Dans un communiqué publié le 23 octobre 2024, le ministère de la Santé a annoncé la résiliation, à compter de ce jour, du contrat de partenariat public-privé entre l’État et l’entreprise indienne Padiyath Health Care Sarl pour la gestion de l’hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa. Toutefois, le document précise qu’un « préavis de résiliation de six mois a été accordé ». Durant cette période, « un comité d’accompagnement supervisera la transition afin d’assurer la gestion par le gouvernement ». Ce comité est chargé de garantir la continuité des services, mais le communiqué reste silencieux sur les dispositions qui seront prises par la suite.
Cette décision a été prise après « une évaluation approfondie, révélant des manquements graves », a précisé le ministère de la Santé. Parmi les motifs évoqués figurent le non-versement d’un apport de 40 millions de dollars, la non-rétrocession de 5 % des recettes générées, la non-réalisation des investissements prévus, la non-conformité de la comptabilité aux normes en vigueur et l’absence de rapports annuels d’activités.
Pour l’instant, Padiyath Health Care n’a pas encore réagi publiquement à ces accusations. Cependant, dans un article publié le 28 juillet 2016, le journal en ligne 7sur7 affirmait, sans fournir de preuves ni citer de source, que le partenaire privé « s’est bien acquitté de ses engagements en fournissant à l’hôpital du Cinquantenaire des équipements médicaux de qualité, d’une valeur avoisinant les 40 millions USD ». L’article reprochait également à l’État de ne pas respecter ses propres engagements, notamment le paiement de sa contribution annuelle de 5 millions de dollars.
Signé en 2013, le contrat entre l’État congolais et le groupe indien, qui gère plusieurs hôpitaux, notamment en Inde, à Abu Dhabi et aux Émirats arabes unis, n’a pas été rendu public. Il ne figure même pas dans le répertoire des projets en partenariat public-privé en phase d’exécution annexé au projet de loi de finances 2025. Il est donc difficile de connaître les engagements des parties.
D’après les informations rapportées par la presse à l’époque, le contrat aurait été signé pour une durée de 25 ans. Il prévoyait une évaluation technique tous les cinq ans, à l’issue de laquelle les dysfonctionnements éventuels devaient être corrigés. Chaque partie pouvait mettre fin au contrat si elle estimait que l’autre ne remplissait pas ses engagements. À ce jour, il n’est pas possible de confirmer si ces évaluations ont bien eu lieu.
De l’aveu même des autorités du pays, les partenariats public-privé (PPP) restent un défi en République démocratique du Congo. Afin de limiter les risques budgétaires associés à ces contrats, le gouvernement envisage plusieurs mesures, notamment la finalisation du recensement des projets de PPP, l’amélioration de la préparation et de la structuration de ces projets, ainsi que la publication des contrats afin de permettre leur analyse et d’évaluer leur impact financier sur le budget de l’État. Le gouvernement souhaite également conclure des contrats de PPP qui préservent les finances publiques, renforcer les capacités des acteurs impliqués dans l’analyse des risques budgétaires, et doter les structures concernées des outils et logiciels adéquats pour évaluer ces risques.
Pierre Mukoko
Des informations concordantes indiquent que le prix du ciment gris a baissé dans la localité de Muanda, au Kongo Central, pour atteindre environ 27 000 francs congolais (un peu moins de 10 $). Cette baisse est attribuée à la fin de la grève des chauffeurs de camions, qui a duré près d’un mois (du 16 septembre au 2 octobre 2024), perturbant la livraison des produits entre la province de Kinshasa et la circonscription voisine.
« La plupart des chantiers de construction étaient bloqués, mais après la levée de la grève des chauffeurs de poids lourds, nous avons connu la baisse du prix du ciment gris qui est passé de 32 000 à 27 000 francs congolais, à la grande joie de la population », a déclaré le président de l’association des maçons de Muanda, Mansia Nzambi Moyo, cité par l’Agence Congolaise de Presse.
Cette correction ultime devrait ramener de la sérénité dans le secteur de la construction. Au début du mois d’octobre 2024, le prix du sac de ciment gris utilisé pour les travaux de construction avait grimpé à 55 000 francs congolais (plus de 20 $) dans la ville de Kinshasa, en raison des mêmes problèmes d’approvisionnement. Le Vice-Premier Ministre en charge de l’Économie, Daniel Mukoko Samba, avait alors exprimé sa préoccupation, pointant du doigt l’influence néfaste des spéculateurs.
Au cours des dix dernières années, la production de ciment a été multipliée par 6,4, atteignant 2,3 millions de tonnes en 2023, selon les données de la Banque centrale. Bien qu’il s’agisse d’un niveau record pour le pays, la disponibilité de ce matériau essentiel pour le secteur de la construction demeure insuffisante. Des experts soulignent régulièrement que la consommation moyenne de ciment en RDC, estimée actuellement à 45 kilogrammes par personne et par an, reste bien en dessous de la moyenne africaine, qui dépasse 90 kilogrammes.
