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CLIMAT DES AFFAIRES

CLIMAT DES AFFAIRES (150)

Au cours des quatre dernières années, le segment du Mobile Money en République Démocratique du Congo (RDC) a connu une croissance soutenue du nombre d’abonnés, selon le dernier rapport de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPTC). Le nombre total d’utilisateurs est passé de 8,1 millions au premier trimestre 2020 à 18,2 millions à la même période en 2023. Cette dynamique positive s’est poursuivie au premier trimestre 2024, avec un total de 23,1 millions d’utilisateurs. Ces abonnés sont répartis entre les quatre principaux opérateurs de téléphonie mobile du pays, à savoir Vodacom, Orange, Airtel et Africell.

Mais, ce nombre d’utilisateurs du Mobile Money au premier trimestre 2024 ne représentait que 40,33 % du nombre total d’abonnés à la téléphonie mobile, qui s’élevait à 57 511 154 personnes. Cela signifie que 34 319 252 utilisateurs de téléphones mobiles n’avaient pas encore recours aux services de Mobile Money, selon les données de l’ARPTC. Ce chiffre met en évidence un important écart entre l’adoption des services téléphoniques et celle des services financiers mobiles, illustrant ainsi un potentiel de croissance encore largement inexploité dans le secteur du Mobile Money en RDC.

Kinshasa dominait en termes d’abonnés et de revenus au premier trimestre 2024, avec 5,29 millions d’utilisateurs et des revenus de plus de 23,24 millions de dollars. Le Haut-Katanga et le Nord-Kivu suivaient avec des revenus respectifs de 14,43 millions et 8,42 millions de dollars pour les opérateurs télécoms. Fait notable, le Bas-Uele Central affichait le revenu moyen par utilisateur le plus élevé des provinces, à 3,10 dollars, malgré un nombre d’utilisateurs plus restreint. L’Autorité de régulation des postes et télécommunications a attribué cette particularité à une habitude d’utilisation du Mobile Money acquise lors de la période électorale. Vodacom se distinguait par le plus grand nombre d’abonnés au Mobile Money, détenant ainsi la plus importante part de marché (52,05 %). Avec plus de 43 millions de dollars, la société surpassait également ses concurrents en termes de chiffre d’affaires réalisé sur les transactions.

Avec un taux de pénétration de la téléphonie mobile de 60,4 % et de 24,4 % pour le Mobile Money, il apparaît que le chiffre d’affaires de 86 342 690 $ généré par le secteur, pour un revenu moyen par utilisateur mensuel de 1,27 $, pourrait être doublé, voire plus.

Cependant, pour y parvenir, il est impératif que les secteurs public et privé adoptent diverses mesures ambitieuses. Cela inclut l’interopérabilité des services financiers mobiles et l’éducation des utilisateurs pour encourager l’adoption du Mobile Money et réduire la dépendance au cash. De plus, faciliter l’accès des populations aux appareils mobiles, étendre la couverture du réseau de télécommunications et améliorer l’accessibilité des services télécoms sont des approches qui pourraient également renforcer la consommation dans ce secteur.

Muriel Edjo

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Posted On mercredi, 02 octobre 2024 05:07 Written by

Dans son rapport 2024, qui classe 194 pays selon l’indice de développement des services publics en ligne, les Nations unies révèlent que la République Démocratique du Congo (RDC) occupe la 179e place mondiale et la 44e place africaine, enregistrant ainsi un recul de quatre positions par rapport à 2022.

En effet, l’indice de développement de l’e-gouvernement du pays a baissé de 0,305 7 en 2022 à 0,206 7 en 2024. Ce score est en dessous des moyennes mondiale (0,575 4), africaine (0,386 2) et même de la sous-région Afrique centrale (0,265 1).

Le document n’explique pas les raisons de ce recul. Les Nations unies estiment plutôt que la RDC fait partie des pays qui « disposent d’une infrastructure et d’un capital humain modérément développés qui, bien que limités, peuvent soutenir l’expansion des services en ligne et contribuer au développement global de l’e -gouvernement ». 

