A l’occasion de l’ouverture de la 47ᵉ édition de la Foire internationale du Congo-Kinshasa (Fickin), tenue le 2 août 2025, le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya (photo), a annoncé plusieurs mesures destinées à relancer le secteur des foires commerciales. L’objectif est de faire de ces événements des vitrines du savoir-faire congolais et des leviers de changement d’image pour un pays souvent associé aux conflits et à l’instabilité.
Parmi les actions annoncées figure l’élaboration d’une loi sur l’organisation des foires, visant à encadrer juridiquement l’ensemble des activités foraines en RDC. D’après les médias, les travaux techniques relatifs à ce projet de loi sont désormais finalisés.
Cette mesure répond à une recommandation formulée lors de la clôture de la 46ᵉ édition de la Fickin en janvier 2025, qui appelait à l’instauration d’un cadre légal pour lever les blocages structurels entravant le développement du secteur.
Une autre recommandation issue de la précédente édition suggérait l’extension des activités de la Fickin aux autres provinces afin de mieux valoriser leurs potentialités économiques. Dans cette perspective, Julien Paluku a écrit aux gouvernements provinciaux pour leur demander de mettre des terrains à disposition de la direction générale de la Fickin, afin de faciliter l’organisation de « mini-Fickin » en régions.
Plusieurs provinces ont déjà répondu favorablement : Kongo Central (50 hectares), Maniema (100 hectares), Lualaba (50 hectares), Tshopo (superficie non précisée). Ces terrains accueilleront à terme des infrastructures dédiées aux foires, expositions et événements économiques, à portée locale et régionale.
Lors de la cérémonie d’ouverture, les responsables de Sino-Hunan International Engineering and Development Co. étaient également présents. Cette entreprise chinoise est en discussions avancées avec les autorités congolaises pour la réalisation d’un projet de modernisation du site de la Fickin à Kinshasa. Le projet comprend : la construction d’un nouvel espace d’exposition, l’aménagement d’un parc d’attractions, la création d’un espace commercial, et l’édification d’un hôtel cinq étoiles.
Le partenariat entre la Fickin et l’entreprise chinoise devrait être officiellement signé d’ici le 12 août 2025, une fois les études techniques finalisées. Le chantier est prévu pour une durée de 36 mois. Il fait suite à l’intérêt manifesté par Sino-Hunan lors de la 4ᵉ Exposition économique et commerciale sino-africaine, organisée en juin à Changsha, en Chine.
Au-delà de la Fickin, d’autres types de foires sont régulièrement organisées en RDC : foires agricoles, médiatiques ou régionales. Le développement d’infrastructures foraines en province pourrait ainsi renforcer un écosystème plus large, dédié à la promotion des produits locaux, à la stimulation du commerce intérieur et à l’attractivité du pays sur les marchés internationaux.
Timothée Manoke, stagiaire
Le groupe Equity, présent en République démocratique du Congo via sa filiale bancaire Equity BCDC, ambitionne d’entrer sur le marché local des assurances. L’information a été communiquée par l’Autorité de régulation et de contrôle des assurances (ARCA). Le 30 juillet 2025, le directeur général de l’ARCA, Alain Kaninda, a reçu à Kinshasa une délégation du groupe conduite par son PDG, James Mwangi.
Selon les propos rapportés par l’ARCA, James Mwangi considère que le marché congolais est l’un des plus porteurs et attrayants d’Afrique subsaharienne, juste après celui de l’Afrique du Sud. Depuis sa libéralisation effective en 2019, le marché est passé de 70 millions à plus de 350 millions de dollars en 2024.
Pour l’ARCA, ce marché pourrait atteindre 1 milliard de dollars d’ici dix ans, tandis qu’Equity projette son potentiel à environ 2,1 milliards de dollars à moyen terme. « Nous ouvrons près de 10 000 comptes par jour, dont 4 000 en RDC. L’assurance doit suivre ce rythme », a déclaré James Mwangi, affichant les ambitions du groupe dans le pays.
Pour l’heure, les modalités de l’entrée d’Equity sur le marché congolais de l’assurance ne sont pas encore précisées. Mais le groupe devra composer avec une configuration déjà structurée autour de 48 opérateurs agréés, dont 10 compagnies d’assurance, parmi lesquelles Rawsur, liée à Rawbank (première banque du pays) ; 36 courtiers et 2 réassureurs panafricains. Le marché est aussi en phase de diversification, avec une montée en puissance des segments santé, incendie et crédit, longtemps dominés par l’assurance automobile.
