The entertainment show The Bachelor, aired on Canal+, could still be banned in the Democratic Republic of Congo (DRC). After a ruling from the Conseil d'État that allowed the French distributor to resume broadcasting, the country’s High Council for Audiovisual and Communication (CSAC) has reopened the case. This was announced on November 5, during the official launch of the State Council, the country's highest administrative court.
Marthe Odio Nonde, president of the State Council, declared: "The CSAC’s chairman, after understandable dissatisfaction expressed by some who wrongly criticized the summary judge, has taken the right approach. His letter no. 125 of October 25, 2024, which I have received, shows he will follow all necessary legal steps."
The State Council noted that articles 60, 61, and 62 of the law from January 10, 2011, regarding the CSAC require several steps before banning The Bachelor. These steps include formal notice, publication of that notice, notification of grievances, allowing for a defense, and finally issuing a sanction.
Canal+ appealed to an interim relief judge, who ruled that these steps had not been followed and ordered a suspension of the ban. This ruling also led to the suspension of a CSAC decision from September 11 that had imposed a 45-day suspension on Canal+ POP for continuing to air The Bachelor despite its ban.
"Dear subscribers, following the Conseil d'État's decision, we are pleased to inform you that the suspension of Canal+ POP and The Bachelor has been lifted as of Monday, September 30, 2024," Canal+ announced on Sept. 30.
Economic Challenges
It is worth noting that the State Council has not ruled on whether the regulator was right or wrong to ban The Bachelor, a show it considers "too immoral, indecent and contrary to public decency."
With the CSAC reopening the case, one might expect a resolution soon. However, the final decision could come after the current season of the controversial program has already ended, leaving future seasons at risk of a ban.
For Canal+, The Bachelor is a key program that attracts a diverse audience and helps sell advertising space. When Canal+ Impact launched in the DRC in July 2024, company executives stated that Canal+ had created over 2,000 direct and indirect jobs in the country and contributed $33 million to public revenues. Any disruption to its operations in the DRC poses an economic challenge for both the company and the country.
Even if the program is banned in the DRC, Congolese viewers can still watch it on social media.
From a broader perspective, this incident shows that in the DRC, where the judicial system often faces criticism, a company can secure a favorable court ruling quickly even against a public institution.
Georges Auréole Bamba
La multinationale Gigawatt Global a signé, le 7 novembre 2024, un protocole d’accord avec le ministère de l’Industrie et du Développement des PME. Ce document non contraignant marque la volonté des deux parties de conclure un partenariat en vue de concevoir, financer, construire et exploiter un parc solaire photovoltaïque de 100 MW dans la province de Kinshasa, capitale de la RDC.
Avec une capacité installée de seulement 0,15 MW en 2023, Kinshasa dépend d’autres régions pour son approvisionnement en électricité. Un tel projet viendrait donc renforcer l’approvisionnement énergétique de cette capitale de plus de 20 millions d’habitants, qui fait régulièrement face à des coupures de courant. Selon ses promoteurs, il devrait cibler en priorité les zones périurbaines et urbano-rurales, où sont implantées de nombreuses petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que de petites et moyennes industries (PMI).
Plusieurs étapes restent toutefois à franchir avant la concrétisation de ce projet, qui pourrait créer au moins 500 emplois directs et indirects. Il sera nécessaire de définir le modèle de partenariat avec l’État, d’obtenir le titre de production auprès de l’Autorité de régulation du secteur de l’électricité, et de signer un contrat d’achat d’électricité avec un distributeur. Il faudra par ailleurs réaliser toutes les études et mobiliser les financements.
Si ce projet se concrétise, il sera le plus important jamais réalisé par Gigawatt Global. Selon ses propres informations, à ce jour, l’entreprise a achevé trois projets au Rwanda, au Burundi et aux États-Unis, avec des capacités respectives de 8,5 MW, 7,5 MW et 22,5 MW. Faute « d’approbation finale », la construction d’une centrale solaire de 135 MW dans la province de Bauchi, au nord du Nigeria, en préparation depuis une dizaine d’années, n’a toujours pas débuté.
