Le prêt servira à financer la troisième phase d’expansion du complexe cuprifère, qui permettra de porter sa capacité de production à plus de 600 000 tonnes de minerai par an.
Africa Finance Corporation (AFC) a annoncé, dans un communiqué publié le mercredi 26 juin 2024, l’octroi d’un prêt de 150 millions de dollars à la compagnie minière Kamoa Copper pour financer l'expansion du complexe cuprifère de Kamoa-Kakula en République démocratique du Congo.
Ce prêt est aligné sur l'engagement de la société à soutenir la valorisation locale des abondantes ressources minérales de l'Afrique dans le but de débloquer la prospérité économique du continent, a-t-on précisé de même source.
Kamoa Copper, l'opérateur du complexe, est une coentreprise entre la société minière canadienne Ivanhoe Mines (39,6%), la compagnie chinoise Zijin Mining Group (39,6%), la société privée basée à Hong Kong Crystal River Global Limited (0,8%) et le gouvernement congolais (20 %).
Kamoa-Kakula est la plus grande mine de cuivre en Afrique. Située à l'extrémité ouest de la prolifique ceinture de cuivre d'Afrique centrale, cette mine est entrée en production en juillet 2021. Elle fait actuellement l'objet d'une troisième phase d'expansion, qui permettra d’augmenter sa capacité de production de 33 % à plus de 600 000 tonnes par an.
La troisième phase de développement de la mine prévoit également la construction de la plus grande fonderie de cuivre d'Afrique, avec une capacité de 500 000 tonnes par an d'anodes de cuivre pur à 99 %, et la production de 178 mégawatts (MW) d’électricité grâce à la remise en état de la turbine n° 5 du barrage hydroélectrique d'Inga II.
Cette phase, qui devrait être achevée d'ici fin 2024, fera de Kamoa-Kakula la troisième plus grande mine de cuivre à l’échelle mondiale.
« C’est une étape clé dans notre mission de développement d'écosystèmes d'infrastructures qui contribuent à l'intégration des économies et à la transformation économique en Afrique », a déclaré le PDG d’AFC, Samaila Zubairu, cité dans le communiqué. Et d’ajouter : « Le cuivre est l'un des minéraux essentiels à la transition énergétique mondiale, et l'expansion de cette mine permettra non seulement de consolider la position de l'Afrique sur le marché mondial du cuivre, mais aussi de contribuer à la trajectoire du continent vers la neutralité carbone, tout en créant des opportunités d'emploi et en générant des revenus importants pour la RDC ».
La mine de Kamoa-Kakula a contribué à hauteur de 4 % du produit intérieur brut (PIB) de la RDC en 2023, selon l’AFC.
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(Agence Ecofin) - Chemaf Resources dispose, depuis 2015, d’un bail de 25 ans sur un permis de cuivre-cobalt appartenant à la société minière publique congolaise. En proie à des difficultés financières, la compagnie enregistrée sur l’île de Man a été mise en vente en 2023 pour mobiliser les fonds nécessaires au développement de ce permis.
La société minière publique congolaise, Générale des Carrières et des Mines (Gécamines) a officiellement annoncé, dans un communiqué publié lundi 1er juillet 2024, son opposition à la vente de la société minière Chemaf Resources, qui dispose d’un bail de 25 ans sur un permis de cuivre-cobalt en RDC, au groupe chinois Norin Mining.
« Nous avons appris le 27 juin à travers la presse l’annonce des conditions convenues de la vente de Chemaf Resources et de ses filiales, y compris certains droits sur des actifs appartenant à la Gécamines. Le lendemain, le conseil d’administration de la Gécamines s’est réuni et a condamné unanimement la violation flagrante des accords conclus avec Chemaf SA, une filiale de Chemaf Resources, ainsi que la stratégie du fait accompli », a souligné la compagnie minière congolaise dans son communiqué, indiquant que son conseil d'administration a voté le rejet de la transaction.
« Chemaf SA est uniquement un preneur à bail (amodiataire) des actifs concernés. En tant que bailleur (amodiant) et propriétaire, la Gécamines dispose d'un droit d'information préalable et, plus fondamentalement, d'un droit d'approbation en cas de changement de contrôle direct ou indirect », a-t-elle ajouté.
En 2015, la Gécamines a signé un accord de bail visant à céder pour 25 ans ses droits d’exploitation sur un permis de cuivre-cobalt. C’est sur ce permis que se situe Mutoshi, le projet phare de Chemaf en RDC. La compagnie soutenue financièrement par le négociant de matières premières Trafigura y planifie, depuis 2018, un complexe capable de livrer annuellement 16 000 tonnes de cobalt et 50 000 tonnes de cuivre.
Chemaf Resources a cependant été mise en vente l'année dernière, en raison d'une pénurie de liquidité qui l’empêchait de mobiliser les fonds nécessaires au développement de ce complexe dans un contexte de chute des prix du cobalt.
