A Kindu, chef-lieu de la province du Maniema, le litre de carburant se vend actuellement à 10 000 francs congolais (FC), soit une hausse de plus de 66 % par rapport au prix fixé par les autorités provinciales. Un arrêté du gouverneur, toujours en vigueur, maintient pourtant le tarif officiel à 6 000 FC, censé couvrir l’ensemble des coûts logistiques et économiques.
Selon les autorités locales, cette flambée est injustifiée. Mais d’après des témoignages recueillis par l’Agence congolaise de presse (ACP), elle résulterait de la suspension des activités par les revendeurs — surnommés localement les « Kadhafi » — en protestation contre la multiplication des taxes. Parmi celles-ci figure notamment une redevance conventionnelle de 75 000 FC par fût, imposée par l’exécutif provincial.
Face à cette situation, les syndicats de motocyclistes ont organisé une marche de protestation le 25 juillet 2025, réclamant le strict respect du prix officiel. La manifestation a parcouru plusieurs artères de la ville de Kindu.
Pour tenter d’apaiser les tensions, le ministère provincial des Hydrocarbures a entamé des discussions avec les opérateurs concernés. Selon Georges Mukunguzi Kandolo, directeur de cabinet au sein du ministère, des mesures pourraient être prises si les justifications avancées par les revendeurs s’avèrent insuffisantes. Il a également rappelé que le carburant, en tant que produit stratégique, ne saurait faire l’objet d’une fixation unilatérale des prix.
Dans la foulée, le gouvernement provincial a annoncé le renforcement des contrôles sur le terrain afin de lutter contre la spéculation et rétablir l’ordre dans la chaîne d’approvisionnement.
Ronsard Luabeya, stagiaire
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