L’entreprise Tanlux Investment était également présente lors de la cérémonie de signature du protocole d’accord entre Gigawatt Global et le ministère de l’Industrie et Développement des PME, bien que son rôle dans le projet ne soit pas précisé. Immatriculée au Luxembourg en août 2022, la société affirme se consacrer à la promotion des énergies renouvelables et à l’agriculture écologique. Toutefois, nous n’avons trouvé aucune information concernant son implication dans des projets solaires.
Pierre Mukoko
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Reçue par le président Félix Tshisekedi le 7 novembre 2024, l'ambassadrice de Belgique en RDC, Roxane de Bilderling, a mis en avant l’importance de finaliser la création d’une zone économique spéciale (ZES) privée dans la région du Sud-Ubangi. Elle a souligné que cette ZES pourrait jouer un rôle clé dans le développement du corridor routier reliant la RDC à Douala, la principale capitale économique de la zone Cemac.
Cette rencontre fait suite au récent voyage de l’ambassadrice dans le Sud-Ubangi, en compagnie du ministre de l’Économie, Daniel Samba Mukoko. Ils y ont visité les sites agricoles de l’entreprise Miluna Gweko. « C'est un excellent projet : partir de la concession existante de Miluna et évoluer vers une zone économique spéciale verte, tirant parti du corridor africain N°6 pour valoriser les vastes ressources naturelles du Sud-Ubangi. La route Gemena-Akula et le port d'Akula sont essentiels à sa réalisation. », a indiqué le ministre.
Oui, un très bon projet: partir de l'existant (la concession #MILUNA), évoluer vers une ZES verte qui tirerait profit du Corridor africain #6 pour créer plus de valeur ajoutée à partir des énormes ressources naturelles du Sud Ubangi. La route Gemena-Akula et le port d'Akula sont… https://t.co/kzjG5PHYxT pic.twitter.com/XwDIPmiHEt
— Daniel Mukoko Samba (@DMukokoSamba) October 31, 2024
Ces actions suggèrent que le processus de création de cette ZES est toujours en cours. En août 2021, l’Agence des Zones Économiques Spéciales (AZES) de la RDC avait désigné le site de Gwaka comme ZES privée. Cependant, la décision spécifiait que l’accord pour la définition et la réalisation des plans d’aménagement devait être signé par la Green Special Economic Zone of Ubangi. Il est possible que les plantations Miluna Gwaka soient encore en attente de cet accord pour avancer dans le projet.
Dans son plaidoyer, l’ambassadrice belge a souligné l'impact que la finalisation du processus pourrait avoir sur la perception des investisseurs. « Si les investisseurs en RDC constatent une amélioration du climat des affaires, cela pourrait encourager d'autres investisseurs à venir », a-t-elle déclaré, selon des propos rapportés par la présidence de la République congolaise.
Les plantations de Gwaka ont été fondées par le groupe Unilever à travers sa filiale Plantations et Huileries du Congo. En 2007, le groupe familial Hoolans a racheté cette concession, qu'il continue d’exploiter. La finalisation du statut de ZES privée est une priorité pour les promoteurs, qui considèrent cet objectif comme stratégique pour le développement du Sud Ubangi et de la RDC dans son ensemble.
Les Hoolans semblent disposer d'un certain poids pour faire avancer leur projet. Jean-Claude Hoolans, associé-gérant du groupe familial, est également conseiller en diplomatie économique à l’ambassade de Belgique à Kinshasa et a présidé la commission agriculture et forêt de la Fédération des entreprises du Congo pendant plus de 11 ans. Depuis début 2024, Michael Hoolans a repris cette commission, désormais étendue aux secteurs de la pêche et de l’élevage.
Georges Auréole Bamba
Le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, a annoncé qu’un forum d’affaires réunirait en 2025 des opérateurs économiques allemands en République Démocratique du Congo (RDC). Organisé en partenariat avec Afrika Verein, une association germano-africaine axée sur les relations économiques, cet événement a pour objectif de renforcer les liens commerciaux entre la RDC et l’Allemagne.
