L’Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques (Arecoms) a annoncé, dans un communiqué officiel daté du 21 juin 2025, la prolongation de trois mois supplémentaires de la suspension des exportations de cobalt en République démocratique du Congo. Cette mesure, initialement instaurée le 22 février, s’applique à l’ensemble du cobalt extrait sur le territoire national, qu’il provienne de l’exploitation industrielle, semi-industrielle, artisanale ou à petite échelle.
Selon l’Arecoms, cette décision est motivée par l’existence de stocks toujours importants sur le marché. Depuis le début du mois de juin, les prix du cobalt affichent d’ailleurs une tendance à la baisse, passant de 33 700 dollars la tonne le 2 juin à 33 250 dollars à la clôture des marchés le 20 juin. Après l’annonce initiale de l’embargo en février, les cours avaient bondi de près de 60 %, atteignant un pic de stabilisation autour de 33 700 dollars dès avril, loin cependant des 82 000 dollars enregistrés au plus fort du marché en 2022.
L’Arecoms indique que cette suspension pourrait être prolongée, ajustée ou levée avant l’échéance, sans préciser d’objectif de prix cible. On sait toutefois que le budget 2025 de l’État congolais a été établi sur la base d’un prix moyen de 28 000 dollars la tonne, une hypothèse toujours incertaine au vu de la dynamique actuelle du marché.
Le gouvernement avait déjà exprimé, lors du Conseil des ministres du 14 mars 2025, sa volonté de mieux contrôler les flux de cobalt à l’exportation, en instaurant des quotas et en favorisant la transformation locale. Cette orientation s’est concrétisée le 26 mars avec le lancement des travaux d’aménagement de la zone économique spéciale de Musompo, dédiée à la production de précurseurs de batteries, de batteries complètes, et potentiellement à l’assemblage de véhicules électriques à partir des matières premières congolaises.
Les prochaines décisions du gouvernement pourraient aussi être influencées par les stratégies des principaux producteurs opérant dans le pays. En mai, en marge du Cobalt Congress à Singapour, les groupes CMOC (Chine) et Glencore (Suisse) ont affiché des positions divergentes. CMOC a plaidé pour une levée rapide de l’embargo, tandis que certains traders associés à Glencore estimaient qu’un retour des volumes congolais sur le marché ne serait opportun qu’une fois la stabilité des prix assurée.
Pierre Mukoko et Ronsard Luabeya, stagiaire
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In a joint statement signed June 19, 2025, Democratic Republic of Congo Deputy Prime Minister for the Interior Jacquemain Shabani Bihango and Foreign Minister Thérèse Kayikwamba Wagner announced their meeting with U.S. Ambassador to the Democratic Republic of Congo Lucy Tamlyn in Kinshasa. Their discussions centered on potential U.S. visa restrictions.
The Democratic Republic of Congo is one of 36 countries targeted by a U.S. State Department notification dated June 17, 2025. This notification demands urgent improvements in the management of migration systems. According to the diplomatic note, these countries have 60 days to demonstrate significant progress in readmitting their nationals in irregular situations, enhancing document security, and verifying identities at borders. Failure to comply could lead to visa restrictions or other specific migration sanctions.
During the meeting, the Congolese delegation acknowledged difficulties tracking passports issued before 2022, especially those involving fraudulent or forged documents. They committed to strengthening the issuance of biometric passports, accelerating the deployment of interconnected databases, and cooperating with U.S. authorities on repatriation procedures for expelled Congolese nationals. Kinshasa also requested technical assistance from U.S. agencies specializing in document security.
For the United States, this approach aligns with a broader, more restrictive immigration policy. This policy began under the previous Trump administration and was reinitiated in June 2025 to pressure countries deemed uncooperative on readmission matters. According to the Times of India, African countries most vulnerable to sanctions include the Democratic Republic of Congo, Eritrea, Togo, Guinea, and Cameroon.
Beyond the diplomatic implications, this issue directly affects many Congolese citizens, including travelers, students, entrepreneurs, and families residing in the U.S. Their visa applications or renewals could face delays or cancellations. In 2023, the U.S. issued over 18,000 non-immigrant visas to Congolese nationals, according to data from the U.S. Bureau of Consular Affairs.
