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En République Démocratique du Congo (RDC), la mine de cuivre de Kamoa-Kakula a livré au total 133 120 tonnes de concentré de cuivre au premier trimestre 2025, contre 86 117 tonnes sur la même période l’année passée. Cette donnée dévoilée le 7 avril par l’opérateur canadien Ivanhoe Mines, indique une hausse de 58 % de la production trimestrielle en glissement annuel.

Cette performance a été soutenue par la forte activité de broyage des trois concentrateurs de la mine. Ces derniers ont, apprend-on, broyé un volume record de 3,72 millions de tonnes de minerai, avec un record quotidien de 51 528 tonnes de minerai fin mars. Le concentrateur de phase 3 s’est particulièrement démarqué, broyant à lui seul un volume de 1,51 million de tonnes de minerai au cours de la période sous revue.  

Cette hausse trimestrielle s’inscrit dans les plans d’Ivanhoe Mines visant à accroître la production de Kamoa-Kakula en 2025. Dans ses prévisions annuelles, la compagnie table en effet sur une production comprise entre 520 000 et 580 000 tonnes de concentré de cuivre pour la mine, contre un total de 437 061 tonnes livré au terme de l’exercice 2024.  

Ivanhoe Mines s’attend à des résultats opérationnels tout aussi dynamiques au cours des prochains mois, notamment au niveau du concentrateur de phase 3 où les teneurs en minerai devraient s’améliorer tout au long de l’année.  

Pour rappel, l’État congolais détient 20 % d’intérêts dans la mine Kamoa-Kakula. Ivanhoe et Zijin Mining détiennent respectivement 39,6 %, alors que Crystal River Global Limited possède une part de 0,8 % du capital du projet.  

Aurel Sèdjro Houenou, Agence Ecofin

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Posted On mercredi, 09 avril 2025 02:13 Written by

Avec la mise en service de la fonderie, prévue en mai 2025, les besoins énergétiques du complexe minier de Kamoa-Kakula devraient progressivement augmenter pour atteindre environ 240 MW lorsque les phases 1, 2 et 3, ainsi que la fonderie, fonctionneront à pleine capacité en 2026, estime Ivanhoe Mines, l’opérateur de la mine. Par rapport à mars 2025, où la consommation totale moyenne d’électricité se situait entre 130 et 140 MW, la demande devrait croître de 100 à 110 MW supplémentaires.

Dans un communiqué de presse publié le 7 avril, l’entreprise canadienne a présenté les initiatives mises en place pour couvrir cette hausse. Il en ressort que le complexe minier de Kamoa-Kakula pourrait, d’ici 2026, être entièrement alimenté par de l’énergie verte.

Au début du mois de mars, 100 MW provenaient de sources hydroélectriques, dont la moitié était importée de la Zambie ou du Mozambique, tandis que le reste des besoins était comblé par des groupes électrogènes diesel installés sur site, disposant d’une capacité totale de 160 MW. Grâce à un accord signé récemment, la quantité d’hydroélectricité importée est passée de 50 MW à 70 MW. Une nouvelle hausse des importations à 100 MW est attendue dans les prochains jours, selon Ivanhoe, ce qui porterait l’énergie propre disponible à 150 MW.

Cette puissance devrait continuer d’augmenter avec la mise en service de la turbine 5 d’Inga II, prévue pour le troisième trimestre 2025. D’une capacité de 178 MW, cette turbine a été modernisée par Ivanhoe Mines Energy, une filiale du groupe. Dès sa mise en service, Kamoa-Kakula devrait recevoir 50 MW supplémentaires d’hydroélectricité. Bien que cette puissance soit inférieure aux 70 MW initialement annoncés, elle permettrait à Ivanhoe de garantir un approvisionnement en hydroélectricité de 200 MW pour le complexe minier, à condition que les capacités importées soient maintenues à 100 MW.

