La production officielle de diamant en République démocratique du Congo (RDC) s’est établie à 1,74 million de carats au premier trimestre 2025, en baisse de 26 % par rapport à la même période de l’année précédente, selon des données compilées par la Cellule technique de coordination et de planification minière (CTCPM) du ministère congolais des Mines. Au premier trimestre 2024, la production atteignait 2,35 millions de carats, soit une différence de 612 089 carats.
Le rapport indique que l’exploitation artisanale demeure le principal mode d’extraction du diamant dans le pays, représentant 80,29 % de la production totale entre janvier et mars 2025, soit près de 1,39 million de carats. Le Kasaï oriental domine largement la production artisanale avec 1,31 million de carats, soit 93,7 % de la production nationale issue de ce mode d’exploitation. Il est suivi par le Kasaï central avec 6,19 %, tandis que les autres provinces (Kasaï, Sankuru, Kwango, Ituri, Nord-Ubangi) affichent des contributions marginales.
Le secteur industriel a généré 344 049 carats, représentant 19,69 % de la production totale. Cette production est largement assurée par la Société Anhui-Congo d’investissement minier (SACIM), qui contribue à 97 % de la production industrielle. En comparaison, la Minière de Bakwanga (MIBA) n’a fourni que 3 %, en raison de la vétusté de ses équipements et de difficultés structurelles persistantes. Les chiffres mensuels révèlent une tendance baissière marquée, notamment en mars, avec seulement 52 305 carats produits, contre 155 241 carats en janvier.
La production semi-industrielle reste négligeable, représentant seulement 0,03 % du volume total, soit 485 carats sur tout le trimestre. Cette forme d’exploitation n’a donc qu’un impact marginal sur l’approvisionnement global du pays.
L’analyse de la production au cours des cinq dernières années montre une certaine instabilité. Après un pic au premier trimestre 2022 à 3,15 millions de carats, la production a chuté progressivement pour atteindre 1,74 million de carats à la même période en 2025. Cette baisse s’explique par le vieillissement des infrastructures industrielles, le manque d’investissements et une dépendance croissante à l’exploitation artisanale.
Dans le même temps, les exportations officielles de diamant congolais poursuivent leur tendance baissière, amorcée en 2022. Entre janvier et mars 2025, le volume total exporté s’élève à 1,91 million de carats, contre 1,97 million au premier trimestre 2024, soit une baisse de 50 831 carats (-3 %).
Les Émirats arabes unis se sont imposés comme première destination des diamants exportés officiellement depuis la RDC, représentant 87,7 % du volume total, soit plus de 1,68 million de carats pour une valeur proche de 8 millions de dollars. La Belgique suit avec 11,7 %, puis l’Inde avec 0,6 %.
De manière générale, le marché mondial du diamant traverse une grave crise. La demande est en recul, en grande partie à cause du succès croissant des diamants synthétiques, considérés comme moins coûteux et plus écologiques. Cette dynamique fait pression sur les prix du diamant naturel, passés de 12,5 dollars le carat en 2022 à 9,6 dollars en 2024, soit une baisse de 23,2 %.
Ronsard Luabeya, stagiaire
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