L’African Growth and Opportunity Act (AGOA), un régime de préférences commerciales accordé par les États-Unis aux pays d’Afrique subsaharienne depuis mai 2000, sera au centre des discussions lors de la 16e réunion du Conseil des ministres du Commerce des pays membres de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), qui se tient ce 15 avril 2025 à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
« L'AGOA doit expirer en septembre, et les ministres du Commerce du continent se réuniront le mardi 15 avril en République démocratique du Congo pour discuter d'une solution collective », a annoncé le ministre sud-africain du Commerce, Parks Tau, le jeudi 10 avril sur les ondes de Radio 702.
Selon lui, des discussions entre les pays africains et les États-Unis sont prévues en juin ou en juillet autour de ce pacte commercial, qui garantit un accès en franchise de droits de douane au marché américain. Parks Tau estime toutefois qu’il « sera difficile de sauver le programme de préférences commerciales » après la récente annonce de nouvelles mesures tarifaires par l’administration Trump.
Le président américain Donald Trump a en effet décidé, le mercredi 2 avril, d’imposer des droits de douane allant de 10 % à 50 % à l’encontre de 51 pays africains. Il a toutefois annoncé, une semaine plus tard, la suspension pour 90 jours de ces surtaxes mondiales dites « réciproques », tout en maintenant un taux minimum uniforme de 10 %.
Même le maintien d’un tarif douanier minimal de 10 % sur les importations américaines en provenance des pays d’Afrique subsaharienne signifierait la fin de l’AGOA. Ce dispositif permettait jusque-là aux pays éligibles d’exporter près de 1800 produits vers les États-Unis sans acquitter de droits de douane.
Depuis sa mise en place en 2000, Washington actualise chaque année la liste des pays bénéficiaires en fonction de critères comme l’engagement en faveur de l’économie de marché, le respect de l’État de droit ou les politiques de lutte contre la pauvreté. L’évolution démocratique des États concernés fait également partie des paramètres pris en compte.
Durant le mandat de Joe Biden, un groupe bipartisan de sénateurs a présenté au Sénat une proposition de loi visant à proroger l’AGOA jusqu’en 2041. Mais de fortes incertitudes subsistent quant à la reconduction de ce programme, qui avait pourtant survécu à la première administration Trump malgré une rhétorique protectionniste similaire à celle qui prévaut aujourd’hui à Washington.
Walid Kéfi, Agence Ecofin
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Le conseil des ministres du Commerce des pays membres de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) tient sa 16e réunion ce mardi 15 avril à Kinshasa. Cette réunion se tient au moment où cette zone mérite une vive attention des dirigeants africains. Face à la nouvelle crise mondiale qui s’annonce avec la guerre commerciale déclenchée par l’administration américaine dirigée par Donald Trump, banques centrales et responsables des politiques économiques africaines doivent rapidement accélérer l’intégration du continent.
Des turbulences s’intensifient sur le commerce mondial. Le monde assiste à une situation sans précédent de perturbations dans le commerce mondial, avec une confrontation entre les États-Unis et le reste du monde, en particulier la Chine. Le président américain Donald Trump a récemment imposé des droits de douane prohibitifs de 145 % sur les importations chinoises, provoquant une riposte immédiate de Pékin qui a répliqué avec des taxes de 125 % sur les produits américains. Cette surenchère a déjà commencé à perturber les chaînes d’approvisionnement mondiales et à ébranler les marchés financiers. Les échanges entre la Chine et les États-Unis commencent à plonger.
Si le pays asiatique se prépare depuis des années au découplage avec l’économie américaine, ses exportateurs en souffrent déjà, lisait-on récemment dans un article publié par le journal français Le Monde. Bien que Trump ait accordé des exemptions pour certains produits électroniques, cette accalmie reste fragile et temporaire. Les ports chinois comme Shanghai, premier port mondial, constatent déjà une réduction notable des cargaisons à destination des États-Unis. La Chine, dont la croissance ralentit déjà à environ 5 % en 2025, se trouve contrainte de repenser ses stratégies d’exportation et son positionnement commercial mondial.
