La société minière canadienne Ivanhoe Mines, après avoir connu des succès majeurs en République démocratique du Congo (RDC) grâce notamment au complexe cuprifère de Kamoa-Kakula, cherche à reproduire cette expérience en Zambie. Cette stratégie a été approuvée par le ministre zambien des Mines, Paul Kabuswe, et annoncée lors de la signature d’un protocole d’accord de coopération avec le gouvernement zambien. Cet accord prévoit l’exploration et le développement de ressources minérales dans plusieurs bassins miniers du pays, avec un accent particulier sur le cuivre.
« Ivanhoe a l'intention d'investir dans des activités d'exploration et de développement de projets en suivant le même modèle de réussite qui a conduit à la découverte et au développement du complexe cuprifère de classe mondiale de Kamoa-Kakula en RDC. En tirant parti de nos décennies d'expérience et en sortant des sentiers battus, nous avons transformé ce que l'on croyait être une région non minéralisée en l'un des districts de production de cuivre les plus récents et les plus prolifiques au monde. Nous entrons maintenant en Zambie (…) où nous sommes convaincus que de nouvelles découvertes attendent d'être faites », a déclaré Robert Friedland, coprésident du conseil d'administration d'Ivanhoé.
Pour rappel, le 14 août 2024, le président de la République de Zambie, Hakainde Hichilema, a annoncé le lancement d'une étude géophysique aérienne à haute résolution couvrant l'ensemble du pays. Cette initiative a pour objectif de cartographier de manière précise les ressources minérales et hydriques de la Zambie. Ce programme s'inscrit dans le cadre d'un plan national ambitieux visant à multiplier par quatre la production annuelle de cuivre, avec un objectif de 3 millions de tonnes d'ici 2031. Si cet objectif est atteint, la Zambie se classera au deuxième rang mondial des producteurs de cuivre, contre la dixième place actuellement.
Le modèle d'Ivanhoe, développé en RDC avec le gisement de cuivre de Kamoa-Kakula, est un exemple remarquable de découverte et de développement de ressources cuprifères de classe mondiale. Ce complexe est devenu l'une des plus grandes découvertes de cuivre des dernières décennies, avec plus de 50 millions de tonnes découvertes. En 2024, la production maximale devrait atteindre 490 000 tonnes de concentré de cuivre, et passer à 600 000 tonnes en 2025, grâce à la mise en service, en mai dernier, d'une nouvelle unité de traitement du cuivre.
À terme, les dirigeants d'Ivanhoe ambitionnent d'augmenter la production du complexe à 800 000 tonnes par an, faisant ainsi de Kamoa-Kakula la deuxième plus grande mine de cuivre au monde. Il convient de souligner que, grâce aux succès enregistrés ces dernières années avec ce complexe, la RDC est passée du 4e rang des producteurs mondiaux de cuivre en 2021, lors du début de la production, au 2e rang en 2023.
Olivier de Souza
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la Communication (CSAC) a annoncé jeudi 12 septembre la suspension pour 45 jours de la chaîne Canal+ Pop, filiale de l’opérateur Canal+. La raison avancée est le non-respect d’une interdiction préalable émise le 5 septembre de diffuser l’émission de téléréalité « The Bachelor Afrique », jugée contraire aux mœurs locales.
Dans le détail, les autorités reprochent à la version africaine de l’émission américaine, faisant s’affronter des prétendants ou prétendantes pour devenir l’époux ou l’épouse du personnage central du programme, de diffuser des scènes immorales contraires aux mœurs de la RDC.
« Le Procureur général près le Conseil d'État ainsi que le Directeur général du Renatelsat (opérateur public de satellite en RDC ; NDLR) sont priés de concourir à la bonne exécution du présent acte », informe un communiqué du CSAC, qui invite la DG de Canal+ RDC, Mireille Kabamba, à « présenter ses moyens de défense en rapport avec les manquements relevés » dans un délai de 7 jours.