Le pays poursuit également l’accélération de ses projets d’infrastructures, notamment dans le cadre du plan de développement des 145 territoires. Ce programme comprend plusieurs volets liés à la construction de bâtiments pour les services publics, ce qui continuera d’accroître la demande en ciment. Par ailleurs, la RDC dispose d’une importante marge de progression en matière de logement. Selon une estimation récente du représentant local de la Société financière internationale, il faudrait jusqu’à 4 milliards de dollars par an, rien qu’à Kinshasa, pour répondre aux besoins en logements.
Malgré l’écart croissant entre l’offre et la demande, le gouvernement a interdit l’importation de ciment gris. Parmi les justifications avancées figure la nécessité de protéger l’industrie locale, encore émergente. Cependant, l’évolution récente du marché suggère qu’une approche plus pragmatique pourrait être nécessaire.
Georges Auréole Bamba
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Le 18 octobre 2024, le Conseil des ministres a approuvé le projet pilote de relance de la production avicole en République démocratique du Congo (RDC). « Ce projet, qui s’étendra sur huit pôles à travers le pays, vise à structurer les filières avicoles et à établir des synergies entre l’aviculture moderne et l’aviculture paysanne, dans le but d’assurer la sécurité et la souveraineté alimentaire en matière de produits avicoles (viande, œufs et dérivés) », peut-on lire dans le compte rendu publié par le ministère de la Communication.
Selon le document, le ministre de la Pêche et Élevage a présenté les actions et stratégies de relance, les mécanismes de mise en œuvre, les sources de financement ainsi que le calendrier du projet. Les activités de ce projet devraient s’étendre sur 24 mois à partir de 2024, d’après la même source qui reste cependant muette sur les autres aspects. Mais à en croire des informations relayées par les médias, ce projet englobe plusieurs axes d’intervention, tels que la formation des producteurs, l’amélioration de l’accès à des intrants de qualité, ainsi que le développement d’infrastructures adaptées à l’élevage avicole.
En 2023, la taille du cheptel avicole en République Démocratique du Congo (RDC) est estimée à plus de 18,9 millions de têtes, selon les données de la Banque centrale du Congo (BCC). Toutefois, la production locale de volaille ne semble pas suffire à satisfaire la demande intérieure. La dépendance de la RDC aux importations de viande de volaille a en effet augmenté ces dernières années.
D’après la plateforme Trade Map, les importations congolaises de viande de volaille ont crû en moyenne de 3,72 % par an au cours des cinq dernières années, passant de 122 964 tonnes en 2019 à plus de 142 300 tonnes en 2023. Parallèlement, la facture liée à ces importations a également grimpé, augmentant en moyenne de 8,05 % par an sur la même période. Elle est ainsi passée de 66,4 millions de dollars en 2019 à près de 91 millions de dollars en 2023.
Stéphanas Assocle, Agence Ecofin
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À l’issue du Conseil des ministres tenu le 18 octobre 2024, le ministre des Finances a annoncé le déblocage de 223,1 millions de dollars pour relancer des projets d’infrastructures en République Démocratique du Congo (RDC).
Ces projets concernent la modernisation des voiries de Kinshasa, le programme PDL-145T, l’électrification rurale, l’amélioration des routes de dessertes agricoles, ainsi que le projet Kinshasa Arena. Les régions ciblées par ces investissements incluent notamment le Kasaï-Oriental, la Tshopo, le Kasaï-Central, l’Ituri, le Kongo-Central, la Tshuapa, ainsi que la capitale Kinshasa.
#Thread | #ConseilDesMinistre
— Ministère des Finances, RDC (@financesrdc) October 20, 2024
‼️ 𝐋𝐞 𝐆𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐜𝐨𝐧𝐠𝐨𝐥𝐚𝐢𝐬 𝐚𝐥𝐥𝐨𝐮𝐞 𝟐𝟐𝟑,𝟏 𝐦𝐢𝐥𝐥𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐔𝐒𝐃 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐚 𝐫𝐞𝐥𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐭𝐬 𝐝’𝐢𝐧𝐟𝐫𝐚𝐬𝐭𝐫𝐮𝐜𝐭𝐮𝐫𝐞#RDC | Lors de la 18ème réunion ordinaire du Conseil des… pic.twitter.com/0bpX4qmFxN
Lors du Conseil des ministres, le ministre des Finances, Doudou Fwamba Li-Botayi, a souligné que ce financement est le résultat des efforts de stabilisation macroéconomique entrepris depuis juin 2024, rapportent ses services. Ces réformes ont permis de stabiliser le taux de change, de maîtriser l’inflation et de renforcer la gestion des finances publiques, a-t-il indiqué, précisent les mêmes sources.
Pour améliorer le climat des affaires, la RDC a placé les infrastructures au centre de ses priorités nationales. En juillet dernier, le gouvernement a annoncé un plan d’investissement de 1,5 milliard de dollars pour 2024, avec l’ambition de financer plus de 50 % des dépenses d’infrastructure d’ici 2030, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé, souvent soutenus par des bailleurs internationaux.