L’Afrique prise entre deux feux
Pour l’Afrique, cette confrontation entre ses deux principaux partenaires commerciaux présente des risques considérables. La Chine, premier partenaire commercial du continent depuis plus d’une décennie, voit son modèle économique remis en question et fait face à des pressions combinées des États-Unis et de l’Europe. Cette situation menace directement l’écosystème commercial africain pour plusieurs raisons : un ralentissement probable de la demande pour les matières premières africaines par la Chine qui en est le plus gros client et un des partenaires de poids à la production, la perturbation des chaînes d’approvisionnement dont dépendent les économies africaines, la volatilité accrue des prix des matières premières, affectant les recettes d’exportation et un risque de devenir un terrain de « guerre économique par procuration » entre puissances (ce qui se voit déjà avec les minerais critiques).
La récente annonce de la Chine de réduire ses importations de soja américain illustre la volatilité des marchés des matières premières. Un phénomène similaire pourrait affecter les exportations africaines si le conflit s’intensifie, mettant en péril les équilibres économiques fragiles du continent.
La Zlecaf : un bouclier stratégique indispensable
Face à ces incertitudes, la Zone de libre-échange continentale africaine représente bien plus qu’un simple accord commercial — elle constitue un véritable rempart protecteur pour les économies africaines. Les avantages de son accélération sont multiples et cruciaux dans le contexte actuel : Elle possède la capacité de réduire la dépendance excessive aux partenaires extérieurs. En développant les échanges intra-africains au-delà des 15 % actuels, le continent pourrait amortir les chocs provenant des turbulences commerciales mondiales.
Aussi, l’intégration continentale rehausserait l’attractivité de l’Afrique pour les investisseurs internationaux. Avec 1,3 milliard de consommateurs potentiels et un PIB combiné dépassant 3000 milliards de dollars, la Zlecaf offre une alternative aux marchés devenus incertains à cause des tensions commerciales. Un investisseur qui sait qu’en s’implantant dans un pays africain, il accède à tout le continent y réfléchira à deux fois avant de privilégier d’autres marchés émergents.
Enfin, la Zlecaf permettrait d’équilibrer les négociations avec les grandes puissances. En parlant d’une seule voix dans les forums commerciaux internationaux, l’Afrique gagnerait en poids diplomatique et économique. Divisés, les pays africains sont facilement ballottés entre la Chine, l’UE et les États-Unis. Unis, ils peuvent exiger des partenariats plus équitables.
L’unité de compte de la BAD : un outil monétaire pour l’autonomie africaine
Au-delà de l’intégration commerciale, la question monétaire est cruciale pour renforcer la résilience africaine. Une initiative récente mérite l’attention : la création d’une unité de compte africaine, baptisée African Units of Account (AUA), proposée par la Banque africaine de Développement (BAD). Ce mécanisme inédit s’inspire de l’étalon-or, mais serait adossé aux vastes réserves de minerais critiques dont dispose l’Afrique — cobalt, lithium, manganèse — qui représentent 30 % des réserves mondiales et dont la valeur a progressé de plus de 600 % entre 2004 et 2024.
Cette unité de compte permettrait de réduire la dépendance excessive au dollar qui expose les économies africaines aux fluctuations des taux de change, diminuer de 30 à 40 % le coût du capital pour les projets d’infrastructures africains, créer un instrument africain de réserve capable de stabiliser les échanges commerciaux intra-africains et transformer les ressources naturelles africaines en levier financier plutôt qu’en simple produit d’exportation
Alors que 70 % des dettes publiques et privées africaines sont libellées en devises fortes (dollar, euro), cette initiative pourrait protéger les économies africaines des turbulences monétaires internationales que la guerre commerciale ne manquera pas d’amplifier.
L’urgence d’agir
L’Afrique ne peut plus se permettre d’attendre. La guerre commerciale entre grandes puissances n’est pas un phénomène passager, mais le symptôme d’une reconfiguration profonde de l’ordre économique mondial. Dans ce contexte, accélérer la mise en œuvre effective de la Zlecaf est devenu impératif. Les efforts doivent se concentrer sur trois priorités immédiates : Rendre la libre circulation des personnes effective, harmoniser les normes et standards pour faciliter le commerce et investir massivement dans les corridors de transport et les infrastructures digitales qui relieront nos capitales économiques.