La suspension de Canal+ Pop intervient dans un contexte où Canal+ joue un rôle de plus en plus important en RDC. En juillet 2024 à l’occasion du lancement de Canal+ Impact dans le pays, les dirigeants de l’entreprise ont indiqué qu’elle a créé plus de 2000 emplois directs et indirects dans le pays et contribué à hauteur de 33 millions dollars aux recettes publiques congolaises. Toute perturbation de ses activités en RDC présente dont des enjeux économiques pour le groupe, mais aussi pour le pays.
Sur un plan plus large, il faut rappeler que le marché africain est crucial pour Canal+, qui a vu la part de ses abonnés africains passer de 24,1 % en 2019 à 30 % en 2023. L’Afrique représente désormais plus de 8 millions d’abonnés sur les 26 millions que compte le groupe à l’échelle mondiale.
Servan Ahougnon
Le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, a annoncé ce 11 septembre 2024, après une rencontre avec des équipes de la Banque mondiale, que le projet de construction de postes frontières uniques et de marchés frontaliers pour faciliter les échanges commerciaux entre la République Démocratique du Congo (RDC) et les pays voisins de la région des Grands Lacs devrait être achevé au deuxième trimestre 2025. Il s’agit des postes de Nyamoma, Rubenga, Kanvimvira, Kamanyola, ainsi que les marchés de Kasindi, Bukavu et Idjwi, a listé le ministre sur son compte X (anciennement Twitter).
Aucun autre détail supplémentaire n’a été fourni concernant l’avancement des travaux ou les aspects techniques de l’initiative. Mais l’on sait que ces travaux sont prévus dans le Projet de facilitation du commerce et d’intégration dans la région des Grands Lacs (PFCIGL), lancé avec le soutien technique et financier de la Banque mondiale. Ce projet vise à simplifier le commerce transfrontalier en augmentant les capacités commerciales et en réduisant les coûts pour les commerçants, en particulier les petits commerçants et les femmes, dans des zones frontalières spécifiques. L’initiative devrait ainsi encourager l’intégration économique régionale et soutenir les acteurs les plus vulnérables du commerce transfrontalier.
Dans le cadre du PFCIGL, le ministre des Infrastructures et Travaux publics, Alexis Gisaro, a inauguré, En octobre 2023, les travaux de construction des bâtiments et installations des postes frontaliers de Kavimvira, dans la province du Sud-Kivu, à la frontière avec Gatumba au Burundi, ainsi que la construction d’une petite barrière à Goma. Ici, il est question de dynamiser les échanges commerciaux entre la RDC et le Burundi, tout en améliorant les conditions de travail des agents des services frontaliers. En effet, la construction de ces infrastructures devrait faciliter le passage des marchandises et des personnes, renforçant ainsi la coopération économique entre les deux pays.
Défis financiers
À terme, le PFCIGL aspire à transformer la vie d’une population principalement jeune, engagée dans des activités agricoles, pastorales et piscicoles réparties en huit filières distinctes. Bien que ces activités soient rentables, elles n’ont pas encore généré l’effet de levier nécessaire pour assurer une croissance durable. Les nouvelles infrastructures et marchés contribueront notamment à améliorer la sécurité des biens et des personnes.
Le projet inclut également plusieurs autres composantes importantes, telles que l’amélioration de la gestion financière pour un meilleur accès aux services financiers et aux crédits, le renforcement des capacités en conservation, conditionnement et commercialisation des produits, ainsi qu’une organisation des acteurs afin de mutualiser les efforts face aux divers défis. Cela permettra de maximiser l’impact du projet et de favoriser un développement économique plus inclusif et durable dans la région.
Cependant, au-delà des infrastructures, le véritable défi pourrait être l’accompagnement financier des producteurs. Par exemple, dans la filière du manioc, transformer 500 kilogrammes de tubercules par jour nécessite un investissement initial de 2 030 $ sur une période de 5 ans, avec un amortissement de 13 $ par jour, selon une étude du projet. Malgré une exploitation optimale, où toute la production serait vendue, la marge bénéficiaire par demi-tonne n’est que de 3,7 $. Ainsi, pour accroître la production de manioc et réduire les coûts d’achat, des financements à long terme pourraient être indispensables afin de permettre aux producteurs de mieux investir dans leur activité et augmenter ces marges.