« En tant que coordonnateur de la Task Force RDC-Union européenne, notre mission est notamment de mettre en place des mécanismes efficaces pour positionner la RDC face aux opportunités d’investissement de 150 milliards d’euros du fonds Global Gateway », a déclaré M. Paluku.
Le secteur privé allemand est déjà présent en RDC dans des domaines stratégiques. En juin 2023, le président Félix Tshisekedi a inauguré une usine de montage de bus Mercedes, construite par l’entreprise Supreme Automobile à Limete, dans la capitale, Kinshasa. Dans le cadre de son programme d’investissement 2025-2028, le gouvernement prévoit de renforcer la flotte de la Société des transports publics congolais avec l’ajout de 750 bus, offrant ainsi de nouvelles opportunités aux constructeurs automobiles allemands.
RDC-INTELLIGENCE ECONOMIQUE en marche. C'est le tour des allemands:AFRIKA VEREIN est une Association Économique Germano-Africaine.
— JULIEN PALUKU (@julienpalukucom) November 7, 2024
Son Directeur Général Mr Christop KANNENGIESSER mobilise les opérateurs économiques allemands sur invitation de la #RDC pour le business forum en… pic.twitter.com/hAy0Nk6pgk
Dans le secteur minier, la GIZ, agence de coopération technique allemande, collabore avec l’Entreprise Générale de Cobalt (EGC), une filiale de la Gécamines, pour développer une filière équitable de production et de commercialisation de cobalt. Ce projet s’aligne avec la vision de l’Union européenne, qui vise à ce que les ressources nécessaires à la transition énergétique bénéficient aux populations locales. Il répond également aux objectifs du gouvernement congolais, qui souhaite améliorer les conditions de vie de ses citoyens grâce à une gestion plus responsable des ressources naturelles.
L’entreprise Otojuste, adjudicataire de la production de cinq millions de permis de conduire en RDC depuis 2022, a présenté la société allemande Mühlbauer comme l’un de ses partenaires.
Au-delà de ces exemples de collaboration, le ministre Paluku ambitionne de capter une part significative des 150 milliards d’euros alloués par l’Allemagne dans le cadre du programme Global Gateway Africa. Plusieurs secteurs ciblés par ce programme offrent un potentiel important de développement en RDC. Le secteur de la transition énergétique se distingue particulièrement : des études indiquent que le fleuve Congo, au-delà du projet Inga III, recèle un potentiel considérable pour la production d’hydrogène vert, une ressource répondant à la fois aux besoins croissants en électricité en RDC et dans les pays voisins. La production d’hydrogène vert constitue d’ailleurs l’un des axes prioritaires du programme Global Gateway Africa.
D’autres secteurs stratégiques incluent le transport, l’agriculture, le financement du secteur privé par des crédits à moyen et long terme, ainsi que le renforcement de la capacité des entreprises à s’adapter aux risques et aux impacts du changement climatique.
Georges Auréole Bamba
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La note d’information présentée par Jean Pierre Bemba, vice-Premier ministre, ministre des Transports, Voies de communication et Désenclavement, lors du conseil des ministres du 1er novembre 2024, ne fixe pas la date de lancement de la production des permis de conduire biométriques sécurisés avec puce. Selon le ministre, « il reste à finaliser le partenariat avec le prestataire afin de permettre à la Commission nationale de délivrance des permis de conduire (CONADEP) d’entamer l’exécution de cette opération », selon le compte rendu de cette réunion.
Dans le but de moderniser et sécuriser le processus d’obtention du permis de conduire, suspendu depuis 2017, la République démocratique du Congo (RDC) a décidé d’introduire des caractéristiques biométriques pour lutter plus efficacement contre la fraude et les faux documents. Pour atteindre cet objectif, l’État a choisi de s’associer avec l’entreprise Otojuste, sélectionnée après une procédure concurrentielle initiée en mai 2021.
