Au 25 octobre 2024, le zinc se négociait à 3 070 $ la tonne à la London Metal Exchange (la plus importante bourse des métaux au monde), pour des achats prévus entre le 17 décembre 2024 et le 25 janvier 2025. Ce prix représente une hausse de 27 % par rapport au début de l'année et est le plus élevé depuis février 2023. Il dépasse également de 16,04 % l'estimation de 2 645,5 $ la tonne prévue dans l'étude de faisabilité de la mine de Kipushi, publiée en 2022.
Kipushi est actuellement la plus importante mine industrielle de zinc en RDC, avec des prévisions de production pour 2024 variant entre 50 000 et 70 000 tonnes, contre des exportations totales de 13 403 tonnes en 2023. Kipushi Corporation, qui détient les droits sur cette mine, est une coentreprise détenue à 62 % par Ivanhoe Mines, une société enregistrée au Canada, et à 38 % par l'entreprise publique congolaise Gécamines.
À première vue, le cours actuel du zinc laisse penser que l'État congolais, qui perçoit des revenus par le biais d'une redevance de 3,5 % sur 65 % des ventes de zinc de cette mine, de divers droits fixes, de l'impôt sur les bénéfices, ainsi que des dividendes versés à la Gécamines, pourrait bénéficier de recettes supplémentaires. Cependant, ces retombées dépendent des contrats d’achat, qui fixent le prix du minerai servant de base au calcul des recettes pour l’État. Car les producteurs de minerais, comme Kipushi Corporation, ne vendent pas directement leur production à la bourse notamment à London Metal Exchange.
Non publication des contrats d’achat
Le 2 juillet 2024, un contrat d’achat de la production de zinc de Kipushi a été signé avec Trafigura, un négociant en matières premières basé à Singapour, et Citic Metals Group, principal actionnaire d’Ivanhoe Mines avec une participation de 22,4 %. Cependant, les clauses de l’accord n’ont pas été divulguées, ce qui laisse dans l’ombre le prix auquel le zinc est vendu à ces deux sociétés. On sait néanmoins qu'au moment de l'annonce de la signature de ce contrat, le zinc se négociait à 2 896,5 $ la tonne à la London Metal Exchange.
Conscient de cet enjeu, l’État souhaite désormais s’impliquer davantage dans la sélection des acheteurs des minerais produits sur la mine de Kamoa-Kakula, qui est actuellement la deuxième plus grande mine de cuivre au monde avec une capacité de production de 600 000 tonnes par an. Concernant la mine de Kipushi, un accord signé en janvier 2024 permet à la RDC de progresser vers cet objectif à moyen terme. Cet accord prévoit une augmentation progressive de la participation et des droits de vote de la Gécamines.
Ainsi, la part de l'entreprise minière congolaise passera de 38 % à 43 % à partir du 25 janvier 2027, pour atteindre 80 % une fois que 2 millions de tonnes de minerais auront été extraites et traitées, tandis qu'Ivanhoe, actuellement actionnaire majoritaire, détiendra 20 %. Il est cependant important de noter que, selon l'étude de faisabilité qui prévoit un rendement uniquement pour le zinc de 41 % pour l’entreprise basée au Canada sur la durée de vie du projet (14 ans), Ivanhoe Mines devrait avoir amorti son investissement au bout de trois ans.
Les perspectives du marché restent toutefois incertaines : certains analystes anticipent que l'offre de zinc demeurera inférieure à la demande, ce qui devrait maintenir les prix à un niveau élevé. Cependant, sur la plateforme du London Metal Exchange, les achats prévus entre janvier 2025 et avril 2025 montrent une tendance baissière. Néanmoins, la mine de Kipushi bénéficie également de la production de germanium, dont le prix a doublé en 2024, offrant ainsi une source de revenus supplémentaire pour la RDC.
Georges Auréole Bamba
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Tout en reconnaissant que le conflit persistant dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, à proximité du Rwanda et de l’Ouganda, représente un défi pour la trajectoire de croissance macroéconomique de la République Démocratique du Congo (RDC), l’agence de notation américaine Moody’s estime que la probabilité d’une généralisation des affrontements le long de la frontière orientale du pays demeure faible à moyen terme.