Georges Auréole Bamba
La reprise des travaux de construction du port de Banana est prévue pour octobre 2024, apprend-on à l’issue d’une réunion présidée le 10 septembre 2024 par le vice-Premier ministre et ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba.
« Nous sommes suffisamment avancés. Je crois que tout est presque finalisé, il ne reste que les formalités d'usage. Il est acté que DP World va démarrer les travaux d'ici un mois. C'est acté et le go est donné », a déclaré Martin Lukusa, directeur général de l'Office national des transports (Onatra). Pour Martin Lukusa, la réalisation du projet de port en eaux profondes de Banana « est devenue une réalité ».
Port en eau profonde de #Banana : @DP_World relance les travaux dès octobre prochain pic.twitter.com/L1V0k8NAbo
— Ministère des Transports RDC (@TransportsRDC) September 11, 2024
Ce projet, porté par le président Félix Tshisekedi en personne, a rencontré plusieurs obstacles qui ont ralenti sa progression. Pour surmonter ces défis, le gouvernement de la RDC a débloqué, en décembre 2023, une enveloppe de 30 milliards de francs congolais, soit environ 12 millions de dollars. De plus, en juillet 2024, une réunion entre l'Onatra et DP World, société chargée du développement du port, a permis de résoudre les différends juridiques et techniques liés au projet. Par ailleurs, l'injection récente de 35 millions de dollars par British International Investment (BII), un fonds d'investissement britannique, a redynamisé le projet. Cette contribution financière s'inscrit dans le cadre d'un partenariat entre BII et DP World.
Le projet du port en eau profonde de Banana est présenté comme stratégique pour la RDC. Il vise à doter le pays d'une infrastructure capable d'accueillir des navires porte-conteneurs de dernière génération, avec une profondeur prévue de 17,5 mètres. Ce port moderne viendra compléter les capacités des ports existants de Matadi et Boma, qui sont limités par un faible tirant d'eau d'environ 5 mètres. Selon les estimations de BII, le développement du port de Banana pourrait créer environ 85 000 emplois et générer 1,12 milliard de dollars de commerce supplémentaire. En outre, il devrait contribuer à une augmentation de 0,65 % du PIB du pays et réduire de 12 % les coûts du commerce en RDC.
La réalisation du port de Banana est prévue en quatre phases, nécessitant un investissement total de 1,2 milliard de dollars. La première phase, estimée à 350 millions de dollars, comprend la construction d'un quai de 600 mètres et d'une zone de stockage des conteneurs de 25 hectares. Cette phase permettra au port d'offrir une capacité de 320 000 conteneurs de 6 mètres et d'accueillir des navires transportant plus de 10 000 conteneurs de mêmes dimensions.
Georges Auréole Bamaba
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Le ministère des Infrastructures et Travaux publics de la République démocratique du Congo a annoncé la signature d’un protocole d’accord avec la China Harbour Engineering Company (CHEC) pour le développement du transport fluvial. Cette convention prévoit, dès octobre 2024, le lancement d’études approfondies visant à évaluer les travaux nécessaires à l’amélioration de la navigabilité du fleuve Congo.
Ce partenariat s’inscrit dans la dynamique du gouvernement congolais visant à moderniser le transport fluvial, l’un des moyens de transport les plus utilisés dans le pays. Dans le cadre des politiques de l’État pour ce sous-secteur, des investissements ont été annoncés afin de renforcer l’Office national des transports (Onatra, ex-SCTP, anciennement Otraco), qui met actuellement à jour ses dessertes ferroviaires et fluviales.
Les liaisons fluviale (Kinshasa-Kisangani) et ferroviaire (Matadi-Kinshasa) ont ainsi repris il y a quelques jours. Par ailleurs, la société a récemment reçu du gouvernement un financement de 21 millions USD, destiné notamment à moderniser ses infrastructures et équipements fluviaux et ferroviaires, ainsi qu’à régler les arriérés de salaires de ses employés.