Le compte rendu du conseil des ministres ne précise pas les éléments restant à finaliser dans le partenariat. Cependant, le temps écoulé depuis la signature du PPP en février 2022 pourrait avoir engendré des défis nécessitant une révision du contrat. Les conclusions de la commission, mise en place pour « élaborer et analyser le processus devant aboutir à la production et à la délivrance des permis de conduire », devraient permettre de clarifier la situation. Cette commission est composée des membres des ministères des Transports, Voies de communication et Désenclavement, et des Finances, ainsi que de l’Office national de l’identification de la population (ONIP), de la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participations (DGRAD) et de la société prestataire.
Budgétisation des dépenses
Le contrat signé entre l’État et Otojuste est d’une durée de 10 ans. Il prévoit que l’entreprise, dirigée par le Libanais Marc Jabbour, un moment présenté comme le directeur du développement commercial de l’entreprise libanaise Resource Group Holding (RGH), fournisse et installe les équipements nécessaires pour la production de 5 millions de permis de conduire biométriques sécurisés. Le contrat inclut également la construction en matériaux durables, ainsi que l’entretien de 20 centres de délivrance des permis de conduire à travers le pays. Le coût total de l’investissement à fournir par le partenaire privé sur la période du contrat est estimé à 85,96 millions de dollars.
Pour sa part, l’État est chargé de mettre à disposition de l’entreprise les 20 sites devant abriter les centres de délivrance des permis de conduire, d’organiser les jurys d’évaluation des candidats, de lutter contre la contrefaçon des permis de conduire et de démanteler les réseaux mafieux associés.
Selon le ministre des Transports, les sites ont déjà été identifiés. Depuis le 2 août 2023, les prix des prestations ont également été fixés. Selon un arrêté conjoint des ministres des Transports et des Finances, il faut débourser 38,5 dollars pour la catégorie A (véhicule à deux ou trois roues), 71,5 dollars pour la catégorie B (véhicule de 3,5 tonnes maximum) et 99 dollars pour les catégories C, D et E (véhicules de plus de 3,5 tonnes). Selon le même texte, 60 % des recettes sont versées au partenaire privé et le reste au Trésor public.
Dans son projet de budget 2025, le gouvernement a intégré les dépenses liées à la production des permis de conduire biométriques sécurisés avec puce. Cependant, cela ne garantit pas nécessairement que la production commencera l’année prochaine. En examinant les lois de finances précédentes, on constate que cette prévision est faite depuis l’exercice 2022, sans pour autant que le projet ne démarre. Les autorités se disent néanmoins conscientes que l’indisponibilité des permis de conduire constitue un facteur majeur d’insécurité routière et un manque à gagner pour le Trésor public.
Pierre Mukoko
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Congolese PresidentFélix-Antoine Tshisekedi asked his government to include a new component in the second phase of the Local Development Program for 145 territories (PDL 145T). The leader instructed his team during the November 1 Council of Ministers. This component would develop 2,000 hectares in each territory, with 1,000 hectares set aside for oil palm plantations, translating into creating 145,000 hectares of palm groves across the country.
Tshisekedi stated that the goal of this project is "to boost biodiesel production from palm oil throughout the country." Previously, as instructed by the President, the government financially backed the construction of a biodiesel plant in Vanga, Kwilu province. The plant was built by Chrisnovic Sarl
Two years ago, Julien Paluku, the then-Industry Ministry, claimed that boosting biodiesel production would help the DRC “align with countries fighting global warming”. He added that this initiative is part of the Industrialization Master Plan adopted in 2021, which aims to increase industrial production and reduce imports at a cost of over $58 billion. Paluku spoke while visiting Chrisnovic’s facilities.
Cut fuel imports
According to the Services des Entreprises Pétrolières Congolaises (SEP Congo), petroleum product consumption in the DRC is expected to reach about 4 billion liters by 2025. Currently, most of this demand is met through imports. With an average yield of 3.8 tonnes of palm oil per hectare, the planned 145,000 hectares of palm groves could produce between 626 and 988 million liters of biofuel each year. If producing biodiesel is cost-effective, this project could help reduce fossil fuel use, lower imports, and increase the country’s energy self-sufficiency.
