Le Sheikh Al-Mansour Bin Jabor Bin Jassim Al Thani, dirigeant d’Al Mansour Holding et cousin de l’émir du Qatar, est arrivé le 2 septembre 2025 à Kinshasa à la tête d’une importante délégation. Sa visite a abouti à la signature de 18 protocoles d’accord avec la République démocratique du Congo (RDC), pour un montant total de 21 milliards de dollars, selon la Primature.
La cérémonie de signature, présidée par le vice-Premier ministre et ministre des Transports Jean-Pierre Bemba, s’est déroulée en présence du ministre de la Santé publique Roger Kamba, du ministre de la Formation professionnelle Marc Ekila et d’autres membres du gouvernement.
Les protocoles portent sur 15 secteurs : pêche et élevage, agriculture, environnement, santé publique, télécommunications, formation professionnelle, systèmes d’identité nationale, transport et logistique, ressources en eau et électricité, finance et banque, cybersécurité, sécurité et défense, développement urbain, exploitation minière et raffinage (cuivre, cobalt, or), ainsi que les hydrocarbures.
Bien que le Sheikh Al-Mansour agisse en tant qu’entrepreneur privé, ces partenariats associent également l’État du Qatar. Comme l’indiquait Jeune Afrique en août 2025, les 21 milliards destinés à la RDC proviennent d’un fonds de 300 milliards de dollars que Doha consacre à l’Afrique et à l’Asie, géré via Al Mansour Holding.
Projets structurants
Les projets identifiés incluent le réaménagement de Kinshasa, la construction de Gateway City à Kasumbalesa, la création de Congo Pharma (usine de médicaments et équipements médicaux pour réduire les importations), la construction de 1,5 million de logements sociaux, le développement d’unités industrielles de traitement et de raffinage des minerais, ainsi que la modernisation d’aéroports, dont celui de N’Dolo à Kinshasa.
Dans le secteur des hydrocarbures, il est prévu d’identifier et d’attribuer à la Sonahydroc des blocs stratégiques dans le Graben Albertine et la Cuvette centrale, avant un partenariat opérationnel avec Amoc Oil and Gas, filiale d’Al Mansour Holding. Pour sécuriser ces investissements, le document préparatoire prévoit aussi le déploiement de sociétés de sécurité privées, validées par le ministère congolais de la Défense, dans les zones sensibles.
Selon Nidal Ammache, conseiller du Sheikh, ces 18 mémorandums sont le fruit d’une année de travail conjoint. En recevant la lettre d’intention, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka a salué un « partenariat gagnant-gagnant » illustrant l’ouverture de son gouvernement aux investissements privés, présentés comme un levier de diversification économique, de création d’emplois et de développement durable.
Avant Kinshasa, la délégation qatarie avait déjà signé plusieurs engagements : 19 milliards $ en Zambie et au Zimbabwe, 20 milliards au Mozambique et 12 milliards au Botswana. La tournée doit se poursuivre en Tanzanie, au Gabon, au Burundi, en Centrafrique et en Angola, pour un portefeuille global de plus de 100 milliards $. Avec ses 21 milliards, la RDC figure parmi les principaux bénéficiaires de ces investissements annoncés.
Timothée Manoke, stagiaire
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