Centrale solaire

L’apport de la turbine 5 d’Inga II devrait progressivement atteindre sa pleine capacité de 178 MW, à mesure que les travaux de renforcement du réseau seront achevés d’ici 2026, indique Ivanhoe. Ce niveau de production pourrait même permettre à Kamoa-Kakula de se passer des importations d’électricité, d’autant plus qu’un projet solaire, visant à garantir un approvisionnement constant de 30 MW, devrait être lancé en août 2025.

La société Kamoa Copper, détentrice du complexe, a signé début avril un accord d’achat d’électricité avec CrossBoundary Energy, un développeur spécialisé dans les solutions d’énergie renouvelable pour les entreprises. Ce dernier doit mettre en place à Kolwezi un système de production d’énergie renouvelable de base pour alimenter la mine. Le projet prévoit l’installation d’une centrale solaire photovoltaïque de 222 MWc, couplée à un système de stockage par batteries, capable de fournir une puissance constante de 30 MW.

« Cette augmentation d’énergie a renforcé la confiance de la direction du site pour finaliser la mise en service et initier le démarrage du four de fusion », indique Ivanhoe Mines dans son communiqué du 7 avril. Cette fonderie, dotée d’une capacité annuelle de 500 000 tonnes, devrait produire ses premières anodes de cuivre à 99,7 % de pureté dès juillet 2025, et atteindre environ 80 % de sa capacité d’ici la fin de l’année, selon les projections de l’entreprise canadienne. La consommation électrique du four devrait passer progressivement de 45 MW au démarrage à 70 MW en régime nominal.

Ivanhoe Mines prévoit par ailleurs de dépasser une production annuelle de cuivre de 600 000 tonnes en 2026, une fois le projet 95 achevé. Ce dernier vise à optimiser la récupération du concentré de cuivre, jusqu’à 95 %, pour les mêmes volumes de minerai extraits et à coûts opérationnels constants. Prévu pour être mis en œuvre au cours du premier trimestre 2026, le projet pourrait ajouter 30 000 à 40 000 tonnes de concentré à la production annuelle. Après avoir atteint 437 061 tonnes en 2024, la production est projetée en 2025 dans une fourchette comprise entre 520 000 et 580 000 tonnes.

Pierre Mukoko

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Posted On mardi, 08 avril 2025 14:07 Written by

Au premier trimestre 2025, la mine de zinc de Kipushi, opérée par Ivanhoe Mines en République démocratique du Congo, a produit 42 736 tonnes de concentré de zinc. C’est ce qui ressort du rapport de production trimestriel publié par la société le 7 avril. Cette performance reflète la montée en puissance progressive du site, qui avait respectivement livré 18 946 tonnes et 32 490 tonnes aux troisième et quatrième trimestres de 2024.

Ivanhoe explique ce résultat par une dynamique opérationnelle soutenue au niveau du concentrateur de la mine, dont les taux de récupération ont atteint en moyenne 88 %. L’installation a broyé un volume record de 151 403 tonnes de minerai au cours de la période, avec une teneur moyenne de 53 % de zinc dans le concentré produit.

Entrée en production en juin 2024, la mine de Kipushi connaîtra en 2025 sa première année complète d’exploitation. Ivanhoe anticipe une production annuelle comprise entre 180 000 et 240 000 tonnes de concentré de zinc, contre 50 307 tonnes enregistrées en 2024. Mais à rythme constant, la production annuelle projetée atteindrait 170 944 tonnes, un niveau inférieur à la fourchette basse de l’objectif. Il faudra donc accélérer la cadence pour tenir les projections.

Les résultats du deuxième trimestre seront déterminants pour évaluer les chances d’atteindre les objectifs annuels.

Pour rappel, des problèmes opérationnels survenus en 2024 avaient déjà contraint Ivanhoe à revoir ses prévisions, les ramenant à 50 000 – 70 000 tonnes, contre une estimation initiale de 100 000 à 140 000 tonnes de concentré de zinc.

