Ivanhoe Mines withdrew its copper production forecasts for the Kamoa-Kakula complex in the Democratic Republic of Congo (DRC). Previously, the firm expected the Congolese complex to deliver between 520,000 and 580,000 tonnes of copper this year, in 2025. Ivanhoe announced the withdrawal on May 26, attributing its decision “to persistent seismic activity in the Kakula mine.”
Initially, Ivanhoe Mines did not revise its production forecasts after the first reports of seismic activity. However, its partner, China's Zijin Mining, stated on May 23 that it expected a “negative impact” on the complex’s production targets for the year. In a corrective statement following Zijin’s announcement, Ivanhoe initially sought to downplay the incident. Now, the company has confirmed that a “revision” of the forecast will soon be made public.
“Seismic activity at the Kakula underground mine has continued intermittently over the past few days [...] Early indications are that seismic activity underground at Kakula could continue for weeks, impeding access to the mine and prolonging the temporary suspension of operations at Kakula,” Ivanhoe explained.
The market reacted sharply to this new information, with Ivanhoe’s share price dropping by 16%. The stock was trading at C$10.76 at 12:37 p.m. local time on the Toronto Stock Exchange.
Kamoa-Kakula is the largest copper mine in the DRC, with the Congolese government holding a 20% stake, and Zijin Mining and Ivanhoe Mines each owning 39.6%.
Emiliano Tossou (Ecofin Agency)
On May 23, 2025, the Democratic Republic of Congo (DRC) signed a memorandum of understanding with Huawei to pilot a smart village model. The project aims to provide high-speed Internet access, digital skills training for young people, and to connect local public services such as the civil registry, health, and education. This initiative is part of the national digital transformation strategy to modernize the State and reduce digital inequalities, particularly in rural areas where Internet access remains limited.
The project aligns with broader continental efforts, supported by the African Development Bank (AfDB) and the World Bank, to leverage digitization for sustainable development and inclusion. Mickael Lukoki Nsimba, the prime minister's chief of staff, highlighted the government’s commitment to ensuring “equaldigitalopportunitiesforruralpopulationsandbuilding a modern, transparent, and connected state.”
As of the end of 2024, only 34.6% of Congolese had access to mobile Internet, and fixed Internet access was extremely limited at 0.02%, underscoring the importance and urgency of such initiatives.
Samira Njoya, We Are Tech
Ivanhoe Mines a annoncé, ce 26 mai 2025, le retrait de ses prévisions de production de cuivre pour le complexe Kamoa-Kakula en RDC. La compagnie canadienne, qui visait une production comprise entre 520 000 et 580 000 tonnes de cuivre en 2025, a pris cette décision « en raison de l’activité sismique persistante dans la mine de Kakula ».
Dans son premier communiqué sur l’activité sismique, Ivanhoe n’avait pas remis en cause ses prévisions de production. C’est l’autre actionnaire de la mine, le chinois Zijin Mining, qui a finalement déclaré le 23 mai s’attendre à un « impact négatif » sur les objectifs visés au complexe cette année. Dans un communiqué rectificatif, publié après celui de Zijin, Ivanhoe a d’abord voulu minimiser l’incident. Aujourd’hui, la compagnie déclare qu’une « révision » des prévisions sera bientôt rendue publique.
« L’activité sismique à la mine souterraine de Kakula s’est poursuivie de manière intermittente au cours des derniers jours […] Selon les premières indications, l’activité sismique dans le sous-sol de Kakula pourrait se poursuivre pendant des semaines, ce qui entraverait l’accès à la mine et prolongerait la suspension temporaire des opérations à Kakula », indique Ivanhoe.
Le marché a réagi à ces nouvelles informations, avec une baisse de 16 % du cours de l’action Ivanhoe. Le titre se négociait à 10,76 dollars canadiens à 12 h 37, heure locale, à la Bourse de Toronto.