Pour atteindre cet objectif, le pays mise sur une stratégie de financement diversifiée, incluant des financements publics, des partenariats publics-privés, ainsi que des appuis bilatéraux et multilatéraux pour des projets structurants, tels que le barrage de Grand Katende.
Charlène N’dimon, Agence Ecofin
Le ministère du Tourisme de la République Démocratique du Congo (RDC) vient de dévoiler les détails d’un accord conclu avec l’AC Milan, prestigieux club de football italien. Cette collaboration, qui va bien au-delà d’un simple partenariat promotionnel, s’inscrit dans une stratégie globale visant à mieux faire connaître la RDC sur la scène internationale et à stimuler son développement dans divers domaines.
𝐄𝐍 𝐐𝐔𝐎𝐈 𝐂𝐎𝐍𝐒𝐈𝐒𝐓𝐄 𝐋’𝐀𝐂𝐂𝐎𝐑𝐃 𝐄𝐍𝐓𝐑𝐄 𝐋’𝐀.𝐂 𝐌𝐈𝐋𝐀𝐍 𝐄𝐓 𝐋𝐄 𝐆𝐎𝐔𝐕𝐄𝐑𝐍𝐄𝐌𝐄𝐍𝐓 𝐂𝐎𝐍𝐆𝐎𝐋𝐀𝐈𝐒 ?🇨🇩⚽️
— Ministère du Tourisme de la RDC (@TourismeRDCongo) October 19, 2024
𝐕𝐢𝐬𝐢𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭𝐞́ 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐢𝐥𝐥𝐨𝐭𝐬 : Le logo 𝐄𝐗𝐏𝐋𝐎𝐑𝐄𝐙 𝐋𝐀 𝐑𝐃𝐂, 𝐂𝐨𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐥’𝐀𝐟𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞 sera affiché… pic.twitter.com/kI9fhEsdcV
L’accord prévoit une visibilité internationale, avec le logo « EXPLOREZ LA RDC, Cœur de l’Afrique » qui sera affiché sur les maillots des joueurs de l’AC Milan lors des matchs officiels et d’entraînement. Cette exposition médiatique offre une plateforme unique pour promouvoir le pays à l’échelle mondiale, compte tenu du nombre de fans que compte ce club.
Au-delà de l’aspect touristique, le ministère du Tourisme indique que cette collaboration concerne également la création d’une académie de football en RDC, qui serait financée et soutenue par la fondation AC Milan. Si cette initiative aboutit, elle contribuera au développement du football congolais et offrira de nouvelles perspectives aux jeunes talents d’un des pays les plus respectés dans le monde du football en Afrique. Dans la même logique, l’accord prévoit la possibilité d’inviter des légendes du football comme George Weah et Ricardo Kaka à participer à des événements en RDC.
Sur le plan économique et diplomatique, l’accord présente des opportunités significatives. Les officiels congolais auront accès aux loges VIP lors des matchs de l’AC Milan, créant ainsi des possibilités de networking avec des investisseurs potentiels. Une délégation d’hommes d’affaires italiens est également attendue en RDC, avec pour objectif d’apporter des investissements dans des secteurs clés tels que les infrastructures, l’énergie et la formation professionnelle.
Renforcement de la coopération bilatérale
Cet accord s’inscrit dans le cadre plus large du renforcement des relations entre la RDC et l’Italie, notamment à travers le Plan Mattei, un programme d’investissement italien en Afrique d’un montant de 5,5 milliards de dollars.
Début septembre, la RDC a validé sa politique nationale du tourisme. Ce document contient quatre objectifs clés à atteindre d’ici 2030 : le développement de la coopération et des partenariats, la promotion du tourisme durable, la diversification de l’offre touristique, et le renforcement des capacités institutionnelles. Il est question de générer des recettes annuelles en devises de 7 milliards de dollars et de créer entre 200 000 et 500 000 emplois dans le secteur d’ici 2030.
Dans le plan d’investissements publics pour la période 2025 à 2028, l’État a prévu des engagements budgétaires de l’ordre de 87 milliards de francs congolais (30,7 millions de dollars) pour le tourisme, la culture et le sport.
L’accord entre la RDC et l’AC Milan, tel que présenté par le ministère du Tourisme, représente donc bien plus qu’une simple opération de marketing. Il s’agit d’un levier stratégique pour le développement économique, sportif, culturel et diplomatique du pays. Il reste désormais à voir comment il sera concrètement mis en œuvre.
Georges Auréole Bamba
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La société Traiding & Exploitation (Tradex), filiale de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), qui gère les intérêts de l’État du Cameroun dans l’exploitation et l’exploration pétro-gazière, devrait lancer ses activités en République démocratique du Congo (RD Congo ou RDC) dès l’année 2025. De sources proches du dossier, le top management de cette entreprise pétrolière, spécialisée dans l’avitaillement des aéronefs et des navires, puis dans la distribution des produits pétroliers, a obtenu depuis juin 2024 le quitus du Conseil administration, pour lancer une filiale en RDC.