Le recul de performance observé ces dernières années chez l’Onatra, en raison de contraintes opérationnelles et managériales, a favorisé l’émergence d’un écosystème croissant d’opérateurs informels dans le transport fluvial. Ces derniers exploitent des embarcations de fortune, mettant en danger la vie des passagers. Ces dernières années, une recrudescence des chavirements de bateaux a été observée, entraînant de nombreux décès.
HD, Agence Ecofin
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En RDC, les compagnies minières opérant dans la province du Sud-Kivu sont désormais interdites d’importer leur carburant de l’étranger et devront s’approvisionner auprès des fournisseurs locaux. C’est ce qu’a annoncé le gouverneur provincial, Jean-Jacques Purusi, lors d’un meeting à Bukavu, le dimanche 8 septembre 2024. Il a précisé que cette mesure vise à éviter que plusieurs millions de dollars échappent chaque mois à la province.
« Par mois, ce sont des millions de dollars qui sont envoyés à l’extérieur. Voilà pourquoi nous avons pris la décision d’interdire l’importation du carburant, il y a des sociétés qui importent 90 camions-citernes par mois de 35 mille mètres cubes […] », a déclaré M. Purusi, selon des propos rapportés par les médias locaux, dont actualite.cd. Ce dernier ajoute qu’un partenariat a été conclu avec les pétroliers pour « prélever 60 francs congolais par litre de carburant afin de financer la construction et la réhabilitation des routes ».
Si les sources congolaises ne donnent pas davantage de détails, il faut souligner que cette mesure intervient quelques semaines après l’annonce le 19 juillet de la suspension par le même gouverneur de toutes les activités minières sur le territoire de sa province. Il a organisé une réunion avec les acteurs du secteur pour faire l’état des lieux de l’exploitation minière et évaluer les modalités de régularisation des activités minières. Après les échanges, la suspension a été levée à partir du 15 août.
Nommé à la tête du Sud-Kivu au mois de juin, Jean-Jacques Purusi cherche à remettre de l’ordre dans le secteur et assurer la traçabilité de la production minière. L’objectif annoncé est de « transformer le secteur minier en un véritable levier de stabilité, de création de richesses pour tous et de développement socioéconomique de la province ».
Il faut rappeler que la province congolaise du Sud-Kivu est réputée pour sa richesse en or et en minerais comme l’étain, le tungstène ou encore le tantale. Si des compagnies chinoises y sont présentes, l’exploitation minière dans la région est principalement artisanale et serait, selon plusieurs sources concordantes, confrontée à plusieurs problèmes, y compris la contrebande.
Louis-Nino Kansoun
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Parmi les résultats majeurs du premier forum économique Chine-RDC, qui s’est tenu du 2 au 4 septembre 2024 à Pékin en marge de la 9e édition du forum Chine-Afrique, avec la participation de plus de 300 entreprises chinoises et congolaises, figure le projet de création d’une zone économique chinoise en RDC, selon un communiqué publié sur le compte X du ministre congolais du Commerce extérieur, Julien Paluku. Ce projet, dont les contours restent inconnus, vise, selon les autorités, à réduire les importations en favorisant la production locale pour répondre aux besoins du marché national et régional. L’initiative s’inscrit dans une stratégie de stimulation de l’industrialisation du pays, de renforcement des chaînes d’approvisionnement locales, tout en créant de nouvelles opportunités d’investissement et d’emplois.
Lors de ces échanges, axés sur le développement de projets d’investissements communs en RDC, la modernisation du secteur agricole congolais a été mise en avant pour réduire les importations dans le domaine agroalimentaire. L’objectif est de renforcer la souveraineté alimentaire du pays tout en développant un secteur agricole plus productif et compétitif. Pour y parvenir, les parties ont convenu d’introduire la recherche appliquée et de nouvelles technologies pour la production de semences.
