Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a lancé, le 2 mai 2025, un appel à manifestation d’intérêt international pour la réhabilitation et la modernisation du chemin de fer des provinces de l’Uélé, dans le nord-est du pays. L’appel porte sur le tronçon Bumba-Aketi-Buta-Mungbere, long de 870 km avec un écartement de 0,60 m et rail de 18 kg/m, 23 kg/m et 33 kg/m.
Le communiqué du ministère des Transports, Voies de Communication et Désenclavement, dirigé par le vice-Premier ministre Jean-Pierre Bemba, précise que les prestataires intéressés devront justifier d’une expérience d’au moins dix ans dans les grands projets ferroviaires, ainsi que d’une capacité technique et financière avérée.
Le projet comprend potentiellement des études complémentaires (APS, APD), la modernisation des infrastructures (voies, signalisation, télécommunications), ainsi que la mise en place d’un modèle d’exploitation durable, de type partenariat public-privé (PPP), concession ou autre arrangement institutionnel. La date limite de soumission des dossiers est fixée au 30 juin 2025.
La Vice-Primature, Ministère des Transports, Voies de Communication et Désenclavement, lance un Appel à Manifestation d’Intérêt International (AMI) pour les travaux de réhabilitation et de modernisation du Chemin de fer des Uele Fleuve, sur le tronçon Bumba – Aketi – Buta –… pic.twitter.com/IIRjdiJk33
— Ministère des Transports RDC (@TransportsRDC) May 5, 2025
L’objectif affiché est de désenclaver les régions du Bas-Uélé et du Haut-Uélé, de renforcer la connectivité ferroviaire intérieure et de jeter les bases d’un modèle de transport durable dans l’une des zones les plus enclavées du pays.
De 1924 à la fin des années 1990, cette ligne ferroviaire a structuré l’économie des provinces de l’Uélé en facilitant l’évacuation des produits agricoles et miniers. Sa dégradation progressive a entraîné l’effondrement de la Société des chemins de fer Uélé-Fleuve (SCFUF), anciennement connue sous le nom de Vicicongo.
La relance de la ligne ouvrirait de nouvelles perspectives d’approvisionnement, de commercialisation et de transformation pour les acteurs économiques régionaux. Elle traverse en effet des zones riches en ressources forestières, agricoles et minières, notamment en or à Watsa et Mungbere, et pourrait améliorer la liaison avec le port de Mombasa via l’Ouganda.
Boaz Kabeya stagiaire et Timothée Manoke stagiaire
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