Creating and operating these palm groves will also create many jobs. Worldwide, similar projects have generated between 29,000 and 72,500 direct jobs in plantations and related industries, benefiting local communities.
However, the project's success will depend on its economic viability and effective implementation. The President has assigned the Yangambi Research Center to prepare palm nut seeds for the project. He also asked the Presidential Advisory Council of the National Pact for Agriculture and Food (CCP-PNAA) to support the development of these palm groves in all 145 territories. Félix-Antoine Tshisekedi urged the government to actively work on this project and provide "tax incentives" to ensure its success.
Challenges
The minutes of the Council of Ministers do not indicate whether the President's directives are based on a feasibility study for the project. However, spreading it across 145 territories could be challenging, especially given the poor quality of the country's road network, which complicates travel and raises transport costs.
Additionally, there is limited information about the second phase of PDL 145T, which includes integrating the palm grove project for biodiesel production. After a meeting with Planning Minister Guylain Nymb, Finance Minister Doudou Fwamba, and UNDP Africa Director Ahunna Eziakonwa, it was announced that this phase will begin in early 2025.
In August 2023, then-Planning Minister Judith Suminwa Tuluka, now Prime Minister, estimated that this phase would primarily focus on constructing and rehabilitating agricultural feeder roads for $1.25 billion. It is unclear if this estimate still stands or how the funding for this second phase will be secured.
Anticipating potential criticism from environmental groups that view industrial palm cultivation as a cause of deforestation, the President announced plans to create 145,000 hectares of palm groves alongside establishing a 100,000 km² protected area of primary forest. This reserve, called "Couloir Vert, Kivu-Kinshasa," will be located between the eastern and western parts of the country.
Pierre Mukoko
Le 6 novembre 2024, date de l’annonce de la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, les cours du cuivre, essentiel aux exportations de la République démocratique du Congo (RDC), ont enregistré une baisse marquée de 4,06 % sur le London Metal Exchange, avant de se redresser légèrement de 2 % à l’ouverture des marchés le lendemain.
Pour certains analystes, cette évolution des prix était prévisible. Ole Hansen, responsable de la stratégie en matières premières chez Saxo Bank, a déclaré à S&P Global Ratings que Trump avait promis, durant sa campagne, deux mesures susceptibles d’influencer ce marché : l’introduction d’un tarif douanier de 60 % sur les produits chinois et la suppression du crédit d’impôt pouvant atteindre 7 500 $ accordé aux acheteurs de véhicules électriques par une loi votée sous l’administration Biden.
Les États-Unis constituent en effet un marché important pour les produits chinois, avec plus de 500 milliards de dollars d’importations en 2023, dont plus de 25 % de biens électriques. Si les tarifs douaniers annoncés par Trump sont appliqués, la production chinoise pourrait en pâtir, d’autant plus que l’Union européenne a déjà instauré des taxes sur les véhicules électriques chinois. La baisse de la demande chinoise en cuivre et cobalt qui en résulterait pourrait entraîner une baisse des prix de ces minerais essentiels à la transition énergétique.
Les contingences américaines
En plus, la suppression du crédit d’impôt pour les véhicules électriques, au profit d’une politique de soutien à l’industrie pétrolière, risquerait d’affaiblir la rentabilité du secteur des véhicules électriques aux États-Unis. Cela aurait des répercussions non seulement sur les constructeurs automobiles, mais également sur les constructeurs d’infrastructures de recharge et les fournisseurs de batteries. Une telle mesure pourrait freiner la croissance de la demande en métaux comme le cuivre et le cobalt, essentiels aux batteries et à l’électrification, et peser davantage sur les perspectives de prix de ces minerais.
Néanmoins, ces risques ne devraient pas se concrétiser à court terme. Certains analystes estiment que le système productif américain ne serait pas en mesure de compenser immédiatement les 500 milliards de dollars de produits chinois, dont la compétitivité aide à maintenir l’inflation sous contrôle aux États-Unis.
