Glencore a annoncé, le 8 octobre 2024, lors de sa 6e conférence annuelle à Kinshasa, le renouvellement des permis miniers de Kamoto Copper Company (KCC), il s’agit d’une coentreprise entre Glencore (75 %) et la Gécamines (25 %) qui exploite la mine de cuivre et de cobalt de Kamoto. La société anglo-suisse a salué ce renouvellement, présenté comme « une étape cruciale pour l’avenir de l’une des plus grandes mines de cuivre du pays ».
« En tant que l’une des rares grandes sociétés minières occidentales opérant en RDC, ce renouvellement témoigne des efforts soutenus du gouvernement congolais pour créer un environnement commercial propice aux investisseurs. », a déclaré Mark Davis, PDG de Glencore Copper Africa, cité dans un communiqué de Glencore publié dans la presse et authentifié par une source proche de l’entreprise. « Glencore est bien positionné au niveau mondial pour atteindre son objectif d’approvisionnement responsable en matières premières qui améliorent la vie quotidienne, et je suis convaincu que notre présence en RDC constitue un élément essentiel de notre activité à l’échelle mondiale », a-t-il ajouté.
Cette annonce intervient alors que Glencore est en conflit avec le gouvernement congolais, suite à la publication des résultats de production de la mine de Kamoto pour le premier semestre 2024. Sur la période, la mine a produit 88 000 tonnes de cuivre et 11 700 tonnes de cobalt. Et la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participations (DGRAD) réclame à KCC le paiement de 895 millions de dollars de redevances impayées.
À ce jour, on ignore si le litige a été résolu. Lors de cette conférence annuelle, Glencore RDC s’est contenté de réaffirmer son engagement à collaborer étroitement avec les autorités nationales, les partenaires locaux et internationaux, ainsi qu’avec les communautés environnantes, « afin de construire un avenir meilleur et plus durable ». L’entreprise anglo-suisse a aussi affirmé que les paiements d’impôts et de redevances de KCC en RDC s’élèvent à 2,3 milliards de dollars entre 2021 et 2023.
Dans un message vidéo, diffusé à l’occasion, la Première ministre de la RDC, rapporte Glencore, a mis l’accent sur la nécessité d’adopter des pratiques minières responsables pour promouvoir un développement durable bénéfique aux populations congolaises.
Depuis 2007, Glencore est présent en RDC, où l’entreprise produit du cuivre et du cobalt à travers KCC et Mutanda Mining (MUMI), dont l’État congolais détient 5 % des parts. L’entreprise minière n’a pas précisé la durée des nouveaux permis.
Selon le rapport d’activités de Glencore pour le premier semestre 2024, KCC exploite la plus grande mine de cuivre et de cobalt du groupe en RDC, devant Mutanda. Sur les 100 600 tonnes de cuivre et 14 400 tonnes de cobalt produites par le groupe dans le pays durant cette période, KCC a contribué à hauteur de 88 % pour le cuivre et 81 % pour le cobalt.
Emmanuel Tumanjong
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