Le forum a également permis de définir des modèles de financement innovants, mobilisant à la fois des ressources du Trésor public, des partenaires techniques et financiers (PTF), ainsi que des partenariats public-privé (PPP) et des conventions de collaboration. Cette approche mixte vise à financer les grands projets de développement économique tout en répartissant les risques entre les secteurs public et privé.
Lors de la même rencontre, un accord-cadre de partenariat économique a été signé entre les ministres du Commerce chinois, Wang Wentao, et congolais, Julien Paluku. Le contenu de cet accord n’est pas encore connu, mais le ministre Julien Paluku l’a décrit comme « une étape clé dans l’approfondissement des relations économiques bilatérales, ouvrant la voie à de nouvelles collaborations dans divers secteurs ». Il a également précisé que « d’autres protocoles d’entente ont été ou seront signés dans les domaines du transport, de l’électricité, de l’agriculture, du numérique, des infrastructures et des hydrocarbures », sans donner plus de détails.
Il est déjà connu qu’un protocole d’accord a été signé le 4 septembre entre le producteur chinois de cuivre et de cobalt, CMOC, et le ministère congolais des Ressources hydrauliques et de l’Électricité. Cet accord prévoit l’installation, en l’espace de deux ans, de centrales photovoltaïques et de parcs solaires dans plusieurs localités de la RDC, pour une capacité totale de 600 MW.
Débuté le 4 septembre, le forum Chine-Afrique 2024 s’achève demain. Au cours de cette rencontre, Pékin a annoncé un investissement de 50 milliards de dollars en Afrique sur trois ans. Il visera à stimuler le développement économique et à créer des emplois.
Moutiou Adjibi Nourou
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Le producteur chinois de cuivre et de cobalt, CMOC, s’est fixé un délai de 18 à 24 mois pour installer des centrales photovoltaïques et des parcs solaires en RDC, d’une capacité totale de 600 MW, soit environ un cinquième des capacités actuelles du pays. Cet engagement figure dans un protocole d’accord signé, le 4 septembre 2024, entre la compagnie et le ministère congolais des Ressources hydrauliques et de l’Électricité, en marge du Forum de coopération Chine-Afrique (FOCAC) à Pékin.
La première phase du projet devrait se concentrer dans la province de Lualaba, connue pour sa production de cuivre et de cobalt. Les installations fourniront ainsi de l’électricité aux compagnies minières, ainsi qu’aux populations locales. Premier producteur mondial de cobalt, CMOC exploite déjà deux grandes mines de cuivre et de cobalt dans le pays : Tenke Fungurume et Kisanfu.
Partenariat #Chine🇨🇳 #RDC🇨🇩 | Retour en images sur la signature du Protocole d’accord, ce mercredi à #Beijing, entre le ministre des Ressources hydrauliques et Électricité Teddy Lwamba Muba et le groupe chinois CMOC (China Molybdenum Company Limited). Vidéo Cellcom/PR. pic.twitter.com/MNnepp6M6z
— Présidence RDC 🇨🇩 (@Presidence_RDC) September 4, 2024
En RDC, seulement 21,5 % de la population avait accès à l’électricité en 2022, selon les données de la Banque mondiale. L’instabilité de l’approvisionnement électrique freine également les projets d’expansion des opérations minières et affecte la performance des mines. Au premier trimestre 2024, la société canadienne Ivanhoe Mines a signalé une baisse de 8 % de sa production de cuivre à Kamoa-Kakula, en partie en raison des problèmes liés à l’électricité.
Néanmoins, la RDC figure parmi les pays africains les mieux dotés en matière de capacité installée pour les énergies renouvelables. Selon l’Irena, à la fin de 2023, le pays disposait d’une capacité installée de 3 198 MW en énergies renouvelables, représentant plus de 5 % de la capacité totale installée en Afrique. En 2022, la RDC a produit 15 424 GWh d’électricité renouvelable, soit 7,5 % de la production africaine, selon la même source.