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Dans son Plan national numérique horizon 2025 (PNN), adopté en 2019, la RDC a inscrit la transformation numérique de l’administration comme un pilier de son efficacité publique et un levier essentiel de sa croissance économique et sociale. En 2022, le PNN affichait déjà un taux d’avancement de 41 % avec 11 projets clôturés et 17 en cours de réalisation, sur un total de 69, selon le dernier rapport d’évaluation publié par l’Agence de développement du numérique (ADN) en janvier 2023.

Parmi les projets en cours de réalisation figuraient les services intégrés d’identification numérique de la population et des services publics, comprenant une démarche publique en ligne via une plateforme de visas, une plateforme de cartes d’identité et de passeports en ligne, ainsi que des centres d’appels pour les services publics et d’autres services. On trouve également la numérisation du cadastre et le développement de plateformes de paiement électroniques pour les taxes, impôts, redevances, contraventions, et autres.

Pour respecter l’échéance prévue à l’horizon 2025, le gouvernement s’était fixé des objectifs : atteindre un taux de réalisation de 65 % du PNN en 2023, 83 % en 2024 et 100 % en 2025. Cependant, il est difficile de savoir s’il a réussi à atteindre ces objectifs, le dernier rapport d’évaluation rendu public datant de janvier 2023.

Dans une étude publiée en novembre 2023, trois chercheurs du département d’économie de l’October University for Modern Sciences and Arts du Caire, en Égypte, ont estimé qu’une augmentation de 10 % du pourcentage d’individus utilisant les services administratifs en ligne est associée à une hausse de 0,4 % à 1,6 % du Produit intérieur brut (PIB) par habitant dans les pays européens, selon le type d’utilisation d’Internet. En République démocratique du Congo, l’impact pourrait être similaire.

Muriel Edjo

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Posted On mardi, 01 octobre 2024 12:35 Written by

La mine de Kamoto, où Glencore a annoncé une production de 88 000 tonnes de cuivre et 11 700 tonnes de cobalt au premier semestre, est au centre d'un différend avec la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participations (DGRAD). Cette administration réclame à la Kamoto Copper Company (KCC), détenue conjointement par Glencore (75 %) et Gécamines (25 %), le paiement de 895 millions de dollars de redevances impayées.

Aucune déclaration officielle n’a encore été faite concernant le litige. Il est donc pour l’instant difficile de déterminer comment la DGRAD a établi ce montant, et encore moins de connaître la période couverte. Toutefois, des détails rapportés en fin de semaine dernière par la presse internationale indiquent que la DGRAD a pris des mesures pour contraindre Glencore à s’acquitter de ces redevances. Ces mesures incluent le gel des comptes bancaires ainsi que la fermeture temporaire d’un entrepôt de la filiale du groupe.

Selon Bloomberg, la production de KCC n’est pas affectée pour le moment. Cependant, tout changement de situation pourrait creuser davantage l’écart entre Glencore et le chinois CMOC, qui a supplanté Glencore en 2023 pour devenir le premier producteur mondial de cobalt.

Selon le rapport d’activité de Glencore pour le premier semestre 2024, publié il y a quelques semaines, KCC demeure la plus grande mine de cuivre et de cobalt du groupe en RDC, devant Mutanda. Plus précisément, parmi les 100 600 tonnes de cuivre et les 14 400 tonnes de cobalt produites par le groupe dans le pays durant cette période, KCC a contribué à hauteur de 88 % pour le cuivre et de 81 % pour le cobalt.

Dans un contexte de baisse des prix, la compagnie suisse prévoit de produire entre 35 000 et 40 000 tonnes de cobalt en 2024, alors que ses mines avaient enregistré une production de 41 500 tonnes en 2023. En revanche, son rival CMOC, qui a vu sa production de cobalt augmenter de 174 % en 2023 pour atteindre 55 526 tonnes, n’a pas prévu de réduction de sa production.

Le litige entre Glencore et la RDC devrait raviver les interrogations sur les bénéfices que tire le pays de l’exploitation de ses ressources minérales, qui sont stratégiques pour la transition énergétique. En tant que premier producteur mondial de cobalt et deuxième producteur mondial de cuivre, la RDC a généré, entre 2018 et 2022, une moyenne de 5,5 milliards de dollars de recettes provenant de son secteur minier, contre une moyenne de 4 milliards de dollars sur la période 2013-2017, selon le FMI. Cette hausse est attribuée par l'institution à plusieurs facteurs, dont le nouveau code minier, qui a augmenté les redevances et imposé de nouvelles taxes, ainsi qu’à l'augmentation de la production et des prix du cuivre et du cobalt.