« Tout est fin prêt ! Nous avons déjà obtenu tous les agréments. Il ne reste que la désignation du directeur général de Tradex RD Congo, qui interviendra certainement avant la fin de l’année 2024. Nous prévoyons de lancer les activités dès l’année 2025, grâce à notre actionnaire Geogas. C’est lui qui nous ouvre les portes de ce nouveau marché », confie une source interne à cette entreprise, contrôlée à 54 % par la SNH, à 36 % par le Français Geogas, et à 10 % par des privés locaux.
L’ouverture d’une filiale en RDC portera à quatre, le nombre de pays de l’Afrique centrale dans lesquels ce marketeur camerounais opère. En effet, en plus du Cameroun, pays dans lequel l’entreprise est présente à travers des stations-service disséminées dans 32 villes et villages, Tradex opère déjà en République centrafricaine (RCA), au Tchad et en Guinée équatoriale. Dans ce dernier pays, la toute première station-service de ce pétrolier camerounais a été inaugurée le 18 février 2021 à Malabo. Mais, Tradex y opérait déjà depuis 2015, en approvisionnant de manière exclusive les bâtiments se ravitaillant en produits pétroliers à Luba Free Port.
Comme au Cameroun, Tradex devra faire face à des géants comme TotalEnergies sur le marché de la RDC. Présente depuis plus de 30 ans dans le pays, la multinationale française y commercialise chaque année plus de 200 000 tonnes de produits pétroliers et gère près de 45 stations-service à travers le territoire. Toutefois, le distributeur camerounais ne manque pas d’atouts. En 2023, Tradex a enregistré un résultat net de 14,7 milliards de FCFA (plus de 24 millions de dollars à la valeur actuelle du dollars), marquant sa meilleure performance depuis sa création en 1999, selon des sources officielles. D’après les états financiers de l’entreprise, active sur le marché des produits pétroliers depuis 2006, son chiffre d’affaires a connu une croissance de 32 % au cours des cinq dernières années, passant de 291,3 milliards de FCFA (485,5 millions de dollars) en 2019 à 387,3 milliards de FCFA (645,5 millions de dollars) en 2023. Dans son classement 2022 des 500 premières entreprises africaines, le magazine Jeune Afrique a positionné Tradex comme la 4e entreprise la plus performante au Cameroun et la 226e à l’échelle du continent.
Brice R. Mbodiam, Investir au Cameroun
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Une implication active des pouvoirs publics dans les systèmes d’apprentissage est essentielle pour réduire la pauvreté éducative en République Démocratique du Congo (RDC). C’est ce qui ressort de la dernière édition du rapport Africa’s Pulse de la Banque mondiale, intitulé « Transformer l’éducation pour une croissance inclusive », publié le 14 octobre 2024. Dans ce document, l’institution financière définit la pauvreté éducative comme « l’incapacité des enfants à lire et à comprendre un texte simple à la fin de l’enseignement primaire (vers l’âge de 10 ans) ».
Ce phénomène constitue une problématique majeure dans le pays francophone le plus peuplé du monde. En effet, selon les dernières données disponibles de 2022, la RDC affichait un taux de pauvreté éducative dépassant les 90 %. Ce chiffre représente le troisième taux le plus élevé d’Afrique subsaharienne, derrière la Zambie et le Lesotho, et demeure supérieur à la moyenne régionale (89 %) ainsi qu’au taux moyen des pays à revenu faible et intermédiaire (70 %).
D’après la Banque mondiale, une grande majorité des enfants ne parvient pas à acquérir des compétences de base en lecture et en mathématiques à la fin de l’enseignement primaire, ce qui engendre un déficit d’apprentissage précoce. Ce manque de compétences a des répercussions significatives sur le parcours éducatif des élèves, les empêchant de réussir dans l’enseignement secondaire et supérieur.
Cette situation constitue un point de vulnérabilité majeur des systèmes d’apprentissage, car il est nécessaire d’enseigner non seulement des compétences de base, qui ne sont pas encore maîtrisées, mais aussi des contenus avancés, notamment en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM). Dans ce contexte, l’institution souligne l’importance pour les pays d’Afrique subsaharienne de définir des objectifs d’apprentissage ambitieux et de mettre en place divers types d’évaluations pour mesurer ces apprentissages.
« Les évaluations nationales doivent être consolidées, car elles sont essentielles pour identifier les réalisations et les défis à l’échelle du système, informer les réformes politiques et concevoir des interventions. Elles alerteront rapidement le système en cas de baisse de la qualité, ce qui permettra aux décideurs politiques d’agir rapidement et d’inverser la tendance. Les évaluations formatives en classe génèrent un retour d’information en temps réel, ce qui aide les enseignants à s’adapter aux besoins des élèves », expliquent les auteurs du rapport.