Equity nourrit l’ambition de faire de son pôle assurance une activité aussi stratégique — voire plus — que son activité bancaire d’ici 2030. Toutefois, cette dynamique a marqué le pas en 2024 : les revenus d’assurance du groupe ont reculé de 13 %, tombant à 1,6 milliard de shillings kényans.
Boaz Kabeya
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• The DRC and Rwanda initialed a new regional economic integration framework on August 1, as part of the June 27 peace agreement.
• The framework aims to formalize mineral supply chains, curb illicit trade, and improve local benefits from resource exploitation.
• U.S. investors are closely watching the process, with strategic minerals and transparency topping the agenda.
By initialing the "text of principles" for a regional economic integration framework in Washington on August 1, 2025, the Democratic Republic of Congo (DRC) and Rwanda have taken a tentative but meaningful step toward regulating their shared mineral trade. The document, still confidential, is a follow-up to the peace agreement signed between the two countries on June 27 and is expected to pave the way for greater transparency and regional cooperation.
The framework is described as building upon existing African integration efforts, including the African Continental Free Trade Area (ZLECAf), the International Conference on the Great Lakes Region (CIRGL), the Economic Community of the Great Lakes Countries (CEPGL), and the East African Community (EAC).
According to the peace agreement, the two countries are expected to leverage the framework to "develop foreign trade and investment from the region’s supply chains of critical minerals and introduce greater transparency." The underlying goal is to dismantle illicit circuits that have long fueled regional instability and to promote inclusive prosperity through formalized and regulated resource flows.
This move could mark a turning point in the informal mining trade between the DRC and Rwanda, which has been the subject of multiple UN reports alleging illegal trafficking of minerals — including gold, coltan, and tantalum — mined in eastern DRC and re-exported via Rwanda under new labeling.
American interests in the firing line
For Kinshasa, the formalization process represents an opportunity to recapture lost revenues and align its resource exports with international standards. This is particularly relevant for minerals extracted in conflict-affected regions, which often face scrutiny under global sourcing regulations.
The United States, for its part, has expressed support for the initiative and is engaged in parallel talks with the DRC for a dedicated agreement on strategic minerals. U.S. companies such as Kobold Metals and Starlink are already present in the country, and the Biden administration sees regulated supply chains as critical to both commercial and geopolitical interests.
According to sources close to the talks, a more detailed final agreement is expected by September 27. The rollout of the new regional framework is to begin within three months of the peace agreement’s entry into force, although implementation is likely to be phased.
Whether the text of principles leads to concrete, enforceable changes will depend on political will, investor confidence, and the ability of both countries to implement cross-border oversight mechanisms without reigniting old tensions.
This article was initially reported in French by Pierre Mukoko
Edited in English by Ola Schad Akinocho
Le Cadastre minier (CAMI), organe chargé de la gestion du domaine minier, a présenté le 4 août 2025 son rapport d’assainissement du fichier cadastral au ministre des Mines, Kizito Pakabomba. Au total, 594 titres miniers et de carrières ont été annulés ou retirés, représentant 37 253 carrés miniers, soit 31 648 km² de surface libérée.
Cette initiative ouvre ainsi de nouveaux espaces pour les investisseurs. Le ministre Kizito Pakabomba y voit « un véritable levier dans les négociations internationales en cours ». Un accord sur les minerais stratégiques est d’ailleurs actuellement en discussion entre la RDC et les États-Unis.
Le rapport signale également la régularisation de 210 droits miniers jusque-là en situation prolongée de force majeure, couvrant 18 709 carrés miniers. Ces titres ont été reclassés comme actifs, ce qui rétablit les obligations fiscales, sociales et techniques des entreprises concernées.
En 2024 déjà, les efforts d’assainissement du fichier cadastral avaient permis au CAMI de réaliser 185,05 % de ses prévisions budgétaires au premier trimestre. Cela, grâce notamment à la récupération de 10 000 km² de concessions minières. Plus de 1 000 titres non conformes avaient alors été annulés, représentant environ un tiers des 3 050 titres enregistrés, et ouvrant la voie à de nouveaux investissements.
Ronsard Luabeya
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En paraphant, le 1ᵉʳ août 2025 à Washington, le « texte de principes » du cadre d’intégration économique régionale, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont fait un petit pas vers la normalisation de leurs chaînes d’approvisionnement en minerais. Prévu dans l’accord de paix signé le 27 juin dernier, ce cadre est un accord distinct, qui « s’appuie sur les efforts existants, tels que la ZLECAf, la CIRGL, le CO et la CAE ».