Aurel Sèdjro Houenou  

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Posted On mardi, 08 avril 2025 11:56 Written by

La société China Molybdenum Co., Ltd. (CMOC) a lancé, le 2 avril 2025, un appel d’offres pour sélectionner des entreprises chargées de réaliser des travaux électriques dans les localités de Kisanfu Gare et Koni, situées dans la province du Lualaba, en République démocratique du Congo (RDC). Les travaux prévus comprennent la construction d’une ligne moyenne tension interne de 2,5 km en 11 kV, la création de réseaux basse tension et l’installation d’un système d’éclairage public.

Les entreprises intéressées ont jusqu’au 7 avril 2025 pour soumettre leur candidature. Les dossiers doivent inclure les documents attestant de leur conformité aux exigences légales et financières, ainsi que des références prouvant leur expérience dans des projets similaires.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du développement du projet minier de Kisanfu, acquis par CMOC en décembre 2020 pour 550 millions de dollars auprès de Freeport-McMoRan. Le gisement est reconnu pour ses importantes ressources en cuivre et en cobalt, deux minerais clés dans la fabrication de batteries pour véhicules électriques.

CMOC est un acteur majeur dans le domaine de la sous-traitance en RDC. En 2024, selon un rapport partiel de l’Autorité de régulation de la sous-traitance dans le secteur privé (ARSP), le groupe a attribué, à travers ses mines de Tenke Fungurume et Kisanfu, plus de 985 millions de dollars de marchés aux entreprises locales, soit près de 50 % du volume global déclaré.

Boaz kabeya, stagiaire

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Posted On vendredi, 04 avril 2025 09:57 Written by

Après avoir fait de Kamoa-Kakula (RDC) la plus grande mine de cuivre d’Afrique, Ivanhoe Mines s’intéresse désormais à la Zambie, deuxième producteur continental du métal rouge. La compagnie, basée au Canada, a annoncé le 2 avril 2025 l’obtention d’un ensemble de licences d’exploration couvrant 7 757 km² dans la province zambienne du Nord-Ouest.

Cette concession est située à environ 230 km au nord-est du projet Western Forelands d’Ivanhoe, en République démocratique du Congo. Selon la société, la zone présente des similitudes géologiques avec les découvertes de cuivre déjà réalisées en RDC, notamment à Kamoa-Kakula. Ivanhoe mise ainsi sur le prolongement de la ceinture cuprifère qui s’étend entre les deux pays.

« Notre entrée en Zambie marque un nouveau chapitre passionnant dans l’engagement d’Ivanhoe Mines à étendre notre empreinte d’exploration et à tester l’étendue de la ceinture cuprifère d’Afrique centrale… qui est déjà la plus grande et la plus riche ceinture cuprifère sédimentaire au monde », a déclaré Robert Friedland, président exécutif de la compagnie.

La question est désormais de savoir si Ivanhoe pourra reproduire en Zambie un succès similaire à celui obtenu en RDC. À Kamoa-Kakula, la compagnie affiche actuellement une capacité de production annuelle d’environ 600 000 tonnes de cuivre, qu’elle ambitionne de porter à plus de 800 000 tonnes à terme. Même sans atteindre de tels volumes, une réussite en Zambie permettrait à l’entreprise de diversifier sa production, qui repose aujourd’hui exclusivement sur ses actifs congolais.

Une réponse ne devrait toutefois pas être attendue avant plusieurs mois. Ivanhoe prévoit de nommer des consultants environnementaux au cours du deuxième trimestre 2025 pour élaborer un Plan de gestion environnementale (EMP), en vue de son approbation par l’Agence de gestion environnementale de Zambie (ZEMA). Parallèlement, la société procédera à l’analyse des données géophysiques aéroportées de la concession, en préparation d’un programme de forage par tarière et par Air Core. Ce travail permettra à l’équipe de géologues d’Ivanhoe de cartographier en détail la vaste zone sous licence, afin de définir les premières cibles pour de futurs forages au diamant. Ce sont les résultats ces opérations qui permettront d’avoir une idée du potentiel de cette concession.

