Le gouvernement a signé, ce 17 juillet 2025, un « accord de principe » avec la société américaine Kobold Metals sur l’exploration minière en République démocratique du Congo (RDC), annoncent les services de communication de la présidence de la République. La signature du document par le ministre des Mines, Kizito Pakabomba, et le directeur général de Kobold Metals en RDC, Benjamin Katabuka, s’est faite en présence du président Félix-Antoine Tshisekedi.
Présenté par Kinshasa comme un « partenariat stratégique visant à ouvrir la voie aux investissements américains dans le secteur », l’accord de principe porte notamment sur le développement du projet de lithium de Manono. Situé dans la province du Tanganyika, ce gisement est considéré comme ayant « le potentiel de devenir une mine de lithium à grande échelle et de longue durée ».
La société américaine, soutenue par des investisseurs comme Bill Gates et Jeff Bezos, a, le 21 janvier dernier, fait une offre aux autorités congolaises. Elle propose de mettre fin au contentieux entre la RDC et AVZ Minerals Limited sur le gisement de Manono, en accordant une « compensation appropriée » à la compagnie australienne. En échange, celle-ci abandonnerait ses prétentions sur Manono à son profit. Dans cette perspective, AVZ et Kobold avaient annoncé, le 6 mai dernier, la conclusion d’un accord-cadre prévoyant qu’« AVZ cède ses intérêts commerciaux dans le gisement de lithium de Manono à Kobold, à une juste valeur ».
Sauf que, le 24 juin, AVZ a annoncé la reprise de la procédure d’arbitrage engagée contre l’État congolais devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), gelée un mois plus tôt pour favoriser un règlement à l’amiable du différend. Ce qui a laissé planer le doute sur l’issue de l’offre de Kobold, pourtant soutenue par le gouvernement américain, avec qui Kinshasa discute actuellement d’un accord minier en échange du soutien des États-Unis pour le retour de la paix à l’est de la RDC.
Pour l’instant, on ignore sur quoi le gouvernement congolais et Kobold se sont mis d’accord au sujet du développement du projet de lithium de Manono. Par contre, on sait que l’entreprise américaine « s’est engagée » à utiliser des technologies « assez avancées » comme l’intelligence artificielle dans l’exploitation minière en RDC. Elle a aussi promis d’investir dans la numérisation des données géologiques dans le pays. Selon son directeur général en RDC, Kobold devrait déposer prochainement des demandes de permis de recherche.
Pierre Mukoko
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