Selon l’accord de paix, Kinshasa et Kigali devraient utiliser ce cadre pour « développer le commerce extérieur et les investissements provenant des chaînes d’approvisionnement de la région en minerais critiques et introduire une plus grande transparence ». L’objectif est de bloquer les circuits économiques illicites et de générer davantage de prospérité pour les deux pays — en particulier pour les populations locales — à partir des ressources naturelles régionales. Le texte évoque également la création de partenariats mutuellement bénéfiques et l’ouverture à de nouvelles opportunités d’investissement.
Il se dégage clairement une volonté de formalisation d’un commerce minier informel déjà existant entre les deux pays. Plusieurs rapports, notamment de l’ONU (voir rapports 1 et 2), documentent des flux illicites de minerais extraits en RDC, acheminés vers le Rwanda pour y être transformés, puis revendus sur les marchés internationaux sous l’étiquette rwandaise.
Des intérêts américains en ligne de mire
La formalisation de ces approvisionnements devrait permettre à Kinshasa de récupérer une partie des revenus miniers qui lui échappent encore. Elle favoriserait aussi la mise en conformité des minerais extraits dans l’est du pays avec les normes internationales, facilitant ainsi leur intégration dans les chaînes de valeur mondiales.
Selon les autorités américaines, cette démarche pourrait attirer des investisseurs internationaux, notamment venus des États-Unis. Un accord spécifique sur les minerais stratégiques est d’ailleurs en discussion entre Kinshasa et Washington. Dans cette dynamique, des entreprises américaines telles que Kobold Metals (secteur minier) et Starlink (Internet par satellite) sont déjà actives en RDC depuis plusieurs mois.
Pour l’instant, les modalités concrètes de cette normalisation restent inconnues, le contenu du « texte de principes » n’ayant pas été rendu public. Il faudra sans doute attendre la signature de l’accord définitif, attendue avant le 27 septembre prochain, pour en savoir davantage.
Le cadre d’intégration économique régionale est en effet prévu pour être lancé progressivement, en plusieurs étapes, dans les trois mois suivant l’entrée en vigueur de l’accord de paix.
Pierre Mukoko
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Lancés officiellement le 31 juillet 2025 par le ministre des Hydrocarbures, Aimé Sakombi Molendo (photo), les travaux de révision de la loi sur le régime général des hydrocarbures, adoptée en 2015, ont démarré ce 4 août à Kinshasa. Objectif : corriger les lacunes de la législation actuelle, responsables notamment de l’échec de l’appel d’offres du 28 juillet 2022 pour l’attribution de 27 blocs pétroliers, comme l’a indiqué le ministre lors de la cérémonie de lancement.
La session de révision repose sur deux commissions spécialisées. La première, dite « Commission amont », se penche sur les aspects liés à la géoscience, au cadre légal et administratif, à la fiscalité, à la transition énergétique, à l’environnement, ainsi qu’au contenu local et à la sous-traitance.
La seconde, la « Commission aval », se concentre quant à elle sur les titres et contrats pétroliers, la régulation des prix, l’approvisionnement, l’électrochimie, ainsi que sur les mêmes thématiques transversales.
Selon Aimé Sakombi Molendo, plusieurs failles du cadre actuel freinent les investissements dans le secteur. Il cite notamment une procédure d’appel d’offres jugée lourde et ambiguë, un régime de transport inadapté, ainsi qu’une fiscalité contraignante et peu incitative.
Le ministre déplore également un système fiscal complexe — comportant quatre zones fiscales, six types de bonus et cinq modalités de partage de production —, l’absence de critères techniques clairs pour la classification des blocs, ainsi que l’inexistence de stocks stratégiques de produits pétroliers.
Le processus en cours devrait déboucher sur une version modernisée et plus compétitive du code pétrolier, capable de raviver l’intérêt des sociétés pétrolières internationales pour le secteur congolais.
Dans un entretien accordé à Jeune Afrique en mai dernier, Aimé Sakombi avait déjà souligné que cette révision s’accompagnerait d’une mise à jour des données géologiques, pour offrir aux investisseurs une meilleure visibilité sur le potentiel pétrolier du pays. Des opérations sismiques sont ainsi envisagées pour constituer une base de données fiable et sécurisée.
Ronsard Luabeya
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• A new decree on the audiovisual licence fee has been sent to the Minister of Finance for review and signature.
• Cable TV operators may be the first to feel the effects of the reform.
A new interministerial decree defining the rates and collection procedures for the Democratic Republic of Congo’s (DRC) audiovisual licence fee has been forwarded to the Minister of Finance. The information appears in the minutes of the 53rd Council of Ministers meeting held on July 25, 2025. Details of the revisions have not been disclosed.