Emiliano Tossou, Agence Ecofin

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Posted On jeudi, 03 avril 2025 09:07 Written by

Le soutien des États-Unis au développement d’une chaîne de valeur pour la production de batteries destinées aux véhicules électriques en République démocratique du Congo (RDC), comme envisagé dans un protocole d’accord (MoU) signé en décembre 2022, pourrait ne pas se concrétiser. Depuis son investiture en janvier dernier, le président américain, Donald Trump (photo), a engagé une série de mesures visant à renforcer l’approvisionnement du pays en minéraux critiques issus de sources locales.

Cette réorientation stratégique s’est traduite par la signature d’un décret mobilisant des pouvoirs d’urgence pour accélérer la production domestique de ces ressources, notamment le cuivre, considéré comme essentiel pour les technologies de la transition énergétique.

La nouvelle politique américaine met désormais l’accent sur l’extraction et le traitement des matières premières sur le territoire national, au détriment des segments en aval de la chaîne de valeur, tels que la fabrication de batteries ou de véhicules électriques à l’international. À titre d’exemple, l’administration Trump a suspendu la distribution des fonds issus de l’Inflation Reduction Act (IRA), initialement prévus pour soutenir les chaînes de valeur mondiales dans le domaine des batteries, afin de réévaluer leur utilisation selon les nouvelles priorités politiques.

Avec cette nouvelle orientation, la concrétisation des intentions américaines exprimées dans le protocole d’accord de décembre 2022 paraît incertaine. Dans ce document, Washington s’engageait à prendre des mesures pour promouvoir l’initiative de développement de batteries pour véhicules électriques en RDC auprès du secteur privé et des investisseurs américains. Cela pourrait inclure, selon le texte, « le développement commercial ainsi que l’exploration d’opportunités d’assistance technique afin de faciliter la participation potentielle du secteur privé américain à de tels projets ».

Le 26 mars 2025, la RDC a lancé les travaux d’aménagement de la Zone économique spéciale (ZES) de Musompo, dédiée à la production de précurseurs de batteries, de batteries, et potentiellement à l’assemblage de véhicules électriques à partir des matières premières locales. Située dans la province du Lualaba, riche en cobalt, cette zone vise à mobiliser près de 2 milliards de dollars d’investissements privés.

En 2023, Julien Paluku, alors ministre de l’Industrie, estimait pour sa part à 30 milliards de dollars l’investissement nécessaire pour implanter une première usine intégrée de fabrication de précurseurs de batteries, de batteries et de véhicules électriques. Il avait également affirmé que ce projet pourrait permettre à la RDC de « capter d’ici 2035–2040 près de 7 000 milliards de dollars » sur la chaîne de valeur mondiale.

Emiliano Tossou, Agence Ecofin

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Posted On mercredi, 02 avril 2025 16:44 Written by

En vue de renforcer ses positions dans la chaîne d’approvisionnement mondiale en lithium, le géant minier australien Rio Tinto s’intéresse à l’Afrique. Selon des informations rapportées le 28 mars 2025 par Bloomberg, qui cite des sources proches du dossier, la compagnie mène actuellement des discussions avec la République démocratique du Congo (RDC) concernant l’exploitation de la partie sud du gisement de Manono.

Rio Tinto s’est récemment imposé comme l’un des principaux fournisseurs mondiaux de ce métal stratégique, à la suite de l’acquisition d’Arcadium Lithium pour 6,7 milliards de dollars. Cette société détient plusieurs projets de développement en Argentine, aux États-Unis et en Asie.

Parallèlement, le groupe australien développe ses propres actifs de lithium, notamment à Rincon, en Argentine, et à Jadar, en Serbie. En 2024, Rio Tinto a également signé un partenariat avec le Rwanda en vue d’exploiter des gisements de minéraux stratégiques, dont le lithium.

Ce nouveau contact avec Kinshasa constitue néanmoins la première approche directe de Rio Tinto sur le continent africain pour un actif dont le potentiel est déjà reconnu. Manono est en effet considéré comme l’un des plus grands gisements de lithium inexploités au monde, avec des ressources minérales estimées à au moins 400 millions de tonnes.