Kamoa-Kakula est la plus grande mine de cuivre de la RDC, et compte l’État congolais parmi ses principaux actionnaires (20 %). Quant à Zijin Mining et Ivanhoe Mines, elles détiennent chacune 39,6 % des parts de la société.
Emiliano Tossou, Agence Ecofin
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La République démocratique du Congo (RDC) a signé, le 23 mai 2025, un protocole d’accord avec la multinationale technologique chinoise Huawei pour tester un modèle de village intelligent. Le projet pilote entend démontrer la faisabilité de solutions technologiques adaptées aux réalités locales. Il prévoit notamment la mise en place d’un accès à Internet haut débit, la formation des jeunes aux compétences numériques, ainsi que la connexion des services publics locaux, à l’instar de l’état civil, de la santé et de l’éducation.
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie nationale de transformation numérique portée par le gouvernement congolais, qui ambitionne de moderniser l’État et de réduire les inégalités d’accès au numérique. Elle reflète également une tendance observée à l’échelle continentale, soutenue notamment par la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale, qui considèrent la numérisation des territoires ruraux comme un levier de développement durable et d’inclusion.
« Ce projet traduit notre engagement à offrir aux populations rurales un accès égal aux opportunités numériques, tout en construisant les bases d’un État moderne, transparent et connecté », a déclaré Mickael Lukoki Nsimba (photo, à gauche), directeur de cabinet de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, lors de la cérémonie de signature.
En RDC, où la fracture numérique reste marquée, l’initiative apparaît comme une réponse structurelle aux déséquilibres d’accès à la connectivité. Selon l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), seuls 34,6 % des Congolais avaient accès à l’Internet mobile à fin 2024, et à peine 0,02 % à l’Internet fixe, avec de fortes disparités entre les zones urbaines et rurales.
Samira Njoya, We Are Tech
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Une nouvelle réglementation encadrant les baux à loyer non professionnels est désormais en vigueur en République démocratique du Congo. Un arrêté ministériel a été signé le 29 avril 2025 par le ministère de l’Urbanisme et Habitat, comme l’indique un communiqué officiel publié le 21 mai. Ce texte, qui remplace les arrêtés de 2018 et 2021, est entré en application dès sa signature. Selon les autorités, il introduit plusieurs « innovations » dans le secteur locatif. Le ministère cite notamment la compétence exclusive désormais reconnue au service de l’Habitat en matière de baux à loyer, ainsi que le caractère obligatoire du contrat de bail écrit, qui doit désormais respecter un modèle-type officiel.
L’arrêté précise également les règles applicables aux aspects financiers de la location. Le montant de la garantie locative est plafonné à l’équivalent de trois mois de loyer pour les logements résidentiels, et à six mois pour les locaux à usage socio-culturel. Des sanctions sont prévues en cas de dépassement de ces plafonds. La rémunération des intermédiaires est, elle aussi, encadrée : la commission ne peut excéder un mois de loyer, et toute perception directe de cette rémunération par le bailleur est interdite.
Un mécanisme d’enregistrement des contrats de bail est mis en place afin de permettre un meilleur suivi du respect des règles. Le texte prévoit aussi des procédures formalisées de préavis et de délogement administratif, applicables uniquement aux contrats enregistrés. Cette réforme intervient dans un contexte de forte pression locative, notamment dans les grandes agglomérations comme Kinshasa, où les pratiques informelles dominent toujours le marché. Toutefois, dans sa forme et dans son contenu, le nouvel arrêté reste très proche de ceux de 2018 et 2021 qu’il remplace.
