverture réseau dans les zones rurales, avec l’installation de stations de base mobiles alimentées à l’énergie solaire pour desservir des régions isolées et peu peuplées. Pour les mêmes raisons, Airtel Africa a récemment signé un accord avec SpaceX pour proposer les services Internet haut débit de Starlink à ses clients africains, notamment en RDC.
En 2024, Airtel a conservé sa position de leader du marché de la téléphonie mobile en RDC en termes de chiffre d’affaires. Selon les données publiées par l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), la filiale du groupe indien Bharti Airtel a généré 741 millions de dollars, soit 35,5 % des 2,09 milliards de dollars de revenus globaux du secteur. Vodacom a capté 32,6 % des revenus, Orange 28,1 %, et Africell 3,8 %.
Boaz Kabeya
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La cimenterie en construction à Katanda, dans la province du Kasaï Oriental, devrait entrer en phase de production en février 2026. L’annonce a été faite lors d’une visite d’inspection du gouverneur intérimaire, Dr Augustin Kayemba Mulemena, sur le site du projet, le vendredi 8 août.
Selon la direction, les travaux, lancés en août 2024, concernent, pour l’heure, principalement la construction de la base-vie et des bureaux destinés au personnel. Une partie des équipements nécessaires à l’installation de l’usine est déjà arrivée à Lubumbashi, tandis que le reste, encore en Chine, devrait être expédié avant la fin du mois d’août 2025. Les fondations destinées à accueillir les structures métalliques sont également en cours de réalisation, étape préalable à l’installation des machines de production.
Le projet prévoit la construction d’une usine d’une capacité annuelle de 1,2 million de tonnes de ciment. D’après l’entreprise, la première phase, estimée à 400 millions de dollars, consistera à produire 300 000 tonnes par an, avec une augmentation progressive de la capacité dans les phases suivantes.
Le lancement de la production devrait avoir un impact sur le prix du ciment dans la province, où un sac de 50 kg se vend autour de 24 dollars américains, soit le double du prix pratiqué à Kinshasa et au Haut-Katanga, d’où le Kasaï Oriental s’approvisionne. En raison de contraintes logistiques, ce prix peut atteindre 30 USD à certaines périodes.
Avec sa capacité projetée, l’usine devrait aussi contribuer à combler largement le déficit national en ciment. Selon les données de la Banque centrale du Congo (BCC), la RDC a produit 2 298 206 tonnes en 2023 pour une consommation estimée à 2 559 063 tonnes, soit un déficit de plus de 260 000 tonnes comblé jusque-là par des importations. L’entrée en production de cette unité pourrait réduire, voire éliminer, ce déséquilibre.
À terme, la finalisation de la cimenterie de Katanda, combinée à l’acquisition de plus de 91 % des parts de la Cimenterie de Lukala (Cilu) — une usine d’une capacité de 1 million de tonnes près de Kinshasa — auprès de Heidelberg Materials, pourrait propulser WIH Cement au rang de premier producteur de ciment en RDC, avec une capacité totale estimée à 2,2 millions de tonnes par an, selon les prévisions.
Timothée Manoke, stagiaire
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La mine de Kibali, située dans la province du Haut-Uélé en République démocratique du Congo (RDC), a produit 306 666,6 onces (soit 8 693,8 kg) d’or au premier semestre 2025, selon les données publiées le 11 août 2025 par Barrick Mining, opérateur du site. Cette production est inférieure aux objectifs fixés pour l’année.
Pour l’ensemble de 2025, Barrick table sur une production comprise entre 688 000 et 755 000 onces, soit une moyenne semestrielle attendue de 344 000 à 377 500 onces. Avec 306 666,6 onces à fin juin, Kibali est en dessous de la borne basse de cette fourchette.
La production recule également d’environ 13 % par rapport à la même période en 2024, où elle avait atteint 351 111 onces. AngloGold Ashanti, qui détient 45 % de la mine, tout comme Barrick Mining, explique cette baisse principalement par des teneurs plus faibles : « Les difficultés opérationnelles ont réduit la quantité de minerai souterrain disponible pour traitement, augmentant le recours au minerai de fosse à ciel ouvert, de qualité inférieure », précise l’entreprise dans son communiqué du 1ᵉʳ août.
Pourtant, lors de la publication des résultats du premier trimestre, Barrick Mining prévoyait « des teneurs plus élevées pour plus tard dans l’année, principalement grâce à l’exploitation souterraine ». Ce scénario ne s’est pas encore matérialisé.
En 2024, la production de Kibali avait déjà reculé de 10 % en raison de la baisse des teneurs, pour atteindre 688 000 onces. Malgré ce repli, la mine avait généré un chiffre d’affaires estimé à 702,2 millions de dollars, augmentant de 30 % sa contribution aux revenus de Barrick Mining.
Cette progression s’expliquait par l’envolée des cours de l’or, une tendance qui se poursuit. Barrick affiche un prix moyen de vente de 3 099 dollars l’once au premier semestre 2025, contre 2 213 dollars un an plus tôt. Le métal jaune, porté par les tensions géopolitiques et la forte demande pour les valeurs refuges, a franchi à nouveau le seuil des 3 500 dollars l’once début août. Des analystes de la firme canadienne Fidelity anticipent même un prix de 4 000 dollars l’once d’ici la fin de l’année.
Pierre Mukoko
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