La Zlecaf n’est pas qu’un accord commercial, c’est le projet économique du siècle pour l’Afrique, un projet de civilisation économique nouvelle. Dans un monde où les cartes sont rebattues par la rivalité entre grandes puissances, l’Afrique ne doit plus être un simple terrain de jeu, mais devenir un acteur autonome et influent.
Idriss Linge, Agence Ecofin
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Exportations vers les États-Unis : la RDC avantagée par les décisions de Trump
Jean-Jacques Purusi Sadiki, Governor of South Kivu, revealed that at least 1,600 companies are illegally mining resources in eastern Democratic Republic of Congo (DRC). He made this statement before the French National Assembly's Foreign Affairs Committee on April 2, 2025, during a hearing on the region's security and economic situation.
Upon taking office in June 2024, Sadiki initiated a mining sector overhaul. A month later, he issued an order suspending mining activities to identify companies operating illegally. "We expected 400 companies, but 1,600 showed up—some having operated for 8 to 10 years without permits, taxes, or registration," he said.
These companies, mostly Chinese-owned, are part of a broader network illicitly exploiting gold, coltan, cassiterite, copper, and diamonds. Sadiki and UN experts believe this network benefits Rwanda, which acts as a gateway for multinationals due to its superior infrastructure and supply chain. This allows them to bypass the DRC's disorganized market to access its minerals through the neighboring country.
Economic War
Governor Sadiki alleged that 750,000 kg of gold are smuggled out every six months for refining in Rwanda, "which has set up refineries right on the border." The EU sanctioned Rwanda's Gasabo Gold Refinery on March 17, 2025, for processing illegally mined gold from the DRC, though Kigali denies involvement without providing mineral origin proof.
The official added that most of this illicit gold is exported to the Middle East—67% goes to Dubai, UAE, and Saudi Arabia—while less than 2% reaches Europe. The rest heads to China.
Purusi Sadiki argues that the conflict in eastern DRC is economically driven, with Rwanda seeking land control, commercial dominance, and mineral monopolization. He notes that “M23 rebels, backed by Rwanda, align their progress with mining site locations.”
Rwanda countered, stating it only took defensive actions to “protect its sovereignty and territorial integrity” against the Democratic Forces for the Liberation of Rwanda (FDLR), which it sees as an “existential threat” following their refuge in the DRC since the 1994 genocide.
Internal Struggles
To address ongoing tensions, Governor Jean-Jacques Purusi Sadiki advocates for a "mining for peace, security, and development" deal. This would involve integrating more European and American companies into the DRC's mineral exploitation, hoping their presence could deter armed groups and stabilize the region.
President Félix-Antoine Tshisekedi and Sadiki both believe that Western interests can help restore order. Currently, Kinshasa is negotiating a mineral agreement with Washington.
However, the governor's early tenure in South Kivu highlights the DRC's internal challenges. Corruption and an overly complex tax system—featuring over 1,400 taxes, including 147 deemed unnecessary—pose significant obstacles. Despite these hurdles, Sadiki claims to have boosted the province's mining revenues from $500,000 to $1.75 million after just one month of reforms.
This article was initially published in French by Georges Auréole Bamba
Edited in English by Ola Schad Akinocho
A cause de la guerre, 4,5 % des ressources budgétaires échappent actuellement au contrôle de l’État, a indiqué le ministre des Finances, Doudou Fwamba, lors d’une rencontre avec la presse, le 9 avril 2025 à Kinshasa. Selon la loi de finances 2025, les recettes attendues s’élèvent à 51 553,6 milliards de francs congolais (FC). Sur cette base, le manque à gagner pourrait atteindre 2 319,9 milliards de FC sur l’année, soit près d’un milliard de dollars.
