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Equipe Publication

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En 2024, 590 000 hectares de forêts tropicales primaires (forêts n’ayant pas subi l’action humaine) ont été perdus en République démocratique du Congo (RDC).

C’est ce que révèlent les dernières données publiées le mai 2025 par le Global Forest Watch (GFW), projet lancé par le World Resources Institute (WRI) qui suit l’évolution des dynamiques de déforestation à l’échelle mondiale.

Cette superficie est en hausse de 60 000 hectares par rapport à l’année précédente et représente la 3e plus importante perte de forêts primaires dans le monde. Les deux premiers moteurs du phénomène à l’échelle mondiale sont le Brésil (2,82 millions d’hectares) et la Bolivie (1,48 million d’hectares).

 

En RDC qui abrite le second poumon écologique de la planète derrière l’Amazonie, le GFW précise qu’il s’agit de la perte la plus importante jamais enregistrée sur une année.

Si sur le plan global, les grands incendies arrivent à la première place, le GFW indique que les principaux facteurs de perte du couvert forestier en 2024 dans le bassin du Congo comprennent l’expansion des terres cultivées, la production de charbon de bois et l’exploitation forestière. 

D’après la Banque mondiale, la biomasse représente 98,8 % de la consommation totale d’énergie des ménages du pays, dont 81,8 % pour le bois de chauffage et 17 % pour le charbon de bois avec la faible utilisation de sources d’énergie domestique plus propres.    

Plus globalement, selon le GFW, 6,7 millions d’hectares de forêts tropicales primaires ont été perdus dans le monde en 2024. Sur le continent africain, le Cameroun est le second pays le plus touché avec 100 000 hectares de superficie forestière l’année dernière, soit la 8e plus importante proportion mondiale.

Espoir Olodo, Agence Ecofin

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La Trust Merchant Bank (TMB) a achevé l’année 2024 sur une note positive. D’après le rapport annuel du groupe kenyan KCB, qui détient 85 % de la banque, celle-ci a réalisé un bénéfice net de 10,4 milliards de shillings kenyans, soit 80,6 millions de dollars américains au taux de change moyen. Cette performance marque une croissance de 66,4 % par rapport à 2023, où le résultat net s’élevait à 6,3 milliards de shillings kenyans.

La banque a également enregistré une hausse de son produit net bancaire, qui s’élève à 31,2 milliards de shillings kenyans contre 25,8 milliards en 2023, soit une progression de 20,9 %.

Elle explique ces résultats notamment par les intérêts sur les prêts et les revenus hors prêts, tels que les commissions sur les transactions et les services. Le secteur minier, les transports, l’agriculture et les prêts personnels ont été les principaux moteurs de la croissance du portefeuille de crédits. Ces financements ont porté son ratio prêts/dépôts à 41,2 %, contre 38,4 % en 2023.

La TMB confirme sa position de première filiale du groupe KCB hors du Kenya, et la deuxième la plus performante du réseau, juste derrière KCB Kenya (45 milliards de shillings kenyans de bénéfice). Cette performance souligne l’importance stratégique de la RDC pour le groupe, qui mise sur la stabilité de TMB pour compenser les résultats mitigés d’autres filiales, comme celle du Soudan du Sud, déficitaire de 451 millions de shillings kenyans en 2024.

Pour poursuivre sa trajectoire de croissance, la banque indique avoir investi — sans en préciser le montant — dans la modernisation de son système d’information central. « Le système modernisé fournira à TMB une base solide et pérenne pour soutenir sa croissance continue et favoriser l’innovation », apprend-on du rapport. D’après les déclarations de la banque, ce nouveau système devrait être opérationnel au cours de l’année.

Rappelons toutefois que la TMB fait partie des banques qui devront se conformer à la nouvelle réglementation congolaise d’ici juillet 2026. Celle-ci limite à 55 % la participation d’un seul actionnaire, une mesure imposée par la Banque centrale du Congo (BCC) pour réduire la concentration du capital et encourager une gouvernance plus diversifiée. TMB devra, en ce sens, attirer de nouveaux investisseurs.