Plus globalement, les recommandations de la Banque mondiale fait écho à un récent rapport de la Banque africaine de développement (BAD), qui souligne la nécessité d’aller au-delà des politiques de scolarisation. Ce rapport appelle à investir davantage dans le renforcement du capital humain à travers un enseignement de meilleure qualité, afin de fournir au secteur privé une main-d’œuvre qualifiée. Selon les estimations de cette institution financière panafricaine, un investissement de 1,2 milliard de dollars par an jusqu’en 2063 est nécessaire pour parvenir à une transformation structurelle de l’économie de la RDC.
Espoir Olodo
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La vice-ministre des Hydrocarbures, Wivine Moleka (photo), a annoncé le 15 octobre 2024, lors d’une visite des stations-service à Kinshasa, que le paiement des manques à gagner des partenaires dans la commercialisation des produits pétroliers finis serait effectué d’ici la fin du mois.
« Ils peuvent compter sur le soutien du gouvernement. Nous reconnaissons que le paiement des manques à gagner a pris du retard, mais je peux les assurer que tout sera réglé avant la fin du mois », a déclaré la vice ministre, sans préciser le montant des manques à gagner à rembourser. Elle a également invité les entreprises concernées à contacter les experts de son administration pour soumettre les documents relatifs au paiement de cette compensation. A en croire, Wivine Moleka « les manques à gagner ont commencé à s’accumuler suite à la révision des prix du 2 octobre, lorsque les tarifs de l’essence ont été abaissés ».
Ayant effectué ce jour une tournée au sein de plusieurs stations dans la ville de #Kinshasa.
— Wivine Moleka (@WivineMoleka) October 15, 2024
J'ai constaté que parmi les raisons des longues files qui apparaissent dans les stations services, il y'a également le retard de livraison du transporteur SEP Congo, empêché par les… pic.twitter.com/GDowHDUQOy
Cette annonce intervient alors que des signes de pénurie commencent à se faire sentir à Kinshasa, la ville la plus peuplée de la République démocratique du Congo, avec près de 20 millions d’habitants. La tournée de la vice-ministre a révélé que certaines stations-service étaient à court de produits, entraînant de longues files d’attente dans celles qui étaient encore approvisionnées.
Le problème principal ne semble pas être seulement le mécontentement des partenaires commerciaux, mais également les difficultés rencontrées par SEP Congo, l’entreprise responsable de la gestion des stocks et de la distribution aux stations-service. L’efficacité de cette dernière aurait été impactée par les embouteillages chroniques de Kinshasa, entravant ainsi le ravitaillement.
Le gouvernement a affirmé avoir mobilisé toutes les options disponibles pour réduire les prix des carburants à la pompe en octobre. Les données sur la structure des prix des carburants pour cette période ne sont pas encore publiques. Cependant, selon la structure de mars 2014 pour la zone Ouest, couvrant Kinshasa, pratiquement aucun impôt n’était prélevé sur chaque litre d’essence ou de gasoil vendu. Les montants à rembourser aux sociétés commerciales par l’État s’élevaient à 25,34 francs congolais par litre d’essence et à 31,38 francs congolais par litre de gasoil. Dans ce contexte, l’une des hypothèses avancées serait que le gouvernement a réduit les marges allouées à SEP Congo ou a agi sur les coûts des stocks de sécurité pour opérer la baisse des prix à la pompe en octobre.
En mars 2024, plusieurs banques ont soutenu l’État dans le règlement de sa dette envers les partenaires du secteur pétrolier, pour un montant total de 120 millions de dollars. Lors d’une conférence de presse le 14 août 2024, le ministre de l’Économie, Daniel Samba Mukoko, a précisé que la subvention de l’essence coûtait à l’État 15 millions de dollars par mois.
Georges Auréole Bamba
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Le ministre des Hydrocarbures, Aimé Molendo Sakombi, a signé le 11 octobre 2024 un avis d’annulation du processus d’appel d’offres pour l’attribution de 27 blocs pétroliers en République démocratique du Congo (RDC), lancé le 28 juillet 2022. Selon le texte, cette décision repose sur plusieurs raisons : des offres jugées non recevables, des dépôts tardifs de candidatures, des propositions inappropriées ou irrégulières, ainsi qu’un défaut de concurrence.
Avis de clôture du processus d'appel d'offres des 27 blocs pétroliers pic.twitter.com/do7e0wm0dn
— Ministère des Hydrocarbures RDC (@Min_hydro_Rdc) October 14, 2024
Cette décision a été rendue publique à la suite des discussions tenues lors du conseil des ministres du 11 octobre, où Aimé Molendo Sakombi a plaidé pour « l’arrêt de cette procédure et l’impératif de relancer un nouveau processus », selon un compte rendu relayé par des médias proches de l’administration. Le ministre a souligné la nécessité pour le gouvernement de « rebondir en évitant les difficultés majeures soulevées » lors de la phase initiale, notamment celles liées aux préalables de la procédure et à l’évaluation des candidatures lors de la présélection.