Depuis janvier 2025, les tensions se sont intensifiées dans l’est de la République démocratique du Congo. Plusieurs localités stratégiques, dont Goma, Bukavu, Masisi, Minova ou encore Walikale, sont passées sous le contrôle des rebelles du M23/AFC. Cette occupation perturbe le fonctionnement de l’administration publique et freine l’activité économique dans la région.
« Des stratégies sont actuellement mises en place pour combler ce fossé », a assuré le ministre, sans en préciser la nature. Il n’est cependant pas certain que le gouvernement atteigne son objectif d’augmenter de 30 % les recettes internes par rapport à 2024. Les recettes douanières et accises, par exemple, qui devraient atteindre 7 769,1 milliards FC, sont parmi les plus directement affectées, en raison de la paralysie des corridors commerciaux à l’est et du blocage des activités portuaires régionales.
La loi de finances 2025 identifie d’ailleurs la persistance de l’insécurité dans l’est du pays comme « l’un des risques majeurs pesant sur les finances publiques ». Cette situation menace non seulement l’équilibre budgétaire, mais aussi la capacité de l’État à financer les politiques publiques, tout en fragilisant la stabilité économique.
Outre la baisse des recettes, les dépenses militaires en hausse pourraient accentuer les pressions budgétaires. Alors qu’elle n’était pas prévue dans le budget initial, la décision de doubler le salaire des militaires et des policiers depuis mars 2025 a nécessité des ajustements. Le gouvernement a dû renoncer à certaines dépenses, dont les détails ne sont pas encore communiqués.
Boaz Kabeya, stagiaire
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The DRC plans to phase out customs duties on 6,230 products from African member countries by 2031, exempting only 209 items. Foreign Trade Minister Julien Paluku announced this on April 3 after a meeting on implementing the African Continental Free Trade Area (AfCFTA). Prime Minister Judith Suminwa chaired the meeting.
Paluku noted that the lists of products, drawn in collaboration with the private sector, have been relayed to AfCFTA’s secretary general. However, the lists remain undisclosed, leaving the specifics unclear.
Paluku stressed that to fully benefit from the AfCFTA, compliance with rules of origin is critical—70% of a product's components must be from member countries. The Congolese authorities also view special economic zones (ZES) as crucial for leveraging the AfCFTA, as these zones have been designed to foster industrialization and diversification and bolster intra-African trade.
Despite these plans, the Foreign Trade Minister highlighted significant structural challenges in the DRC. He stressed notably the need to develop key infrastructure, including roads, railroads, and hydroelectric power plants, all essential for enhancing competitiveness in the African market.
This article was initially published in French by Ronsard Luabeya (intern)
Edited in English by Ola Schad Akinocho
En visite officielle à Dubaï (Émirats arabes unis), la Première ministre congolaise, Judith Suminwa Tuluka, a rencontré les dirigeants de DP World. Ces derniers lui ont indiqué que l’achèvement de la première phase du port en eau profonde de Banana, initialement prévu pour 2025, pourrait désormais intervenir en 2026.
« Et ils m’ont promis que si tout va bien, on pourra avoir les premiers navires dès l’année prochaine 2026. Nous allons travailler ensemble pour assurer que cela puisse se faire de manière correcte », a déclaré Judith Suminwa.
À l’occasion de cette rencontre, la cheffe du gouvernement a réaffirmé la volonté de l’exécutif congolais de garantir la bonne exécution des travaux. « Ce qui était important, c’est de montrer que la RDC et le président de la République, à travers le gouvernement, sont véritablement engagés à faire aboutir ce projet », a-t-elle ajouté.
Les travaux, lancés en 2022, ont connu plusieurs interruptions, notamment en 2024, « en raison de différends techniques et financiers ». Une réunion tenue en septembre de la même année, sous la direction du vice-Premier ministre Jean-Pierre Bemba, a permis de débloquer la situation. La reprise des travaux a été annoncée pour le mois suivant.
En mars dernier, DP World a confié à l’entreprise portugaise Mota-Engil la réalisation de la première phase du projet. Le contrat, d’un montant de 250 millions de dollars, prévoit la construction d’un quai de 600 mètres, l’aménagement d’une zone de stockage de 30 hectares, ainsi que l’installation d’équipements modernes permettant de traiter jusqu’à 450 000 conteneurs par an.