La banque indique également surveiller de près les tensions à l’est du pays, où ses activités, comme celles d’autres établissements bancaires, ont été suspendues dans les villes de Goma et Bukavu après leur prise par les rebelles du M23 en début d’année.

Timothée Manoke, stagiaire

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Les entrepreneurs congolais en phase de création d’entreprise ont jusqu’au 25 mai 2025 pour participer à la première vague d’un concours de plans d’affaires, qui offre aux lauréats des subventions. Le montant exact alloué à ce concours n’est pas défini, mais il fait partie d’une enveloppe globale de 73,8 millions de dollars, dont une composante est destinée à financer des PME déjà existantes ayant besoin d’un appui financier pour soutenir leur croissance, apprend-on des documents du projet Transforme, financé par la Banque mondiale au profit du gouvernement de la RDC.

Début mai 2025, l’équipe de gestion du projet a annoncé avoir repoussé la date limite initiale afin de permettre aux candidats éligibles ou souhaitant participer au concours de « compléter leurs dossiers et de réunir les documents requis ». Pour cette première phase, 12 563 entreprises, visitées et évaluées puis retenues dès fin février 2025, participent directement au concours, dont 1 680 actives dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. D’autres entreprises peuvent également se joindre à cette initiative, à condition de se conformer aux exigences du projet.

En parallèle, 12 000 autres entreprises, qui ne sont pas encore formalisées, suivent actuellement un programme de renforcement des capacités. Elles devraient être prêtes à intégrer une deuxième cohorte, dont le lancement est prévu pour juin 2025.

L’objectif de l’initiative est de tester des solutions de financement en vue de soutenir la création et le développement d’entités productrices de biens ou de services, en ciblant des entrepreneurs qui, en raison de leur profil, ont peu de chances d’accéder à des crédits bancaires classiques ou à des financements de microfinance.

Dans un pays où le dynamisme des femmes entrepreneures est particulièrement ciblé, le projet accorde une priorité aux initiatives portées par ces dernières. En plus des subventions destinées à l’exécution des plans d’affaires et au soutien des PME, un autre volet du projet permet de financer l’acquisition d’équipements sans obligation de remboursement (24,6 millions de dollars).

Un autre mécanisme facilite également l’accès au crédit grâce à une garantie partielle, réduisant ainsi les risques pour les prêteurs (institutions de microfinance et banques). Cette ligne de garantie de 36 millions de dollars est gérée par le Fonds pour l’inclusion financière (FPM SA).

Le projet Transforme, lancé en juin 2022, cible les petites entreprises, en particulier celles créées et/ou gérées par des femmes, pour qu’elles se développent et créent des emplois dans plusieurs régions du pays. Avec un budget d’environ 295 millions de dollars, financé à moitié par un prêt et à moitié par un don, il propose des aides financières, facilite l’accès au crédit pour les entrepreneurs et améliore leurs conditions de travail grâce à des centres dédiés. Le projet doit s’achever en septembre 2027.

Georges Auréole Bamba

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En République démocratique du Congo, le Fonds pour l’inclusion financière (FPM SA), majoritairement détenu par les institutions de financement du développement allemande (KfW) et belge (BIO Invest), a enregistré une progression de ses activités et de ses performances financières en 2024, grâce à des initiatives mises en œuvre pour le compte de la Banque mondiale (BM) et de la coopération allemande, selon son rapport Pilier III pour l’exercice 2024.

Créé en 2014, le FPM est une société financière spécialisée dans le refinancement des institutions financières et l’octroi de garanties de portefeuille, afin de faciliter l’accès au crédit pour les micro, petites et moyennes entreprises (MPME), ainsi que pour les populations à faibles revenus.

S’agissant des garanties partielles de financement destinées aux institutions financières partenaires, le FPM a mobilisé en 2024 des ressources équivalentes à 63 millions de dollars, susceptibles de garantir jusqu’à 200 millions de dollars de crédits pour des personnes ou entités éligibles. Plus précisément, 36 millions de dollars de ces fonds permettent de couvrir 50 % des risques associés aux financements accordés dans le cadre du projet Transforme de la Banque mondiale, tandis que 26,87 millions de dollars couvrent jusqu’à 70 % des financements accordés à des femmes ou à de très petites entreprises dans le cadre du projet Impact, financé par la KfW.

