En marge des Assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, le ministre congolais des Finances, Doudou Fwamba, a présenté le 18 octobre 2025 à la Banque mondiale une requête de financement de 500 millions de dollars pour appuyer la mise en œuvre du projet du corridor de Lobito. Selon une note du ministère des Finances, l’institution financière a accepté d’examiner cette demande.
Lors d’un entretien avec la directrice générale des opérations de la Banque mondiale, Anna Bjerde, le ministre a exposé la vision du gouvernement, qui vise à stimuler la croissance économique autour de ce corridor stratégique. Les discussions ont permis de consolider les bases d’une coopération élargie, notamment pour le développement des deux tronçons principaux : Tenke–Lubumbashi–Sakania et Tenke–Kolwezi–Dilolo, jusqu’à la frontière angolaise et au port de Lobito.
Selon les conclusions des études de faisabilité présentées en septembre par une délégation conjointe d’experts de l’Union européenne et des États-Unis, la réhabilitation du tronçon Tenke–Kolwezi–Dilolo nécessiterait entre 400 et 410 millions de dollars, avec des coûts d’entretien estimés à 180 millions sur dix ans. La seconde phase du projet, portant sur la section Tenke–Lubumbashi–Sakania et son extension vers la frontière zambienne, porterait l’investissement total à environ 1,1 milliard de dollars.
Doudou Fwamba a insisté sur le fait que la viabilité économique du projet dépendra de la croissance de la production énergétique et minière, ainsi que du renforcement de la transformation locale des matières premières. Ces dynamiques devraient, selon lui, favoriser la création d’emplois et stimuler le développement agricole.
De son côté, Anna Bjerde a salué les réformes économiques engagées par le gouvernement congolais et rappelé l’importance stratégique du corridor de Lobito, considéré comme un levier régional pour la logistique, l’énergie et l’agro-industrie.
Le gouvernement congolais a déjà affiché sa volonté de promouvoir des projets intégrateurs, à l’instar de ceux développés en Angola, en Zambie et en Tanzanie. Lors du Conseil des ministres du 4 avril 2025, la Première ministre Judith Suminwa avait instruit l’élaboration de projets de développement le long du corridor, sous la supervision des ministres des Transports et du Plan, en collaboration avec d’autres membres du gouvernement et les experts du comité Mattei.
En septembre dernier, la Banque mondiale avait par ailleurs annoncé le lancement d’une étude de faisabilité sur l’impact économique du corridor. Réalisée conjointement par des chercheurs des universités de Lubumbashi et de Kolwezi et par les équipes de la Banque mondiale, cette étude vise à identifier les opportunités d’investissement sur la portion congolaise du projet afin d’en maximiser les retombées économiques et sociales.
Ronsard Luabeya
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