A l’issue d’une réunion avec les opérateurs miniers actifs dans le Sud-Kivu, tenue le lundi 23 septembre 2024, le gouverneur de la province a annoncé que les entreprises en règle seront autorisées à reprendre leurs activités dès ce mardi. Jean-Jacques Purusi Sadiki a précisé qu’il signera un arrêté à cet effet.
Le gouverneur avait suspendu les activités minières dans sa province le 18 juillet dernier. Jean-Jacques Purusi Sadiki a expliqué que cette décision visait à permettre aux entreprises minières opérant sur son territoire de se mettre en règle. Cela signifie qu’elles doivent s’acquitter de « tous les frais dus au gouvernement central à Kinshasa », tels que les frais superficiaires, proportionnels et liés à l’exportation, a-t-il précisé.
Selon une enquête préliminaire menée il y a quelques semaines, 550 exploitants miniers opéraient sans autorisation, sur un total de 650 exploitants recensés. Après des concertations avec les autorités, les acteurs du secteur ont été invités à signer l’Acte d’engagement pour la transparence, la bonne gouvernance du secteur minier et le développement de la province du Sud-Kivu.
Toutes ces initiatives visent également à rétablir l’ordre dans une activité qui alimente l’insécurité au Sud-Kivu et dans l’est du pays, en fournissant des sources de revenus aux groupes rebelles. Selon l’organisation belge International Peace Information Service (IPIS), les groupes rebelles peuvent s’impliquer directement dans l’exploitation minière artisanale ou imposer des taxes sur la production d’autres exploitants. « La recherche sur les barrages routiers démontre que les acteurs armés n’ont pas besoin d’avoir un contrôle direct sur les sites miniers pour bénéficier du secteur minier artisanal », précise un rapport de l’IPIS publié en 2019.
La province du Sud-Kivu est riche en or et en métaux 3T (étain, tantale, tungstène). Environ 400 000 personnes sont actives dans l’exploitation minière dans l’est de la RDC, tirant une part substantielle de leurs revenus de cette activité.
Emiliano Tossou
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