La BGFIBank RDC a accepté de se porter garante des entreprises congolaises sélectionnées pour la réalisation des infrastructures dans le cadre du programme sino-congolais. L’annonce a été faite le 21 août 2025, lors d’une réunion entre l’Agence de pilotage, de coordination et de suivi des conventions de collaboration (APCSC) et les sociétés concernées.
Depuis la signature de leurs contrats en juin 2024, sept entreprises éprouvent des difficultés à lancer leurs projets, faute de garanties préalables exigées par la Société d’infrastructures sino-congolaise (SISC SA), chargée de l’exécution du programme financé par la Sino-Congolaise des Mines (Sicomines), une coentreprise entre la Gécamines et un consortium chinois (Crec, Sinohydro, Zhejiang Huayou). La nature exacte des garanties n’a pas été précisée.
D’une valeur cumulée de 150 millions de dollars, ces contrats ont été attribués à la suite du cinquième avenant signé le 14 mars 2024. Selon ce document, la Sicomines s’est engagée à verser jusqu’en 2040 une enveloppe annuelle de 324 millions de dollars destinée au financement d’infrastructures en RDC, sous réserve que le prix du cuivre reste supérieur ou égal à 8 000 dollars la tonne.
Pour contourner cet obstacle, l’APCSC a sollicité l’appui de la BGFI Bank. Selon Jean-Benoît Adimashi Okito, directeur général d’Adi Construct et porte-parole des sous-traitants, cette intervention permettra aux entreprises de satisfaire aux conditions requises et de lancer effectivement les chantiers. Il a précisé : « Nous voulons profiter de la petite période de la saison sèche pour faire avancer les choses. »
Ouverture des comptes
Pour concrétiser cette garantie, les entreprises ont été invitées à ouvrir des comptes auprès de la BGFI Bank. Des formulaires ont été distribués, mais les conditions imposées par l’institution financière n’ont pas encore été communiquées. Cette démarche s’inscrit dans la continuité d’une réunion tenue le 23 juillet, consacrée aux obstacles liés au financement, au démarrage effectif des travaux et à la performance attendue des entreprises.
Les sociétés concernées sont Adi Construct, Horizon Corporation Sarl, Hawa Limited, 2K Service, Mirage Construct, Mont Gabaon et Léopards Construct. Elles sont chargées de plusieurs projets à travers le pays, dont l’Université de Mbandaka (Équateur), le stade de Kananga (Kasaï-Central), les aéroports de Tshikapa (Kasaï) et de Lodja (Sankuru), la viabilisation de Lumumba-ville (Sankuru), la réhabilitation du bâtiment principal de l’ISP de Bukavu (Sud-Kivu), la construction du stade de Bunia (Ituri), ainsi que la réfection de routes comme celle de Kamba (Kongo Central) ou la RN25 Isiro–Mpoko (Haut-Uele).
Le programme sino-congolais est issu de la convention minière conclue en 2008 entre la RDC et un consortium d’entreprises chinoises. Présenté lors de sa signature comme le « contrat du siècle », cet accord repose sur un échange : des concessions minières en contrepartie d’infrastructures publiques.
Dans ce cadre, l’APCSC veille au respect des engagements contractuels entre la RDC et ses partenaires. Elle définit les priorités et coordonne l’action des parties prenantes. De son côté, l’Agence congolaise des grands travaux (ACGT) est chargée de contrôler la qualité des ouvrages, de suivre l’avancement des chantiers et de garantir le respect des normes techniques.
Ronsard Luabeya
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