En matière de crédit, l’encours global des prêts accordés aux clients du FPM a augmenté de 53,4 %, atteignant 50,4 millions de dollars. Cette dynamique reste toutefois inférieure à celle observée entre 2022 et 2023, période durant laquelle l’institution avait enregistré une croissance de 95 %. Le FPM évoque une approche plus prudente en matière de gestion des risques et vise un encours de crédit de 81,7 millions de dollars à l’horizon 2028.

La priorité semble désormais porter sur la prestation de services au profit des institutions de financement du développement, notamment celles ciblant le secteur privé dans le cadre de la coopération avec le gouvernement congolais. Le FPM indique avoir obtenu, en décembre, une ligne de financement auprès de la société néerlandaise FMO (Netherlands Development Finance Company) et être en discussions avancées avec la U.S. International Development Finance Corporation (DFC).

L’institution prévoit également de continuer à améliorer la qualité de son portefeuille, en collaborant avec des institutions de référence. À ce titre, un accord de 3 millions de dollars a été signé en avril 2025 avec Rawbank pour soutenir le financement des PME.

Après avoir renoué avec les bénéfices en 2024, avec un résultat net de 879 000 dollars contre une perte de 290 000 dollars en 2023, le FPM anticipe un bénéfice net de 3,38 millions de dollars à l’horizon 2028, soit une croissance annuelle moyenne de 46 %, en tenant compte des effets de capitalisation. L’institution table notamment sur l’obtention de nouvelles opportunités dans la gestion de fonds de garantie, ainsi que sur une stabilité de ses fonds propres, soutenue par un crédit de 16,5 millions de dollars consenti par son principal actionnaire. Ce crédit est convertible en actions à l’échéance ou renouvelable, ce qui permet au FPM d’éviter une hausse de ses charges d’intérêt.

Boaz Kabeya, stagiaire

D’ici les années 2040, la République démocratique du Congo (RDC) devrait perdre son statut de premier producteur mondial de cobalt au profit de l’Indonésie. C’est ce qu’a notamment révélé l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans son rapport Global Critical Minerals Outlook 2025, publié le 21 mai.

Selon le Cobalt Institute, la RDC a représenté 76 % de l’offre primaire mondiale en 2024. Mais selon l’AIE, sa production devrait entrer dans une phase de déclin à l’horizon 2030, « en raison de la baisse de la qualité du minerai » traité dans ses mines. L’institution anticipe ainsi un recul significatif de 45 % des volumes de cobalt produits au cours des années 2030 dans le pays d’Afrique centrale.

Une tendance diamétralement opposée à celle prévue pour l’Indonésie, premier producteur mondial de nickel, métal dont le cobalt est un sous-produit. L’AIE s’attend à une croissance de près de 80 % de la production indonésienne d’ici 2040, laquelle devrait alors dépasser celle de la RDC.

Il convient de noter que cette prévision de l’AIE va dans le même sens que celle formulée par le Cobalt Institute dans son Cobalt Market Report 2024. Selon ce document, la part de marché de la RDC dans l’offre mondiale de cobalt devrait passer de 76 % en 2024 à 65 % d’ici 2030. En parallèle, l’Indonésie devrait gagner du terrain, en contrôlant environ 22 % du marché, contre 12 % l’année précédente.

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Même si ce déclin de la production pourrait signifier un recul de l’influence de Kinshasa sur la chaîne d’approvisionnement du cobalt, il est difficile d’en évaluer l’impact sur les recettes minières congolaises. En 2022, la Banque centrale du Congo estimait que le cobalt avait représenté environ 21 % des exportations du pays. Cependant, entre la diversification économique attendue au cours de la prochaine décennie et le désintérêt croissant pour ce métal, le cobalt pourrait devenir moins vital pour l’économie congolaise avant même la perte de son leadership.

Le marché des véhicules électriques, principal moteur de la demande en cobalt, montre en effet des signes de ralentissement. Par ailleurs, les projets de stockage d’énergie privilégient de plus en plus les batteries au lithium-fer-phosphate (LFP), au détriment des batteries traditionnelles à base de cobalt ou de nickel.

