Zijin Mining a déclaré, le 23 mai 2025, s’attendre à « un impact négatif » sur les prévisions de production de la mine de cuivre Kamoa-Kakula, en République démocratique du Congo (RDC). Cette déclaration du groupe chinois, actionnaire du projet à hauteur de 39,6 %, intervient quelques jours après qu’un incident sismique a entraîné la suspension partielle des opérations à la mine. Une position que ne partage toutefois pas Ivanhoe Mines, l’autre actionnaire de la coentreprise, qui détient une participation équivalente et assure la gestion quotidienne du complexe cuprifère.
Ivanhoe vise une production de 520 000 à 580 000 tonnes de cuivre à Kamoa-Kakula en 2025. Après l’incident, la compagnie canadienne a annoncé un ralentissement temporaire de l’activité, sans remettre en cause, pour l’heure, ses objectifs. Zijin, en revanche, se montre plus alarmiste : la société affirme que l’activité sismique a provoqué de multiples effondrements de toitures dans la mine souterraine.
Alors qu’Ivanhoe a déjà mobilisé des experts pour inspecter les installations, Zijin envisage de mandater de nouveaux spécialistes « si nécessaire, pour mener une inspection approfondie des causes de l'activité sismique ». L’objectif affiché est de réévaluer les méthodes d’exploitation, les plans de remblayage, la gestion hydrogéologique et la planification de la production à long terme. S’agit-il d’une remise en question des méthodes employées jusqu’ici par Ivanhoe ?
Ce dernier conteste en tout cas cette lecture de son partenaire. Dans un communiqué publié quelques heures après celui de Zijin, la société basée à Vancouver affirme qu’aucune structure souterraine majeure ne s’est effondrée, évoquant uniquement des chutes de roche superficielles sur les parois. Elle précise que l’inspection est toujours en cours, sans remettre en cause, à ce stade, ses prévisions de production. Pendant ce temps, on observe une baisse d’environ 10 % du cours de l’action Ivanhoe sur les cinq derniers jours, contre un gain mensuel de 0,86 %.
« Une fois l'enquête souterraine terminée, Ivanhoe Mines déterminera si la suspension temporaire des opérations souterraines aura un impact sur les prévisions de production annuelle du complexe minier de Kamoa-Kakula », indique la compagnie, qui prévoit de publier une nouvelle mise à jour sur les opérations le mardi 27 mai.
En attendant, la divergence reste entière entre les deux principaux actionnaires de Kamoa Copper, la coentreprise propriétaire du complexe. Outre sa participation directe, Zijin Mining détient également des actions dans Ivanhoe. Sa part économique totale dans le projet atteint ainsi 44,45 %. L’État congolais, qui détient 20 % du projet, n’a pour l’instant pas commenté la situation.
En 2024, Kamoa-Kakula a généré pour Zijin un bénéfice net de 1,72 milliard de yuans (environ 238 millions USD), soit 5,37 % de son résultat net annuel.
Emiliano Tossou, Agence Ecofin
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