Facebook Bankable LinkedIn Bankable
Twitter Bankable WhatsApp Bankable
Bankable
Bankable
Equipe Publication

Equipe Publication

Le projet de développement de ports secs entre la République démocratique du Congo (RDC) et la Tanzanie franchit une nouvelle étape. Le 18 juin 2025, à Dar-es-Salaam, les ministres des Transports des deux pays, Jean-Pierre Bemba Gombo pour la RDC et Makame Mbarawa pour la Tanzanie, ont procédé à la remise officielle des titres fonciers consacrés à la construction de ces infrastructures logistiques.

Cette cérémonie marque la mise en œuvre concrète de l’accord bilatéral signé en avril dernier à Lubumbashi, portant sur l’attribution de terrains destinés à l’aménagement de ports secs dans les deux pays. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Programme de développement des infrastructures de transport, lancé en 2022 sous la coordination de l’Agence de facilitation du transport de transit du corridor central (CCTTFA).

Selon Jean-Pierre Bemba, la RDC a cédé à la Tanzanie deux sites représentant un total de 40 hectares : Kasenga (25 ha) et Kasumbalesa (15 ha). En contrepartie, la Tanzanie a accordé à la RDC, selon la même source, deux sites : Kwala, situé à une centaine de kilomètres de Dar-es-Salaam, (45 ha) et Katosho, près de Kigoma, (15 ha). Les services de communication du gouverneur du Haut Katanga parlent plutôt de trois sites concédés à la Tanzanie. Aux deux terrains cités par le ministre congolais des Transports, ils ajoutent le site de Kasanbondo (35 ha).

Selon Jean-Pierre Bemba, la construction de ces infrastructures générera des retombées significatives pour l’économie congolaise. Il cite notamment la traçabilité du fret à l’importation et à l’exportation, la lutte contre la fraude et la contrebande, ainsi que la libre circulation des biens et des personnes. Le ministre évoque également la création d’environ 3 000 emplois directs et indirects en Tanzanie, un investissement étranger de 300 millions de dollars et une hausse attendue des recettes douanières de la RDC.

Selon le gouvernement du Haut Katanga, le gouvernement congolais a déjà signé un contrat d’aménagement de 300 millions de dollars de ses sites. Mais ni les entreprises adjudicataires ni le type de contrat n’ont été précisés.

Ces installations permettront à chaque pays d’établir des plateformes douanières et logistiques sur le territoire de l’autre, afin de fluidifier le transit des marchandises, réduire les délais de dédouanement et améliorer la connectivité régionale.

La pression logistique entre la Tanzanie et la RDC ne cesse d’augmenter, en raison du volume élevé des flux de marchandises. L’aménagement des ports secs apparaît désormais comme une nécessité. Selon le ministère tanzanien des Transports, le volume de fret à destination de la RDC via le port de Dar-es-Salaam a presque triplé en quatre ans, enregistrant une hausse de 180 %. Sur la même période, le port a vu son trafic global passer de 14 à 28 millions de tonnes.

Ronsard Luabeya, stagiaire

Lire aussi :

Tanzanie-RDC : des ports secs en projet pour fluidifier les échanges commerciaux       

Dar es Salaam-Kinshasa : Air Tanzania ouvre une liaison directe avec 4 rotations par semaines 

Route Kolwezi-Sakabinda : 53,6 km à livrer en 2027 pour 159 millions $

Highlights:

  • Budana plant in Ituri now produces 7 MW after restoring its second turbine
  • The site’s full installed capacity is 12 MW, still out of reach
  • A $16 million modernization effort aims to upgrade power supply in Bunia

The Budana hydropower plant, located in Ituri province in northeastern Democratic Republic of Congo, has raised its actual output from 3.5 megawatts to 7 megawatts following the restart of its second turbine on June 17. Despite this progress, the facility is still operating below its installed capacity, which stands at 12 megawatts.