This article was initially published in French by Boaz Kabeya (intern)
Edited in English by Mouka Mezonlin
Bralima, filiale congolaise du groupe néerlandais Heineken, a officiellement annoncé, le 20 juin 2025, avoir perdu le contrôle opérationnel de ses installations à Goma et Bukavu, deux villes stratégiques de l’est de la République démocratique du Congo. Cette annonce fait suite à l’occupation de ses sites par des éléments armés, présents dans la zone depuis le 12 juin.
Cette perte de contrôle intervient dans un contexte de dégradation rapide de la situation sécuritaire dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où les rebelles du M23 mènent depuis plusieurs mois une offensive d’envergure. Dès le mois de mars, Bralima avait déjà suspendu temporairement ses opérations à Goma, Bukavu et Uvira, à la suite de raids et de pillages ciblés contre ses entrepôts. La dégradation de la situation ces dernières semaines a conduit le groupe à évacuer tout le personnel encore présent sur ses sites de l’Est, soit environ un millier d’emplois directs et indirects concernés.
Selon les données internes du groupe, les installations de Goma, Bukavu et Uvira représentaient à elles seules près d’un tiers des revenus de Bralima en RDC, un pays où Heineken est implanté depuis les années 1920 et y exploite cinq brasseries nationales.
Ce retrait intervient alors même que la communauté internationale tente de stabiliser la région. Le 18 juin, la RDC et le Rwanda ont paraphé à Washington un accord de paix sous la médiation des États-Unis, en vue d’une signature officielle prévue le 27 juin. Ce texte prévoit notamment le respect de l’intégrité territoriale et la cessation des hostilités dans l’est du pays. Il reste toutefois à voir si cet engagement diplomatique se traduira par une amélioration rapide de la situation sécuritaire à Goma et Bukavu, condition indispensable à une éventuelle reprise des activités de Bralima dans la région.
Le retrait de Heineken de l’Est congolais survient dans un contexte où le secteur brassicole national peine à répondre à la demande intérieure. En 2023, la production de bière en RDC a atteint 520 millions de litres, en hausse de 6 % par rapport à 2022, sans toutefois combler la demande croissante. Avec une consommation par habitant estimée à 4,96 litres en 2021, en progression annuelle de près de 6 %, le marché congolais de la bière demeure porteur, mais fragilisé par les tensions dans l’Est.
Boaz Kabeya, stagiaire
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Dans un communiqué conjoint signé le 19 juin 2025, le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani Bihango, et la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, annoncent avoir rencontré l’ambassadrice des États-Unis en République démocratique du Congo, Lucy Tamlyn, à Kinshasa. Les discussions ont porté sur les menaces de restriction de visas d’entrée aux États-Unis.
La RDC figure en effet parmi les 36 pays visés par une notification du Département d’État américain datée du 17 juin 2025, exigeant des améliorations urgentes dans la gestion des systèmes migratoires. Selon cette note diplomatique, les pays concernés disposent d’un délai de soixante jours pour démontrer des efforts significatifs en matière de réadmission des ressortissants en situation irrégulière, de sécurité documentaire et de vérification des identités aux frontières. À défaut, ils s’exposent à des restrictions de visas ou à d’autres sanctions migratoires ciblées.
Lors de cet échange, la partie congolaise a reconnu les difficultés liées à la traçabilité des passeports délivrés avant 2022, en particulier les cas de documents frauduleux ou falsifiés. Elle s’est engagée à renforcer le système de délivrance des passeports biométriques, à accélérer le déploiement des bases de données interconnectées, et à coopérer avec les autorités américaines sur les mécanismes de rapatriement des ressortissants congolais expulsés. Kinshasa a également sollicité un appui technique des agences américaines spécialisées dans la sécurité documentaire.
Pour les États-Unis, cette démarche s’inscrit dans une politique migratoire plus restrictive, amorcée sous la précédente administration Trump et relancée en juin 2025 afin de faire pression sur les pays jugés peu coopératifs en matière de réadmission. Selon le Times of India, les pays africains les plus exposés aux sanctions incluent, aux côtés de la RDC, l’Érythrée, le Togo, la Guinée et le Cameroun.