« Les risques politiques sont accentués par la résurgence du groupe rebelle M23 dans l’est, entraînant des préoccupations continues en matière de sécurité et des enjeux humanitaires. Bien que l’instabilité dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu soit susceptible de persister, le risque d’un conflit transfrontalier de grande envergure reste faible », peut-on lire dans le rapport de l’agence américaine de notation paru le 23 octobre 2024.
Une telle perspective est une bonne nouvelle pour les finances publiques de la RDC. En effet, pour le gouvernement congolais, « la persistance de la guerre dans la partie est du pays depuis plus de 20 ans constitue l’un des risques majeurs qui pèsent sur les finances publiques », peut-on dans un document annexé au projet de loi de finances 2025.
En effet, depuis que l’état de siège a été proclamé, le 6 mai 2021, dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, les taux d’exécution des dépenses exceptionnelles et d’interventions liées aux opérations sécuritaires dépassent très largement les 100 %. Ils sont passés respectivement de 50 % et 254,70 % en 2020 à 336 % et 411,20 % en 2021, atteignant même 508 % et 2001,9 % en 2022. Cette situation réduit les autres dépenses, principalement celles des investissements.
Selon les chiffres officiels, environ 6,3 millions de personnes étaient déplacées à la fin de l’année 2023, et autant de personnes nécessitaient une aide humanitaire. De ce fait, une dégradation de la situation « pourrait entraîner une pression accrue sur les dépenses exceptionnelles allouées au ministère des Actions humanitaires et de la Solidarité nationale entre 2025 et 2027, ainsi que sur d’autres secteurs en raison de leurs effets indirects, notamment sur les dépenses liées à la santé », précise le gouvernement.
De plus, elle entraverait davantage la mobilisation des recettes fiscales dans des régions comme le Nord-Kivu et l’Ituri. « Les revenus collectés au centre d’impôt synthétique de Rutshuru (Nord-Kivu) montrent une chute significative de 87,2 % entre 2020 et 2023, passant de 85,8 millions de francs congolais en 2020 à seulement 11 millions de francs congolais en 2023… L’inaccessibilité des antennes fiscales d’Ituri, Djugu et Mambasa en raison des attaques répétées de groupes armés et de milices a entraîné un manque à gagner de près de 10,3 millions de FC en 2023 », précise l’annexe du projet de loi de finances 2025.
Gorges Auréoles Bamba
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La société américaine ESG Clean Energy porte un projet de production de 100 MW d’électricité dans la ville minière de Kolwezi, située dans la province du Lualaba, au sud-est de la République démocratique du Congo (RDC). L’information a été rendue publique après une rencontre, le 19 octobre 2024, entre les dirigeants de l’entreprise et le directeur général par intérim de l’Agence nationale pour la promotion des investissements (Anapi), Bruno Tshibangu Kabaji.
Pour l’instant, on sait juste que le projet prévoit la construction d’une centrale solaire photovoltaïque d’une capacité nominale de 100 MW, visant à fournir de l’électricité verte à la population et à soutenir les opérations minières ainsi que l’activité économique locale.
D’après l’Autorité de régulation du secteur de l’électricité (ARE), la puissance installée dans la province du Lualaba atteignait 614,64 MW fin 2023, principalement à partir de sources hydroélectriques, mais seulement 542,1 MW étaient effectivement disponibles. Du fait de ce déficit de production et des défis liés aux réseaux de transport et de distribution, la région subit des interruptions dans l’approvisionnement en électricité.
Face notamment aux difficultés d’approvisionnement en électricité, Ivanhoe Mines a abaissé ses objectifs de production pour 2024 à la mine de Kamoa-Kakula, située à Kolvezi, dont l’entreprise canadienne détient 39,6 % des parts. Selon un communiqué publié le 7 octobre 2024, on est passé d’une estimation initiale comprise entre 440 000 et 490 000 tonnes à une nouvelle fourchette de 425 000 à 450 000 tonnes de concentrés de cuivre. En raison des problèmes d’électricité, la production avait déjà reculé de 5 % au premier semestre, par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 187 015 tonnes.