The turbine was restored by Greentech Energy, as part of a larger $16 million upgrade program. The project is led by the Kilo-Moto Mining Company (Sokimo), which owns 60% of the venture through its subsidiary Electrokimo, and by Southern Energy DRC. The two companies formed a joint partnership in 2019, which resulted in the creation of Greentech Energy. The firm holds exclusive rights to operate Bunia’s power infrastructure for 25 years.

The first phase of the project focuses on restoring all three turbines at Budana, aiming to bring the plant’s total output to between 10 and 12 megawatts. Beyond turbine repairs, Greentech Energy is also tasked with upgrading the entire distribution network, installing new transformers, building power lines, and setting up prepaid meter systems. This “pay-as-you-go” model is designed to improve billing and help make the local electricity network financially sustainable.

Greentech says that better access to electricity in Bunia could bring real economic benefits by supporting local businesses and improving infrastructure across the city.

Built in the 1930s and commissioned in 1940, the Budana plant has suffered from aging equipment and poor maintenance for years. Until recently, it generated only 3 megawatts, far below the region’s energy needs.

The decline was mostly due to Sokimo’s financial troubles, which made it impossible to fund regular upkeep. The recent investment and new private-sector involvement mark a turning point for the site and the city it powers.

This article was initially published in French by Ronsard Luabeya (Intern)

Edited in English by Firmine AIZAN

DRC’s Minister of External Trade Julien Paluku Kahongya announced that several Congolese agricultural products, including coffee and cocoa, will now enter the UK market duty-free. This decision follows a June 17, 2025 meeting with Kumar Iyer, the UK ambassador to the United Nations, the World Trade Organization (WTO), and other international organizations in Geneva.

"Certification and compliance bodies will oversee the implementation of this decision," Paluku Kahongya said. DRC exporters looking to ship agricultural goods to the UK must register with the Rural Payments Agency to get an import license. For fruits and vegetables, a certificate of conformity from UK authorities is also required. London stated that these procedures can be completed online.

This news comes amid a significant drop in DRC’s exports to the UK. Data from the International Trade Centre (ITC) shows that the value of goods imported from the DRC by the UK fell from $261.6 million in 2022 to just $12 million in 2024, a 95.4% decrease. No official reason has been provided for this decline.

In February, the Ministry of External Trade and the UK embassy in Kinshasa established a technical commission to speed up the signing of trade agreements aimed at boosting exports. Local media reported that discussions focused on a list of 62 priority products, though this list has not been made public.

The UK government noted that it introduced a preferential trade scheme for developing countries, including the DRC, in 2023. This scheme is part of its post-Brexit trade policy and offers reduced tariffs on 99% of goods from these nations, aiming to lower raw material import costs for British businesses.

This article was initially published in French by Timothée Manoke (Intern)

Edited in English by Mouka Mezonlin

Le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, a annoncé que plusieurs produits agricoles congolais, dont le café et le cacao, seront désormais admis sur le marché britannique en franchise de droits de douane. L’annonce fait suite à son entretien, le 17 juin 2025, avec Kumar Iyer, ambassadeur du Royaume-Uni auprès des Nations unies, de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et d’autres organisations internationales à Genève.

« Les organes de certification et de conformité des produits vont matérialiser la mise en œuvre de cette décision », a précisé Julien Paluku Kahongya. Les exportateurs congolais souhaitant expédier des produits agricoles vers le Royaume-Uni devront s’enregistrer auprès de la Rural Payments Agency afin d’obtenir une licence d’importation. Pour les fruits et légumes, un certificat de conformité délivré par les autorités britanniques est également requis. Selon Londres, ces démarches peuvent être effectuées en ligne.

Cette annonce intervient dans un contexte de net recul des exportations congolaises vers le Royaume-Uni. Selon les données de l’International Trade Centre (ITC), la valeur des biens importés de la RDC par le Royaume-Uni est passée de 261,6 millions de dollars en 2022 à seulement 12 millions en 2024, soit une baisse de 95,4 %. Aucune explication officielle n’a été avancée pour justifier cette chute.

