Several experts from the International Monetary Fund (IMF) are in the Democratic Republic of Congo (DRC). They are there to finalize two new programs valued at $2.5 billion. According to the chief of the IMF mission, Calixte Ahokposi, concerned parties must agree on the specific objectives of the new partnership. This is what will determine the disbursement of related funds.
To achieve these goals, the government must make decisions that will affect the daily lives of millions of Congolese citizens and foreign residents. In their June 2024 letter requesting the two new programs, the government and central bank outlined commitments based on their views of the country's economic trends and their goals for improving living conditions.
Some commitments are technical, such as managing economic data and increasing communication with IMF experts. Others involve reforms that could directly impact people's lives, like controlling inflation, enabling banks to lend more, and securing funds for building roads, schools, and hospitals while creating jobs.
The ongoing talks also focus on securing about $1 billion to finance policies that tackle climate change and related issues, like flooding and lower agricultural production.
Fuel prices
Fuel prices are also on the table. According to IMF and World Bank experts, subsidizing fuel is a poor use of public funds because it mostly benefits the rich. With living costs rising, authorities have chosen not to impose new taxes and have instead reduced fuel prices.
The talks with the IMF will also address managing exceptional expenses related to security issues along the borders with Rwanda and Uganda. Initially projected at 2,247 billion Congolese francs (CF), this security spending is expected to rise to CF4,442 billion (about $1.5 billion) by the end of 2024. This is roughly 50% of the total public sector salary budget ($2.85 billion) and 80% of the amount set for the 2019 master plan to transform Kinshasa. The government is committed to auditing this exceptional spending.
Finally, discussions will include tax exemptions. In 2023, the government acknowledged it had waived around $2 billion in various taxes, with 60% benefiting companies, especially in mining. While these exemptions aim to help companies invest and maintain liquidity, follow-up is needed to see if they help create jobs for the Congolese people.
At the end of their mission, IMF experts will prepare a report on the commitments made and their timelines for implementation. The DRC government hopes to reach an agreement before the end of 2024 so it can start 2025 with clarity on its development strategies. This includes parts of its national development plan for 2025, the second phase of its territorial development plan, its public investment program, various donor-supported programs, and a climate response plan estimated at $58 billion over the next six years.
Georges Auréole Bamba
Des experts du Fonds monétaire international (FMI) sont présents depuis quelques jours en République Démocratique du Congo (RDC) pour finaliser le contenu de deux nouveaux programmes d’un montant global de 2,5 milliards de dollars, sollicités par le gouvernement en juin 2024. Si le principe de ces programmes semble acquis, les parties prenantes doivent encore s'entendre sur les objectifs de cette nouvelle coopération, selon le chef de mission du FMI, Calixte Ahokposi. L’atteinte de ces objectifs conditionnera le décaissement des fonds.
Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement doit prendre des décisions ayant un impact sur la vie quotidienne de millions de Congolais ainsi que sur celle des citoyens étrangers vivant et travaillant en RDC. Dans leur lettre d'intention de juin 2024, sollicitant ces nouveaux programmes, les autorités (gouvernement et banque centrale) ont formulé une série d'engagements, fondés sur leur perception des tendances économiques du pays et leurs ambitions en matière d’amélioration des conditions économiques et de vie.
Certains engagements sont d'ordre purement technique, comme la gestion des données économiques du pays et la fréquence des échanges avec les experts du FMI. D'autres portent sur des réformes pouvant directement ou indirectement affecter la vie des Congolais, notamment le contrôle de l'inflation, l’augmentation de la capacité des banques commerciales à accorder plus de prêts aux acteurs économiques, et la mobilisation de fonds pour construire davantage de routes, d’écoles et d’hôpitaux, tout en créant des emplois.
Une autre dimension des négociations en cours porte sur la mobilisation d’environ 1 milliard de dollars pour financer des politiques de prévention des risques liés au changement climatique et de réponse aux complications qui en découlent, telles que les inondations et la baisse de la production agricole.