🖲️🖲️🖲️____COMMUNIQUÉ OFFICIEL N°05/CAB/MIN-UH/GB/2025
— Ministère de l'Urbanisme et Habitat-rdc (@Urbanismerdc243) May 21, 2025
Relatif aux baux à loyer. pic.twitter.com/3hbmWam6rM
L’arrêté de 2018 prévoyait déjà un contrat de bail signé en présence d’une agence agréée, accompagné d’un livret-type, et légalisé par les services de l’Habitat. Il fixait également une garantie locative, des délais de préavis, des procédures en cas de litige, et imposait le paiement des loyers en monnaie nationale selon les taux de la mercuriale. Des commissions de conciliation et un comité de censure devaient veiller à l’application de ces règles. De son côté, l’arrêté de 2021 rendait obligatoire l’enregistrement du contrat dans un délai de 30 jours, en y joignant un livret de bail fourni par l’État. Le loyer y était exprimé exclusivement en francs congolais, et le texte encadrait aussi bien le montant de la caution que les conditions de résiliation et le préavis.
La communication autour du nouvel arrêté intervient alors que le député national Venance Eyanga Mboyo a présenté, le 12 mai 2025 à l’Assemblée nationale, une proposition de loi visant à encadrer plus strictement les relations entre bailleurs et locataires, et à limiter la dépendance au dollar américain. Ce texte entend modifier et compléter la loi du 31 décembre 2015 relative aux baux à loyer non professionnels. Il comporte douze innovations, parmi lesquelles la création d’une police de l’habitat, l’instauration d’un permis de bail, l’encadrement des réajustements de loyer, la signature obligatoire du contrat de bail devant les services compétents et le revient sur le paiement des loyers en franc congolais.
Ronsard Luabeya, stagiaire
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FirstBank RDC, filiale du groupe nigérian First Bank of Nigeria (FBN Holdings), a enregistré une croissance de 71 % de ses actifs en 2024, pour atteindre 4 476 milliards CDF (1,57 milliard USD). Selon les données de son rapport Pilier III 2024, cette performance repose principalement sur une hausse significative des dépôts clients et une expansion de son portefeuille de crédits.
En effet, la banque a bénéficié d’une nette progression de ses dépôts clients en 2024, avec une augmentation de 49,5 %, pour atteindre 3 317 milliards CDF (1,16 milliard USD), contre 2 219 milliards CDF l’année précédente. Cette collecte accrue a permis à l’établissement bancaire d’accroître significativement ses octrois de crédits à l’économie nationale.
Le portefeuille de crédits a ainsi enregistré une croissance de 80 % sur un an, passant à 1 298,5 milliards CDF (455,6 millions USD) à la clôture de l’exercice 2024. Comme plusieurs autres institutions bancaires du pays, le secteur minier a capté la plus grande part, représentant à lui seul près de la moitié des encours de crédits.
La banque a enregistré une augmentation de ses revenus de l’ordre de 43 %, portant son produit net bancaire à 331,3 milliards CDF en 2024. Mais son bénéfice n’a progressé que faiblement, avec une hausse de 3 %, passant de 73,4 milliards CDF en 2023 à 75,8 milliards CDF en 2024. Cette faible progression s’explique principalement par la hausse des charges d’exploitation, qui ont bondi de 36,6 %, et des charges de personnel, lesquelles ont augmenté de 46,6 % en raison d’ajustements salariaux.
Pour son développement, la banque prévoit de renforcer sa présence dans la région minière du Grand Katanga, d’augmenter la part des revenus issus des produits numériques de 30 % et se fixe pour objectif d’atteindre 100 000 agents bancaires d’ici 2029.
Timothée Manoke, stagiaire
L’ancien président Joseph Kabila est sorti, ce 23 mai 2025, de son silence pour critiquer sévèrement la gestion actuelle du pays. Dans un discours inhabituellement direct, il a accusé le régime de Félix Tshisekedi d’avoir aggravé la précarité des populations congolaises, en dépit des discours réformateurs répétés depuis 2019. Cette sortie publique a entraîné une réplique immédiate du ministre des Finances, Doudou Fwamba, qui a dressé un tableau accablant de la gouvernance sous Kabila.