« Nous avons assisté à une baisse véritablement monumentale de l’intensité de l’utilisation du nickel et du cobalt dans la demande de batteries », explique Martin Jackson, consultant en matières premières chez CRU, un cabinet londonien de conseil en produits de base.

Reste à voir comment Kinshasa s’adaptera à ces mutations. Les efforts actuels du gouvernement pour renforcer la place de la RDC dans les étapes aval de la chaîne de valeur — comme le raffinage ou la production de matériaux pour batteries — apparaissent comme des alternatives pour amortir les différents chocs annoncés.

Aurel Sèdjro Houenou, Agence Ecofin

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L’ancien Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo a été condamné à dix ans de travaux forcés et à cinq ans de privation d’accès aux fonctions publiques, du droit de vote et de libération conditionnelle pour détournement de fonds publics. La Cour constitutionnelle a rendu sa décision le 20 mai 2025. Ses coaccusés, Déogratias Mutombo, ex-gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), et Christo Grobler, dirigeant sud-africain d’Africom, ont écopé chacun de cinq ans de travaux forcés.

La Cour a conclu qu’Augustin Matata Ponyo avait « conçu, participé et bénéficié » du détournement de fonds en validant le paiement de travaux non exécutés ou surfacturés. Plus de 156 millions de dollars étaient destinés au parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, et 89 millions à la construction du marché international de Kinshasa, deux projets qui n'ont jamais abouti.

Même si les avocats de Matata Ponyo évoquent une affaire à caractère politique, cette condamnation entache l’image de rigueur technocratique et budgétaire autrefois associée à l’économiste. Premier ministre entre 2012 et 2016, sous la présidence de Joseph Kabila, Matata Ponyo s’était en effet bâti une réputation d’économiste rigoureux. Ancien ministre des Finances, il s’est illustré par sa volonté de moderniser l’économie congolaise et d’imposer une discipline budgétaire dans la gestion publique du pays.

Sous son leadership, la RDC a connu une croissance économique soutenue, culminant à plus de 9,5 % en 2014, portée par la relance du secteur minier et quelques initiatives agricoles. Parmi ses mesures phares figuraient la bancarisation de la paie des fonctionnaires — qui a permis l’élimination de milliers d’agents fictifs — ainsi que le lancement du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, censé relancer l’agriculture à grande échelle.

Malgré des résultats macroéconomiques satisfaisants, l’ancien Premier ministre n’a pas échappé aux critiques concernant la gestion du projet de Bukanga-Lonzo. Présenté à l’époque comme « le projet agricole du siècle » en RDC, il est aujourd’hui considéré comme un échec.

Protégé par son immunité de député, Augustin Matata Ponyo reste pour l’instant en liberté.

Ronsard Luabeya, stagiaire

La République démocratique du Congo (RDC) projette de construire une autoroute reliant la cité de Banana, où un port en eau profonde est en construction sur la côte atlantique, à Kinshasa, la capitale politique de plus de 12 millions d’habitants. Dans cette perspective, un protocole d’accord a été signé le 20 mai 2025 entre le ministre des Infrastructures et Travaux publics, Alexis Gisaro, et les représentants de la société chinoise Zhongshi Wosen Technology Co. LTD.

Selon les services de communication du ministère, cet accord préliminaire prévoit que l’entreprise chinoise — sur laquelle aucune information n’est disponible — réalise les études de faisabilité. C’est à l’issue de cette phase que le tracé de l’autoroute sera connu. Mais déjà, le ministère affirme que l’infrastructure s’étendra sur 450 kilomètres et devrait passer par Matadi. Le port de cette ville, situé sur le fleuve Congo, constitue actuellement la principale porte d’entrée des marchandises destinées à Kinshasa. Il offre également un accès indirect à l’océan Atlantique via un canal fluvial aménagé, ce qui limite toutefois la taille des navires pouvant y accéder.