Situé dans la province du Kongo-Central, le port en eau profonde de Banana doit permettre à la RDC de se connecter directement à l’océan Atlantique et disposer d’un terminal capable d’accueillir de grands navires sans passer par les ports des pays voisins.
Ronsard Luabeya, stagiaire
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Depuis le 26 mars 2025, les rebelles du M23/AFC ont pris le contrôle de la branche du Nord-Kivu de la Caisse générale d’épargne du Congo (CADECO), située à Goma. Confrontés à une pénurie de liquidités provoquée par la fermeture de toutes les institutions bancaires et de microfinances dans les zones sous leur contrôle, les rebelles tentent de mettre en place un système financier parallèle en relançant les activités de cette institution financière publique.
Le 12 février 2025, les représentants des banques ont informé la rébellion que la réouverture des institutions financières nécessitait une instruction expresse des autorités monétaires à Kinshasa, en particulier de la Banque centrale du Congo (BCC), précisant que la décision excédait leurs compétences locales. Le M23/AFC, qui s'efforce d’installer une administration parallèle dans les territoires conquis, tente donc un passage en force, plaçant la CADECO dans une posture délicate.
Dans un communiqué publié le 5 avril 2025, la direction générale de la CADECO à Kinshasa a dénoncé cette relance. Pour l’entreprise publique, il s’agit d’un acte illégal et d’une menace directe à la sécurité financière de ses clients et à l’intégrité de l’institution. « Ce climat d’insécurité compromet gravement la confiance des citoyens et des investisseurs envers notre système bancaire », a souligné la direction générale dans son communiqué.
Cette manœuvre intervient alors que la CADECO traverse une crise financière majeure. Selon un rapport annexé au budget 2025, l’institution est considérée comme techniquement en faillite, avec des capitaux propres inférieurs aux normes de l’OHADA. Malgré une dynamique de relance entamée depuis 2020, notamment portée par la domiciliation des salaires et la modernisation de ses services, la situation reste fragile.
Cette tentative de réouverture sauvage risque ainsi de compromettre les efforts de redressement en cours, tout en fragilisant davantage la confiance du public, déjà érodée par des années de mauvaise gouvernance. Pour plusieurs acteurs du secteur, ouvrir une institution bancaire dans une ville sous contrôle rebelle expose également le système financier congolais à des risques élevés de financement du terrorisme, de blanchiment d’argent et de flux financiers illicites.
Or, la RDC vise une sortie en 2025 de la « liste grise » du Groupe d’action financière (GAFI), l’organisme intergouvernemental chargé d’évaluer les dispositifs de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes. Une ouverture incontrôlée de la CADECO dans un tel contexte pourrait compromettre cet objectif stratégique.
Au regard de tous ces risques, la CADECO appelle sa clientèle et tous les acteurs économiques « à boycotter toutes les activités liées au M23/AFC et à ne pas céder aux pressions exercées par ces groupes ». Cette institution bancaire a mis en garde les agents qui se compromettraient dans la malversation financière en collaborant avec les rebelles. De son côté, le ministre des Finances, Doudou Fwamba a qualifié cette ouverture d’arnaque et a appelé la population à privilégier les moyens électroniques.
La Caisse générale d'épargne du Congo est une institution financière publique. Elle fonctionne comme une banque commerciale, mais aussi comme une caisse d’épargne, ayant pour mission principale de mobiliser l’épargne nationale et de financer le développement économique à travers des prêts et des services bancaires accessibles.
Ronsard Luabeya, stagiaire
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China Molybdenum Company (CMOC) produced 30,414 tonnes of cobalt in the Democratic Republic of Congo (DRC) in Q1 2025. Year-on-year, the Chinese group’s output grew 20%, according to a report, dated April 8, relayed by Reuters.
Despite the Congolese government’s recent suspension of cobalt exports, CMOC has maintained its production levels and forecasts for 2025, expecting between 100,000 and 120,000 tonnes of cobalt. CMOC did not justify its decision.
