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Equipe Publication

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Grâce à la remise en service de sa deuxième turbine, intervenue le 17 juin 2025, la centrale hydroélectrique de Budana, située dans la province de l’Ituri, a vu sa capacité de production réelle passer de 3,5 à 7 mégawatts. Elle reste néanmoins en deçà de sa capacité de production installée, estimée à 12 mégawatts.

Cette turbine a été réhabilitée par l’entreprise Greentech Energy. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un projet de modernisation de la centrale, financé à hauteur de 16 millions de dollars. Elle est portée par la Société minière de Kilo-Moto (Sokimo), détentrice de 60 % des parts à travers sa filiale Electrokimo, et par Southern Energy DRC. Les deux parties ont conclu en 2019 un partenariat qui a abouti à la création de Greentech Energy, laquelle détient l’exclusivité de l’exploitation de l’infrastructure électrique de Bunia, capitale provinciale de l’Ituri, pour une durée de 25 ans.

Dans sa première phase, le projet prévoit la réhabilitation complète des trois turbines de la centrale, avec pour objectif d’atteindre une capacité totale de production de 10 à 12 mégawatts. Greentech Energy est également chargée de moderniser le réseau de distribution, d’installer de nouveaux transformateurs, de construire des lignes électriques et de mettre en place un système de compteurs prépayés. Ce dispositif, basé sur le modèle « pay-as-you-go », vise à améliorer la facturation et à garantir la viabilité économique du réseau.

Selon cette société, l’amélioration de l’accès à l’électricité à Bunia pourrait générer un impact économique significatif, en stimulant les activités locales et en renforçant les infrastructures.

Construite dans les années 1930 et mise en service en 1940, la centrale de Budana a longtemps souffert de la vétusté de ses équipements. Jusqu’à récemment, elle ne produisait que 3 mégawatts, un niveau très insuffisant pour répondre aux besoins énergétiques de la région. Cette situation s’expliquait par le manque de ressources financières nécessaires à l’entretien des installations, aggravé par les difficultés structurelles de la Sokimo, qui n’était plus en mesure de mobiliser les fonds nécessaires à leur maintenance.

Ronsard Luabeya, stagiaire

Les pourparlers entamés en mars dernier sous l’égide de l’administration Trump et du Qatar devraient aboutir à la signature, le 27 juin 2025 à Washington, d’un accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda.

« Des équipes techniques de la République démocratique du Congo et de la République du Rwanda ont paraphé le texte de l’accord de paix, en présence de la sous-secrétaire américaine aux affaires politiques, Allison Hooker, en prélude à la signature de l’accord de paix lors d’une réunion ministérielle qui se tiendra le 27 juin 2025, en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio », précise un communiqué de presse conjoint publié dans la soirée du 18 juin par les deux pays et le département d’État américain.

Élaboré à l’issue de trois jours de dialogue constructif sur les intérêts politiques, sécuritaires et économiques, le texte, qui s’inspire d’une Déclaration de principes signée fin avril dernier par Kinshasa et Kigali, prévoit le respect de l’intégrité territoriale et l’arrêt des hostilités dans l’est de la RDC. Il comprend également des dispositions relatives au désarmement et à l’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques, à l’établissement d’un mécanisme conjoint de coordination de la sécurité, à la facilitation du retour des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur du pays, ainsi qu’à l’accès à l’aide humanitaire et à la mise en place d’un cadre d’intégration économique régionale.

Aucun détail n’a été communiqué sur le volet économique de l’accord, qui pourrait toutefois permettre aux États-Unis d’obtenir un accès privilégié aux minerais stratégiques et de drainer des milliards de dollars d’investissements dans une région riche en tantale, cobalt, cuivre, or et lithium. Washington a réaffirmé son soutien au corridor de Lobito, notamment par des investissements dans les infrastructures congolaises, et discute actuellement avec Kinshasa d’un accord bilatéral pour sécuriser son approvisionnement en minerais critiques.