Selon l’ancien président, les espoirs de changement suscités par l’alternance de 2019 ont été déçus. Sans avancer de chiffres, il dénonce une détérioration continue du pouvoir d’achat, une hausse du chômage, une flambée des prix et une érosion de la souveraineté économique. Il critique également la gestion budgétaire actuelle, marquée selon lui par une dépendance croissante à l’endettement extérieur, une incapacité à stabiliser la monnaie nationale et l’absence de politiques industrielles structurantes. Il accuse enfin le pouvoir en place d’avoir multiplié les promesses non tenues dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures et de la sécurité.
Le lendemain, Doudou Fwamba a contre-attaqué dans une déclaration officielle. Il évoque une « tragédie nationale » héritée des 18 années de pouvoir de Joseph Kabila. Le ministre accuse ce dernier d’avoir cédé à vil prix des actifs miniers, d’avoir permis la disparition de milliards de dollars issus des royalties minières et de fonds publics, notamment 350 millions de dollars liés au contrat Sicomines, retirés de la Banque centrale pour une destination inconnue.
Fwamba rappelle qu’à l’époque de Kabila, les enseignants touchaient entre 45 et 60 dollars par mois, que les militaires vivaient dans la précarité, et que les entreprises publiques étaient systématiquement démantelées au profit d’intérêts familiaux. Il évoque des détournements de plus de 2 milliards de dollars à la Gécamines entre 2010 et 2019, et une gouvernance entachée, selon lui, d’assassinats politiques, de violations des droits humains et de complicités avec des groupes armés.
Quelle tragédie !
— Doudou R. FWAMBA LIKUNDE (@LikundeR) May 24, 2025
Des actifs miniers cédés à vil prix pour des intérêts privés durant 18 ans, des milliards de dollars américains de royalties issues des joint-ventures concédées à des amis étrangers, des centaines de millions de dollars retirés directement de la Banque Centrale…
Les constats des institutions financières internationales permettent de contextualiser les bilans respectifs. Sous Joseph Kabila, les données du FMI montrent que la RDC a connu des périodes de forte croissance, avec un PIB réel parfois supérieur à 8 % dans les années 2010, soutenu par le boom minier. Mais cette croissance reposait sur un secteur extractif dominant, ce qui représentait une fragilité structurelle majeure. Le FMI soulignait déjà la nécessité de diversifier l’économie, de renforcer la transparence et d’améliorer la gouvernance. Malgré une inflation parfois élevée, la stabilité macroéconomique restait relativement maîtrisée, mais l’impact social de la croissance restait limité par la pauvreté persistante et les carences en infrastructures.
Avec l’arrivée de Félix Tshisekedi, le FMI a salué la poursuite des réformes et l’amélioration de la gestion budgétaire. En 2024, la croissance du PIB réel a atteint 6,5 %, portée par le dynamisme du secteur minier et une politique monétaire plus rigoureuse. L’inflation, qui avait culminé à 23,8 % fin 2023, est retombée à un chiffre unique en avril 2025, signal d’une stabilisation monétaire encourageante. Les réserves internationales sont passées de 1,7 à 6 milliards de dollars entre 2021 et 2024, une progression notable, bien que toujours inférieure au niveau optimal pour couvrir les importations.
Le FMI note toutefois que l’intensification du conflit dans l’est a alourdi les dépenses publiques, notamment en matière de sécurité, affectant l’équilibre budgétaire. Pour 2025, la croissance devrait demeurer au-dessus de 5 %, mais le déficit budgétaire devrait se creuser, en raison notamment de la fermeture de bureaux fiscaux dans les zones occupées et de l’exonération de la TVA sur les produits alimentaires de base. Depuis mars 2025, les salaires des militaires et policiers ont été doublés, accentuant encore la pression sur les finances publiques.