Le nouveau processus devrait connaître certaines modifications. Il est envisagé de redimensionner certains blocs pétroliers situés à l’intérieur du pays, afin de minimiser les impacts environnementaux, notamment sur les zones protégées. De plus, l’idée de refaire des relevés géologiques a été évoquée, afin d’obtenir des informations plus récentes et actualisées sur les réserves pétrolières mises en appel d’offres.
Lors de l’annonce officielle des appels d’offres par le président Félix Tshisekedi, les estimations sur le site de la présidence faisaient état de 22 milliards de barils de pétrole sur les 27 blocs, avec l’espoir que les revenus du secteur pétrolier et gazier puissent représenter 40 % du budget de l’État. Cependant, d’autres estimations sont beaucoup plus prudentes. Certaines sources parlent d’environ 5 milliards de barils, tandis que le CIA Factbook, une plateforme du principal service de renseignement américain, avance un chiffre bien plus modeste, estimant les réserves prouvées à seulement 180 millions de barils.
La RDC est déterminée à exploiter ses ressources pétrolières, mais devra faire face à un long processus d’exploration et de développement. Seulement, le pays, qui abrite des aires protégées telles que le Parc national des Virunga, sera sous la surveillance des organisations de défense de l’environnement alors que ses plus de 100 millions d’habitants attendent davantage d’un gouvernement aux ressources limitées. Par ailleurs, la RDC est considérée comme un risque par les créanciers mondiaux, ce qui ajoute une couche de complexité au défi.
Georges Auréole Bamba
La République Démocratique du Congo (RDC) et la République du Malawi ont signé, le 8 octobre 2024, un accord permettant l’établissement de liaisons aériennes directes entre les deux pays. Ce document a été paraphé à Kinshasa par le vice-Premier ministre congolais, Jean-Pierre Bemba, également ministre des Transports, et par le ministre malawite des Transports et des Travaux publics, Jacob Hara, lors d’une réunion extraordinaire du Conseil interministériel de l’Agence de facilitation du transport en transit par le corridor central (AFTTCC).
« Un accord de services aériens entre la RDC et le Malawi a désormais été conclu. Nous sommes ici pour veiller à ce que cet accord facilite l’ouverture du transport aérien entre les deux pays », a déclaré Okandju Okonge Flory, secrétaire exécutif de l’AFTTC, lors de la cérémonie de signature. « Jusqu’à présent, voyager de Lilongwe à Kinshasa nécessitait une escale à Addis-Abeba ou Nairobi. Désormais, nous visons à établir une connexion directe. Les Congolais pourront ainsi voler directement de Kinshasa à Lilongwe, puis de Lilongwe à Lubumbashi, entre autres destinations », a-t-il ajouté.
« Cet accord aérien signé entre la RDC et le Malawi, en marge du Conseil des ministres du Corridor central, revêt une grande importance et nous est particulièrement bénéfique », a déclaré Jacob Hara, ministre malawite des Transports. Il a d’ailleurs précisé que « c’est le Malawi qui a formulé la demande, et la RDC, à travers Son Excellence le vice-Premier ministre, a immédiatement accepté ». Hara a ajouté que c’est la RDC qui a souhaité que l’AFTTCC prenne en charge les négociations.
Les deux parties espèrent que cet accord facilitera les échanges commerciaux et encouragera la mobilité des personnes. Cependant, pour concrétiser cette ambition, il est nécessaire que les compagnies aériennes traduisent cet accord en action en lançant effectivement des vols directs entre les deux pays.
L’AFTTCC a été créée en septembre 2006 pour promouvoir l’utilisation optimale des routes du Corridor central, qui aboutit au port de Dar es-Salaam en Tanzanie et ouvre l’accès à la mer pour les pays enclavés d’Afrique de l’Est. Jusqu’ici, l’agence regroupait la Tanzanie, le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda et la RDC. Lors de la réunion extraordinaire du Conseil interministériel de l’AFTTCC le 8 octobre 2024, la Zambie est devenue le septième pays membre de l’agence.
Emmanuel Tumanjong
La République Démocratique du Congo (RDC) se prépare au lancement de son projet de transformation numérique, prévu pour février 2025. Ce projet, d’une valeur totale avoisinant 510 millions de dollars, bénéficie d’un financement conjoint de la Banque mondiale à hauteur de 400 millions de dollars et de l’Agence française de développement (AFD) avec une contribution de 100 millions d’euros (soit environ 110 millions de dollars).
Le mercredi 9 octobre, le ministre congolais des Postes, Télécommunications et du Numérique, Augustin Kibassa Maliba, a reçu les partenaires du projet pour discuter des conditions essentielles à la réussite de sa mise en œuvre. « Nous comptons sur tout le monde pour que ce projet soit effectivement mis en vigueur le plus rapidement possible et que les réformes au niveau du cadre institutionnel et réglementaire soient faites assez rapidement pour permettre la mise en œuvre », a déclaré Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la RDC.