« Une paix durable dans l’est de la RDC ouvrira la porte à des investissements citoyens américains et occidentaux plus importants, qui créeront un écosystème favorable à des chaînes d’approvisionnement responsables et fiables pour des choses comme les minerais critiques. C’est du gagnant-gagnant », a déclaré le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, en avril dernier.

Des experts missionnés par les Nations unies avaient indiqué, dans un rapport publié en août 2022, que l’armée rwandaise serait intervenue dans l’est de la RDC contre des groupes armés à dominante Hutu, comme les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), mais aussi en soutien à d’autres groupes rebelles actifs dans la région, notamment le Mouvement du 23 mars (M23), une milice formée par des Tutsis de la RDC. Les autorités rwandaises ont toutefois nié à plusieurs reprises tout soutien au M23.

Kigali et Kinshasa entretiennent des relations tendues depuis l’arrivée massive en RDC des réfugiés hutus rwandais accusés d’avoir participé au massacre de Tutsis en 1994. Au-delà des questions politiques et ethniques, ces tensions sont également alimentées par des intérêts économiques. Les autorités congolaises accusent le Rwanda de recevoir d’importantes quantités de minerais de contrebande en contrepartie de son soutien présumé au M23, qui s’est emparé des villes stratégiques de Goma et de Bukavu depuis le début de l’année.

Walid Kéfi, Agence Ecofin

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Highlights:
• Twangiza Mining not listed among DRC gold producers since 2021
• Q1 2025 industrial gold output reached 5.9 tons, led by Kibali Gold
• Company’s claim of recent activity contrasts with official data and long absence

Twangiza Mining announced on May 8 that it was suspending operations. However, the move will have no impact on the Democratic Republic of Congo’s official gold production figures. Why? Because the company has been off the country’s official list of gold producers since 2021.

In the first quarter of 2025, official industrial gold output in the DRC reached 5.9 tons. That total came from Kibali Gold (5.86 tons), MCCR (18.6 kilograms), Kimia Mining Investment (4.9 kilograms), and Sokimo (4.6 kilograms). Twangiza Mining was not listed.

Official records show that Twangiza disappeared from the national gold producer registry in 2021. One year earlier, Banro—the Canadian company that had operated the Twangiza mine since 2012—sold its stake to minority shareholder Baiyin International Investments for a symbolic one Congolese franc.

By the time of the sale, Twangiza’s output had dropped sharply due to repeated attacks by armed groups. Production fell from nearly 5 tons in 2015 to 3.4 tons in 2018, then to 1.3 tons in 2019, and finally dropped to zero in 2020.

Yet when the company announced its recent suspension, CEO Chao Xianfeng stated that Twangiza had resumed operations in recent years. He said the company had halted activity again due to conflict with M23 rebels and their Rwandan allies, who have controlled the mine since May 2025. That would suggest the company was active at least during Q1 2025, but no output was reported.

The situation has drawn more scrutiny, especially following recent remarks by South Kivu Governor Jean-Jacques Purusi Sadiki. On April 2, speaking before the Foreign Affairs Committee of the French National Assembly, he alleged that at least 1,600 companies are illegally exploiting mineral resources in eastern Congo. Many of them, he added, are backed by Chinese capital and are allegedly smuggling gold to Middle Eastern countries, including Dubai, the United Arab Emirates, and Saudi Arabia.

Reported by Pierre Mukoko and Boaz Kabeya, intern

Annoncée le 8 mai dernier, la suspension des activités de Twangiza Mining n’aura aucun impact sur la production officielle d’or en République démocratique du Congo (RDC) en 2025. Et pour cause : bien avant cette annonce, l’entreprise avait déjà disparu du fichier officiel des producteurs d’or du pays.

Au premier trimestre de cette année, la production industrielle de ce métal précieux s’est établie à 5,9 tonnes, selon les données officielles. Elle se répartit entre Kibali Gold (5,86 tonnes), MCCR (18,6 kg), Kimia Mining Investment (4,9 kg) et Sokimo (4,6 kg). Aucune trace de Twangiza Mining.