Par ailleurs, toute suppression du soutien aux véhicules électriques devrait être soigneusement évaluée. La majorité républicaine au Sénat et chez les gouverneurs ne garantit pas l’annulation immédiate de la loi votée sous l’administration Biden. Si de nombreux élus soutiennent Donald Trump, ils doivent également tenir compte de priorités locales telles que l’emploi et les niveaux de vie. De plus, plusieurs usines de véhicules électriques se trouvent dans des États à majorité républicaine, et de nombreux partisans du parti ont investi dans ce secteur.
Conséquences pour la RDC
Pour la RDC, premier producteur de cuivre en Afrique et premier producteur mondial de cobalt, les impacts de ces éventuels changements restent à évaluer. Dans son projet de budget 2025, le pays prévoit un prix du cuivre à 7 909,57 $ et du cobalt à 28 007,73 $. Si les prix du cuivre restent largement au-dessus de ces prévisions, ceux du cobalt sont en dessous. En septembre dernier, Fitch Ratings estimait que le prix du cobalt devrait se situer entre 25 000 et 26 000 dollars la tonne jusqu’en 2027.
Il convient également de souligner que les productions minières actuelles sont souvent vendues via des contrats dont les prix ne sont pas publics. Actuellement, les perspectives du cuivre, avec des options d’achat à 9 527 $ la tonne en avril 2025, restent supérieures au seuil de rentabilité moyen de 7 800 $ la tonne estimé pour la mine de Kamoa-Kakula, exploitée par Ivanhoe Mines.
La RDC est particulièrement sensible aux fluctuations des prix des matières premières, notamment du cuivre. Les ventes de ce minerai génèrent des revenus considérables pour le budget de l’État et des provinces, soutenant un vaste réseau de sous-traitance majoritairement détenu par des entreprises congolaises (51 %). Ces activités dépendent également de financements bancaires, tant locaux qu’internationaux, pour le développement de nouveaux projets ou pour répondre aux besoins de trésorerie en attendant les paiements.
Georges Auréole Bamba
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Lors du conseil des ministres du 1er novembre 2024, le président Félix-Antoine Tshisekedi a demandé au gouvernement d’inclure dans la deuxième phase du Programme de développement local de 145 territoires (PDL 145T) un volet visant « la mise en exploitation de 2 000 hectares, dont 1 000 hectares consacrés aux plantations de palmiers à huile dans chacun des 145 territoires du pays », d’après le compte rendu de la réunion. Cela équivaut à la création d’un total de 145 000 hectares de palmeraies.
Selon le chef de l’État congolais, l’objectif de ce projet est « de renforcer la production de biodiesel à partir de l’huile de palme sur l’ensemble du pays ». Ce n’est pas la première fois que ce dernier manifeste un intérêt pour le développement du biodiesel. À sa demande, le gouvernement a notamment soutenu financièrement la société Chrisnovic Sarl pour l’installation d’une unité qui produit notamment du biodiesel dans la localité de Vanga, dans la province du Kwilu.
En octobre 2022, lors d’une visite dans les installations de cette entreprise appartenant à l’homme d’affaires Hyacinthe Kabamba, Julien Paluku Kahongya, alors ministre de l’Industrie, avait affirmé que la promotion de la production de biodiesel vise à positionner la RDC « au diapason des pays qui luttent contre le réchauffement climatique ». Il avait ajouté que cette initiative s’inscrit dans le cadre du Plan directeur d’industrialisation adopté en 2021. Ce plan, d’un coût estimé à plus de 58 milliards de dollars, a pour objectif de multiplier les unités de production industrielle et de réduire les importations.
Réduire les importations de carburants
Selon la société Services des entreprises pétrolières congolaises (SEP Congo), la consommation de produits pétroliers en RDC devrait atteindre environ 4 milliards de litres d’ici 2025. Une demande, pour l’instant, essentiellement satisfaite par les importations. En prenant en compte le rendement moyen mondial de 3,8 tonnes d’huile de palme par hectare, les 145 000 hectares de palmeraies envisagés pourraient produire entre 626 et 988 millions de litres de biocarburant par an, selon les standards. Si le coût de production du litre du biodiesel est compétitif, ce projet pourrait, en effet, contribuer à réduire la consommation d’énergie fossile, diminuer les importations et favoriser l’autosuffisance énergétique du pays.
