Pour combler son déficit en matière de logement, la République Démocratique du Congo (RDC) a besoin d’un investissement total estimé à 132 milliards de dollars, selon la Société Financière internationale (SFI). Ce chiffre a été communiqué par le représentant de cette institution, membre du groupe de la Banque mondiale, dédiée au financement du secteur privé. Malick Fall a fait cette déclaration à l’issue du lancement de l’atelier de réflexion sur l’amélioration du climat des affaires dans le secteur du logement en RDC. Cette somme colossale représente huit fois le budget annuel du pays.
Les besoins en logement en RDC sont estimés à 4 millions d’unités. Selon Malick Fall, 250 000 logements supplémentaires sont nécessaires chaque année, dont 140 000 à Kinshasa, qui représente à elle seule 50 % du déficit en logement du pays. Cet effort nécessiterait un investissement d’environ 8,2 milliards de dollars par an. En conséquence, dans les quartiers huppés, les loyers atteignent 2 000 dollars par mois, un montant largement disproportionné par rapport aux revenus moyens des Congolais.
« Afin de répondre à ce défi, nous avons développé un projet pour améliorer l’environnement du climat des affaires dans le secteur tant du côté de l’offre que de la demande. Cet atelier avait pour but de faire une proposition des réformes et avoir l’engagement des parties prenantes afin d’en faciliter la mise en œuvre », a précisé le représentant pays de la SFI en RDC.
Pour l’instant, les réformes envisagées ne sont pas encore connues. Cependant, en RDC, le secteur du logement fait face à des défis à la fois structurels et conjoncturels. Parmi eux, on peut citer l’absence de titres de propriété clairs, la faiblesse du cadre juridique, ainsi que l’instabilité politique dans certaines régions.
De plus, les prêts immobiliers sont rares et soumis à des conditions strictes, ce qui rend l’accès difficile pour une grande partie de la population. Par exemple, le marché hypothécaire congolais en est encore à ses débuts, avec un ratio crédits/PIB de seulement 7,5 %, bien en deçà de la moyenne mondiale de 147,6 %. Par ailleurs, la Banque centrale du Congo (BCC) a récemment relevé son taux directeur à 25 %, ce qui pourrait encore augmenter les taux d’intérêt, déjà élevés.
Moutiou Adjibi Nourou
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