L’examen des rapports officiels montre que cette disparition de la liste des producteurs industriels remonte à 2021. Un an auparavant, la société canadienne Banro — qui exploitait depuis 2012 la mine d’or de Twangiza, située sur les hauteurs de Luhwinja dans le Sud-Kivu, à environ 40 kilomètres au sud de Bukavu — avait annoncé avoir cédé ses parts à l’actionnaire minoritaire Baiyin International Investments pour un franc symbolique.

Fragilisée par des attaques armées répétées, la production de Twangiza Mining était déjà en déclin au moment du départ de Banro. Après avoir avoisiné les 5 tonnes en 2015, elle était tombée à 3,4 tonnes en 2018, puis à 1,3 tonne en 2019, avant de s’annuler complètement en 2020.

Mais si l’on en croit le communiqué signé le 8 mai par le directeur général de Twangiza Mining, Chao Xianfeng, l’entreprise avait repris ses activités depuis, avant de les suspendre à nouveau à la suite d’un désaccord avec les rebelles du M23 et leurs alliés — notamment rwandais — qui contrôlent la mine depuis mai 2025. Pourtant, l’entreprise est restée absente de la liste officielle des producteurs industriels d’or de la RDC jusqu’au premier trimestre 2025.

Cette disparition prolongée intrigue d’autant plus que, lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, le 2 avril dernier, le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi Sadiki, a affirmé qu’au moins 1 600 entreprises exploiteraient illégalement les ressources minières dans l’est de la RDC. Selon l’autorité provinciale, ces sociétés — majoritairement à capitaux chinois — exporteraient ensuite leur production de manière illégale vers des pays du Moyen-Orient, notamment Dubaï, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite.

Pierre Mukoko et Boaz Kabeya, stagiaire

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Since early June, the price of a 50-kilogram bag of cement has surged across three provinces in the Democratic Republic of Congo (DRC), namely Maniema, Kasaï, and Kasaï Oriental. The increases are primarily driven by logistical bottlenecks and supply disruptions affecting several cities.

In Kindu, the capital of Maniema, the price of a bag of grey cement has jumped from 95,700 to 145,000 Congolese francs (about $35 to $50), marking a 51.5% increase. According to a business operator quoted by the Congolese Press Agency ACP, this spike stems from a shortage at distribution depots, caused by irregular rail traffic from the National Railway Company of Congo (SNCC). The same source noted that several wagons loaded with cement from Kalemie are reportedly stranded at intermediate stations, slowing deliveries to Kindu. The poor condition of National Road No. 3 (RN3), which links Kisangani (Tshopo Province) to the river port of Wanyelukula, which is a key transit point to Kindu, further aggravates the situation.

In Mbujimayi, capital of Kasaï Oriental, the price has risen from $24 to $27 per bag. Dominique Ilunga Nkashama, provincial director for the Federation of Congolese Enterprises (FEC), acknowledged the severity of the crisis. He attributed the rise to cement volumes blocked from Grand Katanga due to a shortage of trains. Nkashama urged economic operators to deploy their trucks during the dry season to replenish markets.

A similar trend is evident in Kasaï province. In Tshikapa, prices have climbed from 33,000 to 45,000 Congolese francs (roughly $11 to $16), a 36% increase. The provincial Minister of Finance and Economy, Bazin Pembe, condemned what he called an "illegal" price imposed by certain traders taking advantage of a truckers’ strike in Kinshasa. He demanded an immediate return to the regulatory price range and threatened administrative sanctions for violators.

Similar actions have been taken in Kisangani, Tshopo province, to curb price speculation. On June 10, the public prosecutor ordered the closure of several cement depots for failing to comply with the $16 price cap set by provincial Economy Minister Sénold Tandia Akomboyo. In Kisangani, prices had surged to $22, compared to the usual average of around $14.

 This article was initially published in French by Ronsard Luabeya (Intern)

Edited in English by Mouka Mezonlin

Depuis début juin, les prix du sac de ciment de 50 kg enregistrent une flambée dans trois provinces de la République démocratique du Congo : le Maniema, le Kasaï et le Kasaï Oriental. Cette hausse, dépassant les 50 %, s’explique par des difficultés logistiques et des ruptures d’approvisionnement observées dans plusieurs villes.

