La République démocratique du Congo (RDC) fait partie des pays africains qui ont décidé d’unir leurs efforts pour contrer la montée du diamant synthétique sur le marché mondial. À l’occasion de la Table ronde ministérielle internationale sur le diamant naturel, tenue du 17 au 19 juin 2025 à Luanda, en Angola, les principaux producteurs africains et les leaders mondiaux de l’industrie se sont engagés à consacrer 1 % de leurs revenus à des campagnes de promotion et de commercialisation du diamant naturel. Outre la RDC, le Botswana, la Namibie, l’Afrique du Sud et l’Angola sont également parties prenantes à cet accord.
La filière diamantifère est particulièrement fragilisée par l’essor des diamants synthétiques, perçus comme plus accessibles et plus respectueux de l’environnement. Cette dynamique exerce une pression croissante sur les diamants naturels, dont les prix ont chuté de manière significative, passant de 12,5 dollars le carat en 2022 à 9,6 dollars en 2024, soit une baisse de 23,2 %.
Selon le ministère angolais des Ressources minérales, cité par Le Monde, l’objectif de cette campagne mondiale de communication, menée par le Conseil du diamant naturel, est de sensibiliser la nouvelle génération de consommateurs à la rareté, à l’authenticité et aux retombées positives des diamants naturels pour les communautés locales et les pays producteurs. Ce Conseil est une organisation à but non lucratif dédiée à la promotion du diamant naturel.
Lors de cette rencontre, le ministre congolais des Mines, Kizito Pakabomba Kapinga Mulume, a plaidé pour une mobilisation concertée en faveur de la relance du diamant naturel, qu’il a présenté comme un moteur de développement, un vecteur de paix et une source essentielle de valeur ajoutée pour les populations locales. Il a également insisté sur l’importance de mettre en place une chaîne de valeur éthique, traçable, transparente et équitable autour du diamant naturel africain.
Classée parmi les premiers producteurs mondiaux de diamants, la RDC fait face à de nombreux défis dans ce secteur. En huit ans, ses exportations sont passées de 17,9 millions de carats en 2017 à seulement 9,2 millions en 2024, selon les données officielles. Cette baisse est en grande partie liée aux difficultés structurelles rencontrées par les principaux producteurs du pays, notamment la Minière de Bakwanga (MIBA) et la Société Anhui-Congo d’investissement minier (SACIM).
Ronsard Luabeya, stagiaire
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