Boaz Kabeya, stagiaire
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L’accord sur les minerais entre la République démocratique du Congo (RDC) et les États-Unis pourrait être finalisé d’ici fin juin, selon le Financial Times, qui a cité, ce 25 mai 2025, des sources proches du dossier. Une nouvelle série de négociations entre les parties prenantes est prévue cette semaine à Washington, mais les contours de l’accord restent encore flous.
Cet accord actuellement en négociation devrait permettre à Washington d’accéder aux minerais critiques congolais en échange d’un soutien américain à la résolution du conflit avec les rebelles du M23 dans l’est de la RDC.
This week, I had constructive conversations with both President Tshisekedi and President Kagame as we work to secure a path to peace. We have provided the first draft of a peace agreement to both sides and will work with the parties to iterate on the agreement to reach consensus.…
— U.S. Senior Advisor for Africa (@US_SrAdvisorAF) May 15, 2025
Un autre accord, de paix cette fois, est également envisagé avec le Rwanda, ce qui permettrait aux deux pays de formaliser une chaîne de valeur « légale et transparente » pour les minerais, en partenariat avec le gouvernement américain et des investisseurs privés. Il y a une semaine, le conseiller spécial de Donald Trump pour l’Afrique, Massad Boulos, a annoncé la présentation d’un premier projet d’accord de paix aux autorités congolaises et rwandaises.
La finalisation d’un accord sur les minerais avec les États-Unis s’inscrirait aussi dans la stratégie de Kinshasa visant à réduire la domination chinoise dans son secteur minier. Washington sécuriserait de son côté une nouvelle source clé d’approvisionnement en minerais critiques, comme le cobalt, dont la RDC est le premier fournisseur mondial. Le pays est également le deuxième producteur mondial de cuivre, ainsi qu’un acteur important pour l’étain et le coltan.
En attendant d’en apprendre davantage sur les termes du deal, on note que l’intérêt américain pour le sous-sol congolais s’est déjà manifesté autour du lithium, un métal très prisé dans le cadre de la transition énergétique. KoBold Metals, une société américaine soutenue par les milliardaires Jeff Bezos et Bill Gates, a fait une offre aux autorités du pays pour obtenir des droits sur une portion du gisement de lithium de Manono.
Aurel Sèdjro Houenou
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Riche en minerais essentiels à la transition énergétique (cuivre, cobalt, lithium…), la République démocratique du Congo (RDC) ne dispose toujours pas d'une stratégie nationale claire pour encadrer et orienter ce processus. C’est ce que révèle un rapport publié le 20 mars par le Natural Resource Governance Institute, intitulé « La République démocratique du Congo face aux enjeux de la transition énergétique : transformer la richesse minière en levier de développement durable ». Le document souligne l’urgence pour le pays de se doter d’une telle stratégie, afin d’assurer une transition énergétique durable et bénéfique pour les populations congolaises, alors que des pays comme le Chili et le Ghana ont déjà pris une longueur d’avance.
Selon le rapport, la RDC risque de passer à côté des opportunités majeures offertes par ses ressources naturelles dans la lutte mondiale contre le changement climatique, faute d’un cadre adapté. Estimée à 24 000 milliards de dollars selon la Banque mondiale, la valeur des réserves de minerais critiques représente jusqu’à neuf fois le PIB de l’Afrique en 2024. Grâce à ces vastes ressources, le pays pourrait devenir l’une des économies les plus riches du monde.
Cependant, les experts indiquent que le manque de coordination entre les ministères, les conflits d’intérêts, la politisation de l’action publique et l’exclusion des parties prenantes (société civile, secteur privé, communautés locales) entravent la construction d’un cadre harmonisé entre les secteurs minier et énergétique.
D’après le même rapport, plusieurs documents existent – tels que le Plan national d’adaptation, la stratégie de développement durable ou encore des politiques énergétiques soutenues par des partenaires comme le PNUD. Le document souligne toutefois que ces textes restent fragmentés, mal coordonnés et parfois contradictoires. Cette dispersion rend difficile la mobilisation des ressources nécessaires et l’adhésion des acteurs concernés, freinant ainsi toute dynamique de changement.