En février dernier, le ministère du Commerce extérieur et l’ambassade du Royaume-Uni à Kinshasa ont mis en place une commission technique chargée d’accélérer la signature d’accords commerciaux visant à relancer les exportations. Selon la presse locale, les discussions portaient sur une liste de 62 produits prioritaires, dont le détail n’a pas été publié.

Le gouvernement britannique rappelle avoir instauré en 2023, dans le cadre de l’après-Brexit, un régime commercial préférentiel à destination des pays en développement, dont la RDC. Ce régime prévoit une réduction des droits de douane sur 99 % des biens originaires de ces pays, dans le but de réduire les coûts d’importation des matières premières pour les entreprises britanniques.

Timothée Manoke, stagiaire

Exportations des produits agricoles : la RDC réalise un record à 433 millions $ en 2024

Accord de libre-échange avec les Émirats : la RDC vise 3 milliards $ d’exportations d’ici 2030

Zlecaf : la RDC annonce la suppression des droits de douane sur 6 230 produits d’ici 2031 

Exportations vers les États-Unis : la RDC avantagée par les décisions de Trump

Un accord signé pour la vente de plus d'un million de tonnes de produits agricoles de la RDC en Chine

La Direction générale des Impôts (DGI) a officiellement lancé, le 16 juin 2025, la procédure d’homologation des systèmes de facturation d’entreprise (SFE), dans le but de renforcer la traçabilité des opérations commerciales et de sécuriser la collecte de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) en République démocratique du Congo (RDC).

À l’issue de cette procédure, la DGI prévoit de publier, le 30 juin 2025, la première liste officielle des logiciels de facturation homologués. À partir du 1er juillet, seuls ces logiciels seront autorisés pour les entreprises assujetties à la TVA. Le fisc rappelle par ailleurs que l’utilisation d’un système non homologué exposera les contrevenants à des sanctions fiscales.

Concrètement, les éditeurs de logiciels ou les entreprises disposant de leur propre système de facturation doivent adresser une demande physique d’homologation au directeur général des impôts. Chaque dossier est ensuite soumis à l’examen d’une commission chargée d’évaluer la conformité des outils proposés. Cette évaluation porte notamment sur la capacité à émettre des factures électroniques sécurisées, la numérotation, la conservation des données, ainsi que la transmission des informations à l’administration via le dispositif électronique fiscal (DEF).

Par cette mesure, la DGI entend moderniser l’environnement fiscal, limiter les pratiques frauduleuses et renforcer la fiabilité des déclarations. Selon le dernier rapport annuel de l’administration fiscale, 8 895 entreprises ont collecté la TVA pour le compte de l’État. Les recettes issues de cette taxe se sont élevées à 2 776,2 milliards de francs congolais, représentant 23,7 % des recettes fiscales totales (DGI). Avec cette réforme, le gouvernement espère générer, au cours de l’exercice budgétaire 2025, un surcroît de recettes estimé à 242 milliards de francs congolais.

Boaz Kabeya, stagiaire

Lire aussi :

Fraude fiscale : 11 038 entreprises indexées en RDC, une hausse des recettes de 30 % projetée

TVA : la RDC prévoit d’étendre la collecte automatisée à toutes les entreprises en 2025

Grâce à la remise en service de sa deuxième turbine, intervenue le 17 juin 2025, la centrale hydroélectrique de Budana, située dans la province de l’Ituri, a vu sa capacité de production réelle passer de 3,5 à 7 mégawatts. Elle reste néanmoins en deçà de sa capacité de production installée, estimée à 12 mégawatts.

Cette turbine a été réhabilitée par l’entreprise Greentech Energy. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un projet de modernisation de la centrale, financé à hauteur de 16 millions de dollars. Elle est portée par la Société minière de Kilo-Moto (Sokimo), détentrice de 60 % des parts à travers sa filiale Electrokimo, et par Southern Energy DRC. Les deux parties ont conclu en 2019 un partenariat qui a abouti à la création de Greentech Energy, laquelle détient l’exclusivité de l’exploitation de l’infrastructure électrique de Bunia, capitale provinciale de l’Ituri, pour une durée de 25 ans.

