Dowstone Technology, société chinoise spécialisée dans les matériaux pour batteries, a annoncé, le 3 juillet 2025, son intention d’implanter une nouvelle fonderie de cuivre en République démocratique du Congo (RDC). D’un coût de 165 millions de dollars, l’usine devrait être dotée d’une capacité de production annuelle de 30 000 tonnes de cathodes de cuivre. Elle devrait être construit en 18 mois.
Sous réserve des approbations réglementaires des autorités des deux pays, ce projet pourrait à terme renforcer la présence chinoise sur le segment du cuivre raffiné en RDC. Plusieurs acteurs chinois investissent en effet, depuis quelques années, dans la transformation locale du cuivre congolais. Dowstone est déjà active dans le pays, où elle affirme disposer d’unités de production de cathodes avec une capacité annuelle dépassant 60 000 tonnes fin 2024. China Nonferrous Mining Corp (CNMC) pilote également la fonderie Lualaba Copper, inaugurée en 2020, et dotée d’une capacité de traitement de 100 000 tonnes de cuivre.
Dans le même temps, les groupes chinois Zijin Mining et CITIC Metal ont conclu des accords avec le canadien Ivanhoe Mines pour sécuriser 80 % de la production de la future fonderie de Kamoa-Kakula. D’une capacité de traitement annuelle de 500 000 tonnes de cuivre, cette installation — la plus grande du genre en Afrique — devrait entrer en service en septembre 2025. Notons que Zijin Mining est déjà directement lié au projet, en raison de sa participation de 39,6 % dans la mine Kamoa-Kakula.
Cette empreinte marquée de la Chine sur le cuivre raffiné congolais illustre l’évolution des relations commerciales qu’elle entretient avec la RDC. En 2024, les exportations congolaises de cuivre raffiné vers la Chine ont atteint 1,48 million de tonnes, soit une hausse annuelle de 71 %.
Important pôle de raffinage des minéraux stratégiques, l’Empire du Milieu est aussi un grand consommateur, misant sur des sources d’approvisionnement clés pour combler sa demande. La RDC, quant à elle, est le premier producteur africain de cuivre et le deuxième à l’échelle mondiale.
Il faut toutefois noter que ce nouveau projet annoncé par Dowstone survient dans un contexte où Kinshasa cherche à diversifier ses partenaires miniers. Selon Marcellin Paluku, directeur de cabinet adjoint au ministère des Mines, 80 % des mines congolaises sont exploitées en partenariat avec des sociétés chinoises, ce qui représente un « risque » pour l’économie locale.
Le gouvernement mise ainsi sur d’autres partenaires, comme les États-Unis ou l’Arabie saoudite, pour réduire cette dépendance. Les impacts de cette réorientation sur les investissements chinois à venir restent, pour l’heure, incertains.
Aurel Sèdjro Houenou, Agence Ecofin
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