Emiliano Tossou
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Pour combler son déficit en matière de logement, la République Démocratique du Congo (RDC) a besoin d’un investissement total estimé à 132 milliards de dollars, selon la Société Financière internationale (SFI). Ce chiffre a été communiqué par le représentant de cette institution, membre du groupe de la Banque mondiale, dédiée au financement du secteur privé. Malick Fall a fait cette déclaration à l’issue du lancement de l’atelier de réflexion sur l’amélioration du climat des affaires dans le secteur du logement en RDC. Cette somme colossale représente huit fois le budget annuel du pays.
Les besoins en logement en RDC sont estimés à 4 millions d’unités. Selon Malick Fall, 250 000 logements supplémentaires sont nécessaires chaque année, dont 140 000 à Kinshasa, qui représente à elle seule 50 % du déficit en logement du pays. Cet effort nécessiterait un investissement d’environ 8,2 milliards de dollars par an. En conséquence, dans les quartiers huppés, les loyers atteignent 2 000 dollars par mois, un montant largement disproportionné par rapport aux revenus moyens des Congolais.
« Afin de répondre à ce défi, nous avons développé un projet pour améliorer l’environnement du climat des affaires dans le secteur tant du côté de l’offre que de la demande. Cet atelier avait pour but de faire une proposition des réformes et avoir l’engagement des parties prenantes afin d’en faciliter la mise en œuvre », a précisé le représentant pays de la SFI en RDC.
Pour l’instant, les réformes envisagées ne sont pas encore connues. Cependant, en RDC, le secteur du logement fait face à des défis à la fois structurels et conjoncturels. Parmi eux, on peut citer l’absence de titres de propriété clairs, la faiblesse du cadre juridique, ainsi que l’instabilité politique dans certaines régions.
De plus, les prêts immobiliers sont rares et soumis à des conditions strictes, ce qui rend l’accès difficile pour une grande partie de la population. Par exemple, le marché hypothécaire congolais en est encore à ses débuts, avec un ratio crédits/PIB de seulement 7,5 %, bien en deçà de la moyenne mondiale de 147,6 %. Par ailleurs, la Banque centrale du Congo (BCC) a récemment relevé son taux directeur à 25 %, ce qui pourrait encore augmenter les taux d’intérêt, déjà élevés.
Moutiou Adjibi Nourou
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Lors du forum Indonésie-Afrique, qui s’est achevé le 3 septembre 2024 à Bali, la capitale de l’Indonésie, le pays hôte a exprimé un intérêt pour les minerais liés à la transition énergétique, dont la République Démocratique du Congo (RDC) possède d’importantes réserves. « L’Indonésie travaille à devenir un important pôle de production de matériaux pour les véhicules électriques et leurs batteries », a déclaré le vice-ministre indonésien des Affaires étrangères, Pahala Mansury, lors d’une conférence de presse.
Dans cette optique, l’Indonésie envisage de renforcer sa coopération avec les pays africains disposant de vastes ressources, telles que le cobalt, le lithium et le graphite, dans le cadre de partenariats mutuellement bénéfiques.
Dans cette perspective, le président indonésien Joko Widodo a annoncé que les partenaires indonésiens devraient conclure des accords commerciaux d’une valeur de 3,5 milliards de dollars au cours des deux jours d’échanges. Il n’est cependant pas encore certain que tous ces accords aient été finalisés. Lors de la première édition, en 2018, des accords de 600 millions de dollars avaient été signés avec plusieurs pays africains. Le président s’est dit satisfait du dynamisme observé depuis, et vise à élargir encore la coopération.
Lors de ce forum, la délégation de la RDC était conduite par le vice-Premier ministre en charge du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement, Guylain Nyembo. Le représentant congolais a proposé plusieurs pistes de coopération future avec l’Indonésie, articulées autour de deux axes principaux. D’une part, il s’agit d’augmenter le volume des échanges de biens et de services entre le marché indonésien et le marché intégré africain. D’autre part, la RDC souhaite renforcer la coopération dans le domaine de la transition énergétique, en encourageant des investissements majeurs dans la production d’énergies renouvelables.