Prix du carburant
Un autre point de discussion sera la question des prix de l'essence. Les experts du FMI et de la Banque mondiale estiment de façon récurrente que subventionner le carburant de manière générale constitue une mauvaise utilisation de l’argent public, car cette mesure pourrait surtout bénéficier aux plus riches. Face à l'augmentation continue du coût de la vie, les autorités ont choisi de ne pas imposer de taxes supplémentaires et ont été contraintes de réduire les prix du carburant, indispensable pour les déplacements et l’électrification des foyers.
Les discussions avec le FMI porteront également sur la gestion des dépenses exceptionnelles, notamment celles liées à la crise sécuritaire aux frontières avec le Rwanda et l’Ouganda. Initialement prévues à 2 247 milliards de francs congolais (FC), ces dépenses de sécurité devraient atteindre 4 442 milliards de FC (environ 1,5 milliard de dollars) d’ici fin 2024, selon les prévisions gouvernementales basées sur les dépenses engagées au cours des premiers mois de l'année. Pour mettre en perspective, cette somme équivaut à environ la moitié du budget global des salaires du secteur public (2,85 milliards de dollars) et représente 80 % du financement requis pour un plan directeur établi en 2019 pour transformer Kinshasa. Le gouvernement s’est engagé à réaliser des audits sur ces dépenses exceptionnelles.
Enfin, les discussions avec le FMI aborderont les exonérations fiscales. En 2023, le gouvernement a reconnu avoir renoncé à collecter environ 2 milliards de dollars en impôts et taxes diverses, dont 60 % ont bénéficié aux entreprises, en particulier dans le secteur minier. Bien que ces exonérations visent à garantir que les entreprises puissent investir et maintenir leur liquidité, un suivi sera nécessaire pour vérifier si elles entraînent réellement la création de davantage d'emplois pour les Congolais.
À l'issue de leur mission, les experts du FMI établiront un rapport sur les différents engagements pris et les délais d'exécution. Le gouvernement de la RDC espère parvenir à un accord avant la fin de l'année 2024, ce qui lui permettrait de commencer l'année suivante avec une clarté sur la mise en œuvre de plusieurs de ses stratégies de développement. Cela inclut la composante 2025 du plan national de développement, la deuxième phase de son plan de développement des territoires, son programme d'investissement public, plusieurs autres programmes soutenus par des bailleurs, ainsi que le plan de réponse climatique, estimé à 58 milliards de dollars sur les six prochaines années.
Georges Auréole Bamba
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L’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo (RDC) a déclaré « recevable » le 1er novembre 2024, le projet de loi de finances de 49 846,8 milliards de francs congolais (17,5 milliards $, converti au taux du 3 novembre 2024) pour l’exercice 2025. Présenté en séance plénière le 31 octobre par la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, ce budget marque une hausse notable de 21,6 % par rapport à celui de 2024, qui s’élevait à 40 986 milliards de francs congolais (14,3 milliards $).
Lors de la présentation du projet, la Première ministre a souligné plusieurs priorités de ce projet de loi, visant à dynamiser l’économie et à renforcer les infrastructures du pays. Les crédits d’investissement devraient augmenter de 18,2 %, portant leur part dans le budget général à 48,4 % en 2025 contre 15,1 % en 2024.
Le secteur de la sécurité verra également une augmentation importante de son budget, avec une hausse de 25,2 % des crédits alloués. Cette mesure vise à renforcer les capacités des forces armées et de sécurité, un besoin urgent dans un contexte où l’insécurité continue de toucher une partie de la population, notamment dans l’est du pays.
Dans le secteur agricole, le budget prévoit une augmentation de 16,4 % des crédits tandis que le développement rural bénéficiera d’un soutien renforcé, avec une hausse de 13,7 % des crédits, afin de créer des opportunités économiques en dehors des grands centres urbains et d’améliorer les infrastructures locales.
