Le groupe chinois CMOC a annoncé, dans son rapport financier du troisième trimestre publié le 24 octobre 2025, avoir obtenu le feu vert de son conseil d’administration pour le développement du projet d’extension de la mine de Kisanfu, en République démocratique du Congo (RDC). D’un coût d’un milliard de dollars, les travaux devraient durer deux ans, avec une mise en service prévue pour fin 2027.
Selon le rapport, une fois réalisé, le projet devrait augmenter la capacité de production de cuivre de Kisanfu de 100 000 tonnes, pour atteindre plus de 250 000 tonnes par an. En y ajoutant la capacité de plus de 450 000 tonnes de la mine de Tenke Fungurume, la production totale de CMOC en RDC pourrait ainsi dépasser 700 000 tonnes de cuivre par an.
Cet investissement intervient dans un contexte de marché favorable. Une hausse de la demande mondiale de cuivre est anticipée avec l’essor de la transition énergétique et de l’intelligence artificielle. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’offre issue des projets miniers actuels ne suffira pas à répondre à la demande des prochaines années. L’institution estime que le déficit d’approvisionnement en cuivre pourrait atteindre 40 % d’ici 2035, une perspective qui garantit une hausse durable du prix du métal rouge.
Toute la production actuelle de cuivre de CMOC provient de la RDC. Pour les neuf premiers mois de 2025, le groupe rapporte avoir produit 543 376 tonnes, soit une hausse de 14,1 % par rapport à la même période en 2024. Sur la même période, 510 312 tonnes ont été vendues, en progression de 10,5 % sur un an. Ces ventes ont généré un revenu de 38,6 milliards de yuans (environ 5,3 milliards de dollars au taux de change moyen), en hausse de 25,6 % sur un an, soit un prix moyen de 10 409 dollars la tonne.
Cependant, ces bonnes performances commerciales ont été largement absorbées par la hausse des coûts opérationnels, qui ont progressé de 21 %, atteignant 17,7 milliards de yuans (2,4 milliards de dollars). La marge brute n’a ainsi augmenté que de 1,7 %, pour s’établir à 20,9 milliards de yuans (2,8 milliards de dollars). Ce résultat laisse entrevoir une stagnation des recettes fiscales liées à l’impôt sur les sociétés pour l’État congolais.
Pierre Mukoko avec l’Agence Ecofin
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