L’Autorité de régulation du secteur de l’électricité (ARE) a annoncé, le 7 octobre 2025, avoir remis le 15 septembre un avis conforme à la société Gujarat DRC SA pour son projet de centrale photovoltaïque. Ce document ouvre la voie à la signature, par le ministre de l’Énergie, de la licence de production d’électricité, condition préalable au démarrage des travaux de construction.
Le projet, à implanter dans le village de Fipango, sur le site de Kashamata, dans le territoire de Kipushi (province du Haut-Katanga), est porté par la société indienne Soleos Energy, spécialisée dans le développement des énergies renouvelables, et la société congolaise d’ingénierie électrique Melci Holdings. Les deux partenaires ont créé la coentreprise Gujarat DRC SA, chargée de sa mise en œuvre. La composition de l’actionnariat n’a pas encore été rendue publique.
Dans une communication publiée en octobre 2024 sur LinkedIn, Soleos Energy avait évoqué une centrale de 248 MW, tandis que certains médias parlaient de 200 MW. Mais selon l’ARE, il s’agit bien d’une centrale de 248 MWc (mégawatt-crête). Cette unité, propre au photovoltaïque, désigne la puissance maximale que peut délivrer une installation dans des conditions optimales (ensoleillement, température, orientation, inclinaison). Dans la pratique, une centrale solaire ne produit toutefois presque jamais sa capacité maximale de façon constante. L’expérience en Afrique montre qu’une centrale de 248 MWc génère généralement une puissance moyenne effective comprise entre 40 et un peu plus de 50 MW.
Les données fournies par l’ARE vont dans ce sens : le projet devrait alimenter environ 70 000 ménages et créer une cinquantaine d’emplois permanents ainsi que plus de 500 emplois temporaires.
Lors de la présentation initiale, les investisseurs tablaient sur une fin des travaux à l’horizon fin 2025. Mais, il y a environ quatre mois, Tshimbalanga Madiba, directeur général de Melci Holdings et directeur général adjoint de Gujarat DRC SA, avait annoncé le démarrage imminent des travaux de construction. Il avait précisé que la centrale intégrerait un système de stockage d’énergie par batteries (BESS) d’une capacité de 107 MWh.
L’électricité produite sera vendue à la Société nationale d’électricité (SNEL) dans le cadre d’un contrat d’achat d’énergie (PPA) d’une durée de 25 ans, à un tarif jugé « très avantageux » par Bhavesh Kumar Rathod, fondateur et directeur de Soleos Energy, sans plus de détails. La SNEL se chargera ensuite de la distribution aux ménages et entreprises. Le projet bénéficie également d’un corridor électrique dédié et de garanties gouvernementales.
Ces conditions renforcent la position de confiance de Soleos Energy, qui ambitionne de développer jusqu’à 1 000 MW de projets solaires en RDC, soit environ le tiers du déficit énergétique national estimé à 3 000 MW par le ministre des Ressources hydrauliques et de l’Électricité, Aimé Sakombi Molendo.
Timothée Manoke