Dans sa première phase, le projet prévoit la réhabilitation complète des trois turbines de la centrale, avec pour objectif d’atteindre une capacité totale de production de 10 à 12 mégawatts. Greentech Energy est également chargée de moderniser le réseau de distribution, d’installer de nouveaux transformateurs, de construire des lignes électriques et de mettre en place un système de compteurs prépayés. Ce dispositif, basé sur le modèle « pay-as-you-go », vise à améliorer la facturation et à garantir la viabilité économique du réseau.

Selon cette société, l’amélioration de l’accès à l’électricité à Bunia pourrait générer un impact économique significatif, en stimulant les activités locales et en renforçant les infrastructures.

Construite dans les années 1930 et mise en service en 1940, la centrale de Budana a longtemps souffert de la vétusté de ses équipements. Jusqu’à récemment, elle ne produisait que 3 mégawatts, un niveau très insuffisant pour répondre aux besoins énergétiques de la région. Cette situation s’expliquait par le manque de ressources financières nécessaires à l’entretien des installations, aggravé par les difficultés structurelles de la Sokimo, qui n’était plus en mesure de mobiliser les fonds nécessaires à leur maintenance.

Ronsard Luabeya, stagiaire

Les pourparlers entamés en mars dernier sous l’égide de l’administration Trump et du Qatar devraient aboutir à la signature, le 27 juin 2025 à Washington, d’un accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda.

« Des équipes techniques de la République démocratique du Congo et de la République du Rwanda ont paraphé le texte de l’accord de paix, en présence de la sous-secrétaire américaine aux affaires politiques, Allison Hooker, en prélude à la signature de l’accord de paix lors d’une réunion ministérielle qui se tiendra le 27 juin 2025, en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio », précise un communiqué de presse conjoint publié dans la soirée du 18 juin par les deux pays et le département d’État américain.

Élaboré à l’issue de trois jours de dialogue constructif sur les intérêts politiques, sécuritaires et économiques, le texte, qui s’inspire d’une Déclaration de principes signée fin avril dernier par Kinshasa et Kigali, prévoit le respect de l’intégrité territoriale et l’arrêt des hostilités dans l’est de la RDC. Il comprend également des dispositions relatives au désarmement et à l’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques, à l’établissement d’un mécanisme conjoint de coordination de la sécurité, à la facilitation du retour des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur du pays, ainsi qu’à l’accès à l’aide humanitaire et à la mise en place d’un cadre d’intégration économique régionale.

Aucun détail n’a été communiqué sur le volet économique de l’accord, qui pourrait toutefois permettre aux États-Unis d’obtenir un accès privilégié aux minerais stratégiques et de drainer des milliards de dollars d’investissements dans une région riche en tantale, cobalt, cuivre, or et lithium. Washington a réaffirmé son soutien au corridor de Lobito, notamment par des investissements dans les infrastructures congolaises, et discute actuellement avec Kinshasa d’un accord bilatéral pour sécuriser son approvisionnement en minerais critiques.

« Une paix durable dans l’est de la RDC ouvrira la porte à des investissements citoyens américains et occidentaux plus importants, qui créeront un écosystème favorable à des chaînes d’approvisionnement responsables et fiables pour des choses comme les minerais critiques. C’est du gagnant-gagnant », a déclaré le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, en avril dernier.

Des experts missionnés par les Nations unies avaient indiqué, dans un rapport publié en août 2022, que l’armée rwandaise serait intervenue dans l’est de la RDC contre des groupes armés à dominante Hutu, comme les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), mais aussi en soutien à d’autres groupes rebelles actifs dans la région, notamment le Mouvement du 23 mars (M23), une milice formée par des Tutsis de la RDC. Les autorités rwandaises ont toutefois nié à plusieurs reprises tout soutien au M23.