#ProjetDeLoi2025
— Primature de la République Démocratique du Congo (@PrimatureRDC) November 1, 2024
1 novembre 2024| 5 points clés à retenir sur le projet de loi de finances pour l’exercice 2025, présenté par S.E.M. Judith Suminwa Tuluka. pic.twitter.com/E89LAnI7Os
« Ce budget, c’est notre engagement pour une économie diversifiée et un renforcement des infrastructures sociales et économiques », a indiqué la Première ministre. Elle a également souligné que les fonds alloués dans le cadre du budget 2025 permettront de soutenir la réalisation du Programme d’actions du gouvernement, structuré autour de six piliers stratégiques et de répondre aux défis structurels du pays.
En juin dernier, le gouvernement congolais a présenté un plan quinquennal de 93 milliards de dollars pour la période 2024-2028. Ce plan se concentre sur des axes tels que la diversification économique, la protection du territoire, l’aménagement territorial, et la gestion durable de l’environnement, des priorités essentielles pour la RDC face aux changements climatiques et aux défis de développement.
Pour financer ces ambitions, l’État congolais prévoit des réformes fiscales et administratives rigoureuses. Cela inclut l’élargissement de l’assiette fiscale et une lutte active contre la fraude et l’évasion fiscale, des mesures nécessaires pour accroître les ressources internes du pays et garantir un financement stable du programme.
Notons que le projet de loi de finances pour 2025 en RDC s’inscrit dans un contexte marqué par des défis économiques et sécuritaires persistants. Malgré ces difficultés, les perspectives de croissance restent favorables. Le gouvernement congolais prévoit une croissance de 5,7 % en 2025, légèrement en baisse par rapport aux 6,4 % estimés pour 2024. Ces projections se montrent plus optimistes que celles du Fonds Monétaire International, qui anticipe une croissance de 5 % en 2025 et de 4,7 % en 2024.
Charlène N’dimon, Agence Ecofin
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Le groupe de télécommunications Africell Holding Limited, présent dans plusieurs pays africains dont la République Démocratique du Congo (RDC), a levé à la fin du mois d’octobre 2024, 300 millions de dollars sur le marché international des capitaux. Cette somme provient d’une émission d’obligations garanties arrivant à échéance en 2029. L’opération a suscité un fort intérêt des investisseurs, avec des offres atteignant 550 millions de dollars.
Les fonds obtenus visent à refinancer la structure de capital existante d’Africell et à renforcer sa capacité d’investissement, en particulier en RDC, où le groupe entrevoit un fort potentiel de croissance. Africell, déjà bien positionné sur des marchés comme la Gambie et la Sierra Leone, possède également une présence significative en Angola et en RDC. Bien que la RDC représente actuellement le quatrième marché pour Africell, elle constitue, en raison de sa taille et de la demande croissante pour les services de téléphonie mobile et d’internet, la principale opportunité d’expansion.
En novembre 2023, Africell a annoncé son déploiement dans trois nouvelles provinces de l’est de la RDC : le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, et le Tanganyika. L’entreprise cible un potentiel de quatre millions de nouveaux clients dans ces régions, où l’accès aux réseaux mobiles reste limité malgré la présence d’autres opérateurs.
Le financement inclut également une facilité de crédit renouvelable de 30 millions de dollars, pour l’instant non utilisée. Cette opération renforce la structure financière d’Africell, réduisant ses besoins de liquidité à court terme et facilitant une expansion durable. Les fonds serviront par ailleurs à optimiser les coûts d’exploitation et à atténuer les risques de change, un enjeu important dans des pays comme la RDC et l’Angola.
Les banques Citigroup, J. P. Morgan et Standard Chartered, qui ont agi en tant qu’arrangeurs de cette opération, permettent à Africell de sécuriser les ressources nécessaires pour soutenir son expansion. Ces fonds devraient également contribuer à renforcer l’infrastructure réseau d’Africell, diversifier ses sources de financement et accroître son chiffre d’affaires, tout en garantissant une stabilité financière pour ses investissements futurs en RDC et ailleurs en Afrique.
Georges Auréole Bamba
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Le développement des chaînes de valeur dans l’agriculture, les mines et le tourisme était au centre du 23e sommet des chefs d’État et de gouvernement du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa), tenu le 31 octobre 2024 à Bujumbura, au Burundi. À cette occasion, le président Félix Antoine Tshisekedi a de nouveau plaidé pour la transformation des matières premières africaines sur le continent.