Un programme de développement de capacités de production d’énergie de secours est en cours sur le site. Cette capacité de secours, qui atteint aujourd’hui 135 MW, devrait être portée à 201 MW d’ici la fin de l’année. Selon Ivanhoe Mines, des négociations sont en cours pour faire passer la puissance importée d’Afrique australe, via l’interconnexion zambienne, de 65 MW actuellement à 100 MW d’ici la fin de l’année.
Le projet de construction d’une centrale solaire photovoltaïque de 100 MW à Kolwezi devrait donc être suivi de près par les acteurs économiques de la région, notamment les entreprises minières. Si le projet se concrétise, il s’agira du premier parc solaire développé par ESG Clean Energy. Sur son site internet, l’entreprise américaine se décrit comme un développeur de systèmes de production d’électricité à partir de gaz naturel, avec captage de carbone, qui n’émettent pas de dioxyde de carbone. À ce jour, elle ne produit que 3,9 MW d’électricité, en partenariat avec Holyoke Gas & Electric Company, à Holyoke dans le Massachusetts aux États-Unis.
Pierre Mukoko
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Moody’s a récemment exprimé son optimisme quant aux perspectives de croissance de la République Démocratique du Congo (RDC) jusqu’en 2028, tout en soulignant des opportunités prometteuses pour surmonter les défis actuels. « Nous prévoyons que l’économie de la RDC continuera de croître avec un taux de croissance moyen réel du PIB d’environ 6 % jusqu’en 2028 », indique un rapport de l’agence, consulté par Bankable. Cette croissance sera principalement tirée par l’expansion du secteur minier, avec en ligne de mire le cuivre, un minerai clé pour la transition énergétique mondiale et dont la RDC est le premier producteur africain.
La maîtrise de l’inflation est également en bonne voie : Moody’s prévoit que celle-ci se réduira en deçà de 10 % d’ici fin 2025, contre 23,8 % à la fin de 2023. Une telle réduction de l’inflation permettrait non seulement d’améliorer le pouvoir d’achat des Congolais, mais aussi de stabiliser l’environnement économique, essentiel pour attirer les investisseurs étrangers et relancer la consommation au niveau domestique.
L’expansion de l’économie congolaise repose sur un ensemble d’initiatives. Le secteur minier, pilier de la croissance, bénéficie d’une forte demande pour les minerais de la transition, dont les prix sont bien au-delà des prévisions initiales, créant ainsi des opportunités pour la RDC. En parallèle, le gouvernement déploie des efforts pour contrôler l’inflation sans ralentir la croissance, notamment grâce à une balance commerciale excédentaire qui soutient la monnaie nationale, principal vecteur de hausse des prix.
En plus de l’essor du secteur minier, les autorités congolaises prévoient de soutenir cette trajectoire par des investissements publics. Un projet de dépenses publiques de plus de 3,7 milliards USD entre 2025 et 2028 est en discussion au parlement, et offre une base pour le développement des infrastructures. Si ce projet est adopté, il pourrait être financé entièrement par les revenus tirés du secteur extractif, qui ont totalisé 5,7 milliards USD en 2023. Par ailleurs, le Plan de développement couvrant les 145 territoires du pays, dont la seconde phase est en cours de réflexion, promet de stimuler l’économie locale dans chaque province bénéficiaire.
Même si la RDC doit encore renforcer la mobilisation de ses ressources internes, elle dispose d’une carte maîtresse : son faible endettement public, représentant seulement 15 % du PIB, bien en dessous de la moyenne en Afrique subsaharienne de 58 %. Ce potentiel lui permet de lever des capitaux à l’international à des conditions favorables, ce qui pourrait alimenter les investissements nécessaires pour un développement plus rapide. Cette capacité d’emprunt offre aussi un levier pour investir dans des secteurs porteurs, comme l’agriculture, le logement, et l’énergie, où des marges de progression importantes existent.
La RDC, riche en ressources et pleine de promesses, a devant elle des défis qui sont par ailleurs des tremplins pour une croissance inclusive et durable. La diversification économique et l’amélioration des infrastructures restent des priorités, mais avec des politiques solides et une vision claire, ces objectifs sont à portée de main. L’optimisme de Moody’s est un reflet de la résilience et du potentiel de la RDC.