À Kindu, chef-lieu du Maniema, le prix du sac de ciment gris est passé de 95 700 à 145 000 francs congolais (soit de 35 à 50 dollars américains), soit une augmentation de 51,5 %. Selon un opérateur économique cité par l’Agence congolaise de presse (ACP), cette hausse résulte d’une pénurie dans les dépôts, provoquée par les irrégularités du trafic ferroviaire de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC).

La même source affirme que plusieurs wagons chargés en ciment en provenance de Kalemie seraient bloqués dans des gares intermédiaires, ralentissant l’acheminement vers Kindu. Le mauvais état de la Route nationale n°3 (RN3), qui relie Kisangani (province de la Tshopo) au port fluvial de Wanyelukula — principal point d’embarquement vers Kindu —, complique encore davantage la situation.

À Mbujimayi, capitale du Kasaï Oriental, le prix du sac de ciment est passé de 24 à 27 dollars. La Fédération des entreprises du Congo (FEC) a reconnu l’ampleur de la crise. Son directeur provincial, Dominique Ilunga Nkashama, attribue cette flambée au blocage d’importants volumes de ciment en provenance du Grand Katanga, dû au manque de trains pour l’évacuation des marchandises. Il invite les opérateurs économiques à mobiliser leurs camions pendant la saison sèche afin de réapprovisionner les marchés.

Au Kasaï, la même tendance est observée. À Tshikapa, les prix sont passés de 33 000 à 45 000 francs congolais (soit de 11 à 16 dollars), soit une hausse de 36 %. Le ministre provincial des Finances et de l’Économie, Bazin Pembe, a dénoncé un prix « illégal » imposé par certains commerçants profitant de la grève des transporteurs poids lourds à Kinshasa. Il a exigé un retour immédiat à la fourchette réglementaire, menaçant de sanctions administratives les contrevenants.

Des mesures similaires ont été prises à Kisangani (Tshopo) pour tenter d’enrayer la spéculation. Le 10 juin, le parquet général a ordonné la fermeture de plusieurs dépôts de ciment pour non-respect du prix plafond fixé à 16 dollars par le ministre provincial de l’Économie, Sénold Tandia Akomboyo. Dans cette ville, les prix avaient atteint 22 dollars, contre une moyenne habituelle d’environ 14 dollars.

Ronsard Luabeya, stagiaire

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Dans son dernier rapport d’évaluation du Projet d’appui au développement de l’économie rurale (PROADER), publié en mai 2025, la Banque africaine de développement (BAD) affirme que le projet « est globalement en bonne voie pour atteindre ses cibles d’indicateurs ». Mis en œuvre depuis 2020 grâce à un financement de plus de 58 millions de dollars, le projet vise à rendre les zones rurales plus attractives et productives.

Le projet couvre sept provinces : Kasaï-Oriental, Kasaï-Central, Kasaï, Kwilu, Kwango, Mai-Ndombe et Kongo-Central. Il affiche un taux d’exécution global de 68 %, avec des avancées notables dans la production agricole.

Dans la filière maïs, le rendement moyen est passé de 800 kg à 1,8 tonne par hectare, l’objectif étant d’atteindre 2 tonnes. Durant la période du 23 avril au 28 mai 2025, cette amélioration a contribué à une baisse de 27,5 % du prix du sac de maïs sur les marchés de Kinshasa, passé de 255 000 FC à 200 000 FC (environ 70 USD). Cette tendance concerne notamment le maïs en provenance du Kwilu, du Kwango et du Kongo-Central.

Dans la filière manioc, le rendement moyen a doublé, passant de 8 à 16,3 tonnes par hectare, pour un objectif fixé à 20 tonnes. Le rapport annonce l’emblavement prochain de 5 000 hectares destinés à la fabrication de farine panifiable, dans le but de réduire le prix du pain.