Selon les déclarations de Glencore, les paiements totaux de taxes et de redevances effectués par KCC en RDC se chiffrent à 2,3 milliards de dollars entre 2021 et 2023.

Louis-Nino Kansoun                                

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Posted On lundi, 30 septembre 2024 14:38 Written by

En 2022/2023, la République Démocratique du Congo (RDC) a été le principal marché d'exportation de marchandises pour la Tanzanie au sein de la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE), selon le dernier rapport annuel de la Banque centrale de Tanzanie (BoT).

Au cours de cette année fiscale achevée en juin 2023, la République Démocratique du Congo (RDC), deuxième plus vaste pays d'Afrique, a importé pour 306,8 millions de dollars de biens en provenance de la Tanzanie. Ce montant représente une augmentation de 22,4 % par rapport à l'année précédente, permettant ainsi à la RDC de surpasser le Kenya, traditionnel partenaire commercial de la Tanzanie. En effet, les importations kenyanes ont chuté à 288,8 millions de dollars en 2022/2023, contre 449,2 millions de dollars l'année précédente.

La RDC, devenue officiellement le 7ᵉ membre de la CAE en juillet 2022, absorbe désormais 23,6 % de l'ensemble des exportations de biens de la Tanzanie vers cette zone économique régionale. Sur le plan des échanges mondiaux, la RDC se positionne également comme le 6ᵉ marché d'exportation de la Tanzanie, derrière des pays tels que l'Inde, l'Afrique du Sud, les Émirats Arabes Unis, la Suisse et la Chine.

Bien que la BoT n'ait pas fourni d'explications sur l'augmentation des exportations vers la RDC, les observateurs estiment que cette tendance s'explique par un contexte où des barrières non tarifaires, notamment sur les produits agricoles, ont été imposées sur les exportations à destination du Kenya.

Il reste néanmoins encore beaucoup à faire pour que les investisseurs privés congolais et les acteurs commerciaux profitent pleinement du potentiel du marché tanzanien. En 2022/2023, la RDC n'a exporté que pour 2,7 millions de dollars de marchandises vers la Tanzanie, un chiffre en baisse par rapport à l'année précédente (3 millions dollars), représentant moins de 1 % des importations totales de la Tanzanie depuis la CAE. En comparaison, le Kenya a fourni 77,6 % des importations totales de la Tanzanie durant la même période.

Espoir Olodo

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Posted On lundi, 30 septembre 2024 13:10 Written by

Une mission économique belge dans le secteur de la construction est attendue à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, du 5 au 10 octobre 2024. Cet événement permettra à plusieurs catégories d’entreprises belges, notamment des très petites, petites et moyennes entreprises ainsi que des grandes entreprises, de se rendre dans ce pays à fort potentiel de croissance.

« La mission offrira la possibilité d’organiser des rendez-vous ciblés entre entreprises (B2B) dans différents secteurs. Bien que ces rencontres ne fassent pas partie du programme collectif, elles permettront aux entreprises participantes d’explorer des opportunités spécifiques à leurs domaines d’activité », explique Hub.Brussels, l’un des co-organisateurs de l’événement, aux côtés de la Confédération de la construction de la République Démocratique du Congo (CCRD).

Les missions économiques belges en RDC font désormais partie d’un agenda bien établi. Rien qu’en 2024, on peut citer celle organisée du 17 au 25 mars par la Région bruxelloise, qui a attiré près de 77 entreprises belges à Kinshasa. En mai, une autre rencontre de ce type a été organisée par la Fédération des entreprises du Congo (FEC) à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, avec un accent sur le secteur minier.

Pour la mission à venir, qui se déroulera principalement dans la ville de Kinshasa, l’agenda prévoit des rencontres d’affaires et des discussions thématiques. Ces différentes initiatives peuvent jouer un rôle clé dans un pays qui met de plus en plus l’accent sur la sous-traitance locale. La législation en vigueur stipule que les entreprises détenues à au moins 51 % par des Congolais soient bénéficiaires de ces opportunités.

Certains observateurs estiment que le déficit de compétences dans certains secteurs offre des opportunités pour des partenariats internationaux, à condition qu’ils soient bien négociés. Selon l’Autorité de régulation de la sous-traitance, il existe un potentiel de 8 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel à partager en RDC, rien qu’avec la sous-traitance.