L’état d’avancement des préparatifs n’a pas été communiqué. Toutefois, selon nos informations, le gouvernement travaille actuellement à la mise en place d’une unité dédiée à la mise en œuvre du projet au sein du ministère des Postes, Télécommunications et du Numérique. Des études doivent aussi être menées pour préparer les investissements clés.
Approuvé en juin dernier, le projet de transformation numérique de la RDC s’articule autour de quatre axes principaux : l’amélioration de l’accès aux services numériques (385 millions de dollars) ; la mise en place des infrastructures numériques pour la prestation de services (55 millions de dollars) ; l’accès accru aux compétences numériques avancées pertinentes pour l’industrie et l’innovation numérique (45 millions de dollars) ; et enfin, la coordination institutionnelle et la gestion du projet (25 millions de dollars).
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la stratégie adoptée par le gouvernement de la RDC depuis 2019, à travers le Plan national du numérique. Ce plan a pour objectif d’améliorer les conditions de vie des populations, d’accroître l’efficacité des services publics, de renforcer la rentabilité des entreprises, de dynamiser le processus de production et d’accélérer la diversification de l’économie nationale.
Dans son rapport « Driving digital transformation of African economies » publié en mai 2024, l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) révèle que les pays qui numérisent l’interaction entre les particuliers et le gouvernement enregistrent une augmentation de 1,2 à 1,3 point de pourcentage des recettes fiscales directes en pourcentage du produit intérieur brut (PIB). La disponibilité de la connectivité, associée à la technologie numérique et l’agriculture de précision en Afrique subsaharienne pourrait augmenter les rendements agricoles de 10,5 % à 20 % et les bénéfices de 23 %.
Dans les petites et moyennes entreprises, la productivité du travail connaîtrait une amélioration de 2 à 4 % avec le numérique. Autant de secteurs de croissance dont les retombées sur l’économie congolaise seraient des plus bénéfiques.
Muriel Edjo
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Mobile money: Vodacom s’associe à la SFI pour renforcer son leadership en RDC
Silikin Village, un hub technologique et entrepreneurial situé à Kinshasa, a été officiellement inauguré le 10 octobre par le président Félix Tshisekedi. Ce centre, qui a pour objectif de créer un écosystème d’entrepreneuriat numérique comprenant des offres de soutien pour les membres (entrepreneurs) en collaboration avec des partenaires locaux et internationaux, a été initié par Texaf Digital, la filiale digitale de Texaf, un groupe présent dans le pays depuis 1925.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le président Tshisekedi était accompagné de plusieurs personnalités, dont le ministre des Postes, Télécom et Numérique, Augustin Kibassa Maliba, ainsi que du représentant de la Banque mondiale, Albert Zeufack.
« Le Président Tshisekedi a un rêve : voir émerger des millionnaires congolais. Ce rêve est à portée de main. Nous avons aujourd’hui, dans cet espace, des personnes capables de le réaliser », a déclaré le directeur général de Silikin Village, Gérald Croonenberghs. « Ce que nous inaugurons aujourd’hui marque le début d’une nouvelle ère », a-t-il ajouté.
« Ce hub est le fruit de la rencontre entre trois partenaires en pleine mutation : le gouvernement congolais, avec une volonté de faire du numérique un des piliers essentiels de son programme de développement, la Banque mondiale, qui fait du digital une de ses priorités pour la RDC, et Texaf, qui a compris très tôt que le futur, c’est le numérique », a indiqué Albert Zeufack.
Cette troisième phase de Silikin Village, couvrant 6 000 m², comprend des bureaux meublés, des espaces de coworking, des salles de réunion partagées et un auditorium. Livrée au début du second semestre, elle vise à créer un environnement propice à la formalisation de l’entrepreneuriat, afin de permettre aux porteurs de start-ups de se lancer avec efficacité.
Les services proposés incluent des formations, des programmes d’incubation, ainsi que l’accueil de start-ups et d’entreprises internationales souhaitant s’implanter en RDC. Le projet a bénéficié d’un financement bancaire de 5,5 millions de dollars, à un taux d’intérêt fixe de 7 %, remboursable sur une période de six ans. Un plan d’expansion est en cours, visant à porter la superficie à près de 9 000 m² d’espaces de travail d’ici fin 2024.
Georges Auréole Bamba
La Société financière internationale (SFI), une branche de la Banque mondiale dédiée au financement du secteur privé, a annoncé son soutien à la République démocratique du Congo (RDC) pour renforcer son secteur des télécommunications. Cette décision a été communiquée lors d’une audience, le mardi 8 octobre 2024, entre le ministre des Postes, Télécommunications et du Numérique, Augustin Kibassa Maliba (photo, à gauche), et Mary Porter Peschka (photo, à droite), directrice régionale de la SFI pour l’Afrique de l’Est.
