A la suite de tensions entre agriculteurs et éco-gardes de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général-major Kakule Somo Évariste, a suspendu l’exploitation du bois destiné à la production de charbon dans la cité de Mayangose, territoire de Beni.
L’ICCN accuse des cultivateurs d’abattre illégalement des arbres et d’implanter des champs dans une zone qu’il considère comme faisant partie du parc national de Virunga. En représailles, plus de 20 hectares de cultures auraient été détruits, exacerbant les tensions.
Pour apaiser la crise, le gouverneur a annoncé la création d’une commission chargée d’examiner le dossier. Dans l’attente de ses conclusions, il a autorisé la poursuite des activités agricoles afin d’éviter de nouveaux affrontements. Ces décisions ont été relayées par le Mwami Atsu Taibo Alphonse, chef des villages Bapakombe-Bakondo.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large. En février 2025, les autorités locales avaient déjà dénoncé l’exploitation illégale du bois dans plusieurs zones du territoire de Beni, notamment à Mayangose, Kididiwe, Vemba, Mikuha, Halungupa, Loselose, Mwenda, Kikingi et dans la chefferie de Watalinga. Ces pratiques avaient conduit à une interdiction formelle de l’exploitation du bois d’œuvre, du charbon, des écorces, feuilles et racines.
Dans ce cadre, l’administrateur militaire du territoire, le colonel Euta Omeonga Charles, avait rappelé que toute activité forestière devait se conformer au code forestier congolais (loi n°011/2002 du 29 août 2002). Les exploitants sont tenus de disposer d’un permis de coupe actualisé, d’un agrément, d’une licence d’achat et de vente de produits forestiers, ainsi que de l’enregistrement des engins utilisés. Tout contrevenant s’expose à des sanctions légales.
Ronsard Luabeya
Lire aussi :
Bois rouge de Padouk : la RDC envisage de suspendre l’exploitation et la commercialisation
Déforestation : la RDC a perdu 590 000 ha de forêts primaires en 2024 (GFW)