GAB

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Posted On lundi, 30 septembre 2024 09:50 Written by

Le ministère des Transports, Voies de communication et Désenclavement a annoncé la réception, le 25 septembre 2024, de 21 nouveaux bus montés par la société Suprême Automobile. Ces bus ont immédiatement été mis à la disposition de la société Transports au Congo (Transco) et devraient contribuer à accroître l’offre de transport en commun dans la ville de Kinshasa, précise le ministère.

Avec cette nouvelle livraison, le nombre total de bus remis à Transco, dans le cadre d’un projet gouvernemental visant à doter la société de 230 nouveaux bus, s’élève désormais à 77 véhicules.

L’usine de montage de Suprême Automobile, inaugurée en juin 2023 par le président Félix Tshisekedi, joue un rôle crucial dans ce projet. Avec une capacité de production de 25 bus par mois, l’usine assemble des modèles de bus adaptés aux besoins locaux, notamment les Mercedes Benz 1723 (49 places assises) et les Mercedes Benz 917 (39 places).

Ces véhicules sont également commercialisés auprès de transporteurs privés afin de moderniser le parc national de bus dédiés au transport en commun en RDC.

GAB

Posted On vendredi, 27 septembre 2024 12:44 Written by

Dans un communiqué signé le 24 septembre 2024, la Fédération des entreprises du Congo (FEC) exprime son « profond mécontentement » face à la décision du ministre des Transports de la province de Kinshasa, Bob Amisso Yoka, d’interdire la circulation des camions de plus de 20 tonnes aux heures de pointe : entre 6h et 10h du matin, et entre 15h et 21h le soir.

« Nous demandons aux autorités de reconsidérer cette décision et réaffirmons notre volonté d’engager un dialogue constructif pour trouver une solution efficace et durable à la question des embouteillages à Kinshasa, sans compromettre l’activité économique et les intérêts des transporteurs », indique le communiqué, signé par le président du comité professionnel des transports routiers de la FEC, Franck Tshibangu.

L’organisation patronale estime que la mesure a été prise sans concertation avec les acteurs du secteur, et rappelle que ce type de décision avait déjà motivé le mouvement de grève annoncé le lundi 16 septembre 2024, qui avait conduit à des discussions entre les transporteurs, le patronat et les autorités. Au niveau gouvernemental, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka avait ordonné la création d’une commission mixte chargée de suivre la mise en œuvre des résolutions de la tripartite (gouvernement, patronat, syndicat) de 2023, qui traite cette problématique.

Le patronat estime également que l’interdiction de circulation des camions de plus de 20 tonnes à Kinshasa aux heures indiquées plus haut n’a pas réduit les embouteillages dans la ville. Le ministre provincial affirme agir conformément à la loi, mais il n’existe pas d’étude détaillée présentant clairement les facteurs des embouteillages dans cet espace de 600 kilomètres carrés, où la densité de population est estimée à 28 387 habitants par kilomètre carré, contre une moyenne nationale de 42 habitants par kilomètre carré. C’est plus que dans l’arrondissement de Manhattan, aux États-Unis, qui dispose pourtant de solutions de déplacement de loin plus développées que celles de Kinshasa.

La province-capitale de la RDC, dont les principales activités économiques sont les services et l’administration, voit l’essentiel des acteurs économiques converger vers la Gombe, le principal quartier des affaires. En dehors des quartiers administratifs et des deux principales avenues (24 novembre et 30 juin), la voirie nécessite d’importantes améliorations, ce qui complique le trafic, devenu plus difficile avec la reprise des activités scolaires.

GAB

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Posted On jeudi, 26 septembre 2024 10:24 Written by

Le trafic routier entre la ville de Kisangani, dans la province de la Tshopo, et celle de Beni, dans le Nord-Kivu à l’est du pays, est perturbé par des incidents liés à l’état de la route nationale n° 4 qui relie les deux localités. Cette infrastructure, qui attend toujours d’être goudronnée, présente plusieurs passages difficiles. Selon des médias locaux, un camion renversé sur ce tronçon a provoqué un embouteillage de près de « 5 kilomètres ».