« Nous avons échangé avec son excellence monsieur le ministre sur la volonté de notre groupe, la Société financière internationale, d’accompagner le gouvernement congolais dans l’essor du secteur des télécommunications. Le secteur des télécommunications est d’une importance capitale aussi bien pour la RDC que pour notre groupe », a déclaré Mary Porter Peschka. L’objectif est d’améliorer le climat des affaires et d’attirer davantage d’investissements dans les infrastructures numériques, y compris la connectivité dans les zones rurales, a-t-elle précisé.
Les contours de l’engagement de la SFI ne sont pas encore connus. On sait juste que l’institution financière cible notamment le renforcement des compétences numériques, le développement et la modernisation des infrastructures numériques entre autres.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Plan national du numérique de la RDC lancé en 2019, où le développement du secteur des télécommunications est une priorité. Le pays a déjà commencé à ressentir les effets positifs de cette dynamique, avec une augmentation de 6,4 millions d’abonnés à la téléphonie mobile, passant de 49,8 millions en 2022 à 56,2 millions en décembre 2023, d’après l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo. En parallèle, les revenus du marché de la téléphonie mobile en RDC ont atteint 11,898 milliards FCFA (19,9 millions $) en juillet 2023, marquant une hausse de 9,7 % par rapport à l’année précédente.
L’appui de la SFI en RDC se concentrera sur plusieurs axes stratégiques, notamment dans le renforcement des compétences numériques, le développement et la modernisation des infrastructures numériques entre autres. L’objectif global est de créer un environnement propice à l’innovation et à l’investissement, en attirant de nouveaux acteurs du secteur privé tout en stimulant la compétitivité des entreprises locales.
Samira Njoya, We Are Tech
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Le 8 octobre 2024, une séance de travail s’est tenue au ministère des Finances, réunissant le ministre des Finances, Doudou Fwamba, le gouverneur de la ville-province de Kinshasa, Daniel Bumba, les dirigeants de l’Office des voiries et drainage (OVD), des experts du ministère des Infrastructures et Travaux publics et les des représentants des entreprises prestataires. L’ordre du jour portait sur la « relance » des travaux de réhabilitation des artères de Kinshasa, selon un communiqué du ministère. Cette réunion a spécifiquement abordé les projets « 3 communes » et « 5 artères », visant à réhabiliter 49 kilomètres de routes dans la capitale.
« La réunion a souligné l’importance d’une coordination étroite entre la ville, l’Office des voiries et drainages, le ministère des Infrastructures et les entreprises prestataires, afin d’assurer le respect des délais et des normes de qualité », indique le communiqué du ministère des Finances. « Un chronogramme actualisé des travaux a été présenté aux deux parties. Il a été convenu que dans un délai de 72 heures, un protocole d’accord sera signé entre le gouvernement et les prestataires. Ce protocole visera à garantir que chaque partie honore ses engagements, notamment en ce qui concerne le respect des délais et des normes de qualité des travaux. », apprend-on également.
Aucune information n’a été fournie concernant l’état d’avancement des projets ni sur la date estimée de fin des travaux. Toutefois, l’ordre du jour de la réunion laisse supposer que les travaux sont à l’arrêt.
Le projet « 3 communes », lancé en juin 2023, était initialement divisé en 9 lots, couvrant une distance totale de plus de 45 kilomètres. Il concernait les communes de la Gombe, quartier des affaires, de Limete, une zone résidentielle proche de la Gombe, ainsi que de Kasavubu. La durée des travaux était estimée entre 6 et 14 mois, selon les lots.
Quant au projet « 5 artères », ses premières traces remontent à 2018. En mai de cette année-là, deux contrats avaient été signés avec la société égyptienne Arab Contractors pour la réhabilitation de cinq artères principales de la ville de Kinshasa, représentant une longueur totale de 12,5 kilomètres.
Le gouverneur de la ville-province de Kinshasa a souligné que ces travaux visent à résoudre non seulement le problème des embouteillages, mais aussi plusieurs autres défis liés à la productivité et au développement de la capitale. Cependant, ces seuls travaux d’aménagement des voies ne suffiront pas à éradiquer les embouteillages, notamment aux heures de pointe.
Selon une récente étude réalisée par des experts locaux, seule une combinaison de facteurs pourrait contribuer à réduire le phénomène des embouteillages. Parmi ces facteurs, l’amélioration du respect des règles de conduite par les chauffeurs, notamment ceux des bus jaunes, communément appelés (3, 5, 7), est essentielle. En effet, la logique de rentabilité qui anime ces conducteurs les pousse souvent à adopter des comportements de conduite désordonnés, aggravant ainsi la situation sur les routes.
De plus, Kinshasa, autrefois appelée Léopoldville à l’époque coloniale, n’a pas connu de changement significatif dans sa configuration. La majorité des services publics et des sièges d’entreprises se situent dans le secteur compris entre Limete et la Gombe. Cette concentration entraîne, chaque jour ouvrable, un afflux important de personnes se rendant au travail ou rentrant chez elles. Pour répondre efficacement à ce défi, il sera également nécessaire d’envisager des solutions complémentaires, telles que l’amélioration du transport en commun.
Georges Auréole Bamba