Les discussions en cours en sont encore à un stade préliminaire, précisent les sources, et aucun accord n’a pour l’instant été conclu entre les parties.

Rio Tinto n’est d’ailleurs pas la seule compagnie internationale à s’intéresser au projet de Manono. Bloomberg a révélé la semaine dernière que l’Américain KoBold Metals — soutenu par Bill Gates et Jeff Bezos — a également proposé aux autorités congolaises un plan de développement pour la partie sud du gisement.

Des intérêts qui pourraient toutefois se heurter à ceux de la société australienne AVZ Minerals, détentrice actuelle du permis couvrant la partie sud du projet. L’entreprise est par ailleurs engagée dans une procédure judiciaire contre la société d’État Cominière, qu’elle accuse d’avoir scindé illégalement le permis d’exploitation de Manono. Cette scission avait conduit à la création de Manono Lithium SAS, une coentreprise entre Cominière et le groupe chinois Zijin Mining, qui développe aujourd’hui la partie nord du gisement.

L’intérêt manifesté par Rio Tinto intervient dans un contexte où les perspectives à long terme du marché du lithium sont jugées favorables. Si le prix de ce minerai a fortement chuté depuis 2022, en raison d’un excès d’offre temporaire, les analystes prévoient un retournement de tendance dans les prochaines années, porté par la dynamique de la transition énergétique.

Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la demande mondiale de lithium devrait croître fortement, au point de provoquer un déficit de plus de 150 000 tonnes d’ici 2030.

Aurel Sèdjro Houenou, Agence Ecofin

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Posted On lundi, 31 mars 2025 08:08 Written by

Depuis le 1er janvier 2025, toute personne, physique ou morale, reconnue coupable de faire « obstruction » à la transparence et à la traçabilité dans le secteur minier est sanctionnée d’une une amende d’une valeur de 4,3 millions de dollars. L’information, contenue dans la décision n° CAMI/DG/003/2024 du 16 décembre 2024, consultée par Bankable, n’a pas fait l’objet d’une large diffusion auprès du public. Il s’agit de la plus récente directive de la direction générale du Cadastre minier de la République Démocratique du Congo (RDC) sur cette question.

Cet ajustement est prévus par l’article 375 du Code minier de 2018, qui a modifié celui de 2002. Il stipule que les montants des amendes pour violation des règles du secteur, exprimés en monnaie étrangère, « doivent être ajustés annuellement par décision du responsable du Cadastre minier sur avis de la Banque centrale du Congo afin de maintenir constante leur valeur ».

Depuis l’entrée en vigueur du Code minier actuel en 2018, au moins quatre décisions de la direction générale du Cadastre minier ont modifié le montant des amendes. Mais celle du 16 décembre 2024 s’impose comme la plus sévère en matière de sanctions pour « obstruction » à la transparence et à la traçabilité des ressources extractives. Elle multiplie par dix le seuil précédent (2024), qui était de 429 122 dollars. Avant cela, ces amendes avaient déjà atteint les montants de 1,23 million de dollars en 2021 et 1,07 million de dollars en 2022.

L’amende pour « obstruction » à la transparence et à la traçabilité n’est toutefois pas la seule à avoir été modifiée en ce début d’année 2025. Les sanctions relatives à une dizaine d’autres infractions ont également été multipliées par deux, quatre ou dix (voir ci-dessous). Les raisons de ce durcissement ne sont pas mentionnées dans le texte. Mais cette mesure intervient dans un contexte où le gouvernement mène une campagne active contre les rebelles du M23, accusé de piller les ressources de la RDC avec l’appui du Rwanda.