Kigali et Kinshasa entretiennent des relations tendues depuis l’arrivée massive en RDC des réfugiés hutus rwandais accusés d’avoir participé au massacre de Tutsis en 1994. Au-delà des questions politiques et ethniques, ces tensions sont également alimentées par des intérêts économiques. Les autorités congolaises accusent le Rwanda de recevoir d’importantes quantités de minerais de contrebande en contrepartie de son soutien présumé au M23, qui s’est emparé des villes stratégiques de Goma et de Bukavu depuis le début de l’année.

Walid Kéfi, Agence Ecofin

Lire aussi :

Conflit à l’est de la RDC : une semaine pour concilier de multiples intérêts

Minerais contre sécurité : l’accord RDC-Etats-Unis envisagé d’ici fin juin

Conflit à l’est de la RDC : le médiateur de l’UA en quête de cohérence

Coopération RDC–États-Unis : Yvette Ngandu pour porter la nouvelle dynamique

Highlights:
• Twangiza Mining not listed among DRC gold producers since 2021
• Q1 2025 industrial gold output reached 5.9 tons, led by Kibali Gold
• Company’s claim of recent activity contrasts with official data and long absence

Twangiza Mining announced on May 8 that it was suspending operations. However, the move will have no impact on the Democratic Republic of Congo’s official gold production figures. Why? Because the company has been off the country’s official list of gold producers since 2021.

In the first quarter of 2025, official industrial gold output in the DRC reached 5.9 tons. That total came from Kibali Gold (5.86 tons), MCCR (18.6 kilograms), Kimia Mining Investment (4.9 kilograms), and Sokimo (4.6 kilograms). Twangiza Mining was not listed.

Official records show that Twangiza disappeared from the national gold producer registry in 2021. One year earlier, Banro—the Canadian company that had operated the Twangiza mine since 2012—sold its stake to minority shareholder Baiyin International Investments for a symbolic one Congolese franc.

By the time of the sale, Twangiza’s output had dropped sharply due to repeated attacks by armed groups. Production fell from nearly 5 tons in 2015 to 3.4 tons in 2018, then to 1.3 tons in 2019, and finally dropped to zero in 2020.

Yet when the company announced its recent suspension, CEO Chao Xianfeng stated that Twangiza had resumed operations in recent years. He said the company had halted activity again due to conflict with M23 rebels and their Rwandan allies, who have controlled the mine since May 2025. That would suggest the company was active at least during Q1 2025, but no output was reported.

The situation has drawn more scrutiny, especially following recent remarks by South Kivu Governor Jean-Jacques Purusi Sadiki. On April 2, speaking before the Foreign Affairs Committee of the French National Assembly, he alleged that at least 1,600 companies are illegally exploiting mineral resources in eastern Congo. Many of them, he added, are backed by Chinese capital and are allegedly smuggling gold to Middle Eastern countries, including Dubai, the United Arab Emirates, and Saudi Arabia.

Reported by Pierre Mukoko and Boaz Kabeya, intern

Annoncée le 8 mai dernier, la suspension des activités de Twangiza Mining n’aura aucun impact sur la production officielle d’or en République démocratique du Congo (RDC) en 2025. Et pour cause : bien avant cette annonce, l’entreprise avait déjà disparu du fichier officiel des producteurs d’or du pays.

Au premier trimestre de cette année, la production industrielle de ce métal précieux s’est établie à 5,9 tonnes, selon les données officielles. Elle se répartit entre Kibali Gold (5,86 tonnes), MCCR (18,6 kg), Kimia Mining Investment (4,9 kg) et Sokimo (4,6 kg). Aucune trace de Twangiza Mining.

L’examen des rapports officiels montre que cette disparition de la liste des producteurs industriels remonte à 2021. Un an auparavant, la société canadienne Banro — qui exploitait depuis 2012 la mine d’or de Twangiza, située sur les hauteurs de Luhwinja dans le Sud-Kivu, à environ 40 kilomètres au sud de Bukavu — avait annoncé avoir cédé ses parts à l’actionnaire minoritaire Baiyin International Investments pour un franc symbolique.