This is the third decree since the licence fee was introduced by the law of June 25, 2011. An initial order was adopted in December 2011, followed by a 2020 amendment. Yet, collection remains limited. In September 2024, Minister of Communication and Media Patrick Muyaya noted that of the nine acts provided for in the law, only three were being "timidly" applied, while the other six remained unenforced.
The licence fee is intended to finance public broadcasting, especially Radio-Télévision Nationale Congolaise (RTNC). It applies to individuals and legal entities possessing or using audiovisual receivers—TVs, radios, car stereos, computers, and phones—for personal or commercial purposes in their homes, offices, or branches.
Under existing regulations, the fee can be collected through various channels: importation of devices, utility and telecom bills, vehicle and aircraft registrations, or spontaneous company declarations.
Cable operators expected to be first affected
The latest reform may prioritize enforcement on cable TV subscriptions. This follows President Félix Tshisekedi’s May 16 call for operators to apply the legal 10% levy on subscriptions. He noted that RTNC already has a partner with a digital interface to facilitate data sharing and tax tracking.
On July 25, Minister Muyaya reported that cable providers—CANAL+, Startimes, Easy TV—had agreed to sign memorandums of understanding (MoUs) with RTNC. These include an initial 2.4% collection rate on subscriptions, though current laws must be amended to support this framework.
Muyaya also denounced inefficiencies in cooperation with public bodies tasked with fee collection, including Regideso, SNEL, ARPTC, and the DGDA. He called for stronger backing from supervisory ministries and the involvement of the Ministry of Justice and tax authorities to ensure compliance and enable legal enforcement when necessary.
This article was initially reported in French by Pierre Mukoko and Boaz Kabeya
Edited in English by Ola Schad Akinocho
Avec la mise en service de la nouvelle plateforme logistique de Kwala, en Tanzanie, inaugurée le 31 juillet 2025, le temps de transit des marchandises à destination ou en provenance du port de Dar es Salaam devrait passer de 15 à 16 jours à seulement 5 ou 6 jours. Un gain considérable pour les pays enclavés comme la République démocratique du Congo (RDC), la Zambie, le Burundi ou le Rwanda.
Cette plateforme logistique, inaugurée par la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan, comprend plusieurs infrastructures : le port sec de Kwala, situé à 90 kilomètres du port de Dar es Salaam (également appelé Kwala International Logistics Hub), des services de fret par le chemin de fer à écartement standard (SGR), ainsi qu’un parc industriel baptisé Kwala Industrial Hub.
Le gouvernement tanzanien a également investi 330,2 milliards de shillings tanzaniens (environ 127 millions de dollars) pour l’acquisition de 1 430 wagons de fret destinés à renforcer les capacités de la SGR. L’ensemble de ces infrastructures vise à fluidifier les échanges entre l’Afrique de l’Est et l’Afrique centrale.
Selon la présidente Samia Suluhu Hassan, la plateforme de Kwala permettra de désengorger le port maritime de Dar es Salaam en décentralisant les opérations logistiques. Le port sec de Kwala peut déjà traiter plus de 820 conteneurs par jour, soit environ 30 % du volume actuel de Dar es Salaam.
La RDC, de son côté, dispose désormais de 45 hectares sur le site de Kwala, ainsi que de 15 hectares supplémentaires au port de Katosho, situé à Kigoma, sur la rive tanzanienne du lac Tanganyika. Lors de l’inauguration, le ministre congolais des Transports, Jean-Pierre Bemba, a annoncé que le gouvernement congolais était en phase finale de sélection d’un opérateur privé pour développer les installations logistiques sur ces deux sites.
En contrepartie, la RDC a mis à la disposition de la Tanzanie trois terrains totalisant 40 hectares : 25 hectares à Kasenga et 15 hectares à Kasumbalesa, dans la province du Haut-Katanga. À cela s’ajoute une parcelle de 35 hectares située à Kasanbondo, dans la province du Tanganyika.
Ce partenariat s’inscrit dans le cadre du Programme de développement des infrastructures de transport, lancé en 2022 sous la coordination de l’Agence de facilitation du transport de transit du corridor central (CCTTFA).
Ronsard Luabeya
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Un nouvel arrêté interministériel fixant les taux et modalités de recouvrement de la redevance sur les appareils audiovisuels en République démocratique du Congo (RDC) a été transmis au ministre des Finances pour examen et signature. L’information figure dans le compte rendu de la 53ᵉ réunion du Conseil des ministres, tenue le 25 juillet 2025 à Kinshasa. Le document ne donne toutefois aucun détail sur les modifications envisagées.