Selon le rapport, ces résultats découlent des partenariats commerciaux conclus entre le PROADER et des entreprises agricoles privées. Treize prestataires ont appuyé 13 508 exploitants grâce à des services mécanisés (labour, hersage), un accompagnement technique personnalisé et la distribution d’intrants agricoles de qualité.

Le projet affiche un taux de décaissement de 68,56 %. Le Comité de pilotage vise un taux de 85 % d’ici fin 2025, avec un taux d’exécution prévu à 88 %.

Timothée Manoke, stagiaire

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La proposition de loi modifiant la loi n° 22/069 du 27 décembre 2022 relative à l’activité et au contrôle des établissements de crédit a été adoptée le 15 juin 2025 par l’Assemblée nationale. Introduit en septembre dernier, le texte réduit de quatre à deux le nombre minimum d’actionnaires exigé pour chaque banque opérant en République démocratique du Congo (RDC).

« Cette règle, sans équivalent en Afrique, était incompatible avec les modèles actionnariaux prédominants : unique pour les filiales panafricaines et internationales, ou majoritaire (supérieur à 80 %) pour les banques locales », explique le député Olivier Katuala Kasanda, auteur de la proposition de loi.

Plus de deux ans après l’adoption du cadre législatif régissant les établissements de crédit, cette disposition sur le minimum de quatre actionnaires n’était toujours pas appliquée, comme l’a reconnu Malangu Kabedi Mbuyi, gouverneure de la Banque centrale du Congo (BCC), auditionnée le 12 juin 2025 par la Commission Écofin de l’Assemblée nationale.

Les banques disposaient initialement de six mois pour se conformer à cette exigence de dilution du capital. Ce délai avait été prolongé à trois ans, jusqu’au 4 juillet 2026, par l’instruction n° 18 de la BCC — une mesure critiquée pour son incompatibilité avec le principe de hiérarchie des normes, puisqu’elle modifiait une disposition légale par voie réglementaire.

Dans cette même instruction, la Banque centrale avait aussi fixé à 15 % la participation minimale par actionnaire. La loi modificative adoptée maintient la faculté pour la BCC de déterminer un plafond de participation individuelle, permettant ainsi un certain équilibre entre ouverture du capital et contrôle prudentiel.

Après son adoption par l’Assemblée nationale, la proposition de loi doit encore être examinée par le Sénat en septembre 2025. Elle devra ensuite être promulguée par le président de la République pour entrer en vigueur.

Boaz Kabeya, stagiaire

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La livraison du port en eau profonde de Banana, situé sur la petite façade maritime de la République démocratique du Congo (RDC), est désormais attendue dans un délai de 18 à 20 mois, selon Jorge Rico, directeur général de DP World RDC en charge du projet. « Le projet sera délivré entre 18 et 20 mois, ou plus tôt, mais on ne va pas aller au-delà de cette échéance », a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée sur le compte X du ministère congolais des Transports. Cela place la fin des travaux entre mars et mai 2027.

Il s’agit là d’un nouveau glissement de calendrier, bien que modéré, par rapport aux dernières annonces officielles. En avril 2025, la Première ministre Judith Suminwa avait indiqué que les dirigeants de DP World lui avaient assuré que les premiers bateaux accosteraient à Banana dès 2026.

Jorge Rico précise que les travaux de dragage de la première phase, lancés en mars 2025, sont désormais achevés. L’objectif principal était d’atteindre une profondeur de 12 mètres sur la zone prévue pour accueillir les navires. Une nouvelle drague est attendue pour poursuivre les travaux jusqu’à 18 mètres de profondeur, niveau requis pour accueillir des navires de gros tonnage.

Les opérateurs ont également informé le Vice-Premier ministre chargé des Transports, Jean-Pierre Bemba, du début imminent des travaux de construction à proprement parler, incluant l’importation des équipements nécessaires. Bien que peu de détails aient été fournis, ces équipements devraient comprendre l’essentiel pour l’édification du port, tels que les terminaux à conteneurs, les zones de stockage, la capitainerie et les bâtiments administratifs.