Fragilisée par des attaques armées répétées, la production de Twangiza Mining était déjà en déclin au moment du départ de Banro. Après avoir avoisiné les 5 tonnes en 2015, elle était tombée à 3,4 tonnes en 2018, puis à 1,3 tonne en 2019, avant de s’annuler complètement en 2020.

Mais si l’on en croit le communiqué signé le 8 mai par le directeur général de Twangiza Mining, Chao Xianfeng, l’entreprise avait repris ses activités depuis, avant de les suspendre à nouveau à la suite d’un désaccord avec les rebelles du M23 et leurs alliés — notamment rwandais — qui contrôlent la mine depuis mai 2025. Pourtant, l’entreprise est restée absente de la liste officielle des producteurs industriels d’or de la RDC jusqu’au premier trimestre 2025.

Cette disparition prolongée intrigue d’autant plus que, lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, le 2 avril dernier, le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi Sadiki, a affirmé qu’au moins 1 600 entreprises exploiteraient illégalement les ressources minières dans l’est de la RDC. Selon l’autorité provinciale, ces sociétés — majoritairement à capitaux chinois — exporteraient ensuite leur production de manière illégale vers des pays du Moyen-Orient, notamment Dubaï, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite.

Pierre Mukoko et Boaz Kabeya, stagiaire

Lire aussi :

Sud-Kivu : 1600 entreprises minières illégales recensées (gouverneur)

Conflit à l’est de la RDC : 38 sites miniers interdits d’exploitation pour asphyxier le M23

Est de la RDC : gel des transactions foncières dans les zones sous occupation armée

Since early June, the price of a 50-kilogram bag of cement has surged across three provinces in the Democratic Republic of Congo (DRC), namely Maniema, Kasaï, and Kasaï Oriental. The increases are primarily driven by logistical bottlenecks and supply disruptions affecting several cities.

In Kindu, the capital of Maniema, the price of a bag of grey cement has jumped from 95,700 to 145,000 Congolese francs (about $35 to $50), marking a 51.5% increase. According to a business operator quoted by the Congolese Press Agency ACP, this spike stems from a shortage at distribution depots, caused by irregular rail traffic from the National Railway Company of Congo (SNCC). The same source noted that several wagons loaded with cement from Kalemie are reportedly stranded at intermediate stations, slowing deliveries to Kindu. The poor condition of National Road No. 3 (RN3), which links Kisangani (Tshopo Province) to the river port of Wanyelukula, which is a key transit point to Kindu, further aggravates the situation.

In Mbujimayi, capital of Kasaï Oriental, the price has risen from $24 to $27 per bag. Dominique Ilunga Nkashama, provincial director for the Federation of Congolese Enterprises (FEC), acknowledged the severity of the crisis. He attributed the rise to cement volumes blocked from Grand Katanga due to a shortage of trains. Nkashama urged economic operators to deploy their trucks during the dry season to replenish markets.

A similar trend is evident in Kasaï province. In Tshikapa, prices have climbed from 33,000 to 45,000 Congolese francs (roughly $11 to $16), a 36% increase. The provincial Minister of Finance and Economy, Bazin Pembe, condemned what he called an "illegal" price imposed by certain traders taking advantage of a truckers’ strike in Kinshasa. He demanded an immediate return to the regulatory price range and threatened administrative sanctions for violators.

Similar actions have been taken in Kisangani, Tshopo province, to curb price speculation. On June 10, the public prosecutor ordered the closure of several cement depots for failing to comply with the $16 price cap set by provincial Economy Minister Sénold Tandia Akomboyo. In Kisangani, prices had surged to $22, compared to the usual average of around $14.

 This article was initially published in French by Ronsard Luabeya (Intern)

Edited in English by Mouka Mezonlin

Page 11 sur 135

Please publish modules in offcanvas position.