Il s’agira du troisième arrêté depuis l’instauration de cette redevance, prévue par la loi du 25 juin 2011. Un premier texte avait été adopté en décembre de la même année, avant d’être modifié et complété par un arrêté de 2020. Malgré ces évolutions, la perception reste limitée. En septembre 2024, le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya (photo), avait souligné que sur les neuf actes prévus par la loi, seuls trois sont timidement appliqués, tandis que les six autres ne sont toujours pas mis en œuvre.
Destinée à financer l’audiovisuel public, notamment la Radio-Télévision nationale congolaise (RTNC), la redevance s’applique à toute personne physique ou morale détenant ou exploitant à des fins lucratives des appareils récepteurs d’émissions audiovisuelles dans ses résidences, bureaux ou succursales. Sont concernés les téléviseurs, radios, autoradios, auto-téléviseurs, ordinateurs, téléphones, etc.
Les textes d’application prévoient plusieurs mécanismes de prélèvement : à l’importation des appareils, sur les factures d’eau, d’électricité, de télécommunications et de télédistribution, lors de l’immatriculation de véhicules, navires ou avions, ou encore à travers des paiements spontanés après déclaration de détention par les entreprises.
Télédistributeurs dans le viseur
La réforme en cours pourrait cibler en priorité les prélèvements sur les services de télédistribution. Elle fait suite à une communication du président Félix Tshisekedi, lors du Conseil des ministres du 16 mai 2024, dans laquelle il avait insisté sur la nécessité de rendre effective la perception de la redevance par les télédistributeurs.
Le chef de l’État avait regretté l’inapplication des dispositions légales prévoyant un prélèvement de 10 % sur le coût des abonnements TV, alors même que la RTNC dispose d’un partenaire doté d’une solution technologique capable de s’interfacer avec les systèmes informatiques des opérateurs. Cela permettrait de centraliser la collecte et de faciliter les contrôles par l’administration fiscale.
Au 25 juillet, le ministre Muyaya a indiqué que les télédistributeurs (CANAL+, Startimes, Easy TV…) ont accepté de signer des protocoles d’accord avec la RTNC. Ces accords prévoiraient un taux initial de collecte de 2,4 %, évolutif, applicable aux abonnements. Une adaptation de la réglementation est toutefois nécessaire pour intégrer cette approche.
Le ministre a également pointé un manque d'efficacité dans la collaboration avec les entités publiques chargées de la collecte : Regideso, Société nationale d’électricité (SNEL), Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), ou encore la Direction générale des douanes et accises (DGDA). Il a sollicité un appui renforcé des ministères de tutelle ainsi que l’implication du ministère de la Justice et de la Direction générale des impôts pour permettre l’application de mesures contraignantes et assurer un recouvrement forcé là où c’est nécessaire.
Pierre Mukoko et Boaz Kabeya
FINCA RDC, a microfinance institution operating in the Democratic Republic of Congo, has secured $8.2 million in funding from the Fund for Financial Inclusion (FPM SA), marking a significant boost to its credit capacity. The agreement, signed on July 29, aims to bolster FINCA’s lending portfolio and extend its reach to more micro, small, and medium-sized enterprises (MSMEs) across the country.
The financing package includes $6.2 million in senior debt and an additional $2 million in subordinated debt. Mirela Pekmezi, FINCA’s Managing Director, emphasized that the capital infusion will strengthen the institution’s equity base while preserving liquidity, allowing for sustainable growth within the underserved MSME sector.
This injection aligns with FINCA’s broader strategy focused on financial inclusion and expansion. Its latest Pillar III report from 2024 reveals a 14% increase in its loan portfolio, valued at approximately 293.8 billion Congolese francs—equivalent to over $100 million—driven by a jump in loans issued from just over 51,000 in 2023 to more than 70,000 the following year.
For Patrick Nkongo, Managing Director of the Fund for Financial Inclusion in the DRC, the partnership with microfinance leader FINCA offers a powerful lever to deepen financial inclusion nationwide. Leveraging FINCA’s significant geographical footprint, the fund aims to extend credit access in areas often neglected by conventional lenders. This collaboration aligns with FPM’s ongoing strategy to sharpen its focus on refinancing mechanisms, portfolio guarantees, and credit lines, working alongside institutional donors such as the World Bank and KfW.
Reflecting the momentum, FPM’s latest Pillar III report for 2024 reveals that outstanding loans have jumped 53.4%, reaching $50.4 million.
This article was initially published in French by Ronsard Luabeya
Edited in English by Ange Jason Quenum