Les attentes autour du port de Banana sont multiples. Il devrait notamment permettre de réduire le coût du fret maritime et d’accélérer les délais d’acheminement des marchandises, en offrant un accès direct à l’Atlantique. Jusqu’ici, les grands navires ne peuvent accoster à Matadi. La marchandise est donc cabotager sur près de 15 heures sur le fleuve Congo avec des embarcations de taille plus réduite. Ce processus allongeait les délais logistiques et renchérissait les importations.

Avec Banana, les marchandises devraient pouvoir être directement transférées vers les zones de stockage dès leur débarquement, sans transbordement fluvial. Un mémorandum d’entente a également été annoncé pour la construction d’une autoroute de 450 kilomètres reliant Banana à Kinshasa. Mais aucun détail n’a été fourni sur le partenaire retenu ni sur le calendrier de réalisation.

Toutefois, il est incertain que les économies réalisées sur le fret maritime soient significatives. Dans le transport maritime, une part importante des frais repose sur les assurances et les performances logistiques du port. Une destination portuaire est tarifée plus bas si elle présente un faible niveau de risque pour les opérateurs maritimes.

Pour ce faire, la RDC devra garantir des services de soutien aux standards internationaux : existence d’un centre médical de référence, disponibilité d’un aéroport international à proximité pour le transfert de personnel ou de pièces détachées, en cas d’incident technique majeur sur un navire. Ces facteurs seront déterminants dans le positionnement du port de Banana comme hub régional.

Georges Auréole Bamba

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Après avoir lancé ses activités le 18 septembre 2024, la compagnie gabonaise de microassurance Samb’a Assurances envisage déjà d’étendre ses opérations en République démocratique du Congo (RDC). Dans cette perspective, son président-directeur général, Andrew Gwodog, a effectué une visite dans le pays la semaine dernière. Il a notamment rencontré les responsables de l’Autorité de régulation et de contrôle des assurances (ARCA) et du Fonds pour l’inclusion financière (FPM).

D’après le compte rendu communiqué par l’assureur, Samb’a mise sur des partenariats avec des institutions de microfinance et des opérateurs de téléphonie mobile pour la distribution de ses produits de microassurance en RDC. Les discussions engagées avec le FPM portent notamment sur un investissement en capital et une assistance technique. Le FPM, qui intervient dans le refinancement des institutions financières et l’octroi de garanties de portefeuille, pourrait également faciliter l’implication d’acteurs locaux en tant qu’actionnaires ou partenaires de distribution.

À l’ARCA, la direction a insisté sur la nécessité d’associer les acteurs congolais, tant au capital qu’au réseau de distribution. Une orientation qui rejoint la stratégie de Samb’a, tournée vers les populations à faibles revenus, souvent exclues des offres classiques : travailleurs informels, agriculteurs, petits commerçants, professions libérales, artistes, associations, syndicats, artisans et petites entreprises. À ces catégories, la société propose des produits d’assurance à coût réduit : assurance santé, hospitalisation, multirisque habitation, et assurance post-récolte.

Première société de microassurance à opérer en Afrique centrale, Samb’a a démarré avec un capital de 610 millions de FCFA (1,07 million de dollars), supérieur au minimum réglementaire, pour marquer son engagement à long terme.

Le marché congolais de l’assurance connaît une forte croissance depuis sa libéralisation en mars 2019, qui a permis pour la première fois l’entrée d’opérateurs privés. Les primes émises sont passées de 66,75 millions de dollars en 2018 à 352,15 millions de dollars en 2024, selon l’ARCA.

En 2025, le secteur congolais des assurances compte 50 opérateurs agréés, dont 10 compagnies d’assurance (7 en non-vie, 3 en vie), 27 sociétés de courtage, 3 agents généraux, 2 courtiers personnes physiques, 2 réassureurs régionaux, ainsi que des sociétés de gestion d’assurance maladie. Le taux de pénétration reste faible, mais progresse : de 0,16 % en 2017 à 0,46 % en 2024. Le gouvernement prévoit de réviser le code des assurances adopté en 2015, pour renforcer la supervision du secteur et introduire un cadre spécifique à la microassurance.

PM avec l’Agence Ecofin  

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