Selon l’agence d’information Blommberg, cinq institutions de financement du développement se sont associées pour trouver un moyen de développer « le plus grand projet de production d’électricité au monde », le complexe hydroélectrique de Grand Inga, en République démocratique du Congo, qui est au point mort depuis des années.
Bloomberg cite la Development Bank of Southern Africa (DBSA), l’Industrial Development Corporation, deux banques d’État sud-africaines, travaillent avec des institutions panafricaines, et la New Development Bank, l’organe financier des groupes de nations Brics.
À ce propos, M. Mpho Kubelo, responsable des risques de la DBSA, a déclaré : « Ces cinq parties ont pris l’initiative de dire rassemblons-nous, examinons ce que nous pouvons faire pour atteindre cet objectif. Comment pouvons-nous le faire démarrer et qui devons-nous faire intervenir en termes de développement réel ? »
Ces nouvelles informations concordent avec les déclarations tenues par le président sud-africain, Cyril Ramaphosa à l’occasion d’une visite en RDC en juillet 2023. « Nous nous sommes à nouveau engagés à relancer le projet Grand Inga », avait déclaré M. Ramaphosa.
Le projet, qui exploitera l’énergie du fleuve Congo, a été retardé à plusieurs reprises par la bureaucratie et les désaccords entre le Congo et ses partenaires. Il a été annoncé avec le soutien de la Banque mondiale et était censé fournir de l’électricité principalement pour l’exportation vers l’Afrique du Sud et pour les mines de l’est du Congo.
Abdoullah Diop
Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) vient d’adopter une stratégie nationale visant à promouvoir les exportations vers les États-Unis dans le cadre de la loi américaine sur la croissance et les opportunités en Afrique (Agoa). L’annonce a été faite le vendredi 12 juillet 2024 par Julien Paluku (photo), ministre congolais du Commerce extérieur.
Exclusif COMMERCE EXTÉRIEUR #RDC
— JULIEN PALUKU (@julienpalukucom) July 13, 2024
Présentée en conseil des ministres ce vendredi 12 juillet 2024, la Stratégie Nationale #AGOA-RDC sur la promotion des exportations vers les USA a été adoptée:Une des premières mesures des premiers 100 jours du Gouvernement @SuminwaJudith sous le… pic.twitter.com/jAtjmiaSGw
Selon le ministre, cette stratégie adoptée en Conseil des ministres permet notamment d’identifier les principaux produits sur lesquels Kinshasa peut s’appuyer pour tirer pleinement parti des opportunités offertes par l’Agoa. Au total, 26 filières sont concernées par cette stratégie : 21 filières non minières (dont le café, le cacao, l’huile de palme et l’ananas) et cinq filières minières (le cuivre, les diamants, l’or, le cobalt et les 3 T : cassitérite, wolframite et coltan).
« Les experts du secteur privé, ainsi que ceux des ministères sectoriels en collaboration avec l’Usaid, ont participé à l’élaboration de cette stratégie nationale qui définit également les politiques économiques à mettre en place pour soutenir le secteur privé dans sa conquête du marché américain », a indiqué M. Paluku. Il ajoute que l’objectif est d’augmenter le volume des échanges commerciaux entre la RDC et les États-Unis, passant de 600 millions $ en 2011 à 3 voire 5 milliards $ par an, d’ici 2025-2030.
Premier producteur mondial de cobalt et l’un des trois premiers producteurs mondiaux de cuivre, la RDC a, depuis l’arrivée au pouvoir du président Félix Tshisekedi, entrepris une nouvelle stratégie de développement basée non seulement sur l’industrialisation et l’amélioration des exportations, mais aussi sur leur diversification. Dans le cadre de l’Agoa, les échanges commerciaux entre Kinshasa et Washington ont historiquement été dynamiques, avec un pic d’excédent commercial de 4,8 milliards $ pour la RDC en 2008. Cependant, depuis le début des années 2010, ces échanges ont fortement diminué, une tendance que les autorités congolaises souhaitent désormais inverser.
« L’heure est au travail pour préparer la réunion sur l’Agoa à Washington après l’adoption de la stratégie Agoa-RDC par le Conseil des ministres ce vendredi 12 juillet 2024 », a précisé Julien Paluku, annonçant probablement de nouvelles négociations entre les autorités américaines et congolaises concernant leurs échanges commerciaux.