Il sera néanmoins difficile de faire appliquer cette décision dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Depuis janvier, les rebelles du M23 ont lancé une offensive dans ces régions avec le soutien du Rwanda. Ces forces contrôlent aujourd’hui plusieurs zones stratégiques, notamment les mines de Rubaya ainsi que les villes de Goma et Bukavu. Mais l’inauguration récente d’un bâtiment du Cadastre minier dans le Katanga, autre zone minière du pays, peut être perçue comme un signe de la volonté de l’administration minière de se rapprocher des acteurs du secteur et de veiller au respect des règles par les opérateurs.

Liste actualisée des amendes pour violation des règles dans le secteur minier en RDC

(Décision CAMI/DG/003/2024 – en vigueur depuis le 1er janvier 2025)

  • Obstruction à la transparence et à la traçabilité dans l’industrie minière : 4 291 222,57 USD (contre 429 122,24 USD auparavant)
  • Fraude et pillage des ressources minérales naturelles :2 145 611,26 USD (contre 1 072 805,65 USD)
  • Activités illicites :1 072 805,65 USD (contre 42 912,25 USD)
  • Achat et vente illicites de substances minérales : 128 736,67 USD (contre 42 912,25 USD)
  • Vol et recel de substances minérales : 85 824,43 USD (contre 21 456,11 USD)
  • Détournement de substances minérales : 85 824,43 USD (contre 21 456,11 USD)
  • Possession illicite de substances minérales : 85 824,43 USD (contre 8 582,43 USD)
  • Transport illicite de substances minérales : 85 824,43 USD (contre 8 582,43 USD)
  • Facilitation du détournement de substances minérales : 42 912,25 USD (contre 21 456,11 USD)
  • Violations des droits humains : 42 912,25 USD (nouvelle infraction)
  • Violation des règlements d’hygiène et de sécurité : 42 912,25 USD (contre 21 456,11 USD)
  • Destruction, dégradation ou dommages frauduleux/malveillants : 42 912,25 USD (contre 21 456,11 USD)
  • Entrave aux activités de l’Administration des Mines : 42 912,25 USD (contre 8 582,43 USD)
  • Infraction aux arrêtés ministériels ou du Gouverneur de province : 42 912,25 USD (contre 4 291,24 USD)
  • Insultes ou violences envers les agents de l’Administration des Mines : 21 456,11 USD (contre 4 291,24 USD)
  • Refus de communiquer un changement d’adresse : 21 456,11 USD (nouvelle infraction)
  • Corruption d’agents du service public : 4 291,24 USD (nouvelle infraction)

 

Georges Auréole Bamba

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Posted On mardi, 25 mars 2025 11:32 Written by

Le 21 mars 2025, à l’occasion de l’ouverture du nouveau bureau de DRC Gold Trading SA dans la province du Maniema, son directeur de siège, Amisi Mudjanahery, a tenu à rassurer les coopératives minières, négociants et acheteurs agréés auprès desquels l’entreprise s’approvisionne, sur sa capacité à acheter l’intégralité de l’or produit de manière artisanale dans la région, grâce à un partenariat avec Rawbank.

« L’entreprise est là pour collecter tout l’or issu de l’exploitation artisanale et à petite échelle. Cet or doit être tracé. Avec la Rawbank, la DRC Gold Trading SA voudrait rassurer tous ces fournisseurs qu’elle achètera cash tout l’or qui lui sera fourni », a déclaré Amisi Mudjanahery.

Ce dernier ne s’est cependant pas étendu sur les termes de ce partenariat avec la première banque du pays. Il reste donc difficile de savoir comment Rawbank compte accompagner DRC Gold Trading SA, seule entreprise habilitée à exporter l’or issu de l’exploitation artisanale en République Démocratique du Congo (RDC).

En 2024, DRC Gold Trading envisageait d’exporter au moins 12 tonnes d’or, mais n’en a finalement expédié que 1,75 tonne. En plus de l’arrêt d’activité sur une partie de l’année, des expertes du secteur estiment que cette contreperformance est également liée au déficit de compétitivité des prix proposés par l’entreprise publique, face à des offres plus élevées disponibles sur le marché noir. À cela s’ajoute la réglementation bancaire, qui limite les transactions quotidiennes en espèces.