La création et l’exploitation de ces palmeraies représentent également un important gisement d’emplois. Des projets similaires à travers le monde ont permis de générer entre 29 000 et 72 500 emplois directs dans les plantations et les industries associées, sans compter les effets d’entraînement économiques pour les communautés locales.
Cependant, les retombées potentielles de ce projet dépendront de sa viabilité économique ainsi que de l’efficacité et de l’efficience de sa mise en œuvre. Selon le compte rendu du conseil des ministres, le président de la République a décidé de confier au Centre de recherche de Yangambi la préparation des semences de noix de palme destinées au projet. Il a, par ailleurs, chargé le Conseil consultatif présidentiel du Pacte national pour l’agriculture et l’alimentation (CCP-PNAA) d’accompagner la mise en exploitation de ces palmeraies dans les 145 territoires du pays. Félix-Antoine Tshisekedi a également engagé le gouvernement à œuvrer activement à la concrétisation du projet et proposer des « facilitations fiscales » pour garantir son succès.
Défis
Cependant, le compte rendu du conseil des ministres ne dit pas si les orientations du président de la République reposent sur une étude de faisabilité du projet. Mais le fait qu’il est choisi de le disperser à travers 145 territoires pourrait représenter un défi notamment au regard de la qualité du réseau routier du pays qui complique les déplacements et renchérit le coût du transport.
En plus, la visibilité sur la deuxième phase du PDL 145T, dans lequel le président de la République a demandé l’intégration du projet de création de palmeraies pour la production de biodiesel, reste limitée pour l’instant. À la suite d’une rencontre entre le ministre du Plan, Guylain Nymb, le ministre des Finances, Doudou Fwamba, et la directrice pour la région Afrique du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Ahunna Eziakonwa, il a été annoncé que cette phase devrait débuter au début de l’année 2025.
En août 2023, la ministre du Plan de l’époque, Judith Suminwa Tuluka, aujourd’hui, Première ministre actuelle, a estimé le coût de cette phase, qui devrait alors être principalement dédié à la construction et la réhabilitation des routes de desserte agricole, à 1, 250 milliards de dollars. On ignore si cela reste d’actualité et d’où viendra l’argent pour financer de cette deuxième phase du PDL 145 T.
Anticipant probablement les critiques des associations de défense de l’environnement, qui considèrent la culture industrielle du palmier à huile comme un facteur de déforestation, le président de la République a annoncé le projet de création de 145 000 ha de palmeraies, dans la foulée de la mise en place d’une aire protégée de 100 000 km² de forêts primaires. Dénommée « Couloir Vert, Kivu-Kinshasa », cette réserve communautaire sera située entre l’est et l’ouest du pays.
Pierre Mukoko
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Orange DRC will provide telecom services to MMG Limited, a subsidiary of China Minmetals Corporation (CMC), telecom services at the Kinsevere copper mine in Haut-Katanga province. MMG announced the related agreement on November 1, 2024.
According to the deal, the telecom operator will supply MMG mobile phones, data transmission, and high-speed internet services. In partnership with Huawei, they will also provide an advanced eLTE private network solution for high-speed wireless communication.
MMG Limited plans to “use the Kinsevere mine as a platform to combine the technological advantages of Orange and Huawei with CMC's industrial capabilities and local expertise”, to “progressively build a digital, smart, and environmentally friendly project in Africa”.
The high-speed telecom services will enhance mining operations by improving team communication, allowing real-time monitoring of activities, and providing alerts in case of danger. These technologies will help quickly locate workers during emergencies and coordinate rescue efforts, improving safety on site.
Operational efficiency is crucial for intelligent mining. The focus is on optimizing human, material, and energy resources to meet production goals while reducing costs and environmental impacts.