Dans ce cadre, la société enregistrée sur l’île de Man avait annoncé, dans un communiqué publié le 27 juin dernier, avoir accepté une offre de rachat présentée par le groupe chinois Norin Mining.
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Mise en service pour la première fois en 1924, la mine Kipushi a ensuite été placée en régime de maintenance depuis 1993. La Gécamines et le canadien Ivanhoe Mines ont annoncé en 2022 un plan pour remettre la mine en production, avec l’exploitation d’un important gisement de zinc.
Ivanhoe Mines a annoncé le 2 juillet le redémarrage de la mine de zinc-cuivre-plomb-germanium Kipushi, codétenue avec la Gécamines en RDC. La compagnie canadienne précise que cet actif en régime de maintenance et entretien depuis 31 ans devrait livrer entre 100 000 et 140 000 tonnes de zinc sous forme de concentré en 2024.
#News - @IvanhoeMines_ completes construction of Kipushi concentrator ahead of schedule.🙌First feed of ore into the new concentrator was achieved on May 31, 2024. Read full news release: https://t.co/7vbADws5Uz pic.twitter.com/pgjycEom2U
— Ivanhoe Mines (@IvanhoeMines_) July 2, 2024
Au cours des cinq premières années d’exploitation, la capacité de production annuelle de zinc devrait atteindre 278 000 tonnes, ce qui ferait de Kipushi la quatrième plus grande mine de zinc au monde. En 2023, la RDC a rapporté des exportations officielles de 11 321 tonnes de zinc métal. Notons que des accords ont déjà été signés pour vendre le concentré de zinc de Kipushi à Citic Metal Limited de Hong Kong et Trafigura Asia Trading de Singapour.
« Ce ne sont pas seulement les teneurs élevées en zinc qui font de Kipushi une mine extraordinaire. Bien qu’à ce stade seul le gisement de Big Zinc ait été validé, la mine montre un grand potentiel pour d’autres métaux qui sont essentiels pour répondre aux besoins industriels mondiaux », a souligné Guy-Robert Lukama Nkunzi, président de la Gécamines.
Pour le cuivre et le germanium par exemple, présents également à Kipushi, la RDC augmente depuis quelques années sa contribution à la production mondiale. Le pays est passé du statut de 4ème à celui de 2ème producteur mondial entre 2021 et 2023, et a lancé en 2023 une nouvelle usine hydrométallurgique qui devrait l’aider à assurer jusqu’à 30 % de l’approvisionnement mondial en germanium.
Pour rappel, la mine Kipushi est entrée en production pour la première fois en 1924, produisant principalement du cuivre à l’époque. Selon l’étude de faisabilité de 2022, la mine devrait livrer annuellement en moyenne 240 000 tonnes de concentré de zinc sur une durée de vie de 14 ans. Dans le cadre d’un accord annoncé en janvier 2024, la participation initiale de la Gécamines dans Kipushi passe de 32 à 38 %, avant d’atteindre 43 % en 2027. Le reste des intérêts dans la mine est contrôlé par Ivanhoe Mines.
Emiliano Tossou
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Il y a un an, la Gécamines a annoncé un accord lui permettant de vendre sa part de la production de la mine Tenke Fungurume exploitée par le chinois CMOC. Cela représente 20 % de la production de cuivre, qui a atteint 280 297 tonnes en 2023.
En RDC, la Gécamines est actuellement en pourparlers avec différents clients pour vendre une partie du cuivre produit à la mine Tenke Fungurume du chinois CMOC. La compagnie minière nationale met ainsi en œuvre sa nouvelle stratégie consistant à vendre directement une partie de la production des mines dans lesquelles elle détient des parts minoritaires.
Selon les détails relayés par Bloomberg, 90 000 tonnes de cuivre font en ce moment l’objet de négociations avec Glencore, Trafigura Group ou encore Mercuria Energy Group. En dehors de Tenke, des contrats de vente de cuivre et de cobalt pourraient bientôt être signés pour une partie de la production de la filiale locale de Glencore ou encore des actifs de Sicomines.
Grâce à cette stratégie, la Gécamines espère augmenter les revenus tirés par l’État congolais du secteur minier. Elle a été annoncée l’année dernière, après que la compagnie nationale a négocié en juillet 2023 auprès de CMOC le droit de vendre le volume de production proportionnel à sa participation de 20 % dans la mine Tenke Fungurume.
Pour rappel, le cuivre représente environ 70 % des recettes d’exportations de la RDC. Le pays en est le premier producteur africain et le deuxième sur le plan mondial. Cette richesse ne profite néanmoins pas pleinement aux populations et le gouvernement explore différentes solutions pour mieux partager la rente minière avec les investisseurs étrangers.
