La Société financière internationale (SFI), membre du groupe de la Banque mondiale, a récemment affirmé son intérêt pour les secteurs du logement et de l’urbanisme en République Démocratique du Congo (RDC). Malick Fall, qui représente la SFI au Burundi, au Congo et en RDC, a exprimé la volonté de l’institution de soutenir le secteur privé en vue de promouvoir le développement durable à travers des initiatives stratégiques dans ces domaines, selon des propos rapportés par l’Agence congolaise de presse. Malick Fall s’est exprimé lors de sa visite au ministre congolais en charge de l’urbanisme et de l’habitat, Pius Muabilu.
Cette annonce survient dans un contexte où la RDC fait face à un besoin de logement estimé à 4 millions d’unités, selon des données d’un rapport 2023 d’ONU Habitat. Ce chiffre devrait rapidement augmenter compte tenu de la croissance démographique du pays. La population est projetée à plus de 278 millions d’habitants en 2050, dont 60% vivant dans les villes. Par ailleurs, le pays devrait continuer d’attirer de nombreux investisseurs en quête d’opportunités sur les minerais de la transition énergétique.
Les opportunités d’investissement dans le secteur de l’immobilier et de l’urbanisme en RDC sont donc nombreuses, allant de la construction directe à la prestation de services d’aménagement, tels que le mobilier locatif, les installations d’infrastructures électriques ou d’eau, et autres services d’aménagement intérieur. Cependant, il y a aussi des défis à relever, notamment en ce qui concerne la complexité de la question foncière et la nécessité de renforcer la prévision et la sécurité juridiques des promoteurs immobiliers.
L’engagement de la SFI dans le secteur peut donc se traduire par plusieurs actions, comme on l’a déjà vu dans d’autres pays. Elle peut ainsi aider à mobiliser des capitaux privés de long terme pour le secteur du logement, en renforçant les capacités du secteur bancaire national, par des lignes de garanties ou de financement longs. Elle peut également travailler avec le gouvernement pour renforcer la sécurité juridique des promoteurs immobiliers.
De plus, la SFI peut encourager à l’adoption de technologies et de pratiques innovantes dans la construction et le financement du logement, afin de rendre les logements plus abordables et accessibles. Cela prendrait la forme d’une assistance technique aux acteurs du secteur privé pour améliorer leurs compétences et leur efficacité dans le domaine du logement, ou encore la promotion des partenariats public-privé.
Une collaboration entre le gouvernement, les institutions internationales et le secteur privé est essentielle pour répondre à la demande croissante de logements, développer la chaîne des valeurs du business de l’immobilier, tout en améliorant les conditions de vie de la population congolaise. Le secteur de l’immobilier et de l’urbanisme possède ainsi le potentiel de devenir un levier de croissance important pour le pays, diversifiant son économie actuellement concentrée sur le secteur minier.
Idriss Linge