Cette infrastructure routière est donc stratégique pour la compétitivité du port de Matadi et du port en eau profonde de Banana, dont la livraison de la première phase est prévue pour 2026. Elle permettrait de faciliter l’acheminement des marchandises entre la côte et l’intérieur du pays. À terme, cette autoroute pourrait s’intégrer aux réseaux régionaux reliant la RDC à d'autres pays d’Afrique centrale et australe.

L’axe Banana-Matadi-Kinshasa constitue d’ailleurs une section du corridor Banana-Kolwezi. Long de quelque 2 670 kilomètres, ce corridor a été présenté lors de la 9ᵉ édition d’Expobéton — salon dédié au développement des villes, corridors et zones économiques spéciales — comme une voie 100 % congolaise pouvant servir d’alternative au corridor de Lobito, qui débouche sur la côte angolaise.

Aucune échéance précise ni détail budgétaire n’a encore été rendu public concernant la construction de cette autoroute. On peut néanmoins anticiper de potentiels défis liés, entre autres, à la mobilisation du financement, aux conditions d’exécution et à la sécurité des investissements — d’autant que cet axe traverse certaines zones confrontées à des contraintes sécuritaires. Ces incertitudes ont, par exemple, freiné le projet de chemin de fer envisagé depuis plusieurs années pour desservir le port, et qui n’a jamais vu le jour.

Par ailleurs, la réussite du projet d’autoroute pourrait également dépendre de sa complémentarité avec d’autres investissements structurants, notamment dans les secteurs portuaire, douanier et énergétique, afin de garantir une chaîne logistique fluide et compétitive.

Henoc Dossa et Ronsard Luabeya, stagiaire

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Le gouvernement congolais a procédé à une réorganisation de son dispositif national de lutte contre la fraude et la contrebande minière. Un nouveau comité de la Commission nationale de lutte contre la fraude et la contrebande minière (CNLFM) a été installé le 20 mai 2025 par le ministre des Mines, Kizito Pakabomba. Il est désormais dirigé par l’inspecteur général des Mines, Didier Kaku Kingwabidi, qui succède à Freddy Mwamba, unique coordonnateur national depuis la création de la CNLFM en 2010.

« Ce nouveau comité voit son mandat renforcé à travers l’implication des ministères des Mines, de l’Intérieur, de la Défense et de la Justice », précise le ministère des Mines. La nomination du nouveau coordonnateur est intervenue par arrêté interministériel associant ces quatre ministères. Les services de douane, de police des mines et de renseignement économique sont également mobilisés.

Le mandat élargi du comité comprend la coordination entre institutions de régulation et forces de sécurité, le contrôle des chaînes de production et de commercialisation de l’or, du diamant et du cupro-cobalt, ainsi que l’optimisation des recettes fiscales et douanières. Il intègre aussi le déploiement de technologies de traçabilité et la coopération régionale, notamment dans le cadre de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).

Le précédent comité, actif depuis plusieurs années, avait été critiqué pour sa faible efficacité, son manque de couverture des sites miniers à risque et ses dysfonctionnements logistiques. Un audit sectoriel, mené en 2020 par le ministère des Mines avec le soutien de la Banque mondiale, avait recommandé une refonte complète du dispositif opérationnel.

Selon le ministère, ces réformes s’inscrivent dans une stratégie globale visant à améliorer la traçabilité des flux miniers, renforcer le recouvrement des recettes et sécuriser les opérations aux frontières.

En 2025, la RDC prévoit plus de 5 milliards de dollars de recettes minières, en hausse de 11 % par rapport à 2024. Pourtant, les pertes liées à la fraude et à la contrebande restent majeures. À titre d’exemple, la frontière entre Kolwezi (Lualaba) et la Zambie serait l’un des principaux points de fuite, avec des pertes estimées à 40 millions de dollars par mois, selon des données relayées par l’agence Reuters.

Ces chiffres soulignent l’urgence de mécanismes de contrôle plus robustes, notamment dans les zones minières du Katanga, du Sud-Kivu et de l’Ituri, où les minerais circulent parfois sans traçabilité réglementaire.