Georges Auréole Bamba
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Projet de loi de finances 2025 : des enjeux susceptibles d’influencer le climat des affaires
Last week at the China Mining Forum, François Balumuene, the Democratic Republic of Congo's (DRC) ambassador to China, invited investors to contribute to the local production and processing of resources, not just extraction.
"We have highlighted all our country's mining potential to encourage investors to come not just to extract, but above all to produce, transform, and go as far as possible toward the finished product. This message aims to raise awareness because we are no longer a simple mining community," Balumuene said, stressing the need to create more value for the Congolese people.
The diplomat’s words echo Julien Paluku’s, the Congolese Minister of Foreign Trade. On October 17, speaking at the 10th Rebranding Africa Forum in Brussels, Belgium, Paluku referenced a 2021 BloombergNEF report showing that investing in processing minerals like cobalt and copper in the DRC is more cost-effective.
According to the report, "building a 10,000-ton cathode precursor plant in the DRC would require an investment of $39 million. This is three times less than the cost of a similar plant in the USA. The same plant in China and Poland would cost $112 million and $65 million, respectively."
The DRC is also looking to attract investors for lithium battery production. During a recent visit to Hungary, President Félix Tshisekedi was accompanied by the Managing Director of Congo Battery, highlighting the government's interest in this sector. Hungary, one of Europe’s largest battery producers, could help establish this industry in the DRC.
The recent declarations align with the government’s ambition to leverage the DRC’s position as a leading producer of strategic minerals essential for energy transition. Ultimately, the goal is to build a strong local industry that can compete with major processing countries like China.
In his recent speech, Balumuene clearly relayed this ambition of the DRC to process its mineral resources locally, to ensure that the Congolese people benefit directly.
Georges Auréole Bamba
During the Council of Ministers held on October 18, 2024, the Congolese government approved a pilot project to boost DR Congo’s poultry output. "This project will cover eight areas across the country and aims to organize the poultry sector and connect modern and traditional farming to ensure food security and self-sufficiency in poultry products (meat, eggs, and derivatives)," read the Council’s minutes, published by the Communication Ministry.
According to the Minister of Fisheries and Livestock, the project will run for 24 months, starting this year. While specific details were not provided, reports suggest the project will focus on training producers, improving access to quality supplies, and developing poultry farming infrastructure.
According to the Central Bank of Congo (BCC), the DRC's poultry flock was estimated at over 18.9 million birds in 2023. However, since the local production fails to meet demand, the country has been importing more.
Data from the Trade Map platform shows that Congolese poultry meat imports have grown by an average of 3.72% per year over the past five years, rising from 122,964 tonnes in 2019 to over 142,300 tonnes in 2023. Over this period, import costs have also increased by an average of 8.05% per year–from $66.4 million in 2019 to nearly $91 million in 2023.
Stéphanas Assocle, Ecofin Agency
Fabrice Lusinde, Managing Director of the DR Congo’s Electricity company, Société National d’Electricité (SNEL), visited the Funa high-voltage substation on October 20, 2024. During the visit, he said power would gradually be restored in Kinshasa, the capital, after recent power outages.
"Yesterday at 7 am, there was water everywhere. This morning at 6:20, there was still 10 centimeters of water. It's now 5:30 pm, and we're ready to put transformer number 1 back into service. This means that in less than 48 hours, we will be able to resume normal operation of the Funa substation," he said.
The Funa substation was shut down after flooding from heavy rains on October 19 left nearly two million residents without power. The substation has two transformers and supplies several neighborhoods, including parts of Gombe, Lingwala, Barumbu, Kinshasa, Kalamu, Bumbu, Selembao, Makala, Lemba, and Masina, as well as the Limete industrial zone.
Lusinde explained that the flooding was caused by construction works that obstructed the Kalamu River, a tributary of the Congo River. He then added that the Ministry of Hydroelectric Resources and Electricity is working on a project to clear the riverbed.