« Je crois fermement que pour prospérer, nos économies doivent briser le cycle de dépendance à l’exportation brute de matières premières et s’engager à bâtir des chaînes de valeur destinées à transformer et enrichir nos ressources ici même, en Afrique. C’est cela la clé qui ouvre inéluctablement la voie à la création d’emplois et, surtout, qui donne à notre jeunesse les moyens de façonner l’avenir de notre beau et grand continent », a affirmé le président congolais dans son discours de circonstance, ajoutant que « la République démocratique du Congo (RDC) se tient prête à jouer un rôle de premier plan dans cette dynamique ».
#COMESASummit2024 |
— Présidence RDC 🇨🇩 (@Presidence_RDC) October 31, 2024
Le Chef de l’État a prononcé un discours, ce jeudi à #Bujumbura, au #Burundi, à l’occasion du 23ème sommet des Chefs d’État et de gouvernement du COMESA.
Lire le discours intégral à travers ce thread (1/3)👇🏾👇🏾👇🏾👇🏾 pic.twitter.com/NiNvlor7i2
Il faut dire que la RDC a les atouts nécessaires pour ce rôle : le pays détient d’importantes réserves et ressources minérales. Il est le premier producteur africain de cuivre et le premier producteur mondial de cobalt. La RDC dispose également d’importants gisements d’hydrocarbures (pétrole et gaz), d’or, de diamants, de minéraux 3T (étain, tantale et tungstène), de zinc-plomb, d’uranium, de fer et de manganèse. Dans le secteur agricole, le pays possède 80 millions d’hectares de terres arables et 4 millions d’hectares de terres irrigables, dont seulement 10 % sont exploités.
Depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2019, Félix Antoine Tshisekedi travaille avec ses gouvernements successifs pour trouver les moyens permettant à la RDC de transformer localement ses minerais. Quelques projets sont d’ailleurs en cours de développement, comme la construction d’une raffinerie de cobalt de Lualaba ou encore la mise en place d’une chaîne de valeur pour les batteries électriques. Cependant, cette dynamique est freinée par le déficit énergétique dont souffre le pays. Selon le rapport « The Energy Progress Report 2023 » de la Banque mondiale et de l’Agence internationale de l’énergie, le taux d’électrification du pays est de 21 %, l’un des plus bas du continent africain.
Conscient de l’ampleur de la tâche, Félix Antoine Tshisekedi appelle à instaurer une dynamique régionale. « Mon pays, riche d’un potentiel agricole et minier immense, souhaite travailler main dans la main avec chacun d’entre vous pour faire de nos ressources un levier de prospérité commune, en les intégrant aux chaînes de valeur régionales pour garantir une sécurité alimentaire et énergétique solide », a-t-il déclaré. « Face aux défis du continent, la République démocratique du Congo considère l’intégration régionale non seulement comme une priorité, mais aussi comme l’une des voies essentielles pour sécuriser notre avenir », a ajouté le président congolais.
Pierre Mukoko
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La Révérende Sœur Rita Mboshu-Kongo, originaire de la République Démocratique du Congo (RDC) et membre de la Congrégation des Filles de Marie Corédemptrice, a reçu le 31 octobre 2024 le prix d’excellence lors de la IXᵉ édition du « Standout Woman Award 2024 » à Rome. Cette distinction salue son engagement remarquable pour l’éducation et la formation professionnelle des femmes et des jeunes filles en RDC.
Sœur Rita est fondatrice et présidente de la Fondation « Pape François pour l’Afrique » (FOPAFA), une organisation engagée dans l’autonomisation des femmes et des jeunes grâce à l’éducation et la formation professionnelle. Basée à Kinshasa, la fondation concentre ses efforts dans les quartiers défavorisés où les niveaux de pauvreté et d’analphabétisme sont élevés.
