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SACIM : alerte sur les finances, malgré la hausse des ventes de diamants

SACIM : alerte sur les finances, malgré la hausse des ventes de diamants

Dans la province du Kasaï-Oriental en République Démocratique du Congo (RDC), les médias signalent de nouvelles inquiétudes concernant l’exploitation de la Société Anhui-Congo pour l’investissement minier (SACIM). L’entreprise, détenue à parts égales par l’État congolais et la société chinoise Anhui foreign economic construction corporation Limited, peine à honorer ses charges et ses responsabilités sociales.

« Avec cette situation, nous ne pouvons plus nous acquitter de notre responsabilité sociétale, payer les agents, assurer la prise en charge alimentaire et médicale du personnel, renouveler l’outil de production, payer le carburant et autres intrants industriels », rapporte une source anonyme citée par Actualités.cd.

Ces difficultés ne sont pas nouvelles pour la principale entreprise de production et d’exportation de diamants en RDC. Au centre des préoccupations se trouve un arrêté signé le 22 février 2022 par le ministre des Mines, qui a désigné comme intermédiaire exclusif dans la vente de diamants congolais à l’international le Centre d’expertise, d’évaluation et de certification des substances minérales précieuses et semi-précieuses (CEEC).

Cette décision administrative suscite des critiques depuis sa publication. Elle est accusée de violer la loi minière de 2002 modifiée en 2018, qui garantit aux exploitants le droit de disposer librement de leurs ressources. Dans le cas du diamant, les producteurs doivent soumettre leurs pierres au CEEC, qui reçoit les offres de soumissionnaires désireux d’acquérir le produit. Une fois le prix déterminé, la valeur des exportations est reversée aux producteurs, dont la SACIM.

Toutefois, ce mécanisme ne semble pas fonctionner efficacement pour tous les acteurs. La SACIM a exploré diverses options dans le cadre d’initiatives récentes. En septembre 2023, elle a été soutenue par un député qui a interrogé l’ancienne ministre des Mines sur la pertinence et l’efficacité de cet arrêté. En décembre 2024, lors de la visite de Félix Tshisekedi au Kasaï-Oriental, le coordonnateur adjoint de l’entreprise, Jean-Marie Tshikuna, a plaidé pour l’abrogation du texte contesté.

Les chiffres d’exportation de diamants par la SACIM et le secteur artisanal avant et après l’instauration de cet arrêté permettent d’évaluer l’impact de cette mesure. Selon les statistiques officielles, la valeur totale des exportations de diamants était de 229,3 millions $ en 2016. Depuis ce record des neuf dernières années, la tendance a chuté, atteignant seulement 113 millions $ en 2020. En 2021 et 2022, les exportations se sont élevées à environ 140,3 millions $ et 146 millions $. En 2023, après l’entrée en vigueur du décret attribuant l’exclusivité au CEEC, elles ont chuté à 86 millions $, et la tendance pour 2024 reste similaire, même si chez SACIM on note une petite progression sur les 9 premiers mois de l’année 2024.

Toutefois, l’absence de transparence entourant les performances financières et opérationnelles de l’entreprise et de son partenaire chinois complique l’analyse de cette baisse : est-elle due aux fluctuations du marché du diamant ou à un dispositif de vente inefficace ?

Le contrôle de la vente des pierres précieuses par un gouvernement n’est pas une idée nouvelle. Il revêt des enjeux de traçabilité, de protection des populations vulnérables et d’assurance que l’État perçoit sa juste part des revenus.

L’accord ayant permis au partenaire chinois d’entrer au capital de la SACIM prévoyait la réalisation ou le financement de plusieurs projets d’infrastructure en énergie, agriculture et santé publique. Toutefois, selon un rapport récent du Southern Africa Resource Watch, ces engagements n’ont pas été respectés. L’État congolais pourrait ainsi chercher à renforcer son contrôle pour s’assurer que ces objectifs de développement soient tenus.

En Afrique, le Botswana illustre un modèle réussi d’équilibre entre le rôle de l’État dans la vente des diamants à l’international, l’intérêt des investisseurs et la mobilisation des ressources pour le développement national.

Georges Auréole Bamba et Ronsard Luabeya, stagiaire  

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