Au-delà de l’enjeu diplomatique, la question touche directement de nombreux Congolais : voyageurs, étudiants, entrepreneurs ou familles vivant aux États-Unis, dont les démarches de visa ou de renouvellement pourraient être ralenties ou annulées. En 2023, plus de 18 000 visas non-immigrants ont été délivrés par les États-Unis à des ressortissants congolais, selon les données du Bureau américain des affaires consulaires.
Boaz Kabeya, stagiaire
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La République démocratique du Congo (RDC) fait partie des pays africains qui ont décidé d’unir leurs efforts pour contrer la montée du diamant synthétique sur le marché mondial. À l’occasion de la Table ronde ministérielle internationale sur le diamant naturel, tenue du 17 au 19 juin 2025 à Luanda, en Angola, les principaux producteurs africains et les leaders mondiaux de l’industrie se sont engagés à consacrer 1 % de leurs revenus à des campagnes de promotion et de commercialisation du diamant naturel. Outre la RDC, le Botswana, la Namibie, l’Afrique du Sud et l’Angola sont également parties prenantes à cet accord.
La filière diamantifère est particulièrement fragilisée par l’essor des diamants synthétiques, perçus comme plus accessibles et plus respectueux de l’environnement. Cette dynamique exerce une pression croissante sur les diamants naturels, dont les prix ont chuté de manière significative, passant de 12,5 dollars le carat en 2022 à 9,6 dollars en 2024, soit une baisse de 23,2 %.
Selon le ministère angolais des Ressources minérales, cité par Le Monde, l’objectif de cette campagne mondiale de communication, menée par le Conseil du diamant naturel, est de sensibiliser la nouvelle génération de consommateurs à la rareté, à l’authenticité et aux retombées positives des diamants naturels pour les communautés locales et les pays producteurs. Ce Conseil est une organisation à but non lucratif dédiée à la promotion du diamant naturel.
Lors de cette rencontre, le ministre congolais des Mines, Kizito Pakabomba Kapinga Mulume, a plaidé pour une mobilisation concertée en faveur de la relance du diamant naturel, qu’il a présenté comme un moteur de développement, un vecteur de paix et une source essentielle de valeur ajoutée pour les populations locales. Il a également insisté sur l’importance de mettre en place une chaîne de valeur éthique, traçable, transparente et équitable autour du diamant naturel africain.
Classée parmi les premiers producteurs mondiaux de diamants, la RDC fait face à de nombreux défis dans ce secteur. En huit ans, ses exportations sont passées de 17,9 millions de carats en 2017 à seulement 9,2 millions en 2024, selon les données officielles. Cette baisse est en grande partie liée aux difficultés structurelles rencontrées par les principaux producteurs du pays, notamment la Minière de Bakwanga (MIBA) et la Société Anhui-Congo d’investissement minier (SACIM).
Ronsard Luabeya, stagiaire
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Key Highlights
Marriott International announced plans on June 18 to open two hotels in Kinshasa, the capital of the Democratic Republic of Congo (DRC), by the end of 2025. The company confirmed it will introduce Protea Hotel by Marriott and Four Points by Sheraton brands to the country.
Marriott did not disclose project details, investment figures, or development partners. However, the U.S.-based hotel giant typically collaborates with local or regional investors in African markets. Past partnerships include projects with Amdec in Morocco and Letsatsi in Botswana under the same brands.
The new Kinshasa hotels are part of Marriott’s aggressive expansion strategy in Africa, aimed at tapping into rising tourism, business travel, and improving economic outlooks. The company said it plans to open more than 50 hotels and 9,000 rooms across the continent by end-2027.
New destinations include Cape Verde, Côte d’Ivoire, Madagascar, and Mauritania, reflecting growing investor confidence in previously underdeveloped markets.
Marriott, majority-owned by major U.S. investment firms such as Vanguard, BlackRock, and State Street, currently operates in over 144 countries, managing more than 9,000 hotels and nearly 1.7 million rooms globally.
The company’s entry into the DRC market follows a similar move by Radisson Hotel Group, owned by China's Jin Jiang International. Radisson announced in May it will open two hotels in Kinshasa and Lubumbashi, scheduled for late 2026 and mid-2027, respectively.