Malgré ce contexte, le président provincial de la corporation des négociants d’or du Maniema s’est montré optimiste. David Kikuni veut croire que l’ouverture d’un comptoir d’achat de DRC Gold Trading dans la province mettra fin à l’exode de la production aurifère, renforçant ainsi la traçabilité et la gouvernance du secteur.

Contrairement à d’autres provinces minières du pays, le volume de production artisanale d’or dans cette région reste difficile à suivre. Selon les statistiques partielles de la Cellule technique de coordination et de planification minière, la production artisanale d’or au premier trimestre 2024 s’élevait à 5,77 kg. Toutefois, le rapport annuel 2024 ne mentionne pas le Maniema. À titre de comparaison, la province avait produit 9,87 kg d’or artisanal au premier semestre 2022, soit 10,18 % de la production nationale pour cette période.

Ronsard Luabeya, stagiaire

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Posted On lundi, 24 mars 2025 15:54 Written by

Le groupe chinois Norinco ne figure plus parmi les prétendants au rachat des mines de cuivre et de cobalt Étoile et Mutoshi, exploitées par Chemaf Resources en République démocratique du Congo (RDC). L’information, relayée par Bloomberg, s’appuie sur des sources proches du dossier. Le retrait de Norinco ferait suite au veto émis par l’État congolais, empêchant la finalisation de la transaction.

Chemaf avait conclu en juin 2024 un accord avec Norinco pour céder les deux actifs miniers, dans le cadre d’un plan visant à apurer une dette estimée à 900 millions de dollars. L’offre, d’un montant global de 1,4 milliard de dollars, semblait bien engagée avant d’être bloquée par Gécamines, la société publique congolaise, détentrice des droits sur les permis d’exploitation des mines concernées.

La compagnie minière congolaise, qui avait octroyé ces permis à Chemaf en 2015 pour une période de 25 ans, a exprimé son intention de récupérer ses actifs. En novembre 2024, elle a même formulé une offre avoisinant 1 million de dollars pour reprendre le contrôle des sites.

Face au blocage, Norinco aurait tenté de sauver l’accord en proposant à Kinshasa de relever la part de l’État congolais dans le projet, portant sa participation à 15 % contre 5 % initialement. Cette initiative, révélée par Reuters en février 2025, visait à répondre aux prétentions de la Gécamines. Mais les dernières informations indiquent que l’État congolais n’a finalement pas donné les autorisations nécessaires à la finalisation de la transaction.

Chemaf à la recherche d'une issue

Du coup, indique Bloomberg, les deux sociétés ont décidé d’abandonner l’accord, dont le contrat de vente arrivait à échéance le 22 mars. Chemaf a ensuite informé ses créanciers de la situation, précisant qu’elle travaille désormais avec les autorités congolaises pour identifier des solutions alternatives susceptibles de lui permettre de rembourser sa dette.

On ignore pour l’instant les véritables intentions de Kinshasa. Mais cette affaire intervient dans un contexte où les autorités congolaises s’efforcent de diversifier les investissements dans un secteur minier encore largement dominé par la Chine. Cette politique ouvre la voie à des acteurs venus d’autres pays, notamment l’Arabie saoudite et les États-Unis. Des discussions sont d’ailleurs en cours entre Kinshasa et Washington autour d’un accord sur les minerais stratégiques, en contrepartie d’un appui sécuritaire face aux rebelles du M23 et leur soutien rwandais.

Le manque d’avancées concrètes sur ce dossier entretient toutefois l’incertitude sur l’avenir de la mine Étoile et, surtout, du projet Mutoshi, dont le développement reste bloqué. Selon les plans de Chemaf, ce complexe minier secondaire devait produire, à terme, jusqu’à 50 000 tonnes de cuivre et 16 000 tonnes de cobalt par an.

Aurel Sèdjro Houenou (stagiaire), Agence Ecofin

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Posted On lundi, 24 mars 2025 08:53 Written by
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