OS
Les présidents Félix Tshisekedi de la République démocratique du Congo (RDC) et Xi Jinping de la Chine se sont rencontrés à Pékin, ce lundi 2 septembre 2024, en préparation du Forum sur la coopération sino-africaine (Focac). La rencontre vise à poser les fondations du renforcement des relations bilatérales entre les deux pays.
Durant cette rencontre, les deux chefs d’État ont mis l’accent sur l’importance d’un partenariat renforcé, notamment dans le secteur des énergies renouvelables considéré comme prioritaire pour le développement économique de la RDC. Le président Félix Tshisekedi a insisté sur les vastes possibilités offertes par son pays dans ce domaine, notamment grâce à des ressources abondantes comme l’hydroélectricité et l’énergie solaire. Il a aussi exprimé son souhait de collaborer étroitement avec la Chine pour développer des infrastructures énergétiques durables.
Une volonté politique affichée dans un contexte où le pays affiche l’un des niveaux d’électrification les plus bas du continent africain, soit 21 %, selon le rapport « The Energy Progress Report 2023 » de la Banque mondiale et de l’Agence internationale de l’énergie. Ceci, alors que la demande en électricité est sans cesse croissante, poussée par une forte démographie et une urbanisation à grande échelle.
Pour la RDC, la Chine est un partenaire de première importance dans ses efforts visant à développer son parc hydroélectrique et réaliser son plein potentiel dans ce segment. Le pays est le plus grand producteur d’hydroélectricité au monde, avec en 2022 une production de 1 303 térawattheures, soit plus de 31 % de l’énergie hydroélectrique produite dans le monde. De plus, les entreprises locales ont développé les technologies les plus récentes dans ce domaine. Une expérience dont espère bénéficier la RDC.
Lors de la séance de travail élargie, les discussions ont également porté sur la promotion de projets visant la transformation locale des ressources naturelles tout en réduisant l’empreinte carbone.
OS
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La contribution financière du segment de l’Internet mobile au revenu global des opérateurs de téléphonie mobile a rattrapé celle du segment voix en République démocratique du Congo. Sur la somme de 475 597 179 $ générée par Vodacom, Airtel, Orange et Africell au premier trimestre 2024, l’Autorité de régulation des postes et télécommunications du Congo (ARPTC) révèle que l’Internet mobile a pesé pour 218,8 millions $, soit 46,02 %. Le segment voix a enregistré un léger repli pour se stabiliser à 219 millions $, soit 46,05 % du revenu global.
*premier trimestre de chaque année.
La valeur financière que représente aujourd’hui l’Internet mobile dans le revenu des opérateurs de téléphonie mobile traduit à suffisance l’importance qu’il a gagnée au fil des années. En effet, ce segment de marché a réussi à générer une revenue similaire à celui du segment voix bien que son nombre d’utilisateurs soit encore plus faible que celui de la voix. Les dernières statistiques du régulateur des télécoms révèlent près de 29,2 millions internautes mobile sur plus de 57, 5 millions d’abonnés à la téléphonie mobile.
Entre les premiers trimestres 2023 et 2024, la consommation de la data mobile a doublé. Elle est passée de 150,2 milliards de mégabits à 229,2 milliards de mégabits, soit une croissance de 52,62 % représentant 79 milliards de mégabits en plus. Même le revenu moyen par utilisateur a augmenté. Il est passé de 2,13 $ à 2,53 $. A contrario, le volume global du trafic voix a chuté de 1,82 %. Il est passé de plus de 3,85 milliards à plus de 3,78 milliards de minutes.
L’intérêt suscité par la data mobile en RDC doit être soutenu au regard de son effet catalyseur sur la croissance économique. Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), un accroissement de 10 % du taux de pénétration du haut débit mobile dans les pays à faible revenu entraîne une augmentation de 2,0 % du Produit intérieur brut (PIB).