Industrie de transformation
Par ailleurs, les experts précisent que les actions du gouvernement congolais restent centrées sur la valorisation des ressources, sans s’inscrire dans une vision plus large et intégrée qui tienne compte des défis énergétiques du pays. Pour eux, des initiatives comme le Code minier révisé de 2018, la création de l’Entreprise générale du cobalt ou encore la mise en place du Conseil congolais de la batterie demeurent des avancées, mais ne contribuent pas encore à l’élaboration d’une politique stratégique de long terme.
Au-delà de l’urgence d’une stratégie nationale pour la transition énergétique, la RDC se heurte à un autre défi majeur : développer une véritable industrie de transformation de ses ressources minières. D’après un rapport du réseau mondial d’organisations de la société civile Publish What You Pay (PWYP), le pays pourrait pleinement tirer parti des opportunités offertes par ce secteur, alors que la demande mondiale en minerais stratégiques est appelée à croître de manière exponentielle dans le cadre de la transition vers des économies bas carbone.
En mars dernier, la RDC a donné le coup d’envoi des travaux d’aménagement de la Zone économique spéciale (ZES) de Musompo, située dans la province du Lualaba, réputée pour ses importantes réserves de cobalt. Destinée à accueillir des unités de production de précurseurs de batteries, de batteries lithium-ion et, à terme, d’assemblage de véhicules électriques, la ZES de Musompo s’inscrit dans la dynamique de transition énergétique mondiale et d’industrialisation du pays. Selon le ministère de l’Industrie et du Développement des PME, la concrétisation de ce projet nécessitera près de 2 milliards de dollars d’investissements.
Ronsard Luabeya, stagiaire
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EquityBCDC et le ministère du Tourisme ont signé un protocole d’accord portant sur l’accompagnement au développement du secteur touristique en République démocratique du Congo (RDC). Cet accord préliminaire prévoit un appui à la structuration des opérateurs, leur bancarisation, le financement de projets, ainsi que la digitalisation des services touristiques. Il comprend aussi des initiatives de formation et d’éducation financière, en ciblant notamment les jeunes et les femmes.
« Cette collaboration va permettre que le secteur privé puisse booster un secteur qui a un énorme potentiel, mais qui souffre d’un sous-financement. Le financement public ne pouvant, à lui seul, contribuer à l’essor de ce secteur, nous avons fait appel à une institution financière qui a déjà une expertise », a déclaré le ministre du Tourisme, Didier M’Pambia.
Cette collaboration est amorcée dans un contexte où le secteur touristique congolais présente à la fois un potentiel de développement et des signes de fragilité. Le faible niveau de financement et la performance limitée des crédits accordés aux opérateurs illustrent les défis structurels auxquels le secteur est confronté.
Selon les données issues du rapport annuel 2023 de la banque, le secteur « tourisme, hôtels et restaurants » représente seulement 0,2 % de l’encours global de crédits. Cette faible part reflète le niveau limité d’investissement bancaire dans ce domaine. En parallèle, ce même secteur enregistre un taux de créances non performantes de 34,4 %, l’un des plus élevés du portefeuille d’EquityBCDC, en hausse par rapport à 31,4 % à fin 2022. Ces données suggèrent que plus d’un tiers des prêts accordés aux acteurs du tourisme rencontrent des difficultés de remboursement.
Dans le cadre de sa stratégie d'inclusion financière, EquityBCDC a également lancé en janvier 2025 le projet « Contribution à la croissance économique (CCE) – pour elles », visant à accompagner les femmes entrepreneures de Bukavu et Kinshasa. Ce programme propose un accompagnement technique et un soutien financier pour renforcer les capacités et la croissance des micro, petites et moyennes entreprises dirigées par des femmes, y compris dans le secteur du tourisme.
Boaz Kabeya, stagiaire
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