Ces perturbations surviennent alors que, depuis février 2024, la China Communication and Construction Company, une entreprise chinoise retenue pour les travaux de modernisation de cette route, aurait dû commencer les travaux. En effet, c’est à cette période que le ministre des Infrastructures, Alexis Gisaro, avait posé la première pierre marquant le début officiel des travaux.

D’une longueur de 748,5 kilomètres, cette route permet de connecter la République Démocratique du Congo au port de Mombasa, en passant par l’Ouganda. Pour l’instant, l’état d’avancement des travaux n’a pas fait l’objet de communication publique, mais ces informations sont attendues par de nombreux usagers, qu’il s’agisse de transporteurs commerciaux ou de simples voyageurs.

Les autorités congolaises ont fait de la connexion intérieure de la RDC un objectif prioritaire de leur politique publique. Un peu plus au sud, un autre important projet d’interconnexion des provinces de la RDC concerne la route nationale n° 1. En juillet 2024, le ministre des Infrastructures et Travaux publics s’est rendu dans la province du Lualaba pour annoncer le lancement des travaux de réhabilitation et de modernisation de ce corridor. Le projet est divisé en six lots couvrant 846 kilomètres, pour un coût estimé à 900 millions de dollars. Le premier tronçon, long de 137 km, relie Mbuji-Mayi à Nguba. Les travaux sur cette section devraient durer trois ans, pour un coût évalué à 130 millions de dollars.

GAB

Posted On jeudi, 26 septembre 2024 09:16 Written by

La République Démocratique du Congo, représentée par son ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde, a rejoint, le 19 septembre 2024, la convention multilatérale proposée par l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) sur la Règle de soumission obligatoire des multinationales à l’impôt (Subject to Tax Rule). Selon le secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, cet accord permet aux pays en développement de demander l’inclusion automatique de la Règle de soumission à l’impôt dans les accords fiscaux qu’ils signent avec les pays développés. Cela devrait garantir que les entreprises multinationales paient leur juste part d’impôts dans les pays où elles réalisent des profits, rendant ainsi le système fiscal mondial plus équitable et efficace.

Parmi les 140 pays membres du cadre inclusif de l’OCDE, seuls neuf ont adhéré à la Règle de soumission à l’impôt. En plus de la RDC, on compte deux autres pays africains : le Bénin et le Cap-Vert. Dix autres pays ont promis de rejoindre cette initiative prochainement, mais aucun délai n’a été fixé.

Le gouvernement congolais ne s’est pas particulièrement expliqué sur les raisons de son engagement dans cet accord multilatéral. Toutefois, l’objectif pour la RDC pourrait être de renforcer ses capacités à collecter davantage d’impôts sur les profits réalisés sur son territoire, notamment dans des secteurs clés comme les mines. En effet, l’OCDE a présenté cette mesure, inscrite dans son pilier 2 de lutte contre l’évasion fiscale, comme un moyen d’aider les pays en développement, tels que la RDC, à mobiliser plus de recettes fiscales issues des transactions internationales. Cette règle permettrait à la RDC de collecter davantage d’impôts sur les flux financiers internationaux, notamment les dividendes et intérêts, en permettant de taxer les revenus transférés à l’étranger qui ne sont pas suffisamment imposés dans le pays de destination.

Toutefois, cette ambition de coopération pour le développement ne fait pas l’unanimité. De nombreux experts et organisations spécialisées dans la justice fiscale critiquent cette mesure, la jugeant complexe à mettre en œuvre. La règle concerne des flux de revenus spécifiques entre une entité locale et une entité liée située dans une juridiction étrangère. Bien que l’objectif soit de limiter l’évasion fiscale, sa mise en œuvre requiert une solide maîtrise des systèmes fiscaux internationaux. De plus, le seuil minimal de 9 %, et de 10 % pour les intérêts bancaires, est jugé faible par rapport aux bénéfices réalisés par les multinationales, ce qui limite les gains potentiels pour les pays en développement.

Des compétences spécifiques nécessaires

Pour la RDC, les bénéfices de cette mesure dépendront d’un travail approfondi pour identifier les opportunités fiscales à exploiter. Dans le secteur minier, par exemple, 63 % des investissements proviennent de l’Île Maurice, alors que les entreprises concernées ont souvent leurs sièges dans des pays comme le Canada, la Chine, le Kazakhstan ou la Suisse. Plus complexe encore, les bénéficiaires effectifs se trouvent souvent dans des juridictions différentes, y compris des paradis fiscaux. Une mise en œuvre efficace nécessiterait que l’administration fiscale congolaise développe des compétences spécifiques pour analyser les systèmes fiscaux étrangers et identifier les paiements susceptibles de générer des impôts supplémentaires.