Aussitôt de retour, l'heure est au travail pour:
— JULIEN PALUKU (@julienpalukucom) July 13, 2024
1. Préparer la réunion sur AGOA à Washington après l'adoption de la stratégie AGOA-RDC par le conseil des Ministres de ce vendredi 12 juillet 2024;
2. Préparer le dossier sur la MARQUE-PAYS à soumettre pour validation avec… pic.twitter.com/N4ublXB8MO
Rappelons que la Loi américaine sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA) permet aux pays éligibles d’exporter des produits exempts de droits de douane vers les Etats-Unis. Membre de ce programme depuis le début des années 2000, la RDC en avait été exclue avant d'y être réintégrée dix ans plus tard, en 2020, grâce aux avancées démocratiques et aux réformes économiques entreprises.
Moutiou Adjibi Nourou
Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), a fait son entrée dans le classement des meilleurs écosystèmes de start-up mondiaux, se retrouvant parmi les 1000 villes offrant un environnement favorable à la croissance des entreprises numériques, selon le « Global Startup Ecosystem Index 2024 » de StartupBlink. Pour son entrée dans le classement, la ville occupe la 878e place.
StartupBlink évalue les écosystèmes selon trois critères : le niveau d’activité de l’écosystème (nombre de start-up, investisseurs, espaces de coworking, incubateurs, etc.), la qualité de l’écosystème (investissements, nombre d’employés, nombre et taille des licornes et des levées supérieures à 1 milliard $, centres de R&D, etc.), et l’environnement d’affaires (diversité, vitesse et coût de l’internet, investissement en R&D, taux d’imposition des sociétés, législation favorable, etc.).
Comparée à San Francisco, le meilleur écosystème start-up mondial avec un score de 710,966 points, Kinshasa est encore faible avec un score de 0,154 point. Toutefois, la capitale de RDC devance plusieurs centres urbains européens, américains, asiatiques et latino-américains comme Windsor (Angleterre), Biarritz (France), Texas City (USA), Mérida (Mexique), Da Nang (Vietnam), Nanning (Chine), La Paz (Bolivie), Sao Leopoldo (Brésil).
En Afrique, sur les 38 villes figurant dans le classement de StartupBlink, Kinshasa occupe la 34e place derrière Le Caire (Égypte), Cape Town et Johannesburg (Afrique du Sud), Victoria (Seychelles), Dakar (Sénégal), Accra (Ghana), Port-Louis (Maurice), Addis-Abeba (Éthiopie), Tunis (Tunisie) et Casablanca (Maroc) qui représentent le Top10 du continent. La capitale de la RDC est toutefois mieux classée que quatre villes qui sont Agadir (Maroc), Cotonou (Bénin), Douala (Cameroun) et Kisumu (Kenya).
Dans la sous-région Afrique centrale, Kinshasa occupe la 3e place derrière Luanda (Angola) et Yaoundé (Cameroun). Elle abrite 70% des start-up de la RDC. Divers incubateurs privés, à l’instar d’Orange Digital Center, soutiennent les tech entrepreneurs.
L’intérêt des investisseurs
Un rapport de Verod-Kepple Africa Ventures de 2023 indique que les start-ups congolaises se concentrent principalement dans la fintech (24%), suivie par la livraison de nourriture, la chaîne d’approvisionnement, les soins de santé et l’edtech (8% chacun). Depuis 2022, l’écosystème start-up du pays a attiré des investisseurs, captant 0,6% des 6,5 milliards de dollars de financement en capital-risque levés en Afrique, soit 38 millions de dollars représentant 7% du financement levé en Afrique francophone (527 millions $).
Bien que ce montant puisse sembler modeste, il peut néanmoins être perçu comme un début prometteur. Au-delà de la mobilisation des acteurs du secteur privé, c’est également le fruit de l’action gouvernementale. En septembre 2022, une ordonnance-loi a été adoptée pour promouvoir l’entrepreneuriat et les start-ups en RDC, incluant des incitations fiscales.
Selon Verod-Kepple Africa Ventures, le potentiel de l’écosystème start-up de Kinshasa est immense, nécessitant une collaboration accrue entre les secteurs public et privé pour développer des leviers clés comme l’accès à Internet. Seuls 27,2% de 103 millions de Congolais accédaient à Internet selon les données de Datareportal en janvier 2024.
Muriel Edjo
Le numérique est au cœur de la stratégie de développement socioéconomique de la République démocratique du Congo. Pour atteindre ses objectifs, le gouvernement congolais investit dans le renforcement de son infrastructure télécoms.
