Lors du dépôt du projet de loi de finances pour l’exercice 2025 au Parlement, en vue d’un examen et d’une adoption dans un délai d’un mois et demi, la Première ministre Judith Suminwa a souligné l’augmentation du budget alloué au secteur agricole. « Il y a une hausse de 13 % des ressources destinées à l’agriculture », a-t-elle déclaré.
Il reste toutefois à préciser la portée exacte de cette augmentation. La déclaration de la Première ministre ne spécifie pas clairement si cette hausse concerne uniquement les activités de production agricole, ou si elle inclut également l’ensemble du secteur, dont l’acquisition d’intrants, la construction d’infrastructures de conservation et de transformation, ainsi que la mise en place de voies de transport.
Dans la lettre d’orientation budgétaire pour 2025 adressée aux membres du gouvernement, la Première ministre avait précisé que les ressources allouées au secteur agricole devraient permettre d’atteindre un ratio de 10 % du produit intérieur brut (PIB), conformément à la convention de Maputo, qui sert de référence en la matière. Elle a également insisté pour que le budget prenne en compte l’ensemble de la chaîne de valeur, ainsi que l’entretien et la construction de 10 000 kilomètres de routes agricoles à travers les 145 territoires du pays.
Il convient de rappeler que le ministère de l’Agriculture fait partie des sept ministères éligibles à la gestion budgétaire axée sur les résultats, avec des budgets programmes. Le ministère du Développement rural, récemment très actif dans le lancement des travaux de construction de routes agricoles, est également concerné.
Dans le cadre du projet d’investissement pour la période 2024-2026, les ressources budgétaires allouées à ces deux ministères s’élèvent à 7 316 milliards de francs congolais (environ 2,6 milliards de dollars). La capacité de l’administration à utiliser efficacement ces ressources pour le développement agricole sera un indicateur clé à surveiller. Bien que des efforts aient été mentionnés dans un récent rapport du ministre des Finances, il reste des défis à relever. On peut citer la part importante des rémunérations dans les dépenses et l’amélioration du paiement effectif des dépenses engagées.
Plus globalement, le projet de loi de finances pour l’année 2025, soumis à l’adoption des parlementaires et des sénateurs, prévoit un budget en hausse de 21 %, avec des ressources et des dépenses atteignant 49 847 milliards de francs congolais, soit un peu plus de 18 milliards de dollars. Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement mise sur une amélioration de la collecte des recettes fiscales et sur la hausse des cours des matières premières, qui permettra d’augmenter les redevances.
Georges Auréole Bamba