L’une des initiatives phares de la FOPAFA, le projet « Focolare della Carità : Fraternità Laudato Si' », propose des formations en couture, pâtisserie, esthétique et autres compétences pratiques à de jeunes mères célibataires et à des filles en situation de vulnérabilité. Ce programme vise à leur donner les moyens d’acquérir une autonomie financière et d’améliorer leurs conditions de vie.
La reconnaissance internationale accordée à Sœur Rita met en lumière l’impact crucial de son action en faveur de l’éducation des filles et de la formation professionnelle des femmes en Afrique. Son engagement constitue une réponse concrète aux défis socio-économiques auxquels sont confrontées de nombreuses femmes en RDC, leur ouvrant des perspectives de développement personnel et professionnel.
Lors de la réception du « Standout Woman Award 2024 », Sœur Rita a exprimé sa profonde gratitude et a lancé un appel aux personnes de bonne volonté pour soutenir les initiatives de la FOPAFA. Elle a souligné que la collaboration est essentielle au succès des projets qui visent à transformer la vie des femmes et des jeunes filles en Afrique.
Cette distinction met en lumière le rôle décisif de l’éducation et de la formation professionnelle dans l’autonomisation des femmes en République démocratique du Congo, où 49 % de la population a moins de 14 ans. Alors que le pays devra bientôt répondre aux besoins croissants d’emploi de cette jeunesse, cette reconnaissance sert aussi d’exemple inspirant pour encourager d’autres initiatives similaires à travers le territoire.
Georges Auréole Bamba
Le gouvernement souhaite porter la capacité hydroélectrique de la province de la Tshopo à 50 MW, selon des informations publiées après une réunion présidée par le ministre de la Justice, Constant Mutamba, lui-même originaire de cette région. D’après la presse locale, ce projet prévoit la réhabilitation de la centrale hydroélectrique actuelle ainsi que la construction d’une nouvelle installation sur le même fleuve.
La centrale hydroélectrique de Tshopo, qui dispose d’une puissance installée de 19,6 MW, ne produit actuellement que 5,1 MW en raison de l’arrêt de deux de ses trois groupes. Cette infrastructure, construite en 1954, peine ainsi à répondre à la demande régionale, estimée à 45 MW par la Société nationale d’électricité (SNEL), laissant une large partie des besoins non couverte dans la province.
En visite la semaine dernière à Kisangani, chef-lieu de la province de Tshopo, le président Félix Tshisekedi a affirmé que des mesures seraient prises pour améliorer l’accès à l’électricité dans la région.
#RDC : la ville de Kisangani dans la province de la Tshopo sera bientôt alimentée en courant électrique. Coût global travaux, 120 millions de dollars américains. Le Fonds de réparation des indemnisations des victimes des activités illicites de l’Ouganda en RDC va mettre à la… pic.twitter.com/stAn9iTFCY
— Marcel Kitambala (@KitambalaMarcel) November 1, 2024
D’après plusieurs sources présentes lors de la réunion avec le ministre de la Justice, le montant estimé pour financer les travaux de réhabilitation de la centrale actuelle et la construction d’une nouvelle s’élèverait à 120 millions de dollars. Toutefois, on ignore si cette estimation repose sur une étude de faisabilité.
Les financements pour ce projet restent à mobiliser, mais la presse rapporte que le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a assuré aux élus locaux que le Fonds spécial de réparation et d’indemnisation des victimes des activités armées de l’Ouganda en RDC (Frivao) apporterait 50 millions de dollars. Créé par décret en décembre 2019 et basé à Kisangani, le Frivao gère actuellement environ 200 millions de dollars déjà versés par l’Ouganda pour indemniser les victimes des affrontements de 2000 entre les armées ougandaise et rwandaise, qui avaient causé plus de 1 000 morts et 3 000 blessés en territoire congolais.
Olivier de Souza
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Dans le territoire de Kabeya Mwanga, au Kasaï-Oriental en République Démocratique du Congo, 2 500 ménages agricoles devraient bénéficier de semences améliorées de maïs. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’Agenda de transformation agricole de la RDC (ATA-RDC), soutenu par le gouvernement congolais. Elle vise à accroître la production locale et à lutter contre la malnutrition.