However, the move reflects the strategic nature of cobalt as a by-product of copper mining at CMOC’s Tenke Fungurume and Kisanfu mines. Interrupting cobalt production would affect copper output, which remains profitable due to relatively stable prices. In Q1 2025, CMOC’s copper production increased by 15.7%.
Launched in February, the suspension is in place for four months, which means CMOC could resume exports later in the year. Since the ban, cobalt prices on the London Metal Exchange have risen from around $21,000 to $33,000 per tonne, a 57% increase, supporting the government's strategy to boost prices and earn more from the cobalt mining.
" This level, the highest since May 2023, validates the approach adopted by the government and makes it possible to envisage, in the short term, a significant recovery in contributions to state revenues from the exploitation of this resource," the Congolese government stated at the end of the Council of Ministers meeting on April 4.
However, there are no guarantees that CMOC will fully benefit from this price upturn, as the ban could be extended. Moreover, when exports resume, a potential influx of cobalt could pressure prices downward. In response, the DRC is considering export quotas to maintain market equilibrium, though specific details have not been disclosed.
This article was initially published in French by Emiliano Tossou (Ecofin Agency)
Edited in English by Ola Schad Akinocho
The Kamoa-Kakula copper mine in the Democratic Republic of Congo (DRC) produced 133,120 tonnes of copper concentrate in Q1 2025, from 86,117 tonnes in the same quarter in 2024, thus 58% up. On April 7, Canadian operator Ivanhoe Mines released the figures.
This growth was fueled by strong performance across the mine's three concentrators, which processed a record 3.72 million tonnes of ore in the quarter. The Phase 3 concentrator was particularly notable, milling 1.51 million tonnes of ore alone, while the mine achieved a daily record of 51,528 tonnes by the end of March.
The robust output aligns with Ivanhoe's 2025 production targets for Kamoa-Kakula, which project between 520,000 and 580,000 tonnes of copper concentrate for the year, up from the 437,061 tonnes delivered in 2024. Ivanhoe also expects ore grades at the Phase 3 concentrator to improve throughout the year, driving continued strong results.
Ownership of the Kamoa-Kakula mine is split among the Congolese state, which holds a 20% stake, Ivanhoe Mines and Zijin Mining, each holding 39.6%, and Crystal River Global Limited, with a 0.8% interest. The mine's operational achievements underline its growing role as a significant contributor to the DRC’s copper production and its strategic importance in the global copper market.
This article was initially published in French by Aurel Sèdjro Houenou (Ecofin Agency)
Edited in English by Ola Schad Akinocho
Genew Technologies and Zhongshi Wosen, both Chinese companies, will help the Democratic Republic of Congo (DRC) build its fiber optic network. The Congolese Minister of Telecoms, Augustin Maliba, signed the related memorandum of understanding(MoU) on April 7, 2025.
"With the support of the Minister and the Agency for the Steering, Coordination and Monitoring of Collaboration Agreements (APCSC), we will strive to significantly improve the telecommunications sector in the DRC," said Wu Minhua, CEO of Genew Technologies. He also noted that the DRC had been on his company’s radar for investment for several years, adding, "The time has come, that's why we're here."
While MoUs often lead to collaboration, they are not legally binding commitments. Thus, only definitive agreements will seal the partnership with Genew Technologies and Zhongshi Wosen.
Genew Technologies, founded in 2005 and headquartered in Shenzhen, specializes in end-to-end communication solutions and telecommunications infrastructure. It is listed on the Shanghai Stock Exchange.
Zhongshi Wosen, on the other hand, remains less known, though it is already active in the DRC. Its president, Zhou Tiesheng, visited Central South University (CSU) in China alongside a Congolese government delegation in November 2024.
According to the Congolese Ministry of Telecom, the two Chinese companies are experienced in ICT and fiber optic communications, and have worked in markets like Angola and Mauritania.
The need for infrastructure development in the DRC is pressing. According to the Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications (ARPTC), only 9,361 km of optical fiber have been deployed out of the 50,000 km outlined in the Plan National du Numérique – Horizon 2025.
This article was initially published in French by Pierre Mukoko
Edited in English by Ola Schad Akinocho