Les sociétés minières, coopératives et artisans miniers sont désormais interdits d’activité sur l’ensemble des concessions minières du Sud-Kivu. Dans un arrêté rendu public le 19 juillet 2024, le gouverneur de cette province, Jean-Jacques Purusi, a en effet ordonné la suspension des opérations jusqu’à nouvel ordre.
Selon le document, cette décision vise à « remettre de l’ordre » dans l’exploitation minière en vue de préserver les vies humaines et assurer la traçabilité de la production des minerais sur ces sites. Les services compétents n’arriveraient plus à remplir correctement leurs missions, en raison du « désordre occasionné par les exploitants ». Arrivé à la tête du Sud-Kivu en juin, le gouverneur cherche à assainir l’exploitation minière dans une province chère à son cœur.
C’est en effet dans cette partie de la RDC qu’il a vu le jour en 1964, avant de s’envoler quelques décennies plus tard en Belgique pour ses études supérieures. Titulaire d’un doctorat de l’université de Gand en Belgique, c’est un spécialiste reconnu des questions de droits de l’Homme.
Professeur invité dans des universités européennes et africaines, il a travaillé, de 1994 à 2008, comme expert des Nations unies dans le cadre d’opérations de maintien de la paix au Rwanda, au Kosovo, au Togo, au Liberia et au Soudan. Ces décennies d’expérience devraient désormais être mises à profit pour réorganiser l’exploitation minière au Sud-Kivu. Dans cette province riche en minerais, notamment or, coltan et étain, les cas de violations de droits de l’Homme dans les mines côtoient ceux liés aux exportations illégales de minerais.
Emiliano Tossou