Le marché du diamant traverse une crise majeure, marquée par une baisse prolongée de la demande, notamment en raison de la montée en puissance des diamants synthétiques. Cette évolution entraine une chute significative des prix. Selon plusieurs sources concordantes, les cours ont reculé de plus de 25 % depuis 2022.
La tendance se reflète dans le prix moyen des exportations de la République démocratique du Congo (RDC). Selon les données officielles, il est passé de 12,5 dollars le carat en 2022 à 9,6 dollars en 2024, soit une baisse de 23,2 %.
Cette conjoncture complique davantage la relance de la Société minière de Bakwanga (Miba), en difficulté depuis plus de vingt ans. La stratégie de redressement s’appuie sur le potentiel du polygone, la concession historique de la Miba, qui recèle encore d’importants gisements de diamants.
Le 8 avril dernier, le directeur général de la Miba, André Kabanda, a présenté quatre compagnies sud-africaines — Bond Equipment, Mining Services, Athur Mining et Consulmet — « intéressées » par une collaboration pour relancer l’activité. Ces entreprises doivent soumettre des offres pour la fourniture d’équipements modernes après avoir visité les infrastructures et les sites miniers. Cependant, la baisse continue des prix pourrait freiner l’enthousiasme des investisseurs.
Conditions d’une relance
Nommé président du conseil d’administration en novembre 2023, Jean-Charles Okoto avait entrepris une tournée en Europe fin 2024 pour attirer de nouveaux partenaires. À cette occasion, ASA Resource, actionnaire à 20 %, s’était engagé à investir 50 millions de dollars dans la relance. Mais à ce jour, il demeure incertain que cette contribution ait été effectivement versée.
Alors que la Miba ambitionnait de produire 12 millions de carats en 2025, ses activités restent suspendues.
La situation de la Miba reflète celle du secteur dans son ensemble. Depuis 2017, la production nationale comptabilisée a chuté de 17,9 millions à 9,2 millions de carats en 2024.
« La relance du secteur passe par des réformes structurelles visant à renforcer la transparence, soutenir l’exploitation artisanale, attirer les investissements industriels et garantir que les richesses diamantifères profitent réellement aux populations locales », estime l’IPIS, organisation de recherche basée à Anvers, dans un rapport publié le 23 avril 2025.
Selon l’USGS, la RDC détient environ 150 millions de carats, soit 9 % des réserves mondiales connues de diamants de qualité industrielle.
Pierre Mukoko
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