This article was initially published in French by Ronsard Luabeya (Intern)
Edited in English by Ange Jason Quenum
Dans un communiqué publié le 18 juin 2025, le géant américain de l’hôtellerie Marriott International a annoncé l’ouverture de deux hôtels à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), d’ici la fin de l’année. Il s’agira d’un Protea Hotel by Marriott et d’un Four Points by Sheraton.
Pour l’heure, peu de détails sont connus sur ces projets. L’annonce mentionne uniquement les marques et leur implantation, sans révéler les éventuels co-investisseurs. Il est toutefois probable que la stratégie de Marriott en RDC repose, comme dans d’autres pays africains, sur des partenariats locaux ou régionaux. Au Maroc ou au Botswana, le groupe a déjà collaboré avec des partenaires tels qu’Amdec ou Letsatsi pour des projets similaires sous les marques Protea ou Four Points.
Marriott précise que cette expansion sur le marché congolais s’inscrit dans une stratégie plus large, visant à capitaliser sur le développement du tourisme en Afrique, la montée en puissance des voyages d’affaires et l’amélioration de la stabilité économique dans plusieurs pays du continent. Dans ce cadre, le groupe prévoit l’ouverture de plus de 50 établissements — représentant plus de 9 000 chambres — d’ici fin 2027, avec des implantations prévues dans de nouveaux marchés africains tels que le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, Madagascar et la Mauritanie.
Détenu à 70 % par de grands fonds d’investissement américains comme Vanguard, BlackRock, State Street, Fidelity et J.P. Morgan Asset Management, ainsi que par la famille fondatrice Marriott, le groupe est aujourd’hui présent dans plus de 144 pays. Il exploite plus de 9 000 établissements dans le monde, totalisant près de 1,7 million de chambres.
L’arrivée annoncée de Marriott sur le marché congolais intervient dans la foulée d’un autre acteur majeur du secteur. En mai dernier, le Radisson Hotel Group — contrôlé par le conglomérat chinois Jin Jiang International Holdings — a en effet annoncé l’ouverture de deux établissements à Kinshasa et à Lubumbashi, attendus respectivement pour fin 2026 et mi-2027.
Ronsard Luabeya, stagiaire
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Key Highlights:
The Democratic Republic of Congo (DRC) and Tanzania took a major step toward building cross-border dry ports with the official handover of land titles on June 18, 2025, in Dar es Salaam.
The exchange, led by DRC Transport Minister Jean-Pierre Bemba and his Tanzanian counterpart Makame Mbarawa, marks the implementation of a bilateral agreement signed in April to boost regional trade infrastructure.
The project is part of the Central Corridor Transit Transport Facilitation Agency’s (CCTTFA) infrastructure development program, launched in 2022 to modernize transit routes.
According to Bemba, the DRC has granted Tanzania access to 40 hectares of land across two sites—25 hectares in Kasenga and 15 hectares in Kasumbalesa. In return, Tanzania allocated two sites to the DRC: 45 hectares in Kwala, near Dar es Salaam, and 15 hectares in Katosho, close to Kigoma. Local authorities in Haut Katanga suggest a third Congolese site, Kasanbondo (35 ha), was also ceded.
Bemba said the new dry ports will improve cargo traceability, curb fraud and smuggling, and streamline the movement of goods and people. The DRC expects the Tanzanian side of the project to create around 3,000 jobs and attract $300 million in foreign investment. Customs revenue for Congo is also projected to increase.
The government of Haut Katanga confirmed it has signed a $300 million development contract for its dry port sites, although details on contractors and terms remain undisclosed.
The ports will allow both countries to operate customs and logistics platforms on each other’s territory—an effort to reduce clearance times and improve regional trade connectivity.
Logistical pressure along the Tanzania–DRC route is growing fast. According to Tanzania’s Transport Ministry, freight volumes to the DRC via Dar es Salaam rose by 180% over four years. Total traffic at the port jumped from 14 million to 28 million tonnes during the same period.
This article was initially published in French by Ronsard Luabeya (Intern)
Edited in English by Ola Schad Akinocho
Le projet de développement de ports secs entre la République démocratique du Congo (RDC) et la Tanzanie franchit une nouvelle étape. Le 18 juin 2025, à Dar-es-Salaam, les ministres des Transports des deux pays, Jean-Pierre Bemba Gombo pour la RDC et Makame Mbarawa pour la Tanzanie, ont procédé à la remise officielle des titres fonciers consacrés à la construction de ces infrastructures logistiques.
