Le président-directeur général de Glencore, Gary Nagle, a été reçu le 10 décembre 2024 à Kinshasa par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi. Selon la présidence de la République Démocratique du Congo (RDC), le dirigeant du groupe, leader mondial de la production et du négoce de matières premières, a évoqué avec le président congolais les contributions de l’entreprise à l’économie de la RDC.
« Nous employons plus de 17 000 personnes en RDC et nous avons un projet communautaire de plus de 100 millions de dollars américains », a déclaré Gary Nagle, cité par les services de communication de la présidence de la République de la RDC. « Le président Félix Tshisekedi nous a soutenus dans nos initiatives et il est d’accord pour que nous travaillions ensemble afin d’améliorer la situation en RDC et de défendre nos intérêts respectifs », a ajouté le PDG de Glencore, selon les mêmes sources.
Ce sont là les seuls éléments dévoilés au sujet de cette audience. Cependant, cette évocation de la défense des intérêts respectifs des parties intervient alors que, le 30 septembre 2024, il a été révélé que Kamoto Copper Company (KCC), filiale de Glencore détenue à 75 %, aux côtés de la Gécamines représentant l’État (25 %), fait l’objet d’un redressement fiscal de l’ordre de 895 millions de dollars de la part de la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participations (DGRAD).
Selon une communication faite par Glencore à ses investisseurs quelques mois plus tôt sur ce sujet, les autorités fiscales de la RDC ont contesté le chiffre d’affaires et les charges déclarés par KCC, formulant des réclamations douanières pour non-conformité. Le groupe suisse avait également indiqué être en discussion avec ces autorités pour défendre sa position, mais aucune nouvelle information n’a été communiquée à ce sujet depuis. Il n’est pas exclu que les dirigeants de Glencore soient venus solliciter l’arbitrage du président Tshisekedi sur ce différend.
Pour Glencore, la résolution de ce contentieux fiscal est cruciale. Selon ses dirigeants, une incertitude prolongée ou une décision défavorable devrait avoir un impact significatif sur les résultats financiers du groupe pour l’année en cours. Cette situation est d’autant plus sérieuse que les niveaux de production sur les différents sites de KCC étaient en baisse de 18 % pour le cuivre et de 21 % pour le cobalt à la fin du troisième trimestre 2024.
Georges Auréole Bamba
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