Augustin Kibassa (photo, à gauche), ministre congolais des Postes, Télécommunications et des Nouvelles technologies de l’information et de la communication, a procédé, jeudi 16 mars, à l’inauguration de la nouvelle ligne de fibre optique Kinshasa-Muanda. Ce réseau long de 690 km devrait contribuer à améliorer les services TIC en République démocratique du Congo.
L’inauguration du réseau Kinshasa-Muanda survient environ 12 mois après que le gouvernement congolais a confié à l’entreprise Fiber Access Service Technology (FAST CONGO) l’exploitation et la maintenance de cette infrastructure appartenant à la Société congolaise de fibre optique (SOCOF). Selon M. Kibassa, la fibre a été activée depuis septembre 2022 pour des tests. Le réseau a été connecté en février dernier à la station d’atterrage de Muanda pour bénéficier de la connectivité internationale.
C'est en août 2021 que la SOCOF a procédé à la réception opérationnelle du réseau de fibre optique de l’axe Muanda-Kinshasa. Le réseau a été construit dans le cadre de la composante congolaise du projet Central African Backbone (CAB5) qui vise à connecter les pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) via des infrastructures télécoms à haut débit. Il est le fruit de la collaboration entre le gouvernement de la République démocratique du Congo et la Banque mondiale.
L’exploitation du réseau de fibre optique s’inscrit dans le cadre de la vision du président congolais Félix Antoine Tshisekedi de faire du numérique « un levier d’intégration, de bonne gouvernance, de croissance économique et du progrès social ». L’initiative devrait non seulement permettre de renforcer l’infrastructure numérique de la RDC, mais également de garantir à la population un service haut débit à moindre coût.
Isaac K. Kassouwi
Les opérateurs de terminaux émiratis se sont lancés depuis peu à la conquête de plateformes portuaires et logistiques en Afrique. Après DP World, AD Ports qui s’est lancé en Afrique du Nord, étend maintenant son empreinte vers le reste du continent.
L’opérateur portuaire Abu Dhabi Ports (AD Ports) a signé ce 15 mars un protocole d’accord avec l’État congolais pour développer un nouveau terminal polyvalent au port de Pointe-Noire. Le groupe émirati investira dans le développement, l'exploitation et la gestion du nouveau terminal dénommé “New Mole Port”, qui traitera divers types de fret.
AD Ports aura également la charge de mettre en place des services numérisés et des solutions technologiques, notamment « la conception, la mise en œuvre et l'exploitation d'un guichet unique, le développement de logiciels, l'architecture numérique, l'analyse commerciale, et le soutien aux opérations numériques ». « Nous voyons un potentiel important pour le développement d'un terminal polyvalent au port de Pointe-Noire, en particulier compte tenu de son rôle clé dans le secteur de l'énergie », a expliqué Mohamed Juma Al Shamisi, PDG du groupe.
Le port de Pointe-Noire se positionne depuis peu comme l’une des principales portes d’entrée d’Afrique centrale par voie maritime, servant de plaque tournante pour le transbordement vers d’autres ports, mais aussi le transit à destination des pays enclavés de la région tels que la RDC, la République centrafricaine ou le Tchad.
Ce port qui traite jusqu’à 1 million de conteneurs par an, se trouve néanmoins en concurrence directe avec les plateformes camerounaises de Douala et de Kribi qui partagent une partie de l’arrière-pays de la République du Congo et qui sont l’objet de travaux d’extension et de modernisation pour recevoir plus de trafic.
Plus de 75 % de la population de la RDC n’a pas accès aux services d’Internet mobile. Le gouvernement, les partenaires internationaux et les entreprises privées s’activent pour combler cette fracture numérique dans un contexte de transformation numérique accélérée.
La Banque européenne d’investissement (BEI) a annoncé, le samedi 4 mars, avoir signé un accord avec le fournisseur d’infrastructures de télécommunications en gros Bandwidth and Cloud Services (BCS). Ce dernier se verra octroyer des bons de souscription de l’institution financière afin de faire avancer son projet de construction d’un nouveau réseau dorsal à fibre optique dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Le projet permettra de fournir un accès à Internet et aux services télécoms haut débit à plus de 2,5 millions de personnes.
Le soutien financier de la BEI permettra à BCS d’accélérer la construction d’un réseau de fibre optique de 1 200 km qui raccordera 319 écoles et 70 hôpitaux à travers le pays. En contrepartie, le gouvernement congolais a accepté de renoncer à la redevance par kilomètre pour la fibre, et d’accorder des droits de passage sur toutes les infrastructures publiques : chemins de fer, poteaux électriques, rivières et lacs.