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En RDC, la production de diamants est sur une tendance baissière depuis cinq ans, notamment à cause des difficultés des compagnies actives dans l’exploitation industrielle. En 2023, le pays a même perdu son statut de deuxième producteur africain en volume au profit de l’Angola.
En 2023, la RDC a exporté 8,30 millions de carats de diamants pour une valeur de 86,52 millions de dollars. C’est du moins ce que rapporte le Processus de Kimberley (KP) dans son rapport 2023 publié le mois dernier, révélant une baisse de 40 % en glissement annuel de la valeur des exportations.
La baisse des exportations est principalement attribuable à une baisse de la production minière qui a totalisé 8,34 millions de carats l’année dernière contre 10,78 millions de carats en 2022. En cause notamment, les difficultés des deux principaux producteurs industriels du pays, la société d’État MIBA et la coentreprise sino-congolaise SACIM.
La production est d’ailleurs sur une pente descendante depuis cinq ans, à l’exception d’une légère hausse en 2021. En 2023, la RDC est même passée derrière l’Angola dans le classement des plus gros producteurs africains en volume, et pointe désormais à la 3ème place continentale.
Pour rappel, les exportations congolaises de diamants ont pour principales destinations les Émirats arabes unis avec 4,37 millions de carats et la Belgique avec 3,31 millions de carats, selon les statistiques officielles pour l’année 2023.
Emiliano Tossou
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Exploité par le canadien Ivanhoe Mines, le complexe Kamoa-Kakula est la plus grande mine de cuivre de RDC et d’Afrique. Elle devrait livrer entre 440 000 et 490 000 tonnes de concentré en 2024, contre 393 551 tonnes en 2023.
En RDC, Ivanhoe Mines a publié le 8 juillet son bilan de production pour le deuxième trimestre 2024. Son complexe Kamoa-Kakula, plus grande mine de cuivre du pays, a livré 100 812 tonnes de concentré de cuivre, portant le total du premier semestre 2024 à 186 925 tonnes.
#News - the Kamoa-Kakula Copper Complex produced 100,812 tonnes of #copper in concentrate in Q2 2024. Read full news release 👇 https://t.co/EKK7eXxiVe
— Ivanhoe Mines (@IvanhoeMines_) July 8, 2024
Il faut noter que la performance des six premiers mois de l’année est en baisse de 5 % en glissement annuel. La seconde moitié de l’année devrait en revanche être caractérisée par une hausse significative de la production de cuivre, grâce à la mise en service le mois dernier d’un nouveau concentrateur à Kamoa-Kakula. Avec cette troisième usine de traitement, le complexe dispose désormais d’une capacité de production de plus de 600 000 tonnes de concentré de cuivre par an.
Pour rappel, Ivanhoe Mines prévoit produire entre 440 000 et 490 000 tonnes de concentré à Kamoa-Kakula en 2024, contre 393 551 tonnes en 2023. La compagnie canadienne détient 39,6 % d’intérêts dans le complexe, la même participation que son partenaire chinois Zijin Mining, tandis que le gouvernement congolais contrôle Kamoa-Kakula à hauteur de 20 %.
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Le projet Adumbi héberge plus de 100 tonnes d’or de ressources minérales en RDC. Le développement d’une mine d’or sur ce projet augmenterait les exportations congolaises d’or, estimées à 34 tonnes en 2023.
Loncor Gold a annoncé le 10 juin la signature de contrats portant sur 11 000 mètres de forage à son projet Adumbi. L’objectif est d’identifier des ressources souterraines pour accroitre les ressources minérales de 3,66 millions d’onces (103 t) déjà identifiées sur ce projet, détenu à 84,68 % par la société en RDC.
Breaking News! Loncor Mobilises Three Core Rigs to Define Additional Mineral 3Resources Below and Along Strike from Adumbi’s Current 3.66 Million Ounce Open Pit Resources. Read the full release here: https://t.co/3qJzzStKSl pic.twitter.com/OPD2fBpXhy
— Loncor Gold Inc (TSX:LN) (OTCQX:LONCF) (FSE:LO51) (@Loncorgold) June 10, 2024
« Le programme de forage vise à attirer l’attention sur l’ampleur et la qualité de ce que nous avons et de ce que nous continuons à développer à seulement 220 km de la plus grande mine d’or d’Afrique, Kibali », a commenté John Barker, PDG de Loncor.
L’augmentation des ressources à Adumbi s’inscrit dans les efforts de Loncor pour développer sa première mine d’or en RDC. Si la société atteint cet objectif, il s’agira d’une nouvelle exploitation minière industrielle dans le secteur aurifère congolais. Selon les statistiques officielles, le secteur industriel a représenté 85 % des exportations d’or de la RDC en 2023, soit 29 tonnes, contre 15 % pour le secteur artisanal (5 tonnes).