« Le temps d'indisponibilité ayant été réduit, le transfo numéro 1 devrait déjà être remis en service » pour rétablir l'électricité dans plusieurs quartiers de Kinshasa qui sont encore dans le noir, rassure le DG de la SNEL, à l'issue de la visite du poste de la Funa, inondé… pic.twitter.com/as04ocReFQ
— TOP CONGO FM (@TopCongo) October 20, 2024
Before the recent power cuts, some neighborhoods like Huilerie had already been without electricity for several days. According to SNEL, electricity capacity has not changed much since 2021, and transmission and distribution infrastructure is still in poor condition. As a result, many households and businesses depend on generators for power, which is not an option for everyone.
In addition to distributing electricity, SNEL is a key company in the state’s portfolio. A recent government report and statements from Minister Jacques-Lucien Bussa indicate that all entities need restructuring to improve efficiency.
Georges Auréole Bamba
Gécamines has offered to buy the assets of Chemaf Resources in the Democratic Republic of Congo (DRC). Chemaf has been running since 208 the Mutoshi project. The latter can produce 16,000 tonnes of cobalt and 50,000 tonnes of copper annually. Due to financial issues, however, Chemaf announced in June 2024 that it planned to sell itself and its subsidiaries, including Mutoshi, to the Chinese company Norin Mining. Gécamines, the State company for Mines, opposed this sale and quickly voiced its objections, which the government supported.
The mining license for Mutoshi belongs to Gécamines. In 2015, Gécamines gave Chemaf a 25-year lease for the project. Gécamines has a "discretionary right of prior approval" for any changes in control, which Chemaf is said to have ignored before trying to finalize the sale. After canceling the deal with Norin Mining, Gécamines is now looking to regain control of Mutoshi and other licenses held by Chemaf.
For now, details of Gécamines’s offer are unknown, and it’s unclear what will happen next. This bid comes as the DRC seeks to diversify its partnerships in strategic minerals, which are mostly controlled by Chinese companies. For example, China's CMOC operates two mines in the DRC and is set to become the world’s leading cobalt producer by 2023. Ivanhoe Mines, which co-owns the largest copper mine in the DRC, is also over 34% controlled by Chinese firms, China CITIC Bank and Zijin Mining Group. The latter, it should be noted, co-owns the Kamoa-Kakula project with Ivanhoe and the Congolese State. The State owns 20% of the project, while the other own 39.6% each.
In an October 2024 interview, Congolese Mining Minister Kizito Pakabomba said the DRC is looking for new investors, including from the United Arab Emirates. He stressed the need to "attract better investors, more investors, and diversified investors," as most of the country’s copper and cobalt mines are currently controlled or linked to Chinese companies.
Becoming a key player in production and distribution
Gécamines has started renegotiating agreements with Chinese companies. After blocking CMOC exports for nearly a year, last year the Congolese company secured the right to acquire a production volume proportional to its 20% stake in the Tenke-Fungurume mine. At the beginning of 2024, Gécamines obtained similar production rights from Sicomines, a joint venture with Chinese companies where it holds a 32% stake. Gécamines is also negotiating similar agreements with other joint ventures it is involved in. Once a major player in copper and cobalt production in the 1980s, Gécamines aims to become a key trader in Congolese copper and cobalt.
Last month, Bloomberg reported that Gécamines made its first copper sales thanks to an agreement with CMOC. The Congolese company sold undisclosed quantities of copper to Glencore, Mercuria Energy Group, and Trafigura Group.
Tenke Fungurume has an annual production capacity of 450,000 tonnes of copper and 37,000 tonnes of cobalt. If the plant operates at full capacity this year, Gécamines could directly market 90,000 tonnes of copper and 7,400 tonnes of cobalt.
Umicore and STL (Societé pour le Traitement du Terril de Lubumbashi) , subsidiary of Gécamines, have signed an exclusive, long-term partnership agreement whereby Umicore will support STL to valorize germanium from the Big Hill tailings site in Lubumbashi: https://t.co/RFWqpPd8NZ pic.twitter.com/avWPJtEtaa
— Umicore (@UmicoreGroup) May 8, 2024
Besides copper and cobalt, Gécamines is working to strengthen its position in other metals, including Germanium. In 2023, Gécamines’ subsidiary STL built and launched a hydrometallurgical plant to process Germanium tailings from the "Big Hill" site in Lubumbashi. This project aims to secure 30% of the world’s germanium supply, currently dominated by China. Germanium is an essential metal used to make semiconductors.