L’accord entre la BEI et BCS a été signé en marge du Forum économique de Kinshasa qui vise à renforcer des liens dans les domaines prioritaires, notamment les mines, le numérique et les infrastructures, entre la RDC, la France et l’Union européenne (UE). Cet accord survient après un investissement de 10 millions USD annoncé en décembre 2022. BCS avait déjà obtenu un financement de 18 millions de la BEI en 2018 dans le cadre du partenariat à long terme entre les deux parties.
Selon l’observatoire du marché de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC) pour le compte du troisième trimestre 2022, le pays compte 48,4 millions d’abonnés à la téléphonie mobile, soit un taux de pénétration de 50,89 %. Le nombre d’utilisateurs de l’Internet mobile est de 23,76 % pour un taux de pénétration de 23,76 %.
La fracture numérique reste importante en RDC malgré la rapide croissance de la demande en connectivité à haut débit depuis 2020. De plus, le gouvernement congolais a fait du numérique un pilier central de son développement socio-économique. Ce contexte, associé à la forte démographie de la RDC, incite les investissements des sociétés telles que Meta, Liquid Intelligent Technologies, CSquared… Le pays devrait ajouter 8 millions de nouveaux abonnés mobiles d’ici 2025, selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA).
« Les technologies numériques constituent un moteur d’équité, d’inclusion et de croissance si puissant que l’UE en a fait un pilier de notre stratégie Global Gateway. L’expansion de l’infrastructure à fibre optique permettra aux populations, écoles et hôpitaux locaux de bénéficier du haut débit mobile, et ouvrira ainsi de nouvelles possibilités pour l’éducation, les entreprises, l’emploi, et les soins de santé », a déclaré Thomas Östros, vice-président de la BEI.
Isaac K. Kassouwi
Depuis 2020, le gouvernement de la RDC multiplie les initiatives en faveur de la transformation numérique du pays. Kinshasa veut miser sur une meilleure régulation du secteur des TIC et télécoms pour atteindre ses objectifs.
Un nouveau régulateur du secteur des télécommunications va bientôt voir le jour en République démocratique du Congo. Augustin Kibassa (photo), ministre en charge du secteur, a soumis au Conseil des ministres un projet de décret portant création, composition et fonctionnement de l’Autorité de régulation des postes, des télécommunications et des technologies de l’information et de la communication (ARPTIC). Elle viendra remplacer l’actuelle Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC).
M. Kibassa explique que la Loi n°20/017 du 25 novembre 2020 donne au gouvernement la compétence de créer l’ARPTIC par décret délibéré en Conseil des ministres. Ladite loi abroge celle de 2002 sur les télécommunications, ainsi que celle n°14/2002 du 16 octobre 2002 portant création de l’ARPTC.
Le décret soumis à l’approbation du Conseil des ministres précise entre autres les missions du nouveau régulateur, sa tutelle, sa forme juridique et les ressources nécessaires à la poursuite de sa mission.
La création de l’ARPTIC intervient dans un contexte marqué par la constante évolution du secteur télécoms congolais avec l’émergence de nouvelles technologies de l’information et de la communication. D’où la nécessité d’une régulation plus adaptée allant au-delà de la poste et des télécommunications. On peut également inscrire la création de la nouvelle autorité de régulation dans le cadre des actions engagées depuis 2020 par le gouvernement congolais pour accélérer la transformation numérique du pays.
Une meilleure régulation du secteur des postes, des télécommunications et des TIC devrait notamment permettre de garantir une concurrence saine et loyale entre les différents acteurs du secteur et d’accélérer sa croissance. Elle devrait également permettre d’améliorer la protection des consommateurs et de leur garantir une meilleure qualité de service.
Pour rappel, le taux de pénétration de l’Internet mobile dans le pays est de 23,76 %, tandis que celui des services mobiles est de 50,9 %, selon le dernier rapport de l’ARPTC. Le marché télécoms est disputé entre quatre opérateurs : Africell, Airtel, Orange et Vodacom. Ils contrôlent respectivement 8,65%, 26,75%, 31,36% et 33,25% de parts de marché.
Isaac K. Kassouwi
La 7e édition du Salon International de la Tech et de l’Innovation de l’Afrique centrale dénommé́ « OSIANE », sous le thème « Innovons pour progresser » se déroulera du 25 au 29 avril 2023 au Palais des Congrès à Brazzaville, en République du Congo.
OSIANE est un rendez-vous annuel en Afrique centrale réunissant des personnalités et des experts à l’échelle mondiale afin de mener une réflexion sur l’impact et les enjeux de la transformation numérique au sein des administrations tant publiques que privées.