Parallèlement à cette réforme interne, la RDC a signé un accord avec Erik Prince, ex-officier des Navy SEALs et fondateur de la société de sécurité Blackwater. Par l’intermédiaire de son entreprise Frontier Services Group (FSG), il a été recruté pour contribuer à la sécurisation des chaînes logistiques minières, en apportant un appui au contrôle frontalier, à la surveillance des cargaisons et à l’assistance technique aux inspections.

Boaz Kabeya, stagiaire

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Guilgal SA microfinance experienced a sharp increase in assets in 2024. According to its recently published Pillar III regulatory report, its assets reached 120.9 billion Congolese francs (approximately $48.36 million), compared with 71 billion CDF (around $28.4 million) in 2023, representing annual growth of 70%. This performance was mainly driven by the expansion of the loan portfolio, the institution's primary source of income.

Net loans outstanding rose from 56.3 billion CDF ($22.52 million) in 2023 to 103.6 billion CDF ($41.44 million) in 2024, an increase of 84%. Medium-term credit was the main driver of this growth, increasing by 132% over the period.

Customer deposits grew by 59%, reaching 46.5 billion CDF (approximately $18.6 million), reflecting a strengthened capacity to mobilize savings nationally. Shareholders' equity rose by 61% to 21.8 billion CDF (around $8.72 million), supported by fresh capital contributions and the incorporation of unappropriated earnings.

This dynamic growth was accompanied by significant pressure on asset quality. The report highlights a portfolio at risk of 20.5%, well above the industry standard of 5%, indicating a high proportion of loans not repaid on time and exposing the institution to increased credit loss risk.

Gross disputed receivables reached 21.5 billion CDF (approximately $8.6 million), with a provisioning rate of 24%. The report notes that this level of bad debts required a provision equivalent to 3% of assets.

Despite these challenges, performance indicators remained solid overall. Return on assets stood at 3.2%, in line with industry standards, while return on equity reached 17%, exceeding the internal target of 15%. In terms of liquidity, Guilgal SA achieved an immediate liquidity ratio of 24%, meeting regulatory requirements.

For 2025, Guilgal SA plans to continue digitizing its services, develop new financial products tailored to market needs, expand its network with new branch openings, and strengthen its commitment to social and environmental performance.

Founded on September 4, 2012, on the initiative of Professor Frédéric Kalala, COOPEC Guilgal initially operated as a savings and credit cooperative. Thanks to sustained performance, by 2019 it had become the largest cooperative in the western zone of the DRC and subsequently evolved into a microfinance company to overcome the limitations imposed by cooperative status.

Boaz Kabeya (intern)

China’s CMOC and Switzerland’s Glencore hold divergent views on the next steps following the suspension of cobalt exports from the Democratic Republic of Congo (DRC), which accounted for 76% of the world’s primary supply in 2024. According to Reuters, CMOC is pushing for a swift lifting of the embargo, while traders affiliated with Glencore argue that the market must regain stability before Congolese volumes return.

The matter was discussed last week during the Cobalt Congress in Singapore, in a meeting attended by the Congolese Minister of Mines, Kizito Pakabomba. At the meeting, Kenny Ives, vice-president of CMOC, advocated lifting the ban to replenish dwindling cobalt stocks for Chinese customers. He warned that prolonged shortages could prompt some carmakers to switch to cobalt-free lithium-ion batteries.

Conversely, Glencore traders contend that producers like the DRC must exercise better supply control, as oversupply was the primary reason behind Kinshasa’s decision to impose the embargo.

The contrasting positions underscore the strategic tensions between the world’s two largest cobalt producers, CMOC and Glencore. However, they both kept producing despite the DRC ban. Regarding the latter, it should expire on June 22, 2025, but Congolese authorities have not decided if it will be extended. 

President Félix Tshisekedi has suggested this possibility, and his government is also considering introducing export quotas—an option Glencore traders say they are prepared to accept.

Meanwhile, the market has responded favorably to the embargo, with cobalt prices rising over 50% since February. On the London Metal Exchange (LME), cobalt currently trades above $33,000 per tonne, up from $21,000 at the end of February.

This article was initially published in French by Aurel Sèdjro Houenou (Ecofin Agency)

Edited in English by Ola Schad Akinocho

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