Cette cérémonie marque la mise en œuvre concrète de l’accord bilatéral signé en avril dernier à Lubumbashi, portant sur l’attribution de terrains destinés à l’aménagement de ports secs dans les deux pays. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Programme de développement des infrastructures de transport, lancé en 2022 sous la coordination de l’Agence de facilitation du transport de transit du corridor central (CCTTFA).
Selon Jean-Pierre Bemba, la RDC a cédé à la Tanzanie deux sites représentant un total de 40 hectares : Kasenga (25 ha) et Kasumbalesa (15 ha). En contrepartie, la Tanzanie a accordé à la RDC, selon la même source, deux sites : Kwala, situé à une centaine de kilomètres de Dar-es-Salaam, (45 ha) et Katosho, près de Kigoma, (15 ha). Les services de communication du gouverneur du Haut Katanga parlent plutôt de trois sites concédés à la Tanzanie. Aux deux terrains cités par le ministre congolais des Transports, ils ajoutent le site de Kasanbondo (35 ha).
Selon Jean-Pierre Bemba, la construction de ces infrastructures générera des retombées significatives pour l’économie congolaise. Il cite notamment la traçabilité du fret à l’importation et à l’exportation, la lutte contre la fraude et la contrebande, ainsi que la libre circulation des biens et des personnes. Le ministre évoque également la création d’environ 3 000 emplois directs et indirects en Tanzanie, un investissement étranger de 300 millions de dollars et une hausse attendue des recettes douanières de la RDC.
Selon le gouvernement du Haut Katanga, le gouvernement congolais a déjà signé un contrat d’aménagement de 300 millions de dollars de ses sites. Mais ni les entreprises adjudicataires ni le type de contrat n’ont été précisés.
Ces installations permettront à chaque pays d’établir des plateformes douanières et logistiques sur le territoire de l’autre, afin de fluidifier le transit des marchandises, réduire les délais de dédouanement et améliorer la connectivité régionale.
La pression logistique entre la Tanzanie et la RDC ne cesse d’augmenter, en raison du volume élevé des flux de marchandises. L’aménagement des ports secs apparaît désormais comme une nécessité. Selon le ministère tanzanien des Transports, le volume de fret à destination de la RDC via le port de Dar-es-Salaam a presque triplé en quatre ans, enregistrant une hausse de 180 %. Sur la même période, le port a vu son trafic global passer de 14 à 28 millions de tonnes.
Ronsard Luabeya, stagiaire
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Highlights:
The Budana hydropower plant, located in Ituri province in northeastern Democratic Republic of Congo, has raised its actual output from 3.5 megawatts to 7 megawatts following the restart of its second turbine on June 17. Despite this progress, the facility is still operating below its installed capacity, which stands at 12 megawatts.
The turbine was restored by Greentech Energy, as part of a larger $16 million upgrade program. The project is led by the Kilo-Moto Mining Company (Sokimo), which owns 60% of the venture through its subsidiary Electrokimo, and by Southern Energy DRC. The two companies formed a joint partnership in 2019, which resulted in the creation of Greentech Energy. The firm holds exclusive rights to operate Bunia’s power infrastructure for 25 years.
The first phase of the project focuses on restoring all three turbines at Budana, aiming to bring the plant’s total output to between 10 and 12 megawatts. Beyond turbine repairs, Greentech Energy is also tasked with upgrading the entire distribution network, installing new transformers, building power lines, and setting up prepaid meter systems. This “pay-as-you-go” model is designed to improve billing and help make the local electricity network financially sustainable.
Greentech says that better access to electricity in Bunia could bring real economic benefits by supporting local businesses and improving infrastructure across the city.
Built in the 1930s and commissioned in 1940, the Budana plant has suffered from aging equipment and poor maintenance for years. Until recently, it generated only 3 megawatts, far below the region’s energy needs.
The decline was mostly due to Sokimo’s financial troubles, which made it impossible to fund regular upkeep. The recent investment and new private-sector involvement mark a turning point for the site and the city it powers.
This article was initially published in French by Ronsard Luabeya (Intern)
Edited in English by Firmine AIZAN