MMG Limited reported that the Kinsevere mine produced 21,278 tonnes of copper cathodes in the first half of 2024. Sales increased by 6% compared to the same period in 2023, reaching $188.3 million, mainly due to higher copper prices. For 2024, MMG Limited aims to extract between 39,000 and 44,000 tonnes of copper cathodes from Kinsevere.
Muriel Edjo
L’émission de divertissement The Bachelor (le célibataire), diffusée sur les chaînes de Canal+, reste sous la menace d’une interdiction en République démocratique du Congo (RDC). En effet, après la décision du Conseil d’État qui avait permis au distributeur français de reprendre la diffusion, le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) a relancé la procédure. L’information a été donnée ce 5 novembre 2024 lors de la rentrée solennelle du Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative du pays.
Selon la première présidente du Conseil d’État, Marthe Odio Nonde, le « président du CSAC, (…) après mécontentement compréhensible exprimé par certaines personnes qui vilipendaient à tort le juge de référé, a pris de la bonne hauteur, comme le démontre sa lettre n° 125 du 25 octobre 2024, dont copie m’est parvenue, pour reprendre la procédure en suivant une par une les étapes obligatoires prévues par la loi qui régit son institution ».
En effet, comme l’estime le Conseil d’État, les articles 60, 61 et 62 de la loi du 10 janvier 2011 portant composition, attribution et fonctionnement du CSAC soumettent la décision d’interdire la diffusion de The Bachelor, prise le 5 septembre dernier par le régulateur des médias, aux étapes obligatoires suivantes : la mise en demeure, la publication de la mise en demeure, la notification des griefs, la mise en œuvre du droit de la défense et, enfin, la sanction.
Saisi par Canal+, le juge de référé, estimant que ces étapes n’avaient pas été respectées, a ordonné la suspension de cette décision. Cette ordonnance entraîne ainsi la suspension par ricochet de la décision du CSAC, prise le 11 septembre, qui avait sanctionné la chaîne Canal+ POP d’une suspension de 45 jours pour avoir continué de diffuser The Bachelor malgré son interdiction.
« Chers abonnés, suite à la décision du Conseil d’État, nous avons le plaisir de vous informer de la levée de la suspension de la chaîne Canal+ POP et de l’émission The Bachelor, dès ce lundi 30 septembre 2024 », avait alors annoncé l’opérateur le 30 septembre.
Enjeux économiques
Sur les réseaux sociaux, certains n’ont pas hésité à parler d’un revers pour le CSAC. Cependant, il convient de noter que la décision du Conseil d’État ne porte pas sur le fond de l’affaire. La justice n’a donc pas tranché la question de savoir si le régulateur avait raison ou tort d’interdire The Bachelor, qu’il juge « trop immoral, indécent et contraire aux bonnes mœurs ».
Avec la reprise de la procédure par le CSAC, devrait avoir le fin mot de l’histoire. Cependant, la décision définitive sur cette affaire pourrait tomber au moment où l’édition en cours du programme controversé est déjà achevée, ce qui laisse planer le risque d’interdiction surtout sur les prochaines saisons.
Pour Canal+, le programme The Bachelor, qui attire un large public de diverses catégories d’âge, constitue un levier important pour la vente d’espaces publicitaires. En juillet 2024, lors du lancement de Canal+ Impact en RDC, les dirigeants du groupe ont précisé que Canal+ avait créé plus de 2 000 emplois directs et indirects dans le pays, tout en contribuant à hauteur de 33 millions de dollars aux recettes publiques congolaises. Toute perturbation de ses activités en RDC représente donc des enjeux économiques, tant pour le groupe que pour le pays.
Cependant, à l’ère de l’internet mobile et des réseaux sociaux, plusieurs Congolais devraient continuer à avoir accès à ce programme, même en cas d’interdiction en RDC. Cette situation représente une opportunité potentielle pour les fournisseurs d’internet, qui verraient ainsi une augmentation de la consommation de données.
D’un point de vue plus global, cet épisode montre également qu’il est possible, en RDC où le système judiciaire est souvent critiqué, qu’une entreprise obtienne une décision de justice favorable en très peu de temps, même face à une institution publique.
Georges Auréole Bamba
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