L’administration des douanes et des impôts devra, en plus, identifier les entités liées aux multinationales opérant en RDC, analyser les systèmes fiscaux des pays où ces entités sont basées, et évaluer l’impôt supplémentaire qui pourrait être réclamé en vertu du nouvel engagement de la RDC avec l’OCDE. Cette tâche nécessitera également des investissements dans les infrastructures fiscales et la formation des équipes afin de maîtriser les règles internationales.

À court terme, il est probable que le secteur minier soit amené à payer davantage d’impôts, notamment sur les dividendes. La RDC applique un taux spécifique et dérogatoire de 10 % depuis le code minier de 2002, taux maintenu dans celui de 2018. À l’Île Maurice, le taux effectif sur les dividendes peut atteindre 3 % sous certaines conditions, ce qui pourrait représenter une opportunité pour la RDC. Cependant, pour d’autres types de paiements, tels que les intérêts, la situation est plus complexe, car le taux à Maurice est de 15 %, bien supérieur aux seuils de 9 % et 10 % fixés par l’OCDE.

Georges Auréole Bamba

Posted On lundi, 23 septembre 2024 08:09 Written by

La République démocratique du Congo (RDC) pourrait devenir le moteur de la transformation économique de l’Afrique, grâce à ses minéraux stratégiques, selon un rapport publié le 4 septembre 2024 par le réseau mondial d’organisations de la société civile, Publish What You Pay (PWYP). Pour ce faire, les experts indiquent que le pays doit encore développer une véritable industrie de transformation de ces produits miniers.

D’après ce rapport, l’Afrique pourrait augmenter son produit intérieur brut (PIB) de 24 milliards de dollars par an et créer 2,3 millions d’emplois supplémentaires en s’intégrant dans les segments aval des chaînes de valeur des minerais de transition, tels que la conception, la fabrication et la commercialisation des technologies liées aux énergies renouvelables. Hébergeant près de 60 % des réserves mondiales de cobalt, un minerai essentiel à la production des batteries lithium-ion, et en tant que deuxième producteur mondial de cuivre, la RDC est idéalement placée pour tirer parti des opportunités dans ce secteur, alors que la demande pour ces ressources devrait croître de manière exponentielle avec la transition vers des économies à faible émission de carbone. La Banque mondiale prévoit notamment une augmentation de 500 % de la production mondiale de cobalt dans les années à venir pour répondre à cette demande croissante.

« La RDC connaîtrait le plus grand potentiel de création d’emplois sur le continent – nos estimations suggèrent que près de la moitié de ces opportunités se trouvent dans ce pays », indique le rapport intitulé « How can Africa make the most of its transition minerals ? ».

Cette publication intervient alors que plusieurs pays africains affichent de plus en plus leur volonté de transformer localement leurs matières premières pour mieux intégrer les chaînes de valeur mondiales. D’après les experts du PWYP, la RDC, l’Afrique du Sud, le Soudan, la Zambie et la République du Congo représentent 90 % des capacités actuelles de l’Afrique à accroître les exportations de produits minéraux transformés.

Pour réaliser ce potentiel, les autorités congolaises ont signé ces dernières années des accords avec des partenaires tels que l’Union européenne et les États-Unis pour soutenir la transformation locale des produits miniers destinés à l’exportation. « Cependant, ces engagements sont souvent contredits par d’autres politiques menées par ces mêmes partenaires de développement », soulignent les experts du PWYP. Ils ajoutent : « Les régions consommatrices ne devraient pas faire pression sur les pays africains pour qu’ils renoncent à leurs politiques industrielles favorisant le traitement et la transformation des minerais sur place. Elles devraient plutôt respecter leurs engagements en matière de transferts financiers et technologiques, renforcer les capacités industrielles des pays partenaires et garantir des avantages économiques aux citoyens africains ».

Moutiou Adjibi Nourou

Posted On vendredi, 20 septembre 2024 14:38 Written by
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