La banque américaine Goldman Sachs a récemment rehaussé ses prévisions pour le prix du cuivre en 2025, portant le prix moyen attendu à 10 160 $ la tonne, contre 10 100 $ précédemment. Cette révision à la hausse est principalement justifiée par l’impact positif des récentes mesures de relance économique en Chine sur la demande du métal.
Il y a quelques semaines, le cabinet d’analyse Fastmarkets a estimé que les prix du cuivre devraient atteindre en moyenne 10 265 dollars la tonne au cours du dernier trimestre de 2024. Cette prévision prend en compte non seulement les mesures de relance en Chine, où un plan de 3,95 billions de yuans (560 milliards de dollars) a été annoncé en septembre pour contrer le ralentissement économique, mais également la baisse des taux d’intérêt décidée par la Réserve fédérale américaine.
Pour l’instant, il est encore difficile de se prononcer sur l’impact potentiel de ces prévisions (si elles se concrétisent) sur les revenus miniers de l’État de la République Démocratique du Congo (RDC), qui était le deuxième producteur mondial de cuivre en 2023. Plusieurs facteurs doivent être pris en compte, notamment la nature et les termes des contrats entre l’État et les entreprises minières, ainsi que ceux entre ces entreprises et leurs clients, sans oublier les volumes de production de cuivre du pays.
Dans le projet de loi des finances 2025, présenté au Parlement, le gouvernement de la RDC prévoit un prix du cuivre à 7 909,57 $, après avoir noté que le cours du cuivre est passé de 8 726,9 $ la tonne au premier semestre 2023 à 9 215,84 $ la tonne sur la même période en 2024, ce qui représente une hausse de 5,6 %. On peut donc déjà constater que les prévisions de Goldman Sachs dépassent de 2 250,43 $ les hypothèses budgétaires de la RDC.
Début octobre, il convient de rappeler que la compagnie minière Ivanhoe Mines a revu à la baisse ses prévisions de production pour la plus grande mine de cuivre du pays, Kamoa-Kakula. La société évoque notamment l’instabilité du réseau électrique dans le sud comme l’une des raisons de cette révision. Ivanhoe vise désormais une production maximale de 450 000 tonnes de concentré de cuivre en RDC pour 2024, contre 490 000 tonnes dans ses prévisions initiales.
Cette mine fait partie des actifs qui ont permis à la RDC d’augmenter sa production et ses revenus extractifs ces dernières années. Bien que des mesures aient été annoncées pour résoudre le problème de l’approvisionnement électrique d’ici 2025, il reste à voir si elles seront mises en œuvre sans encombre, ainsi que les éventuels impacts sur la production de l’année prochaine.
Louis-Nino Kansoun
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