« Nous allons accompagner ce premier groupe de paysans avec les semences, les engrais et aussi de bonnes pratiques culturales. Nous espérons qu’avec ces semences, on parviendra à augmenter la production agricole », a affirmé le chef de bureau de l’Institut international pour l’agriculture tropicale (IITA), Paul Dontsop, rapporte la presse.
Cette opération intervient peu après que l’IITA et l’Institut africain de leadership agricole (AALI) ont distribué 4 000 kilogrammes de semences améliorées de maïs à 421 ménages dans le territoire de Tshilengi, aussi situé dans la province du Kasaï-Oriental.
La transformation agricole constitue un pilier de la politique du gouvernement congolais pour améliorer la sécurité alimentaire. Dans cette optique, un financement de 5,1 millions de dollars a été alloué au programme ATA-RDC, visant à soutenir des initiatives comme le renforcement de la chaîne de valeur maïs-soja et le développement du secteur semencier du manioc. Cette stratégie ambitionne de réduire la dépendance aux importations alimentaires et de promouvoir une production locale durable.
Malgré ces efforts, des obstacles logistiques freinent l’essor agricole au Kasaï-Oriental. Selon une étude de la Banque africaine de développement (BAD), 70 % des routes de la province sont en mauvais état, compliquant ainsi le transport des produits vers les marchés et augmentant les coûts pour les producteurs. Cette situation force les acheteurs de maïs à offrir des prix d’achat plus bas aux cultivateurs pour compenser les frais de transport élevés, impactant la rentabilité des exploitations locales.
Le projet du ministère du Développement rural, qui ambitionne de réhabiliter ou de construire 11 000 kilomètres de routes par an pour relier les zones de production aux zones de consommation, s’inscrit donc dans la bonne direction.
GAB
Le 30 octobre 2024, la République Démocratique du Congo (RDC) a franchi une étape en validant au plan technique sa Politique nationale de développement rural (PNDR). Cette initiative, soutenue par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), vise à transformer les zones rurales, qui couvrent une grande partie du territoire et abritent plus de 70 % de la population.
La PNDR se concentre sur plusieurs axes majeurs. Elle prévoit une réforme de la gouvernance locale afin d’améliorer la gestion des affaires publiques en milieu rural. L’objectif est de rendre l’administration rurale plus efficace et transparente. La réduction de la pauvreté est également au cœur de cette politique, avec la mise en place de programmes visant à améliorer les conditions de vie des populations rurales, en augmentant les opportunités économiques et en renforçant les capacités locales.
Les infrastructures de base sont une autre priorité, avec le développement et la modernisation des routes, des écoles, des centres de santé et des réseaux d’eau potable pour faciliter l’accès des populations rurales aux services essentiels. Enfin, l’électrification des zones rurales est prévue pour stimuler le développement économique et améliorer la qualité de vie en milieu rural.
Cette politique nationale est élaborée alors que sont actuellement déployés avec des programmes ciblant le monde rural. Parmi ces projets, le Programme de développement local des 145 territoires (PDL-145T) se distingue. Lancé en 2021, le PDL-145T vise à réduire les inégalités spatiales et à transformer les conditions de vie des populations rurales en améliorant l’accès aux infrastructures et services socioéconomiques de base. Il comprend des initiatives telles que la construction et la réhabilitation de routes de desserte agricole, essentielles pour le désenclavement des zones rurales et l’évacuation des produits agricoles vers les marchés.
De plus, le ministère du Développement rural a récemment annoncé un programme visant la construction et la réhabilitation de 11 000 kilomètres de routes de desserte agricole à travers les 26 provinces du pays, chaque année à partir de 2024. Cette initiative vise à désenclaver les zones rurales tout en stimulant l’économie locale.
L’agriculture, représentant l’essentiel des activités économiques des populations rurales, est également au cœur des préoccupations. Des plans spécifiques sont en cours d’élaboration pour renforcer ce secteur vital, en améliorant l’accès aux intrants agricoles, en modernisant les techniques de production et en facilitant l’accès aux marchés.