Relever le défi de l’accessibilité requiert des actions à plusieurs niveaux. Améliorer le taux de pénétration qui est environ de 35 %, selon l’Arptc, qui souligne que le marché est encore loin de la saturation. Réduire également les tarifs qui demeurent assez élevés. L’UIT indique que le tarif du gigabit dans le pays équivaut encore à 32,7 % du revenu mensuel moyen par habitant alors que les recommandations internationales préconisent 2 %. Il est également nécessaire de favoriser l’accès aux smartphones pour la majorité.
L’ARTPC affirme « qu’Airtel, fort de son réseau 4G vaste, a pris le leadership sur le marché des données en volume, alors qu’Africell s’est distingué par une consommation de data remarquablement haute par utilisateur. Vodacom a consolidé sa suprématie sur le marché de la téléphonie vocale, et Airtel a devancé la concurrence en termes de revenus issus de la data, grâce à des offres attractives ».
Muriel Edjo
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En République démocratique du Congo (RDC), l’urbanisation galopante en cours dans plusieurs villes comme Kinshasa offre un terreau favorable pour le développement de la filière tomate. En effet, la hausse de la population citadine sur la dernière décennie a conduit à une augmentation de la demande de fruits et légumes en milieu urbain.
Parmi les produits les plus consommés figure notamment la tomate qui est la première culture maraîchère du pays. En milieu urbain ce légume-fruit entre dans plusieurs préparations culinaires (potages, sauces, jus) des ménages de toutes les catégories.
Et si la croissance de la demande a stimulé la production qui est passée de 150 000 tonnes en 2012 à 233 000 tonnes en 2022, d’après les données de la Banque centrale du Congo (BCC), l’offre reste encore insuffisante pour suivre la tendance.
Selon les données de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le pays a importé pour 12,6 millions $ de tomates et produits dérivés (jus et purée) en 2022. Il existe donc d’importantes opportunités économiques pour les acteurs déjà présents ou les nouveaux entrants qui souhaitent investir dans la filière à condition d’être prêts à relever plusieurs défis.
Comme d’autres cultures maraîchères, la filière tomate est en effet confrontée à l’insécurité foncière avec la raréfaction de la terre dans plusieurs sites maraîchers, notamment à Kinshasa, le faible approvisionnement en intrants et les préoccupations liées à la qualité phytosanitaire des produits.
EO
Le gouvernement prépare des mesures visant à accorder le marché de l’approvisionnement en carburant des sociétés du portefeuille de l’État aux entreprises Sonahydroc et Cobil. L’objectif est de maintenir ces deux sociétés publiques, actives dans le secteur pétrolier, en « équilibre financier ». Cette information a été communiquée par le ministre du Portefeuille, Jean-Lucien Busa, à l’issue d’une réunion intergouvernementale tenue le 28 août 2024. Les ministres des Finances, des Hydrocarbures, ainsi que les responsables de Sonahydroc et Cobil ont également participé à cette réunion, présidée par la Première ministre Judith Suminwa Tuluka.
Pour le même objectif, les autorités ont également mentionné une collaboration plus étroite avec les banques commerciales afin de consolider les lignes de crédit existantes.
Les retombées attendues de ces mesures incluent non seulement une stabilisation des prix des produits pétroliers, mais aussi une amélioration des services offerts par Sonahydroc et Cobil, qui pourront ainsi sécuriser les chaînes d’approvisionnement.
Ces mesures interviennent alors que les problèmes de pénurie, d’irrégularités, et de prix élevés des produits pétroliers prennent de l’ampleur, affectant le portefeuille des consommateurs et freinant le bon fonctionnement des activités économiques sur l’ensemble du territoire. Conscient des enjeux, lors du Conseil des ministres il y a deux semaines, le Président Félix Tshisekedi a appelé les responsables en charge du secteur à mener des réflexions pour assainir le secteur.
Cela passe par la réorganisation de la tarification des produits pétroliers, favorisant ainsi un marché plus transparent et compétitif. Par ailleurs, Kinshasa espère lutter contre la fraude douanière, qui affecte négativement l’offre de produits et la régulation du marché, particulièrement dans les régions du sud du pays. Cette fraude constitue un obstacle majeur à la stabilité des prix, entraînant une forte volatilité des coûts.
Olivier de Souza