En 2025, la République démocratique du Congo (RDC) projette une croissance économique de 5,7 %, largement soutenue par une croissance de 5,3 % dans le secteur minier, selon les prévisions contenues dans le projet de loi de finances pour cette même année. Ce document prévoit également une augmentation des recettes liées à l’exploitation minière, renforçant le rôle du secteur dans le développement économique du pays.
Le texte prévoit des recettes minières s’élevant à 14,82 billions de francs congolais (environ 5 milliards de dollars), marquant une augmentation de 41 % par rapport aux prévisions de 2024. Cette hausse notable est principalement due à l’amélioration des recettes douanières et accises, avec une croissance estimée à 107,7 %, grâce à la suppression de certaines exemptions sur les frais de douane liés aux exportations de produits miniers. Les recettes fiscales et non fiscales devraient également augmenter, avec une progression de 16,8 % pour les impôts et de 42,4 % pour les recettes non fiscales. En conséquence, le secteur minier devrait représenter environ 30 % des recettes publiques totales en 2025, qui sont estimées à 49,8 billions de francs congolais (16,87 milliards de dollars).
Les autorités congolaises n’ont pas précisé les éléments concrets qui soutiendront la croissance de l’activité minière en 2025, mais il est possible de formuler certaines hypothèses basées sur les récents développements du secteur. En particulier, la production minière industrielle devrait continuer à croître grâce à l’expansion de la plus grande mine de cuivre du pays, Kamoa-Kakula. Avec sa capacité de production annuelle désormais portée à 600 000 tonnes de concentré, contre environ 400 000 tonnes prévues en 2024, cette mine joue un rôle clé dans l’augmentation continue de la production de cuivre en RDC.
La production de cuivre a connu une forte hausse ces dernières années, consolidant la position de la RDC en tant que deuxième producteur mondial de cuivre. En 2023, environ 2,8 millions de tonnes de cuivre ont été exportées. La firme de recherche BMI prévoit une augmentation de 4,5 % de cette production en 2024, poursuivant ainsi une tendance qui contribue directement à la croissance de l’industrie minière congolaise.
La RDC pourrait également enregistrer une augmentation notable de sa production de zinc en 2025 grâce à la mine Kipushi, mise en service en juillet. Avec une capacité annuelle de 278 000 tonnes de concentré de zinc, cette mine jouera un rôle crucial dans la diversification de la production minière du pays. En plus du zinc, la RDC pourra compter sur la contribution continue de la mine d’or Kibali, la plus grande d’Afrique, qui produit plus de 700 000 onces d’or par an.
Le cobalt, dont les exportations ont dépassé les 150 000 tonnes en 2023, restera également un acteur majeur dans la croissance du secteur minier. Par ailleurs, le gouvernement a octroyé cette année un permis minier pour l’exploitation du gisement de lithium de Manono, un projet stratégique qui pourrait attirer de nouveaux investissements en vue de lancer la production de ce minerai crucial pour l’industrie des batteries.
Emiliano Tossou, Agence Ecofin
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