On this project, Gécamines teamed up with Umicore, a Belgian company. Under their partnership agreement announced in May 2024, Umicore will provide technical expertise to refine germanium concentrates locally. In mid-October 2024, Gécamines announced its first shipment of germanium to Umicore.
"This first shipment of germanium confirms our ambition to make Congo a global hub for strategic metals, both for their extraction, which we already are in part, and for their local transformation in the future," said Gécamines President Guy Robert Lukama.
#News - Ivanhoe Mines and Gécamines sign a new joint venture agreement to restart the ultra-high-grade Kipushi Mine, a century since first opening.
— Ivanhoe Mines (@IvanhoeMines_) January 16, 2024
👉https://t.co/H27OQnVlUP pic.twitter.com/AWFzdZ14jN
Gécamines also aims to become a major zinc supplier, at the global level. This year, in partnership with Ivanhoe Mines, it reopened the Kipushi mine, inactive since 1993. Gécamines wants Kipushi one of the world’s 10 largest zinc mines. At full capacity, Kipushi is expected to produce 278,000 tonnes of zinc annually, averaging 240,000 tonnes per year over 14 years.
Under an agreement signed last January, Gécamines' stake in the Kipushi project will increase from 38% to 43% on January 25, 2027. It will rise to 80% once at least 2 million tonnes of ore have been extracted and processed, compared to Ivanhoe's current 20% stake as majority shareholder.
Avoid past mistakes
The measures taken by the Democratic Republic of Congo (DRC) in recent years to control its mineral wealth could boost mining’s economic impacts. In addition to previous successes, Kinshasa has revised the "mines for infrastructure" contract with China (Socomines), securing over $7 billion in infrastructure investments and a 1.2% royalty on Socomines' annual revenue. Under the agreement with CMOC, Gécamines will receive $800 million between 2023 and 2028, plus at least $1.2 billion in dividends over the life of the Tenke Fungurume mine.
The government’s efforts come as the country’s mining industry, especially the copper, cobalt, and lithium sectors, appeal more to investors. These minerals are vital for the energy transition. However, the government and Gécamines must avoid past mistakes, such as poor management, unfavorable agreements, corruption, and legal disputes with foreign investors that have diminished Gécamines' influence over the years.
Emiliano Tossou, Ecofin Agency
Dans un communiqué publié le 23 octobre 2024, le ministère de la Santé a annoncé la résiliation, à compter de ce jour, du contrat de partenariat public-privé entre l’État et l’entreprise indienne Padiyath Health Care Sarl pour la gestion de l’hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa. Toutefois, le document précise qu’un « préavis de résiliation de six mois a été accordé ». Durant cette période, « un comité d’accompagnement supervisera la transition afin d’assurer la gestion par le gouvernement ». Ce comité est chargé de garantir la continuité des services, mais le communiqué reste silencieux sur les dispositions qui seront prises par la suite.
Cette décision a été prise après « une évaluation approfondie, révélant des manquements graves », a précisé le ministère de la Santé. Parmi les motifs évoqués figurent le non-versement d’un apport de 40 millions de dollars, la non-rétrocession de 5 % des recettes générées, la non-réalisation des investissements prévus, la non-conformité de la comptabilité aux normes en vigueur et l’absence de rapports annuels d’activités.
Pour l’instant, Padiyath Health Care n’a pas encore réagi publiquement à ces accusations. Cependant, dans un article publié le 28 juillet 2016, le journal en ligne 7sur7 affirmait, sans fournir de preuves ni citer de source, que le partenaire privé « s’est bien acquitté de ses engagements en fournissant à l’hôpital du Cinquantenaire des équipements médicaux de qualité, d’une valeur avoisinant les 40 millions USD ». L’article reprochait également à l’État de ne pas respecter ses propres engagements, notamment le paiement de sa contribution annuelle de 5 millions de dollars.
Signé en 2013, le contrat entre l’État congolais et le groupe indien, qui gère plusieurs hôpitaux, notamment en Inde, à Abu Dhabi et aux Émirats arabes unis, n’a pas été rendu public. Il ne figure même pas dans le répertoire des projets en partenariat public-privé en phase d’exécution annexé au projet de loi de finances 2025. Il est donc difficile de connaître les engagements des parties.