La validation technique de la PNDR marque une étape importante vers la transformation des zones rurales en RDC. Le ministère sectoriel a promis de travailler activement pour son endossement politique par le gouvernement. Cependant, une attention particulière doit être accordée à son intégration avec les programmes existants pour garantir une mise en œuvre cohérente et efficace.
Georges Auréole Bamba
Zones agricoles : Muhindo Nzangi et son projet de 11 000 km de voies de desserte
La lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) a occupé une place centrale lors de l’entretien du 26 octobre 2024 entre le ministre congolais des Finances, Doudou Fwamba, et le secrétaire adjoint au Trésor américain, Scott Rembrandt, en marge des Assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington, D.C. Selon le compte rendu du ministère des Finances, le ministre Fwamba a exprimé la volonté de la République démocratique du Congo (RDC) de sortir en 2025 de la « liste grise » du Groupe d’action financière (GAFI), l’organisme intergouvernemental chargé d’évaluer les dispositifs de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes.
En raison des défaillances stratégiques de son système de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes, la RDC a été placée sur la liste des pays « sous surveillance renforcée » ou « liste grise » du GAFI en octobre 2022. Cette inscription fait apparaitre le pays comme une juridiction présentant un risque au-dessus de la normale en matière de blanchiment d’argent, de financement du terrorisme et de prolifération des armes. En vue de minorer ce risque, les institutions financières situer dans d’autres pays peuvent prendre des mesures qui ralentissent et renchérissent les transactions avec la RDC. Étant donné que l’économie congolaise est fortement dollarisée, avec 92 % des dépôts bancaires en dollars américains en août 2024, cette question revêt un enjeu stratégique pour la RDC et les États-Unis.
À l’issue d’une plénière de trois jours conclue le 25 octobre à Paris, le GAFI a décidé de maintenir la RDC sur sa « liste grise ». Selon l’organisme international de surveillance de la LBC/FT, la RDC doit continuer à mettre en œuvre son plan d’action pour remédier à « ses défaillances stratégiques ». Parmi les mesures requises, le pays doit élaborer et appliquer un plan de contrôle fondé sur le risque, renforcer la capacité de la Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF) à mener des analyses opérationnelles et stratégiques, et améliorer les compétences des autorités responsables des enquêtes et des poursuites en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. De plus, il est impératif de démontrer une mise en œuvre efficace des sanctions financières ciblées liées au financement du terrorisme et à la prolifération des armes. La RDC doit s’acquitter de ces recommandations avant la prochaine évaluation prévue en octobre 2025 pour espérer sortir de la « liste grise » comme promis aux autorités américaines.
Depuis sa mise sous surveillance renforcée par le GAFI, la RDC a néanmoins pris plusieurs mesures. Une nouvelle loi de LBC/FT a été promulguée en décembre 2022, élargissant les mesures de LBC/FT à l’ensemble du secteur financier, interdisant les comptes anonymes et renforçant la surveillance des personnes politiquement exposées (PPE). De plus, une stratégie nationale de LBC/FT a été validée fin 2023, et un rapport d’évaluation nationale des risques (ENR) a été réalisé et diffusé. Les autorités de surveillance pour tous les secteurs et professions non financières ont également été désignées. Les capacités d’enquête et de poursuite ont été améliorées grâce à l’embauche de magistrats et à la mise en place d’un plan de formation pour tous les enquêteurs. Enfin, des textes relatifs aux sanctions financières ont été signés le 21 mars 2024.
Cependant, selon les experts, un système de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) ne peut véritablement être efficace que si les transactions financières s’effectuent par le biais de canaux régulés, permettant ainsi de suivre les flux. Or, en RDC, une grande partie des paiements se fait en espèces. Pour réduire la circulation du cash, les autorités ont mis en place plusieurs mesures visant à limiter le seuil des transactions en espèces à 10 000 dollars. Selon le gouvernement, ce dispositif fait face à plusieurs contraintes, notamment le développement d’un marché parallèle de change qui alimente des réseaux mafieux dans l’économie informelle, ainsi que la faible pénétration des banques dans les zones reculées.
Pierre Mukoko