D’après les informations rapportées par la presse à l’époque, le contrat aurait été signé pour une durée de 25 ans. Il prévoyait une évaluation technique tous les cinq ans, à l’issue de laquelle les dysfonctionnements éventuels devaient être corrigés. Chaque partie pouvait mettre fin au contrat si elle estimait que l’autre ne remplissait pas ses engagements. À ce jour, il n’est pas possible de confirmer si ces évaluations ont bien eu lieu.
De l’aveu même des autorités du pays, les partenariats public-privé (PPP) restent un défi en République démocratique du Congo. Afin de limiter les risques budgétaires associés à ces contrats, le gouvernement envisage plusieurs mesures, notamment la finalisation du recensement des projets de PPP, l’amélioration de la préparation et de la structuration de ces projets, ainsi que la publication des contrats afin de permettre leur analyse et d’évaluer leur impact financier sur le budget de l’État. Le gouvernement souhaite également conclure des contrats de PPP qui préservent les finances publiques, renforcer les capacités des acteurs impliqués dans l’analyse des risques budgétaires, et doter les structures concernées des outils et logiciels adéquats pour évaluer ces risques.
Pierre Mukoko
Alors que la campagne de vaccination se poursuit, les données communiquées par le ministère de la Santé de la République Démocratique du Congo suggèrent que la réponse gouvernementale à l’épidémie de mpox (également connue sous le nom de variole du singe) commence à porter ses fruits. Pour la semaine s’achevant le 19 octobre 2024, seuls 17 cas sur 688 suspectés ont été confirmés, avec un décès enregistré. Cela représente un taux de létalité de 0,001 4 % parmi les cas confirmés, contre 1,2 % la semaine précédente.
Point de situation Mpox.⁰⁰⁰📊 Le taux de létalité est passé de 1,20 % (S41) à 0,0014 % (S42) cette semaine. Depuis le début de l'épidémie (S1-S34), 35 925 cas suspects ont été signalés, dont 7 534 confirmés et 1 006 décès. La campagne de vaccination se poursuit activement avec… pic.twitter.com/a4L8rymD4X
— Ministère de la Santé RDC 🇨🇩 (@MinSanteDRC) October 22, 2024
Avec l’appui de plusieurs bailleurs de fonds, le pays est parvenu à obtenir des vaccins pour lancer la première campagne de vaccination. Toutefois, les besoins restent nombreux, selon des experts de la Banque mondiale. « Les vaccins disponibles ne couvrent pas plus de 10 % des besoins du pays. Cette situation est la même en termes de besoins de communication et de surveillance à base communautaire », a fait savoir un des experts de cette institution.
Pour faire face à cette crise, le gouvernement avait annoncé une intervention spéciale de 10 millions de dollars, mais les données les plus récentes montrent que seulement 2,5 millions de dollars ont été décaissés. La capacité à contenir la maladie influencera non seulement l’exécution budgétaire du dernier trimestre 2024, mais aussi celle de l’année 2025.
Il faut souligner que le défi avec des maladies comme la mpox réside dans le fait que les vaccins nécessaires, ainsi que la logistique pour les maîtriser, exigent souvent des dépenses importantes, dont une partie en devises, dans un contexte où l’aide internationale tarde souvent à s’organiser. L’expérience de la Covid-19 illustre bien cette situation, lorsque le gouvernement de la RDC avait dû dépasser de 1 348 % les engagements prévus dans le fonds spécial de la santé.
Même si le pays évolue dans un contexte relativement favorable, avec des réserves de change équivalentes à 3,4 mois d’importations et une dette publique extérieure représentant 9,8 % du PIB en 2023, les besoins croissants de la population, les plans ambitieux de développement, ainsi que la situation sécuritaire dans le nord-est du pays, exercent une pression sur le budget. La communauté des bailleurs peut continuer à fournir des ressources complémentaires, mais celles-ci ont toujours été insuffisantes par le passé.
Le recul annoncé de la mpox constitue donc une bonne nouvelle pour l’exécution budgétaire, car il réduit le risque que les fonds destinés à d’autres dépenses importantes, comme l’investissement public, soient réaffectés pour lutter contre la maladie.
Georges Auréole Bamba
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